Fernand Leglaive Paris 1878-1948 photographe de génie sur le front 14-18 au 84° RIT

Introduction

J’avais mis en ligne il y a 25 ans le carnet de guerre d’Edouard Guillouard et les photos de Fernand Leglaive. Ils passèrent ensemble toute la grande guerre, restèrent amis toute leur vie, et ma famille possède encore les photos de Leglaive durant la guerre. Lors ce ma mise en ligne, j’avais alors lu sur Internet que les appareils photos étaient interdits pendant la grande guerre. Or, depuis ma publication les mises en ligne se sont beaucoup multipliées et le Ministère de la Culture a  des sites sur la grande guerre et en particulier un site nommé L’HISTOIRE PAR L’IMAGE sur lequel une page est dédiée à la photo pendant la grande guerre. Selon ce site officiel, il s’avère que les appareils photos n’étaient pas interdits, et furent assez utilisés, donc l’information que j’avais lu ailleurs prétendant une interdiction est erronée. Sans doute une autorisation préalable était nécessaire, et accordée.


Edouard Guillouard (carnet de guerre) Fernand Leglaive (appareil photo)

Fernand Leglaive : biographie

Fernand Louis Prudent LEGLAIVE est né à Paris 22 mars 1878 est décédé à Paris le 6 juin 1948. Il est le 6ème enfant de Prudent Eloi LEGLAIVE, né à Hans (Marne) le 8 janvier 1835 décédé à Mauves-Sur-Huisne (Orne) le 18 juin 1896 et Augustine Antoinette DAMON, née à Paris 8° le 18 novembre décédée à Paris le 24 mars 1920
Son père est marchand layetier « Celui qui fait des layettes, des caisses de bois blanc. Layetier emballeur’. (Dictionnaire de la langue française Littré). Tome 3, 1873) – « Les maîtres de la communauté des layetiers de Paris se qualifient [en 1767] maîtres layetiers écriniers de la ville et faubourgs de Paris » (Dict. des arts et métiers). Ce métier existe encore en 2021 mais on dit « cagettes en bois » ou « cageots » pour transporter beaucoup de produits agricoles et autres.
Après la mort de leur père, Fernand Leglaive et ses frères reprirent l’affaire sous le nom de « LEGLAIVE FRÈRES ». La fiche militaire de Fernard Leglaive le donne « industriel transport et emballage »
Il a pour frères et sœurs :
1-Louise Augustine LEGLAIVE 1863-
2-Emile Arsene LEGLAIVE 1866-
3-Emile Antoine LEGLAIVE 1867-1950 Marié le 22 janvier 1906, Coulommiers, 77120, Seine-Et-Marne, Île-De-France, FR, avec Juliette Alice CHEVALLIER
4-Ernestine Eugenie LEGLAIVE 1869-
5-Eugene Ernest LEGLAIVE 1872-
Fernand Leglaive est encore étudiant lorsqu’il passe le conseil de révision (selon sa fiche militaire), donc il a un niveau d’études supérieures, ce que n’avait pas Edouard Guillouard, manifestement niveau Brevet Elementaire, qui était le niveau le plus répandu à l’époque.
Fernand Leglaive avait acquit avant la guerre un appareil photo, qu’il aura avec lui durant toute la guerre, manifestement après autorisation car les appareils photos sur le front devaient être autorisés sinon ils étaient interdits. Il partage sa passion pour la photo avec son frère Émile, et le 24 juin 1924 ils adhèrent tous deux à la Société d’excursions des amateurs de photographie, fondée en 1887. Ils y restent longtemps, selon le fonds des bulletins de cette société numérisés sur Gallica.

