Obligation de Jean Gault d’Armaillé pour 75 livres, Angers 1609

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici la retranscription de l’acte : Le 5 juin 1609 après midy devant nous Guillaume Guillot notaire du roy Angers furent présents en personnes Jehan Gault notaire en court laie demeurant en la paroisse d’Armaillé tant en son nom privé que pour et au nom et se faisant fort de Renée de Mariant sa femme à laquelle il a promis et demeure tenu faire ratiffier et avoir pour agréable ces présentes la faire obliger avec luy et autre cy après nommé solidairement au contenu cy après et en fournir lettre de ratiffication valable dedans un mois prochainement venant à peine ces présentes etc et honneste homme Me Jacques Demariant Sr de Bellanger advocat audit Angers et y demeurant paroisse de st Michel du Tertre son oncle, lesquels deument soubzmis et obligez soubz notre court esdits noms et qualités que dessus et en chacun d’iceux chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personne ne ne biens ont recogneu et confessé avoir ce jourd’huy vendu créé et constitué et par ces présentes vendent créent et constituent dès maintenant et à présent promis et promettent et demeurent tenus servir et faire valoir par hypothèque général et universel sur tous et chacuns leurs biens tant meubles et immeubles rentes et revenuz présents et futurs à honneste homme Henry Martin marchand ciergier et ferron demeurant Angers présent et acceptant pour luy ses hoirs etc la somme de 4 livres 13 sols 9 deniers de rente annuelle et perpétuelle payable et rendable franche et quitte par lesdits vendeurs esdits noms et solidairement comme dessus leurs hoirs audit achapteur ses hoirs en sa maison en ceste ville par chacun an à l’advenir au 21 janvier à ung seul et entier payement commenczant le premier d’huy en ung an an prochein et à continuer audit terme au paiement et continuation de laquelle rente sont et demeurent tenu et chacun leur bien rente et revenu desdits vendeurs généralement et spécialement affectez hypothèques et obligez et chacun seul et pour le tout ont assis et assigné assiet et assigne avec pouvoir audit achapteur ses hoirs en demander et faire faire plus ample assiette de rente sur un ou plusieurs desdits biens à son choix valant toute charge déduite ladite rente sans que la généralité et spécialité d’assiette et hypothèque se puisse aucunement déroger ne préjudicier l’ung à l’autre ains se coroborant et a esté faire la présente vendition création et constitution de rente pour et moyennant le prix et somme de 75 livres tz qui pour cest effect a esté par ledit acquéreur présentement et au veu de nous payé et baillé manuellement contant audit vendeur qui l’a eue prinse et emportée en monnaie bonne de présent à laquelle vendition création et constitution de rente et à ce que dit est tenir garantir obligent lesdits vendeurs esdits noms cy dessus et en charge d’iceulx seul et pour le tout sans division desdits nom et ordre etc foy jugement condemnation etc fait Angers à notre tablier présents Michel Guillot Jehan Ginoust et Guillaume Guybert demeurant audit lieu tesmoins

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Bail à ferme par Pierre Letort contrôleur au grenier à sel de Pouancé, 1604

Je ne descends pas des LETORT, mais je les ai souvent rencontrés et relevés.

    Voir mon étude des familles LETORT
    Voir ma page sur les greniers à sel, dont celui de Pouancé

Armes du grenier à sel de Pouancé
Armes du grenier à sel de Pouancé

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici la retranscription de l’acte : Le 11 mai 1604 après midy en la cour du roy notre sire à Angers (Moloré notaire royal) personnellement establyz honorable homme Me Pierre Letort contrôleur au grenier à sel de Pouancé et y demeurant d’une part, et honorable homme Me Pierre Cler Commeau sieur de la Bande demeurant en la paroisse St Maurille dudit Angers d’autre part, soubzmettanct respectivement etc confessent etc avoir fait et font entre eulx le marché de ferme qui s’ensuit,
c’est à scavoir que ledit Letort a baillé et par ces présentes baille audit Commeau qui de luy a prins et accepté audit tiltre de ferme pour le temps de 5 années consécutives qui commenceront au jour et feste de Toussaintz prochainement venant et finiront à pareil jour lesdites 5 années révolues, le lieu et mestairye du Chesne situé en la paroisse d’Armeillé/Avrillé avec ses appartenances et dépendances,

