Alliance parlante de patronymes : l’armurier AUDINEAU a épousé le glaive FAUCHON

introduction

Le patronyme FAUCHON[1] signifierait « espèce de faucille ».
Le Dictionnaire du Moyen Français[2] ne donne pas une faucille mais une arme : « Épée recourbée, couteau recourbé, glaive » – En partic.  « Glaive du bourreau »

[1] Dictionnaire des noms de famille, MORLET 1991
[2] http://www.atilf.fr/dmf/

mon ascendant arquebusier épouse le glaive

René AUDINEAU †Chemillé 5 avril 1717 maître arquebusier (sur son x) maître armurier (sur son †) arquebusier à Chemillé (49) Fils de Jean AUDINEAU arquebusier et Louise Chevalier x Paris 10 décembre 1692 (contrat du 28 novembre 1692) Louise Catherine FAULCHON †/1718 fille de Louis et Louise Charpentier

Je vous prépare une impressionnante mise à jour de mon étude de ma famille AUDINEAU et celle des FAUCHON

L’importante ardoise à la boulangerie Audineau, Clisson 1851

Introduction

L’ardoise était autrefois le paiement différé, soit à la semaine, soit au mois chez les commerçants. Il était très pratiqué. Les grandes surfaces l’ont supprimé et on y paye comptant. Mais je me souviens de ma jeunesse, aînée de 6, je me levais chaque matin une demie heure avant les autres et j’allais à l’épicerie proche que le laitier et le boulanger livraient chaque matin aux aurores, et je rapportais le bidon de 5 l de lait plein, et le pain de 4 livres. Je ne payais pas, mais l’épicière tenait un cahier où elle notait, et chaque semaine maman allait à l’épicerie régler la semaine. C’était la même chose chez le boucher etc… Cela évitait aussi au commerçant de perdre un temps fou avec les petites pièces à chaque paiement, et cela n’était pas considéré comme du crédit, c’était tout bonnement la façon de faire, bien sûr pour tous les clients habituels. Il paraît qu’elle existe encore un peu… mais certainement devenue extrêmement rare ! Je pense même que la majorité des Français d’aujourd’hui ignorent l’existence de cette pratique d’autrefois.
L’ardoise tient son nom de ce qu’autrefois, c’est sur une ardoise qu’on notait les sommes dues.

l’ardoise à la boulangerie Audineau en 1851

En 1851, au décès de François Audineau, boulanger porte Palzaise à Clisson, l’inventaire après décès est dressé. Le mobilier, linge, et tous les ustenciles de la boulangerie se montent à 6 941,5 F
Et dans les passifs, l’ardoise de la boulangerie se monte à 3 066 F ce qui est énorme, et pourtant il y a dans l’actif des pièces de monnaie de billon pour 74 F, ce qui montre que certains payaient comptant leur pain avec des petites pièces de monnaie. La monnaie de billon a existé jusqu’au milieu du 19ème siècle, précisément donc du temps de la boulangerie Audineau. Le billon était le métal utilisé pour ces pièces de monnaie, et il était composé de cuivre, zinc et argent. On l’a surtout remplacé par un métal moins couteux, car l’argent qui entrait dans ces pièces de monnaie devait être remplacé par autre métal moins onéreux.
Donc, à la boulangerie Audineau, beaucoup de clients avaient une ardoise certainement élevée et plus que celle d’une semaine !

Le perce-vin de François Audineau, boulanger à Clisson, selon son inventaire après décès en 1851

