Vente de l’hôtellerie de St Nicolas, Angers, 1577

située faubourg saint-Jacques, par Jean Allain

En cette période de vacances, voici une hôtellerie, avec écuries pour loger vos chevaux.

    Il s’agit d’une vente, et le prix est élevé. Il voisine celui d’une seigneurie, d’autant que nous sommes en 1577. L’inflation, en cours, n’est pas encore terminée, et 50 ans plus tard, le prix aurait été plus élevé.

    Elle a des dépendances, car une hôtellerie doit loger les chevaux, etc…

    Elle figurait déjà sur ma page des hôtelleries, et j’avais alors noté que Péan de la Tuillerie y signalait l’existence d’un jeu de paume. C’était donc manifestement une grosse hôtellerie.

Cet acte notarié est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7. Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 8 mars 1577 en la cour du roi notre sire Angers et de monseigneur fils de France et frère unicque du roy duc d’Anjou endroit personnellement establis
honorable homme Me Jehan Allain lieutenant général de monsieur le sénéchal de Beaumont au siège de Château-Gontier demeurant audit lieu de Château-Gontier confesse avoir vendu quitté cédé délaissé et transporté, et par ces présentes vend quitte cède délaisse et transporte perpétuellement par héritage
à honneste personne Mathurin Nepveu sieur du Boysaubin et Sébastienne Mahers sa femme, demeurant aux fauxbourgs St Jacques de ceste ville d’Angers à ce présents stipulant et acceptant et lesquels ont acheté et acheptent par ces présentes pour eulx leurs hoirs etc
les maisons cours jardins appartenantes et dépendances situées aux fauxbourgs St Jacques en ceste ville d’Angers où pend pour enseigne l’imaige de St Nicollas en ce compris une petite maison et jardin appellée la Basnyère ? le tout joignant d’ung costé aux étables (souvenez-vous, autrefois étables était le terme pour écuries, et je pense qu’ici ce sont des écuries) grange et jardin dépendant de la maison où pend pour enseigne l’image de St Julien qui est de l’aultre costé de la rue (au passage on apprend grâce à ce bornage que l’hôtellerie de St Julien faisait face à l’hôtellerie de St Nicolas) et aux jardins de la maison de la Potance, d’autre costé la maison et jardin de deffunt Jan Marays d’autre bout à la rue de Chedeville ? tendant du portail à l’abbaye de Sainct Nicolas d’autre bout à la grand’rue dudit faubourg St Jacques
Item, 4 arpends de terre situés auprès de la petite rivière en loyau dedans le Ponceau, 3 desquels arpends sont advenus audit Allain de la succession de ses défunts père et mère et l’aultre ledit Allain acquis de Guillaume de la Perdrix et (blanc) Marionneau sa femme
Item, une pièce de terre labourable situés ès Dousset ? contenant 3 journaux de terre ou environ joignant d’ung costé à une pièce de terre dépendant de la seigneurie de la Lande, d’aultre costé et d’ung bout le boys et fardes des Doussets dépendant de l’abbaye de St Nicolas d’autre bout le chemin tendant de Belle-Beille à la mestairie de Collombière
tout ainsi que lesdites maisons jardins bois arpends de pré et pièce de terre sont demeurés audit Allain en partage des biens de ses défunts père et mère et que ledit Allain a acheté l’aultre arpend de terre dudit de la Perdrix et sa femme sans aucune chose en retenir ni résver
tenues chacunes maisons jardins pièce de terre des fiefs de l’abbaye et cellerye de St Nicolas les Angers et lesdits prés du prieuré l’Esvière les Angers, aux cens et charges anciens et accoustumés, quelles parties ont déclaré ne scavoir et à la charge des acheteurs de payer lesdits cens et debvoirs et toutes autres rentes et charges dues pour raison desdites choses tant denier et seigneurie des fiefs que aultres
et oultre de payer lesdits acheteurs 10 livres de rente à Claude Laran dues pour raison des ladite maison comme rente hypothéquaire franche et quicte d’arréraiges du passé
transportant etc et est faite la présente vendition pour le prix et somme de 7 000 livres sur laquelle somme ledit Nepveu et sa femme de sondit mari par devant nous autorisée quant à l’effet et contenu des présentes, eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans divition de personne ni de biens ont promis payer audit vendeur la somme de 1 000 livres dedans le jour et feste de Pasques prochainement venant et le reste montant 6 000 livres dedans le jour et feste de Toussaint prochainement venant etc…
fait et passé ès présence de Mathurin Viredoux sr de Champyère et Mathurin Théard tesmoings …

Demain, je vous emmêne pour 3 jours consécutifs, dans des histoires de roues, alors vous pouvez déjà songer à tout ce qui a une roue, histoire de voir si vous devinez les sujets sui viennent.

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Contrat de mariage d’André Pean et Michelle Dutemple, Angers, 1576

Contrats de mariage retranscrits et analysés sur ce blog.

de Château-Renault (37), avec exercice de paléographie.
Ce jour j’ai mis 2 billets consacrés à la lettre P en paléographie. L’autre billet, qui est à voir d’abord, donne la théorie de la cursive gothique au 16e siècle jusqu’au début 17e siècle. Allez le voir avant d’attaquer ce billet.

  • L’acte qui suit est certes encore un contrat de mariage, mais il s’avère que ces contrats sont décidément fort divers dans leurs clauses.
    Ici, communauté du tout, il est vrai sans biens immeubles apparemment.
    Une curieuse donation à la future en forme de troc, et il se pourrait que c’est parce qu’elle part vivre à Château-Renault, donc n’emporte pas ses meubles avec elle et va s’installer dans ceux du futur. Donc, elle cèdde ce qu’elle a sur place. Je ne peux comprendre cet acte autrement.
    Il est vrai que Château-Renault est en Touraine, donc une autre province que l’Anjou, ce qui explique encore que la future cèdde ses meubles sur place.
  • l’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5.
  • Mais, l’acte qui suit a la particularité d’être écrit avec le P en forme de X, aussi, je vous ai mis ce jour les premières lignes de cet acte en exercice de paléographie, tout en faisant aussi ce jour un billet de paléographie traitant de la lettre P en paléographie.
  • Je vous suggère de regarder attentivement l’image qui suit, et de chercher les P, par exemple celui de Michelle DUTEMPLE, qui y figure, et surtout ne lisez la retranscription qu’après, sinon vous ne progresserez jamais :

  • Vous avez trouvé Michelle DUTEMPLE ! Bravo, vous avez gagné le droit de lire la suite. Sinon recommencez, vous n’avez pas gagné le droit de lire la suite ! Il y a même aussi le nom de son papa, qui était aussi un DUTEMPLE, alors cherchez encore.

    et j’espère que vous avez aussi tout compris. Si oui, passez à ma retranscription pour vous corriger, mais attention elle n’est pas ligne par ligne : je fais mes alineas en fonction de la compréhension des paragraphes que je soupçonne, puisqu’autrefois on ne connaissait ni paragraphes ni ponctuation, et je vous mache un peu le travail en créant ces alinéas, qui aident à la compréhension.

    Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 12 août 1576, comme ainsi soit que en parlant traitant et accordant le mariage futur estre fait consommé et accomply entre
    honneste personne André Pean merchant demeurant à Château-Regnauld pays de Thourayne filz de deffunct Me Guillaume Pean vivant advocat audit Chasteauregnauld et de Christoflette Aulbert sa mère encores vivante d’une part,
    et honneste fille Michelle Dutempls fille de deffunct honneste personne Françoys Dutemple vivant merchant demeurant en ceste ville d’Angers et Jehanne Delalande encores vivante ses père et mère et depuis convollée en secondes nopces avec Jehan Chamillaud aussi demeurant audit Angers d’autre (part),
    auparavant aulcune bénédiction nuptialle faite lezsdits futus conjointz ont faict les accords pactions et conventions matrimonyalles telles et en la forme et manière que s’ensuit
    savoir est que en la court du roy notre sire et notre seigneur fils de France et frère unicque du roy duc d’Anjou Angers endroict par devant nous Denys Fauveau notaire d’icelle
    personnellement estably André Pean demeurant audit lieu de Chasteau Regnauld d’une part et ladite Michelle Dutemple fille et ladite Delalande aussi demeurant en cette ville d’autre, soubzmettant les partyes respectivement confessent avoit fait et par ce présentes font par entre eulx les accords pactions et conventions matrimonyalles desdits futurs conjoints comme s’ensuit
    c’est à savoir que ledit André Pean à l’autorité et consentement de honneste homme Jehan Lasurais sieur des Haières Julien Chaumineau sieur de Bergettes et Noel Pelletreau ses oncle beau-frère tant de leurs privés noms que comme se faisant forts de Christoflette Aubert à laquelle ils ont promis faire ratiffier et avoir ces présentes pour agréables à peine de tous intérests, a promis et par ces présentes promet et demeure tenu prendre a femme et espouze ladite Michelle Dutemple et pareillement ladite Michelle Dutemple du consentement de ladite Delalande sa mère et vénérable et discret Me Françoys Nycoleau chapelain de notre Dame de la Visitation son curateur à ce présent, a promis prendre à mary et espoux ledit Pean, pourveu que nostre mère sainte église ne trouve cause légitime pour l’empescher et icelluy mariage célébrer dès que et quant l’ung en sera requis par l’autre,
    en faveur duquel mariage qui autrement n’eust esté faict ledit Nycoleau curateur susdit deument estably et soubzmis soubz ladite court a promis auxdits futurs conjoints à ce présents stipulants et acceptants la somme de douze cens livres tournois dedans le jour desdites espousailles desdits futurs conjoints, (je suis sure de ma lecture, et le résultat est pour le moins curieux à comprendre. Déjà, avec la phrase que j’ai graissée « qui autrement n’eut été fait » on peut comprendre qu’il s’agit d’un mariage intéressé, car on pourrait croire que sans cet apport le futur n’était pas interressé par ce mariage !)
    au moyen que lesdits futurs conjoints ont ceddé et par ces présentes cèddent délaissent et transportent audit Nycoleau présent et acceptant tous et chacun les meubles et choses censées et réputtées pour meubles ferme et louaiges de maisons eschues et qui escheront au jour et feste de Toussaints prochainement venant à ladite Michelle de la mort et trespas dudit deffunct Françoys Dutemple son père pour en faire et disposer par ledit Nycoleau ainsi qu’il verra et tout ainsi que eussent peu et pouroient faire lesdits futurs conjointz et les ont subrogés et subrogent en leurs noms raisons et actions, (j’ai eu du mal à comprendre cette affaire, puisqu’en fait de donner 1 200 livres, ce Nycoleau prend en échange les meubles de la future. J’en ai conclu que le futur conjoint a déjà assez de meubles, et qu’ils n’ont pas besoin des meubles de la future, quoique sous le terme meubles on mettait autrefois beaucoup de choses, y compris les animaux qui étaient des meubles vifs. Une chose est certaine, on ne voit aucun bien immeuble d’un côté comme de l’autre)
    est convenu et accordé entre lesdites parties que entre eux dès espousailles des futurs conjointz communauté aura lieu entre eulx de tous et chacuns leurs meubles tout ainsi … (ce qui signifie bien qu’il n’y a aucun bien immeuble)
    et cas qu’il n’y eust enfant nés et provenus de leur chair en ca cas ledit Pean a donné douaite à lacite Michelle Dutemple sa femme espouse stipullante et acceptante sur tous et chacuns ses biens meubles et choses censées et réputtées pour meubles sans qu’elle soit tenue en aulcunes debtes de la communauté dont et de tout ce que dessus lesdites parties sont demeurées à ung et d’accord …
    fait et passé audit Angers ès pésence des dessusdits, vénérable et discret Me Michel Girauld docteur en théologie curé de la cure de St Michel du Tertre audit Angers, honnestes personnes Françoys Grezil Pierre Lebeau marchands à Angers, Jehan Panetier greffier du grenier à sel dudit Angers, Michel Lebeau garde du sel passant en la ville d’Angers demeurants audit Angers tesmoins et aultres et a ladite Michelle Dutemple déclaré ne savoir signer. Signé de tous. (il y en a qui regarent passer des trains, d’autres du sel ! Il est vrai que le sel remontait partout par voie d’eau, et était étroitement surveillé du fait de la gabelle. Voyez mes pages sur ce sujet.)

    J’ai bien des Dutemple dans mon ascendance, mais c’est à Clisson. Ce patronyme aurait pour origine du Temple, et à Clisson c’est le cas, à la Madeleine du Temple, et sa chapelle des Templiers est toujours là.

    Et, connaissez vous mon site de paléographie, qui contient une mine d’exercices pratiques qui vous aideront à progresser.

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    Journal d’Etienne Toysonnier, Angers 1683-1714