    et mestairye du Chesne situé en la paroisse
    d’Avrillé/Armeillé avec ses appartenances et dépendances
    Cliquez pour agrandir.
    Il n’existe à Armaillé qu’un moulin du Chêne Moreau et pas de métairie du Chêne, et par contre il existe à Avrillé un métairie du Chêne.
    En faveur d’Avrillé, le fait que Pierre Letort, trop loin de la métairie, a besoin de quelqu’un proche de celle-ci pour surveiller le colon, donc quelqu’un d’Angers. Ceci signifierait qu’il a hérité d’un bien à Avrillé, mais comment ?
    Pour la raison ci-dessus, je penche pour Avrillé, même si c’est à Armaillé que les Letort sont connus, et si Armaillé s’écrivait et se prononçait surement Ermeillé

que ledit preneur a dict bien cognoistre et à la charge dudit preneur d’en jouyr comme un bon père de famille et tenyr et entrenyr les maisons estables et appartenances dudit lieu en bonne et suffisante réparation et les rendre à la fin dudit temps en pareil estat qu’il les luy seront baillées,
faire faire autour des terres dudit lieu es endroits les plus nécessaires le nombre de 15 toises de foussé,
relever et entrenir les hayes et autres fossez en pareil estat qu’elles luy seront remises par les fermiers qui tiennent encores ledites choses, payer les cens rentes et debvoirs deuz pour raison desdites choses pendant ledit temps en l’en acquiter,
planter ou faire planter par ledit preneur sur ledit lieu par chacun an le nombre de 12 esgrasseaux qu’il fera anter de bonnes matières et défendre du dommaige des bestiaux,
ne pourra ledit preneur couper ni abattre par pied branche ne aultrement aulcuns arbres fructeaux et marmentaulx sur ledit lieu fors ceux qui ont acoustumé d’estre émondes qu’il emondera en saisons convenables estant couppé une fois seulement pendant ledit temps,
laisser ledit preneur à la fin dudit temps sur ledit lieu les foings fourages pailles chaulmes et angres sans qu’il n’en puisse employer à autre besoigne ainsi que le fermier de présent est tenu les y relaisser…
et est fait le présent bail à ferme pour en payer outre les charges cy-dessus par ledit preneur par chacune desdites années audit bailleur à la feste de Toussaint la somme de 75 livres tz le premier payement commenczant au jour et feste de Toussaint de l’année prochaine mil six cens cinq et à continuer …
fait et passé en notre tablier Angers en présence de Me Jacques Baudin et de Jehan Morineau praticiens demeurant audit Angers

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Vente à François Letort de 4 sillons à Tiercé, 1601

François Letort est originaire d’Armaillé, car il est sieur de la Gaudaie.

    Voir mon étude Letort, dont je ne descends pas, mais que j’ai étudiés.
    Voir ma page sur Armaillé.
Armaillé, collections personnelles, reproduction interdite
Armaillé, collections personnelles, reproduction interdite