Introduction

Quand j’ai commencé à travailler en 1960 c’était loin de Nantes, à Bagneaux-sur-Loing, en Seine-et-Marne. Chimiste au labo avec 2 autres collègues, nous avions une femme de ménage polonaise, parlant un peu notre langue française. Quelques semaines après mon arrivée, je suis brusquement appelée au bureau du directeur dirigeant les labos chimiques et techniques et les recherches. Bref, pour une débutante, un entretien impressionnant.
A peine entrée, je reçois une réprimande claire :
« Veuillez parler Français à la femme de ménage ! »
mais que j’étais totalement incapable de comprendre. Et je ressors en bredouillant un grand OUI et en m’excusant sans comprendre ce qui se passait. Ce n’est que plus tard, en demandant aux 2 collègues au vestiaire, que j’ai su que la veille j’avais demandé à la femme de ménage quelque chose d’inconnu en Français, j’avais demandé le ramasse-bourriers. Et non seulement elle ne me l’avait pas donné, mais elle avait été se plaindre.
C’est ainsi que je découvris, ce qu’on ne m’avait jamais dit durant mes études, c’est que la langue Française avait parfois des termes locaux et non officiels désormais, et que le ramasse-bourrier s’appelait la pelle à ordures en Français. Je n’ai jamais oublié le ramasse-bourrier, mais rassurez vous, ce fut l’unique réprimande que j’ai reçue tout au long de ma carrière. Et depuis que je suis en retraite, j’ai pas moins de 5 ouvrages de patois locaux, que j’utilise souvent dans mes recherches surtout dans les inventaires après décès.

Me Michelon, notaire à Clisson en 1851, connaissait le perce-vin

En fait, Me Michelon était comme moi avec mon ramasse-bourrier à Bagneaux-sur-Loing en 1960, car lui, en 1851 connaît le perce-vin, terme qui est tellement local que même Georges Vivant dans son remarquable ouvrage « N’en v’la t’i’ des rapiamus – patois du pays nantais » ne le connaît pas.
Le perce-vin est à côté des bouteilles de vin au cellier. Il semble selon d’autres ouvrages que la perce soit une vrille, et je suppose donc que c’est le tire-bouchon qui est là auprès des bouteilles.
Et rassurez vous, je ne réprimande pas Me Michelon et suis très heureuse de le comprendre, suite à mon expérience du ramasse-bourrier, qui m’a fait grandir en langage local. Et comme Me Michelon était notaire à Clisson, pays de gros plant et de muscadet, il a certainement souvent vu lors des inventaires qu’il dressait un perce-vin près des bouteilles…
Ce perce-vin était à François Audineau, mon ancêtre, décédé en 1851 et dont ma famille possède l’inventaire après décès, que je suis occupée à vous frapper pour le mettre en ligne, tant il est caractéristique de son époque.
Alors, à bientôt, dans la boulangerie de la Porte Palzaise à Clisson en 1851 !
Odile

 

Un marinier issu de Chouzé-sur-Loire (37) installé à Nantes, est enrôlé par Fouquet en 1793 pour les noyades

Introduction

Chouzé-sur-Loire garde le souvenir des mariniers de Loire à travers un musée et une association.

L’un d’eux s’installa avant la Révolution marinier quai du Port Maillard à Nantes sur la Loire. Hélàs, la Révolution allait survenir, et le tristement célèbre Fouquet sévir à Nantes. Il embrigada de force des mariniers pour les noyades et les enterrements. L’un de ces mariniers a témoigné pour l’histoire et donne le nom de quelques compagnons, ainsi, on retrouve René Audineau de Chouzé-sur-Loire. Voici donc la terrible besogne que ce malheureux marinier fut contraint d’exécuter.

enrôlé par Fouquet

« Que pour la quatrième noyade, à laquelle le déclarant a encore participé, il a été sommé par les mêmes que devant, peu de jours après ; qu’ils étaient à peu près huit mariniers, qu’ils reçurent dans un bateau environ trois cents hommes, femmes et enfants venant desdites galiotes ; que cette noyade, commandée par Fouquet et ses satellites, eut lieu au même endroit que les précédentes, qu’à cette fois ils commencèrent par en descendre une trentaine toutes nues, mais que sur les fortes observations des mariniers, on leur donna ensuite des chemises, et que tous leurs autres effets restèrent dans le bâtiment ; que le lendemain les cadavres paraissant, ledit déclarant et autres reçurent ordre de Fouquet d’aller les enterrer, ce qu’ils firent au nombre d’environ trois cents cadavres ; que Fouquet avait promis dix livres par homme, pour chaque expédition, à la quatrième, et que ledit déclarant et autres étant allés chez lui pour recevoir ce qu’il venait de leur promettre, il avait tiré son sabre, couru dessus, et qu’ils s’étaient sauvés. Le déclarant indique pour témoins, René Audineau, François Bruneau, Louis Douffard et Pierre Renaume, ne connaissant pas les autres. » Mémoires et souvenirs sur la Révolution et l’Empire, publiés avec des documents inédits, par G. Lenotre. p.242 numérisé sur Gallica