    1697 : juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre

    Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

  • Le 2 juillet (1697) Mr Boucault des Ommeaux conseiller au présidial, fils de feu Mr des Ommeaux Boucault aussy conseiller audit siège et de la défunte dame Grudé, épousa la fille unique de feu Mr Gontard avocat et de la défunte Delle Primault
  • Le 22 (juillet 1697) le fils de feu Mr Poullain de Grée conseiller au présidial et de la défunte dame Deniau épousa la fille de feu Mr Maugin grenetier et de la Delle Loutraige.
  • Le 24 (juillet 1697) mourut la femme de Mr d’Andigné, lieutenant général d’artillerie ; elle était fille de feu Mr le marquis de Vezins et de la dame des Naües Collin ; elle est morte en couche et a laissé un garçon.
  • Le 30 (juillet 1697) le fils de feu Mr de Chevreüe écuyer et de la dame Le Loyer, épousa la fille de défunts Mr Sybille de la Buronnière et de la dame de Sorhouët
  • Le même jour, Mr Nicolas de la Joyère, veuf de la dame d’Andigné de Monjaugé, épousa la fille du feu sieur Sureau de la Garanne officier en la monnoie.
  • Le 2 août (1697) mourut la femme du feu sieur Trochon de Richebourg bourgeois ; elle s’appelait Coustard ; elle a laissé plusieurs enfants, un prêtre curé de Bourg, un autre prêtre, une fille morte femme du sieur Dupont.
  • Dans ce même temps mourut dans la ville de Paris mademoiselle Magdeleine Romain, fille.
  • Le 18 (août 1697) mourut Mr Mathurin Gautreau, âgé de 63 ans, avocat. Il était très habile et grand consultant. Il avait épousé la fille de défunt de la Porte Boucher, dont sont issus deux garçons et une fille, l’aîné est avocat. Il était né à Montjean de gens de bas étage.
  • Le 10 (août 1697) la ville de Barcelone, en Catalogne, a été prise par l’armée du Roy commandée par Mr de Vendôme ; ce siège a été très sanglant ; la tranchée fut ouverte le 16 juin précédent.
  • Le 25 (août 1697) mourut la femme du sieur Delmur, marchand de soie et banquier, âgée de 59 ans ; elle s’appelait Le Bannier
  • Le 30 (août 1697) mourut madame de la Rongère ; elle avait épousé en premières noces Mr de la Chauvière Avril conseiller au parlement de Bretagne dont sont issus Mrs de la Chauvière et de Lancrau Avril aussy conseillers en Bretagne, en 2e noces feu Mr Martineau de la Bertière dont sont issus Mr Martineau de la Bertière capitaine de dragons, et la feue dame Baron du Lavouer, et en 3e noces feu Mr de la Rongère dont est issu un garçon. Elle s’appelait Menardeau.
  • Le 3 septembre (1697) Mr Blanchet conseiller vérificateur des défauts de la prévôté de cette ville, fils de Mr Blanchet de la Martinière avocat et de la Delle Paulmier, épousa la fille de Mr Cochon avocat et de la Delle …
  • Le 4 (septembre 1697) mourut la femme du feu Sr Poisson marchand droguiste dont sont issus deux enfants ; elle s’appelait Esnault.
  • Le 6 (septembre 1697) mourut la femme du sieur Marchand des Couteaux bourgeois ; elle n’a point laissé d’enfant ; elle était fille de feu Mr Guynoiseau de la Saulaye avocat et de la Delle Deschamps
  • Le 12 (septembre 1697) mourut la femme du sieur Toutain marchand de bois ; elle s’appelait Dupas.
  • Dans ce même temps mourut subitement Mr Dupont prêtre, chanoine honoraire de St Martin
  • Le 4 octobre (1697) mourut la femme de feu Mr des Quarts Boulay, avocat ; elle s’appelait Daviau ; elle a laissé un fils prêtre et des filles.
  • Le 5 (octobre 1697) mourut la femme de Mr Le Chat le jeune, conseiller au parlement de Bretagne, fils de Mr Lechat conseiller honoraire audit parlement et de la dame de la Bigottière et Perchambault, âgée de 23 ans ; elle a laissé une fille. Elle s’appelait Du Verdier de Genouillac, fille de Mr Du Verdier de Genouillac, conseiller au grand conseil à Paris, et de la dame Boylesve de la Mauricière ; elle est morte d’apoplexie.
  • Le 24 (octobre 1697) mourut Mr Lezineau prêtre doyen du chapitre de St Lo, cy-devant avocat au siège présidial et maire de cette ville, veuf de la Delle Delaunay. Il a laissé deux garçons et une fille, Mr René Lezineau docteur régent ès droits en l’université de cette ville, l’autre banquier en cour de Rome à Paris et la fille mariée avec Mr du Puymorin. (Voir la note qui le concerne à l’année 1687, le 27 décembre)
  • Le même jour mourut le sieur de la Touche, Me barbier perruquier ; il a laissé plusieurs enfants de la dame Jarry sa femme.
  • Le 12 novembre (1697) le fils aîné de Mr Renou de la Féaulté, conseiller honoraire au siège présidial, cy-devant maire et conseiller de l’hôtel de ville, et de la dame Guilbault, épousa la fille unique du feu Sr Gault du Tertre bourgeois et de la Delle de la Rouëre.
  • Le 17 (novembre 1697) mourut Mr Desmazières Mesnier, avocat.
  • En ce même temps, le fils aîné de défunts Mr Fleuriot avocat et de la demoiselle Cordier, a épousé la fille de défunt Mr Gault aussi avocat et de la demoiselle …
  • Dans ce même temps, Mr le comte de Gaigne lieutenant des maréchaux de France à Nantes, cy-devant lieutenant de la gendarmerie, fils du feu sieur Gaigne, intendant de la maison de Brissac, et de la Delle Durocher, épousa la fille de Mr le marquis de la Tourlandry. Le feu sieur Gaigne avait amassé de gros bien sans la maison de Brissac.
  • Le 30 (novembre 1697) on publia la paix d’entre la France, l’Angleterre, l’Espagne et la Hollande, et le lendemain il y eut une procession générale de l’église cathédrale à celle de St Aubin, où Mr Le Pelletier, évêque d’Angers, célébra la grande messe ; on chanta le Te Deum après les vespres et il y eut le soir des feux d’artifice à l’hôtel de ville et des illuminations aux fenêtres des maisons. Le peuple marqua peu de joie à cause de la continuation des taxes. (Note de Marc Saché : Traité de Ryswick, 20 septembre-30 octobre 1697, qui mit fin à la guerre de Ligue d’Augsbourg et aux termes duquel Louis XIV ne gardait de ses conquêtes qeu Strasbourg et Sarrelouis et reconnaissait Guillaume III comme roi d’Angleterre)
  • Le même jour mourut la femme de feu Mr de Cierzé Volaige ; une de ses filles avait épousé feu Mr de Chatelais Pasquier conseiller au présidial. Elle s’appelait …
  • Dans ce même temps mourut la femme de feu Mr Quelier de Marcé, lieutenant de la maréchaussée ; elle s’appelait Guilbault ; son fils aîné a épousé Delle … et son cadet, lieutenant de maréchaussée, la fille du Sr Buscher, notaire, et de la dame de la Haye.
  • Le 8 décembre (1697) mourut le sieur Davy du Bouchet, bourgeois.
  • Le 10 mourut subitement Mr Thomasseau prêtre prieur curé de St Aignan, âgé de 70 ans.
  • Le 16 (décembre 1697) Mr de Contades, capitaine aux Gardes, fils de Mr de Contades escuyer gouverneur de la ville de Beaufort en Vallée, et de la feue dame Hullin de la Selle, épousa la fille de feu Mr Crespin de la Chabosselaie et de la dame d’Urbé Neveu.
  • Dans ce même temps mourut le Sr Portin notaire.
  • Dans ce même temps mourut Me l’abbé Avril grand doyen de l’église de Nantes.
  • Le 19 (décembre 1697) mourut la femme de feu Mr Martineau de Princé ; elle s’appelait la Lande, fille de Mr de la Lande, prévost de la maréchaussée d’Anjou. Elle a laissé Mr Martineau grand archidiacre de cette église et Mr son frère chanoine audit lieu.
  • Le 31 (décembre 1697) Mr Lesourd avocat, fils du feu Sr Lesourd, greffier de l’éliection, et de la dame Guespin, épousa la fille du sieur Richard, cy-devant sergent au grenier à sel de Saint-Fleurant, et à présent lieutenant de la juridiction dudit St Fleurant et de la défunte dame Lebreton.
  • Cette année (1697) a été assez abondante en bleds et vins. Il y a eu une très grande abondance de fruits ; le vin ne s’est pas trouvé de bonne qualité ; le meilleur s’est vendu jusques à 60 livres.
  • Journal de Maître Estienne TOYSONNIER, Angers, 1683-1714
    Numérisation par frappe du manuscrit : Odile Halbert, mars 2008. Reproduction interdite.
    Légende : en gras les remarques, en italique les compléments – Avec les notes de Marc Saché, Trente années de vie provinciale d’après le Journal de Toisonnier, Angers : Ed. de L’Ouest, 1930

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet (blog, forum ou site, car alors vous supprimez des clics sur mon travail en faisant cliquer sur l’autre support, et pour être référencé sur Internet il faut des clics sur ma création) seul le lien ci-dessous est autorisé car il ne courcircuite pas mes clics.