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2/503 – Voici la retranscription de l’acte : Le samedy avant midy 23 juin 1601, en la court du roy notre sire Angers (Laurent Chauveau notaire royal) personnellement estably Perrine Challopin veuve de deffunt Jehan Lecommandeux depeurant à Erigne paroisse de Briollay, soubzmectans etc confesse etc avoir ce jourd’huy vendu quité céddé délaissé et transporté et encores vend quicte délaisse et transporte dès maintenant et à présent à jamais perpétuellement par héritage et promet garantir
à honnorable homme Me François Le Tort Sr de la Godays advocat au siège présidial d’Angers et y demeurant paroisse de Saint Michel du Tertre, à ce présent stipullant et acceptant qui a achapté et achapté pour luiy ses hoirs etc
c’est à savoir 4 sillons de terre labourable situés en une pièce de terre appellée « le Clos » paroisse de Tiercé contenant à semer ung boisseau de bled ou environ joignant d’un cousté la terre Yves Planchard Sr de Maquille une haie entre deulx d(autre cousté la terre de deffunt Jehan Vaillant abouté d’un bout au chemin tendant du port de Pont à Tiercé d’autre bout à la terre dudit acquéreur et tout ainsy que lesdits 4 seillons de terre se poursuivent et comportent sans en rien retenir ne réserver
au fief et seigneurie de Maquillé et tenuz dudit lieu à 5 deniers de debvoir deu par chacun à la seigneurie de Maquillé au jour et terme d’Angevine ou autre terme lesquelz debvoirs ledit acquéreur demeure tenu payer à l’advenir franc et quite de tous lesdits debvoirs du passé jusques à huy
transportant etc et est faicte la présente vendition cession délais et transport pour le prix et somme de 5 escus sol vallant 15 livres tz laquelle somme ledit acquéreur a présentement contant en présence et au veu de nous payée sollvé et baillée à ladite venderesse qui icelle somme a eue prinse et emporté en quinze francs de vingt soulz pièce de présent ayant cours suivant l’ordonnance royal dont elle en a quité et quicte ledit acquéreur ses hoirs
à laquelle vendition promesse garantie et tout ce que dessus est dict tenir etc garentir etc dommages etc obligent etc renonczant etc foy jugement condemnation etc
fait audit Angers à notre tablier en présence de Guillaume Berthelot et Jehan Chauveau notaire
ladite Challopin a dict ne scavoir signer

Obligation créée par François Letort sur Ysabeau Grézil veuve Ragaru, 1608

Je vous ai souvent exposé ici que les emprunts obligataires supposait une grande confiance entre les partenaires.
D’ailleurs, en vous parlant de confiance, je crois bien que plus personne ne sait actuellement à qui faire confiance sur le plan financier. C’est dire l’importance autrefois du terme CONFIANCE. Donc, le plus souvent, ils étaient plus ou moins liés, ou du moins issus du même coin, en quelque sorte issus du même clan.
Ici on sait que les Letort d’Armaillé sont liés à ceux de Craon.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire série 5E5 – En voici le résumé : Le 18 novembre 1608 devant Guillaume Guillot notaire royal à Angers, François Letort Sr de la Gauldaye avocat à Angers paroisse StMichel du Tertre
et Denys Letort son frère marchand drapier
et Mathurin Letort marchand tanneur au village de la Gauldaye à Armaillé,
empruntent à h.femme Yzabeau Grésil veuve de Me François Ragareu demeurant à Angers StMichel du Tertre 600 livres pour 37 livres 10 sols de rente obligataire,
fait à Angers en présence de Denys Letort le jeune fils dudit Denis Letort l’aïné aussi marchand drappier et de Jehan Gault

PS Le 20 octobre 1630 Catherine Ragaru fille et héritière de ladite Grézil a reçu au vue de nous notaire 600 livres de Mathurin Letort marchand tanneur à la Gauldaye à Armaillé

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l’Hôtellerie ou pend pour enseigne l’image de Notre-Dame, à Armaillé (49), 1737

tenue en 1737 par Geneviève Leboucher épouse de Louis Fortin, le lieutenant de gabelle à la Pihalaie.

Le contrat d’apprentissage de tailleur d’habits, analysé hier, donnait un renseignement qui est à mes yeux une pure merveille : le nom (et l’existence confirmée) de l’hôtellerie d’Armaillé : ou pend pour enseigne l’image de Notre Dame.

Armaillé est une charmante, et minuscule commune du Maine-et-Loire, à voir absolument. Allez rêvez à cette hôtellerie d’antant. Car, aujourd’hui tout nous a été uniformisé : un hôtel, un magasin, etc… porte un nom de chaîne, et les chaînes mutent en permanence. Pas plus tard qu’hier, j’ai constaté que 2 des 3 hôtels qui sont près de chez moi, avaient changé de chaîne…

Ils étaient bien plus gâté autrefois : des hôtelleries dans chaque petit bourg, voir plusieurs ; des noms aussi variés que joliement imagés, et des enseignes de métal représentatives partout.
Ces enseignes d’hôtels, aux noms aujourd’hui oubliés, je les trouve dans les actes notariés. C’est ainsi qu’hier, le contrat d’apprentissage précisait que Genevière Leboucher tenait l’hôtellerie ou pend pour enseigne l’image de Notre Dame à Armaillé. Voici quelques exemples en guise de mise en bouche :