Leglaive photographiait la vie dans les tranchées

Fernand Leglaive n’était par reporter de guerre et ses photos sont des témoignages de la vie durant ces 4 années. Parmi toutes ces photos il n’y a que 7 photos d’armes et une photo de masque à gaz, mais un masque très spécial. Voici les rares photos d’armes, toutes autres sont sur mon blog : carnet de guerre d’Edouard Guillouard


photo Leglaive « avril 1915, tranchée de Gastineau, canon de 37

photo Leglaive [je vois une arme couverte pour la protéger ou camoufler, mais l’homme n’est pas couvert]
photo Leglaive

« mai 1915 Bailleulval, canon de 420 camouflé »

« été 1915 Bailleulval, compagnie de mitrailleuses

photo Leglaive

« été 1915 Gastineau » je crois voir mon grand père et un canon

photo Leglaive

« septembre 1917 Saint Jacques, appareil Tissot

photo Leglaive

« Morville, l’aumônier divisionnaire lançant une grenade »

fonds Guillouard, tir antiaérien (c’est seulement une séance d’entraînement pendant les cours suivis par Guillouard fin 1917)

Leglaive aimait se faire photographier

[Leglaive aimait aussi poser lui-même, et cette seconde photo le montre offrant son image dans la glace, ce qui atteste beaucoup de recherche d’originalité de rendu des photos. En outre, on voit qu’en tant qu’officier il est là chez l’habitant, sans doute logé ou au moins en « popote ».]

En 14-18 il est capitaine au 84° RI et c’est là qu’il fait la connaissance d’Edouard Guillouard, alors lieutenant sous ses ordres. Ils vont se lier d’amitié jusqu’à la mort de Guillouard en 1947.
Il partage sa passion pour la photo avec son frère Émile, et le 24 juin 1924 ils adhèrent tous deux à la Société d’excursions des amateurs de photographie, fondée en 1887. Ils y restent longtemps, selon le fonds des bulletins de cette société numérisés sur Gallica.
Le 6 juillet 1917, il reçoit du général Deligny qui commande le 39e corps d’armée, la citation à l’ordre du Corps d’Armée. Motif de la citation : a pris part aux combats de Tournay et Beaumont-Hamel en 1914 – Blessé au visage dans les tranchées de Bailleulval en 1915, n’a consenti à être évacué que sur l’ordre du colonel commandant le régiment – dans la nuit du 24 au 25 mai 1917, à la suite d’un coup de main, montré beaucoup de sang-froid et un expert de décision rapide qui ont permis de repousser l’ennemi.
Le 30 janvier 1927, son beau-frère Hector Beissier, chevalier de la légion d’honneur, demeurant 182 rue de Rivoli à Paris, le fait introduire chevalier de la légion d’honneur.
Son dossier est en ligne, dans la base « Leonore ».
Il demeure alors 30ter avenue Daumesnil Paris 12e.
Il a fait prendre beaucoup de portraits de lui durant ces 4 années de la grande guerre, et toutes posées, quelques unes avec beaucoup de recherche.
Et après la guerre il les conserva dans ses albums photos. Même la photo assise ci-contre est déjà une forme de portrait abouti.
En effet, la chaise sur laquelle il est assis est posée en pleine forêt ou jardin, et n’a rien d’une photo de salon habituelle à cette époque. Il semble que cette photo « assis » est prise le même jour que la photo précédente « debout ».
Et le jardin dans lequel il a posé semble être le même.
Les 2 photos suivantes sont pleine de malice.
Il pose d’abord avec son képi. Et fait une autre pose sans le képi.

Vous voyez le képi posé sur un piquet de la cloture du jardin.
Et autant de malice dans ces différentes poses montre aussi que les pellicules ne manquaient pas.
Ce qui est très surprenant, car je pensais que pendant la guerre les pellicules auraient été introuvables.

Sur ces 2 photos, Leglaive est à Marbache en juillet 1917. Il s’était aussi fait prendre en photo 2 mois plus tôt.Il est à Mousson en mai 1917.
Puis il est au PC Saint-Jacques en octobre 1917.
Il devait y avoir un beau jardin au PC car la première photo de ce PC Saint-Jacques montre une très jolie passerelle.
Il n’est pas en mouvement, et on voit clairement qu’il pose.
La dernière photo est la plus étrange, tant elle créative. Il pose de dos. Il est toujours comme la photo précédent au PC du bataillon à Saint Jacques

 

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