    Compte de frais de voyages et dépenses, 1655

    Ce sont les vacances, et les Français voyagent, aussi je vous propose un document rare dans les actes notariés : un compte donnant des frais de voyage, et même de disner.

  • Hardouin Lemetayer, demeurant aux Dodinières à l’Hôtellerie de Flée (Segré 7 km S., Château-Gontier 19 km N.E., Craon 13 km O., Angers 44 km S.E.), demande des comptes à son père pour les dépenses faites pour lui
  • Par commodité, j’ai numéroté, afin de pouvoir citer en référence le type de frais. Les voyages sont dus à la gestion de leur patrimoine qui nécessite aussi recouvrements d’arriérés, des procès, des transactions. J’analyserai en détail après la retranscription qui suit :

    Attention, je passe en retranscription littérale, orthographe aussi : Le 23 novembre 1655, par devant nous Nicolas Leconte notaire royal à Angers Etat pour compter par moy Hardouin Lemestayer avec Simon Lemestayer mon père de ce que j’aurois pu avoir payé desbourcé et receu pour luy en la gestion de ses affaires.
    1-Recepte : 50 L sur un taux mis entre mes mains par Modin père sur les habitants de Lescrivain montant 360 L fait en vertu de ferme de Mr de Serrant depuis remis ès mains de mondit père sur laquelle somme fault déduire 12 livres pour 2 voyages l’un à Serrant et l’autre à Château-Gontier pour l’obtention desdites fermes affin d’esgail de ladite somme de 360 L et 6 L payées aux sergents qui auroient fait quelques contraintes mises aussi ès mains de mondit père pour s’en faire payer en poursuivant le payement du surplus de ladite somme de 360 L partant il me charge pour ce regard de la somme de six vingt douze livres (132)
    2-receu de Claude de Beaumont veufve deffunct noble homme Jacques Tavernier la somme de 435 restant à payer de la somme de 1 500 livres prix du contrat de vendition à elle fait du lieu de la Daudinière par devant Cevillé Nre le 20 juillet 1650 s’estant ladite de Beaumont par iceluy chargée payer en l’acquit de mondit père à Jean de Beaumont la somme de 1 065 livres pour ses causes rapportées audit contrat
    3-receu de ladite de Beaumont le mesme jour 25 septembre 1653 la somme de 76 L 5 s 2 d pour les intérestz de ladite somme de 435 L courus depuis ledit jour 20 juillet jusques audit jour 25 septembre 1653
    4-sur lesquelles sommes de 435 L et intérests montant 511 livres 5 s 2 d
    ’ay payé à messieurs les chanoines de Craon la somme de 192 L 10 s pour l’amortissement de 15 L 14 s 4 d de rente à eux deue par mondit père suivant l’acquit de Cherruau Nre de Craon dudit jour 25 septembre 1653
    5-payé par deux acquitz la somme de 59 L 2 s 9 d pour les intérests courus jusques audit jour de l’amortissement de ladite somme de 192 L 10 s
    6-payé audit Cherruau Nre pour ledit amortissement 70 s et 60 s que j’ai desbourcez et 2 voyages fais audit Craon pour ce subject font 6 L 10 s (en tout)
    7-payé à Jean Nepveu mon beau-frère à déduire sur ce qui luy fut promis par son contrat de mariage la somme de 200 L suivant son acquit du 5 octobre 1653 et 9 L qu’il y tarre faisant ledit payement à cause du rabbais du loyer font 209 L
    toutes lesdites sommes payées revenant à la somme de 467 L 2 s 9 s déduite sur ladicte somme de 511 L 5 s 2 d reste 44 L 2 s 3 d dont je me charge pour ce regard