  • Les Trois Rois, à Saint-Julien-de-Vouvantes, au 16e siècle.
  • La Croix Blanche, à La Cornuaille, en 1818
  • Le Boeuf Couronné, à Angers
  • Sainte Barbe, rue de la Poissonnerie à Angers, tenue en 1608 par François Lemesle, chevaucheur de l’écurie du roi et tenant la poste pour sa majeste. Elle possédait grande et petite écurie. Bref, une importante hôtellerie, relais de poste avant le nom.
  • L’Ours, au Lion-d’Angers, tenue au 17e et 18e siècles par les Delahaye.
  • La Cote de Baleine, faubourg Brécigné à Angers au 16e siècle tenue par Legoux.
  • La Tête Noire, rue du Pont de Mayenne à Laval, aussi relais de poste.

  • D’autres noms fleuris et fort variés sur ma page consacrée à l’hostellerie d’antant.
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    Grâce à Ernest Laurain, Laval possède une liste très riche, qui donne la meilleure illustration de la variété des noms. Les Nantais y retrouveront avec plaisir des noms qui leur sont familiers : le Chapeau Rouge, le Coq Hardi, etc… et je vous fait grâce des Cheval Blanc, Lion d’Or, et autres noms omniprésents…

    A la Révolution, on comprend que bien des noms se soient trouvés en mauvaise posture. Ce ne fut pas terrible de porter des images religieuses ou royales, si nombreuses… Sans doute est-ce la raison pour laquelle seuls les Cheval Blanc, Lion d’Or, et autres noms moins royaux, nous sont parvenus ! De là à nous avoir uniformisés à ce point aujourd’hui… Quelle immense perte nous subissons !
    Mais poussez la porte, et découvrez l’intérieur avec les 2 inventaires que j’ai en ligne (j’en prépare d’autres). Une immense salle en bas, 2 ou trois chambres collectives en haut, et le principal est l’écurie, car le cheval ne dort pas sur le trottoir comme les voitures (nous en reparlerons).
    On fait la cuisine dans la grande salle, bien sûr dans la cheminée, mais, dans ces salles on a aussi l’ancêtre de nos cuisinières, gazinières, plaques, fours et autres appareils électro-ménagers plus modernes. Je veux parler du potager. Son nom se rapporte au potage ou soupe, qui constituait la base la plus saine de l’alimentation, puisque les bactéries de l’eau, alors non potable, avaient eu le temps d’être mises hors de nuire.
    Le potager était une sorte de foyer élevé, pratiqué dans une cuisine (ou la grande salle des hôtelleries) pour y dresser les potages, pour les y faire mitonner, & pour faire les ragoûts. (Dict. Académie française, 1762). Généralement en briques, entre lesquelles on pouvait mettre la cendre de la cheminée toute proche, et de grilles sur le dessus. Ainsi, vous pouviez être servi à toute heure, ce qui n’est plus le cas (encore quelque chose que nous avons perdu...)

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    Il est lieutenant de gabelle à Noëllet, elle hôtesse à Armaillé

    cela ne tente pas la progéniture qui préfère devenir tailleur d’habits !

    Il y a quelques jours à peine, je lisais que les femmes des gabelous vivaient au bourg de Montreuil, tandis que les époux étaient aux postes de garde.

    Le hasard fait qu’en dépouillant un Nième contrat d’apprentissage, je remarque encore l’épouse du lieutenant de gabelle vivant sous un autre toît et non au poste de gabelle. Lui, Louis Fortin, est lieutenant de gabelle à la Pihalaie à Noëllet, elle, Geneviève Leboucher, est hôtesse ou pend pour enseigne l’image de Notre Dame à Armaillé.
    Ainsi donc, les postes de gabelle n’étaient pas des logements de famille ! Malgré tout le soin que j’ai déjà apporté à l’histoire des greniers à sel du Haut-Anjou, je reconnais que ce détail échappait totalement à l’histoire des familles.