    8-j’ay receu de René Moreau fermier de la Rousselière la somme de treze vingt L pour une année de ladite ferme escheue à la Toussaint 1649 suivant la cession de mondit père du 2 apvril 1650
    9-sur laquelle somme ledt Moreau a retenu par ses mains la somme de 48 L pour rentes en argent deues sur ledit lieu par luy payées frais faits en insinuation des demandes qui luy en estoient faites par le seigneur de fief suivant les jugements exécutoires despends par luy obtenus ladite déduction faite par acte receu de Couanne Nre le 28 octobre 1650
    payé au sieur de la Bazinière 69 L 8 s pour arrérages de la rente de 5 boesseaux et demy de bled deub sur ledit lieu suivant son acquit du 28 mars 1650 (puis il a écrit en chiffres 79 L 8 s, alors je suis revenue sur le texte que je venais de frapper, en vain, je n’ai pas trouvé le dix qui manque, sans doute un de ces mystères qui illuminent parfois les actes notariés, car le clerc avait bien droit à quelque faute d’inattention dans son travail de copiste !)
    10-baillé à Denize Leconte ma mère le 1er janvier 1651 la somme de 32 L
    si bien que lesdites sommes payées et retenues revenant à la somme de sept vingt dix huit L 8 s (158 L 8 s) déduite sur ladite somme déduite sur ladite somme de 260 L reste la somme de 101 L 12 s dont je me charge pour ce regard
    11-receu de Noël demeurant à Bouchamps en l’acquit de Suzanne Leconte veufve Sanson Lybion la somme de 300 L suivant l’acquit que j’en ay baillé par devant Jarzé Nre de Craon le 9 novembre 1654, sur laquelle j’ai payé à Me Nicolas Leconte recepveur de messieurs de St Pierre d’Angers la somme de 241 L 4 s suivant l’acquit du 14 dudit mois de novembre pour arrérages de rente
    12-à Bourneuf sergent 25 L pour frais faits du recouvrement desdits arrérages suivant son acquit du mesme jour
    13-desbourcé au voyage que je fis Angers pour ce subjet qui est de 4 jours 10 L
    14-desbourcé audit Craon le jour que je receu ladite somme de 300 L à donner à disner au notaire la fille de ladite Leconte et ledit Noel 61 s
    lesdites sommes payées faisant ensemble 279 L 9 s déduite sur ladite somme de 300 L reste 20 L 11 s dont je me charge pour ce regard
    somme toutes 298 L 5 s 3 d
    15-payé au sieur Bouchaut recepveur desdits chanoines de Saint Maurille la somme de 50 L à valloir sur les arrérages de la rente de 31 L 5 s par acquit du 29 février 1645
    16-payé à damoiselle Elisabeth de Buron 40 L de rente à elle deue hypothécairement par acquit du dernier fevrier 1648
    17-desbourcé au voyage fait Angers au suject desdits payements 10 L
    payé à Me René Gallard en l’acquit de mondit père la somme de 340 L à déduire sur la somme de 500 L par luy deue audit Gallard pour l’achapt d’une maison et terres au lieu du Pin et environs qui furent Mathurin Lemanceau suivant l’acquit dudit Gallard du 22 novembre 1642 240 L et autre à Renée Marchais sa femme non commune de biens avec luy du 11 juin 1647 de 100 L
    18-pour les intérests d’icelle depuis le 19 juin 1640 la somme de 292 L 10 s 6 d
    19-payé au sieur du Petit Bois la somme de 40 L pour les ventes et issues du lieu de la Vesquerye que le Sr de l’Isle Bouchard par sa transaction faite entre luy et moy devant Me Jean Gouin Nre royal Angers le 9 may 1648
    20-retiré quittance du Sr de la Bodardière Guerin de la somme de 40 L que mondit père luy debvoit par escript rapporté par René Houdemon et pour des rentes du lieu de la Vesquerye et la Vallière dans laquelle somme de 40 L a entré 20 L que ledit Sr debvoit à mondit père partant ne m’est deub pour ce regard que 22 L
    21-payé au Sr Bourillon de Château-Gontier le 15 apvril 1649 la somme de 72 L que mondit père luy debvoit par sentence rendue à Château-Gontier de laquelle je luy avoir répondu et baillé obligation
    22-payé audit Sr 60 s pour ses frais et 30 s de despance avec luy
    payé à Deniau clerc de monsieur de la Saunerye Gault la somme de 11 livres pour des despens adjugez à Mr de la Jaillère par acquit dudit Deniau le 30 janvier 1649 et 7 L 12 s desboursez en mon voyage fait pour le payement de ladite somme et autres affaires de mondit père
    payé à Mr du Buron la somme de 133 L 4 s pour 6 années d’arrérages de la rente de 22 L 4 s escheue le 17 apvril 1649 suivant son acquit du 19 octobre 1649
    23-payé à Mr Garnier curé de St Sauveur de Segré 4 L de rente deue sur la Dodinière à ladite cure pour l’année escheue à Noël 1649 par acquit du 1er mars 1650
    24-m’est deub 30 L pour frais par moy faits contre Sanson Lybion et sa femme laquelle somme est comprise en la somme de 791 L 10 s que doibvent lesdits Lybion et femme décompte fait avec eux par devant ledit Gouin Nre le 17 juin 1650 pour les causes y rapportées
    25-m’est deub 40 L par moy desbourcé en 5 voyages faits Angers pour avoir distraction du bien à mondit père saisi et qui se vendait par decret, pour voir le conseil et transigé avec ledit sieur Huet
    26-payé en ardoise livrée à monsieur de Cevillé la somme de 8 L pour les ventes de ce qui estoit au fief de Ceville des lieux des Daudinières par acquit du 25 juillet 1650
    27-payé à Craon en retirant ladite quittance donné à disner à monsieur le procureur 45 s
    28-payé à monsieur Monsallier marchand à Château-Gontier pour marchandises livrées à ma mère 32 L par acquit du 23 juin 1653
    29-payé à la damoiselle Despeaux (de Scépeaux) 250 L pour les ventes de la Savariaye et pré du Monlinneuf en laquelle à autre 60 L pour la vendition du bois taillis proche du Chalonge par acquit du 23 may 1652 cy m’est deub
    30-payé au sieur de la Tinerinière Godier fermier de Saint Julien l’Ardent 70 L pour les ventes des Daudinières en ce qui dépend dudit St Julien l’Ardent, suivant son acquit du 4 juillet 1654
    31-desbourcé ledit jour à donner à disner audit Sr et monsieur Lebreton son oncle 75 s
    32-desbourcé en mon voyage et un autre fait pour ce subject 17 L
    somme toutes 1 610 L 16 s 6 d
    33-Estat d’autres voyages faicts en divers lieux pour diverses affaires : Le 26 aoust 1649 je suis allé Angers faire dresser les moyens de faire contre l’escript privé fourni par René Lamerye qui soustenoit estre signé de mon père portant acquit de ce que mondit père luy demandoit et pour raison de quoy fait interjepter Anthoine Gohory et le poursuivre payé à Philippeau l’aisné pour son escript du procureur du roy et des juges de la grosse de la sentence par laquelle les moyens et faux furent déclarés admissibles et pour iceux faire dresser desbourcé en ce voyage 24 L
    34-le 14 novembre 1649 je suis allé Angers pour faire dresser à monsieur Lecordier advocat les deffenses de mon père contre ledit Lamerye qui avait fait saisir la somme de 300 L ès mains de Reze fermier de la chapelle de la Dibonnière aux deffenses de payer ladite somme à mondit père encore que ledit Lamerye la luy eust ceddée sur ledit Reze pour la payer à sa boueste de St Reray ( ?) ou ledit Lamerye la devoit desbourcé 8 L 10 s
    35-Le 2 mars 1652 je suis allé Angers pour faire dresser des moyens d’opposition pour Denize Leconte ma mère de la vente de ses meubles excécutée à la requeste de monsieur Guybert d’Angers par Delanoe sergent et prendre advis pour la demande que faisoit les enfants de deffunt Claude Leconte à ses cohéritiers de la Fourneraye pour le rapplacement des deniers dottaux de la mère desdits enfants desbourcé 9 L 15 s
    36-j’ay desbourcé au procès que mondit père a eu au grenier à sel de Craon pour avoir rabbaiz de 6 mesures de sel dans l’instruction duquel j’ay fait 4 voyages 9 L 13 s
    37-Le 3 apvril 1651 je suis allé Angers expédier contre lesdits enfants Claude Leconte et fut dit qu’ils prenderaient du bien pour leur deub au rapport du père desbourcé 6 L 10 s
    38-Le 2 juin 1649 j’ay esté Angers faire dire que Lamerye vienderait déclarer s’il entendait former contre lesdits Chauvigné 6 L 15 s
    39-le 7 juin 1651 je suis allé Angers convenir des prix pour l’appréciation du lieu dela Fourneraye appartenant audit deffunt Claude Leconte desbourcé 6 L 10 s
    40-Le 20 dudit mois j’ai esté audit lieu de la Fourneraye avec monsieur Renier par moy convenu et pour mes oncles et tantes pour apprécier ledit lieu avec monsieur Renard convenu par lesdits enfants desbourcé 58 s
    41-Ledit Sr de Renier n’a point voulu prendre d’argent pour son transport audit lieu ny pour estre allé faire son rapport Angers
    42-Le 24 juillet 1651 j’ai envoyé Angers à monsieur Lecordier une assignation donnée à mondit père à la requeste desdits sieurs Chauvignez à Craon touchant le payement et continuation de ladite rente de 15 L 14 s 4 d sans en déclarer la quallité ou desbource ou hypothécaire 20 s
    43-Le 12 novembre audit an j’ay esté Angers pour faire dresser des défences contre lesdits Chauvigné et leur faire déclaration de la qualité de ladite rente desboursé 7 L
    44-Le 22 décembre audit an j’ay esté Angers et fait plaider la cause pour raison de ladite rente à fin que lesdits Chauvigné déclaroient de quelle qualité estoit ladite rente attendu que par la sentence rendue contre mondit père pour la continuation de ladite rente il n’estoit fait mention si elle estoit foncière ou hypothécaire desbourcé 7 L
    45-Desbourcé au procès qu’a eu mondit père contre Bourget fermier des Aydes pour droit de 12 pippes de vin qu’il luy demandoit par devant messieurs les esleus de Château-Gontier en 1652, 14 L 6 s sur quoy deub 11 L 7 s
    46-Desbourcé au procès qu’il a eu contre ledit Bourget en 1654 aussy pour droits d’huitiesme prétendu 4 L 15 s et le jour du bail que j’ay pris desdits droits à liart pour pinte dudit Sr Amenault faisant pour ledit Bourget à disner 60 s
    47-Le 10 juin 1652 j’ay envoyé à mondit père 2 bouesseaux d’avoine pour 52 s
    48-Le 22 dudit mois j’ay esté à Château-Gontier lever du greffe une sentence rendue entre lesdits Lamerye, Rezé et mondit père touchant la deslivrance de ladite somme de 300 L provenant de ladite chapelle de la Dibonnière j’en ay envoyé la grosse à Monsieur Lecordier et ay retenu une copie signée du greffier pour le procès pendant audit Château-Gontier contre ledit Rezé qui ne vouloit deslivrer à mondit père desbourcé 5 L 15 s
    49-Le 19 aoust 1652 je suis allé Angers pour faire lever la saisie que ledit sieur Guybert avoit fait mettre sur le bien de mondit père nonobstant qu’il fut vendu présenté requeste et donné assignation faire signifier au lendemain levé la sentence que je fis donner par laquelle j’eu deslivrance desbourcé 19 L
    Mémoire de la marchandise fournie à mondit père le 17 juin 1642 : vendu à mondit père 6 boisseaux de froment rouge qu’il pris à la mestayrie des Hommeaux en Pommerieux qui me les debvoient pour ventes deues à Mortiercrolle à raison de 35 s le boesseau soit 20 L 10 s
    50-Le 22 apvril 1649 vendu à Livré à mondit père 4 boesseaux de bled mesme mesure de Segré à raison de 75 s le boisseau soit 9 L
    51-Le 22 aprvril 1654 livré pour mondit père 14 centes d’ardoise grosse à raison 10 s le millier soit 4 L 18 s
    52-Livré pour mondit père le 22 novembre 1655 1 500 de grosse ardoise pour 105 s doit 5 L 5 s
    Moy Hardouin Lemestayer demande m’estre alloué pour mes sallaires et vacations cy-dessus

    Le 23 novembre 1655 avant midy par devant nous Nicolas Leconte Nre royal à Angers furent présents establiz soubmi honnêtes personnes Simon Lemétayer Sr du Pin tant en son privé nom que de Denize Leconte sa femme à laquelle il a promis faire avoir pour agréable ces présentes et l’obliger à l’accomplissement d’icelles solidairement dedans 4 semaines prochaines, et Me Hardouin Lemetayer Sr des Daudynières son fils demeurant au bourg de l’Hostellerie de Flée, lesquels sont demeurés d’accord du contenu en l’estat et mémoire cy-dessus et calcul fait de la recepte et mise d’iceluy faite par ledit Hardouin, s’est trouvé ladite recepte revenir à la somme de 298 livres 5 sols et 3 deniers, et la mise à la somme de 1 589 livres 8 sols 5 deniers, ladite mise excède la recepte à la somme de 1 291 livres 2 sols 2 deniers, laquelle ledit Lemetayer père est redevable à sondit fils auquel il promet la payer et à faure de ce la rente ou intérests à raison du denier vingt, ce qui a esté fait en présence et consentement de Jean Nepveu mari de Philipe Lemetayer fille et sœur desdits Lemetayer…

    Voici un début d’analyse :

  • je découvre dans ce mémoire le disner d’affaire, comme quoi nous n’avons rien inventé ! Il y en a plusieurs : §17, ils sont 4 pour 3 L 1 s – §35, ils sont 2 pour 2 L 5 s – §39, ils sont 3 pour 3 L 15 s – §55, ils sont 2 pour 3 L (c’est un gueulton !). Les 3 premiers disners sont à Craon, le dernier à Angers, et à mon avis notre Hardouin aimait les bonnes tables car le coût me paraît élevé. Il ne s’agit pas de gargottes, mais de vrais déjeuners (qu’on appelait autrefois le disner) d’affaires.
  • Il en fait beaucoup, que je vous ai surgraissé, mais hélas, si on a bien la destination, on a rarement le nombre de jour, sauf au §16, à Angers pour 4 jours 10 L
  • je suis étonnée de voir qu’entre père et fils, on règle ce compte devant notaire, aussi je présume qu’ils ont eu un léger désaccord, en particulier, le père ne pouvait impunément fermer les yeux sur des dépenses excessives puisqu’il a aussi une fille mariée, qu’il ne peut désavantager. Le notaire a, à mon avis, arbitré. D’ailleurs en marge du compte, il y avait quelques observations.
  • Il est rare de voir le père laisser ainsi la gestion de ses biens à son fils, et je suppose qu’il pensait qu’il défendrait mieux que lui les intérêts, car en effet, il y avait matière à se défendre en affaires, et cette longue liste l’atteste.
  • Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet (blog, forum ou site, car alors vous supprimez des clics sur mon travail en faisant cliquer sur l’autre support, et pour être référencé sur Internet il faut des clics sur ma création) seul le lien ci-dessous est autorisé car il ne courcircuite pas mes clics.

    Transaction sur le compte de tutelle, pour la pension et nourriture des enfants mineurs de feu Gilles Cheveul, Angers, 1659

    comptes avec leur mère Julienne Bizot (Archives du Maine-et-Loire, série 5E)

    Nous avions hier un exemple d’activité notariale autrefois à travers la transaction pour mettre fin à procès, mais les notaires faisaient aussi bien d’autres actes qui nous semblent oubliés, ainsi les comptes de curatelle ou de tutelle.

      Ces comptes étaient un dû, c’est à dire qu’à sa majorité (à l’âge très elevé à l’époque de 25 ans), l’enfant recevait obligatoirement le compte de gestion de ses biens pendant sa curatelle ou tutelle.
      Comme tout compte, ils fourmillent souvent de détails sur les modes de vie, et permettent de mieux pénétrer dans la vie de la famille étudiée.
      Ici, on est avant la majorité, mais les curateurs ont jugé nécessaire, sans doute pour le cas où leur mère se remarirait, de fixer exactement ce qu’elle doit et ne doit pas à ses enfants.

      Ces notions de frais de nourriture et d’entretien des enfants me stupéfient toujours, et c’était pourtant ainsi qu’on décomptait autrefois.

      De nos jours, seul le divorce fait l’objet de notion de frais de nourriture et entretien des enfants mineurs.