    Mais le contrat d’apprentissage de ce futur tailleur d’habits révèle d’autres merveilles :
    Il est rare de trouver l’âge de l’apprenti : il est dit qu’il a 13 ans. L’âge ne me surprend pas, car c’est aussi l’âge où les enfants étaient placés comme domestiques, probablement même encore plus jeunes. On sait qu’il est orphelin de père, mais je ne pense pas que cela ait eu une influence. Sa mère s’est remariée 6 mois plus tôt : Le 5.1.1737, contrat de mariage de Louis Fortin lieutenant de gabelle au poste établi à la Pihallais à Noëllet, fils du Sr Mathieu Fortin aussi lieutenant et †Madeleine Tillier avec Geneviève Boucher Ve de Hippolite Lemonnier, fille de †Louis Leboucher et Marie Paizor, ils mettent chacun 1 000 L dans la communauté (AD49 Menard Nre royal Pouancé).
    Le père du garçon, décédé, était lieutenant de gabelle, tout comme son beau-père. Manifestement l’enfant n’a pas envie de le devenir, puisqu’il est précisé que c’est à sa prière qu’il est mis en apprentissage de tailleur d’habits. C’est la première fois que je rencontre un telle mention. Or, normalement, il devait garde de gabelle plus tard. L’enfant a-t-il exprimé son peu d’enthousiasme pour ce métier ? et même pour celui de sa mère qui tient auberge ?
    La mère et le beau-père du garçon signent fort bien. En particulier, le fait que la mère signe si bien atteste un milieu aisé et éduqué. Normalement le garçon aurait dû aller au collège à cette date, il y en avait même à Grez-Neuville, etc… A-t-il manifestement peu d’inclination pour les études et le besoin manuel ?

    Une chose est certaine, l’apprentissage est payant, ce qui montre bien que chaque contrat est négocié et qu’ils sont tous différents, en particulier sur le montant. C’est pourquoi je continue, dans la mesure de mes moyens, la mini-base de données sur les contrats d’apprentissage mis sur mon site, et très variés. J’en ai encore à mettre.

    La Commission pour la libération de la croissance française, présidée par Jacques Attali (Editions de la Documentation française, 2008), chapitre 1 Au commencement, le savoir, rappelle :

    La créativité, la mobilité et l’agilité de la jeunesse sont avant tout déterminées par la maîtrise des comportements et des savoirs fondamentaux acquis dès le plus jeune âge. Elles dépendent donc de la capacité de la famille, de l’environnement social et des enseignants à valoriser les aptitudes intellectuelles, académiques, sportives ou artistiques de chacun, à élartir les critères d’appréciation, des potentialités des jeunes, à les sensibiliser à l’importance de la volonté, de la résistance à l’échec, du questionnement et du travail en équipe.

    Et pour remplir l’objectif Favoriser dans le secondaire l’éclosion de toutes les intelligences, elle recommande (entre autres) :

    Refonder l’information sur l’orientation sur les carrières et prendre davantage en compte les aptitudes non académiques.
    Développer les stages en entreprise : Pour amélioter l’orientation, les élèves comme les enseignants doivent apprendre à mieux connaître le monde de la création, de l’entreprise, de la recherche. Chaque collégien effectuera à partir de la 4e une semaine de stage par trimestre… etc…

    Autrefois, la formation de la plupart des métiers n’était pas académique, mais sur le tas, et le jeune savait à l’issue de sa formation ce qui l’attendait. Dans les contrats d’apprentissage que je recense, certains vous paraîtront même surprenants, ainsi le notaire…
    Eh oui ! Autrefois le notaire apprenait sur le terrain seulement !
    Et mon site vous donne non seulement le contrat d’apprentissage en 1588 d’un futur grand notaire (Serezin), mais aussi le livre de raison de Jean Cévillé, famille de notaires, qui raconte en 1630, par le menu, la formation de chacun… Et, pour avoir durant des années fréquenté les actes notariés anciens, je peux vous assurer qu’ils étaient bien formés.

    Ce billet est le 76e de ce blog (la machine me moucharde, car nous sommes mouchardés de partout). Mais c’est le premier que j’ai préparé la veille. Auparavant je ne savais pas comment modifier la date automatique, alors je le faisais au jour le jour… D’ailleurs comme cela vous ne saurez plus à quelle heure je me suis levée !

    Mais au fait, ce billet contient une info merveilleuse qui fera l’objet du billet de demain. L’avez-vous vue ?

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