    Voici la retranscription intégrale de l’acte notarié : Le 4 janvier 1659, par devant nous François Crosnier notaire royal à Angers,
    damoiselle Julienne Bizot veuve en 1ères noces de noble homme Jean Toublanc et en 2e noces de noble homme Gilles Chevreul vivant Sr de la Morelière,

    Me Jean et Gilles et Delle Charlotte les Chevreul, enfants et héritiers dudit feu Sr de la Morelière et de ladite Delle Bizot, procédants o l’authorité de noble homme Me René Coiscault Sr de la Quarte avocat au siège présidial d’Angers leur curateur, demeurant audit Angers, savoir ladite Bizot et sesdits enfants paroisse de St Jean Baptiste et ledit Sr de la Quarte paroisse de St Pierre,

    lesquels par l’advis de leurs parents et amis soubzsignez, et pour éviter aux procès et différents qui pourraient naistre entre eux au subjet du remploy et remplacement des propres biens dottaux de ladite Bizot, de la récompense qu’elle auroit pu prétendre par les augmentations et améliorations faites sur les propres dudit Sr de la Morelière pendant leur communaulté, de la deslivrance de son douaire à part et admis suivant la coustume, du payement des intérestz desdits remplacements et récompenses, et arrérages dudit douaire, et encores au subjet de la jouissance par elle faicte des biens paternels desdits Chevreul ses enfants, et de leurs pensions nourritures et entretien depuis le décès de leurdit père, ont du tout transigé, composé et accordé ainsi que s’ensuit, c’est à savoir que pour le remploy et remplacement desdits propres et deniers dotaux, qui se sont trouvez revenir à la somme de 6 012 livres suyvant le contrat de mariage dudit Chevreul et de ladite Bizot, raportz et partages faictz entre icelle Bizot et ses cohéritiers, lesdits Chevreul enfants ont relaissé et relaissent par ces présentes à ladite Bizot leur mère, ce acceptant, les sommes et choses cy-après, scavoir partye du prix des meubles inventoriez par Allain sergent,

    plus la somme de 1 000 livres tournois de principal deue par le Sr de Varinne Blouin et coobligez par Couteau passé par Me (blanc) notaire de notre cour le 16 novembre 1644,

    plus la somme de 300 livres tournois de principal due par le Sr de Boissimon Heard et coobligez par contrat passé par Me Jacques Bommyer notaire de notre cout le (blanc),

    plus la somme de 100 livres tournois due par le Sr Bommyer et restant de plus grande somme, plus la somme de 30 livres d’une part et 240 livres d’autre, deues par noble homme René Bizot Sr de la Chautouere sénéchal de Chemillé, et pour raison desquelles sommes est intervenu sentence au siège présidial de cette ville, plus la somme de 36 livres deue par Jean Banchereau mestayer de la Chaillouère, (Chemillé et Beaupreau situent les biens ancestraux, c’est toujours passionnant de découvrir ces détails)

    plus la somme de 155 livres 10 sols deue par le Sr de la Chaussère sénéchal de Beaupreau pur 2 années de 77 livres 15 s de rente échues le 30 décembre dernier,

    plus la somme de 1 653 livres 12 sols par une part porté par le jugement rendu au siège présidial de cette ville le 17 avril 1657 registré par Lorilier au greffe, et la somme de 177 livres 13 sols pour les intérestz jusqu’à ce jour par autre, lesdites deux sommes deues par noble homme Henry Bizot Sr de l’Espinay procureur fiscal dudit Beaupreau,

    plus la somme de 30 livres tournois pour une année de rente foncière échue à la Toussaintz dernière deue par les mestayers de la Butte, plus 40 livres deubz par Georges Leclerc,

    plus la somme de 20 livres deue par le sieur du Pasty Goureau,
    lesquelles sommes reviennt seulement à la somme de 4 432 livres 4 sols, tellement qu’il reste à remplacer à ladite Bizot la somme de 1 578 livres 16 sols, laquelle somme elle a consenty et consent demeurer entre les mains desdits Chevreulz ses enfants à la charge d’en faire raison à damoiselle Jullienne Toublanc, fille de son 1er lit, femme de Jacques Herbrau escuyer Sr des Roussières, en tant et pour tant que ladite Toublanc y sera fondée, et de payer cependant le reste de ladite somme à ladite Bizot à raison du denier vingt,

    à la charge néanlmoins que s’il est vendu des héritages paternels desdits Chevreulz ladite Bizot sera sur le prix d’iceux payée de ladite somme de 1 578 livres 16 sols et intérestz qui en pouront lors estre deubz,
    pour lesquelz intérestz ensemble pour le payement du douaire de ladite Bizot liquidé à la somme de 200 livres par an, (c’est confortable, elle a de quoi vivre, d’autant qu’il ne s’agit que d’un revenu sur les biens de son feu époux, et il est clair qu’elle a aussi ses revenus de ses biens propres par ailleurs, donc on peut penser qu’elle a environ le double pour vivre)

    luy a pareillement esté relaissé par sesdits enfants, et a esté par elle retenu, les jouissances et exploitations de la maison qui apartenait audit deffunt Sr de la Morelière sise en cette ville rue Chapronnière et outre la somme de 100 livres tournois par chacun an que ladite Bizot aura et prendra preférablement sur les fruits du lieu de la Morelière situé en la paroisse de Trélazé, estimés entre les parties à la somme de 500 livres de revenu par an, (j’avoue que ce revenu est confortable, cela devait être une belle terre. Il faut comprendre dans tous ces détails, que la Morelière appartenait au feu père des enfants, donc appartient aux enfants mineurs, pas à leur mère, mais que pour les élever en frais de nourriture et entretien, elle a le droit de jouir de ce revenur de la Morelière. Ah mais ! c’est qu’autrefois on ne mélangeait pas les comptes comme maintenant !)

    et au regard du surplus du prix des meubles et deniers compris et mentionnez audit inventaire, après que les parties ont recognu qu’ilz ont esté employez et consommez depuis ledit inventaire, tant pour la nourriture et entretien de ladite Bizot, que de ses enfants, façons de vignes, achapts de tonneaux, frais de vendanges réparations et autres dont icelle Bizot demeure quitte et déchargée et sesdits enfants vers elle de leur pention nouritures et entretenement interestz desdits remplacements, et arrérages de douaires, ensemble de la récompense prétendue par ladite Bizot pour les augmentations et améliorations faites sur les propres dudit Chevreuil son mari pendant ladite communauté,
    et a esté convenu que lesdits Chevreul enfants demeureront en la maison de leurdite mère tant qu’elle l’aura agréable pour et estre par elle nourris et entretenus pour leur bien, quoy faisant elle jouira de tout ledit lieu de la Morelière pour leurs pentions et entretenement,

    et ou aucuns de sesdits enfants se metteraient en pention par son consentement elle promet bailler à chacun de ceux qui seront hors chez elle la somme de 150 livres par an pour estre employée au payement de leur pention et entretenement, moyennant quoy elle continuera la jouissance dudit lieu de la Morelière,

    Chemillé, collection privée, reproduction interdite
    Chemillé, collection privée, reproduction interdite

    Cette carte postale est issue de collections privées qui sont publiées sur mon site, voir Chemillé. Ici vous avez en prime, ce batelier d’eau douce, sur sa barque à fond plat, debout, ce qui me surprendra toujours moi dont le pied n’est pas marin.

      PS La généalogie des CHEVREUL est bien connue, aussi SVP pas de commentaires à son sujet. Le véritable objet ici est d’illustrer un mode de vie autrefois à travers les actes notariés pas de faire de la généalogie pure.

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

    Langueyeur : cession d’office, Angers, 1625

    le vendeur était vigneron et exerçait la charge de langueyeur depuis 14 ans

  • Ce billet fait suite à celui d’hier, également consacré au langueyeur, et vous expliquant en détails ce métier.
  • La cession d’office ci-dessous est manifestement faite sous la pression d’une saisie, et le vendeur tente de retrouver des liquidités.

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire – Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 18 mars 1625, devant nous Pierre Bechu notaire royal Angers, furent présents et personnellement establis chacuns de
    Pierre Gendron vigneron Me langueyeur et visiteur de porcs tant gras que de nourriture qui se vendent en ville, faulxbourgs dudit Angers et marchés en déppendants, et Catherine Lecommandeulx sa femme de luy de luy quant à ce deuement authorisée demeurants en la paroisse de Saint Samson de ceste ville d’une part, (nous apprenons qu’il est d’abord vigneron de son état, et a aussi l’office de langueyeur, ici dénommé avec beaucoup de précision)
    et Urban Lhoustelier marchand demeurant sur les treilles paroisse de la Trinité de ceste ville d’aultre part, (dommage que nous n’ayons pas le métier de Lhoustelier, mais une chose est certaine ni l’un ni l’autre ne savent signer)
    lesquels deuement soubzmis et mesme ledit Gendron et sa femme chascun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes et de biens ont fait et font entre eulx le contract de vendition cession promesse et obligation qui ensuit
    scavoir est que ledit Gendron et sa femme ont vendu quitté ceddé et transporté, vendent cedent et transportent audit Lhoustelier qui a achepté et prins pour luy ses hoirs, l’office et droict dudit Gendron de visiter et langueyer les porcs tant gras que de nourriture qui se vendent en ceste ville faulxbourgs et marchés en déppendant,
    auquel office de visite et langueyeur ledit Gendron a esté receu par Monsieur le Lieutenant Général et juge de la prévosté de ceste ville par acte du 6 décembre 1611 et 20 décembre 1618, en consequence du retrait d’achapt dudit office fait par ledit Gendron, passé par Rogier aussi notaire royal en ceste ville le 28 octobre 1611 avecq maître Anthoine Carron Sr de la Villette demeurant en la ville du Salla ayant les droits ceddez d’Arnault le Gascon exempt des gardes du corps du Roy et Jehan Godefroy controlleur ordinaire des guerres et gens du guet donataire et pourveu de par sa nature dudit office de visite et langueyerie de porcs du pays d’Anjou et le Perche, villes et marchés en deppendant, comme appert par lettre d’expédition auxdits le Gascon et Godefroy du 19 novembre 1606 signé Ramboullet notaire extraordinaire de sa Majesté pour ung office de langueyeur et visite de porcs, des gages proffits et esmouluements en déppendant, (ceci est l’historique de l’office de langueyeur vendu, et on constate qu’il a d’abord été acquis par des gens totalement étrangers à l’Anjou, mais vivant sans doute à Paris, qui l’ont revendu)
    jouir user et exécuter à l’advenir par ledit Lhoustelier avecq Jehan Chauveau, Vallotz ? et Guillaume les Burchais Me langueyeurs et visiteurs de porcs audit Angers faulxbourgs et marchés en déppendant comme eust et pouvoit faire ledit Gendron en conséquence de sondit contrat et provisions esquels il a mins et subrogé et subroge par ces présentes ledit Loustelier sans que ledit Gendron soit tenu de luy garantir sinon en tant et pourtant qu’il en sera garanti de se faire par ledit Loustelier pourvoir et recepvoir audit office et droit par monsieur le lieutenant général et aultre juge qu’il appartiendra à ses despends sans que ledit Gendron y soit aulcunement tenu ne luy bailler et fournir aulcuns tiltres fors néanmoings que ledit Loustelier pourra faire faire à ses despends coppyes extraits vidimus et collations des contrats, provisions, et actes de réceptions ensemble de certaine ordonnance et grosse donnée par monsieur le lieutenant général le 24 décembre audit an 1618 par ledit Gendron représentée demeurée entre ses mains, portant déffence à toutte personne de troubler et empescher ledit Gendron et consorts en l’exécution de leurdit office d’abattre visiter ne langueyer aulcuns porcs tant grans que de norriture en ceste dite ville et faulxbourgs foires et marchés d’icelle suivant leur permission, lesquelles pièces néanmoings appartiennent auxdits vendeurs pour une partie qu’ils ont pareillement ceddées audit Lhoustelier pour s’en servir avec lesdits Chauveau et les Barots, (je n’ai pas compris pourquoi toutes les copies des pièces sont à la charge de l’acheteur et pourquoi les vendeurs ne les cèdent pas, ce qui généralement le cas lors d’une vente, on donne les titres)
    ladite vendition cession et subrogation faite pour et moyennant la somme de 70 livres tournois que ledit Loustelier a promis et promet par ces présentes baillet et employer pour partie du rachat extinction et admortissement de la somme de 6 livres 5 sols de rente hypothécaire annuelle perpétuelle vendue et constituée pour la somme de 100 livres par lesdits Gendron et Lecommendeux sa femme audit Loustelier et Mathurine Maurabin sa femme à Michelle Buscher par devant Goussault aussy notaire royal en ceste ville le 24 ,ovembre 1619 et desquels Gendron et sa femme ledit Loustelier et femme auroient contrelettre d’indemnité et obligation de ladite constitution le prix d’icelle auroit au tout tourné au profit desdits Gendron et femme, auxquels ledit Loustelier est demeuré tenu et obligé par ces présentes les acquiter liberer et indemniser ladite constitution de la somme de 4 livres 7 sols 6 deniers à laquelle revient ladite somme de 70 livres dudit office de langueyeur à commencer de ce jour lequel Loustelier faisant ledit payement demeurera et demeure subrogé au lieu et droits d’hypothèque de ladite somme de 70 livres de ladite Buscher contre ledit Gendron et femme acquis par ledit contrat de constitution, et ou ledit Loustelier seroit ennuyé et troublé en l’exécution dudit office le garantir pour ce qui est de leur fait seulement et non autrement, … pour assurance de l’achapt duquel office de langayeur en cas d’éviction d’iceluy procédant du faict desdits vendeurs ledit Lhoustelier en cas de la vente des biens desdits vendeurs soyt conventionnellement ou autrement pourra nonobstant ces présentes procéder par interruption contre les acquéreurs conventionnels ou s’opposer aux cryées en cas de vente judiciaire et demander par jugement que les créanciers postérieurs audit Lhoustelier baillent caution de rapporter audit cas d’éviction dudit office de langayeur la somme de 70 livres prix dudit office desduite sur ladite somme de 100 livres portée en la contrelettre du principal de ladite constitution de rente de 6 livres 5 sols … (il n’est pas surprenant que le paiement serve à éponger une dette, et ceci est souvent le cas lors d’une vente, mais ici, les dernières lignes attestent entre les lignes mais néanmoins clairement à mes yeux, que le vendeur est sous saisie judiciaire de ces biens, et que l’acheteur de l’office, qui était son caution vient lui acheter l’office pour épurer partie d’une dette, mais doit s’entourer d’un tas de précautions en cas de vente judiciaire qui entraînerait l’empêchement d’exercer l’office de langueyeur. En fait, on devine qu’il est en train d’acheter l’office avant les criées et mises à prix, qui sont le sort de toute vente judiciaire)
    fait et passé audit Angers en nostre tabler en présence de Me Jacques Baudin Pierre Lemaistre et Hardouin Chartier. Signé Baudin, Lemaistre, Bechu (on découvre ici que les 2 protagonistes ne savent pas signer)

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