les Audineau

les Audineau ne sont pas rares en Indre-et-Loire, et les miens en viennent sans doute, à une époque que l’on ne peut remonter.

J’ai enfin trouvé le métier d’Etienne Audineau qui épouse en 1717 Jeanne Dutemple, Clisson

Introduction

Les registres paroissiaux ne sont pas tous aussi bavards, certains économisaient le métier, et à Clisson c’était même probablement un souci d’égalité ? Aucun métier. Aussi j’ai cherché durant des décennies ce que mon Etienne Audineau était venu faire à Clisson

ma trouvaille sur Geneanet

Comme il se doit quand on entend chercher, il convient de se remettre sur le sujet de temps à autre pour voir si quelque chose de nouveau pourrait bien apporter un éclairage. Eh bien c’est ce qui m’arrive ! Après des décennies sans connaissance du métier d’Etienne Audineau, je l’ai enfin trouvé sur Geneanet.

Tandis que son frère cadet René apprend le métier paternel d’arquebusier, et reste à Chemillé en épousant une fille de Vieil-Baugé (à 64 km N.E. de Chemillé), Etienne Audineau va s’installer à Clisson, à 53 km E. de Chemillé).

Durant des décennies de recherches, le métier d’Etienne m’est resté totalement inconnu, car le registre paroissial de Clisson Notre Dame évite les métiers. Le registre de capitation de 1718 le donne uniquement « gendre » et il est vrai qu’il vient de se marier. Puis il n’existe pas d’autre registre de capitation de son vivant, et aucun acte notarié. Reprenant périodiquement mes recherches, j’ai fini par trouver en 2024 qu’il était maréchal :

C’est enfin en 2024, grâce à ce registre d’immatriculation en 1743 de son fils Joseph, que j’ai le métier d’Etienne Audineau. Il était maréchal, et son fils Joseph dit « la Forge ». Je mets ci-dessus la vue de ce registre matricule, car on peut voir comment y est écrit Clisson !!! phonétiquement QULESON !!!

Thomas Stergburg, arquebusier allemand de Munster, se marie à Cholet, 1698

J’ai une page concernant les arquebusiers sur mon site car j’ai plusieurs ancêtres de ce métier, sans pouvoir les remonter.

Par ailleurs, les échanges d’arquebusier entre l’Allemagne et l’Anjou ont été nombreux, car j’avais déjà mis sur ce blog Contrat de mariage de Pierre Bleiberg, arquebusier Allemand de Zülich, à Angers, 1643
Voici ce que j’ai pu trouver sur Internet concernant la suprématie Allemande dans la fabrication des armes à feu (car il y a peu de sources, même en langue Allemane, langue que je parle) :

Histoire de la médecine aux armées, tome 1, de l’Antiquité à la révolution, paris 1982 « Dès les début du XVIème siècle, les bâtons à feu primitifs avaient cédé la place aux arquebuses, dont les premières semblent être apparues en Allemagne, qui garda une suprématie dans leur fabrication.

Le fait que cette mention soit dans une étude de médecine tient au fait que les armes à feu ont totalement changé la nature des blessures, donc la médecine.

Voici un autre Allemand, cette fois à Cholet en 1698 :

« Cholet Notre Dame, le 4 août 1698 après les fiancailles et la publication des bans faite suivant les commandements de l’église de ce diocèse duement controlée au bureau de ce lieu le mesme jour par Hervé et qu’il ne s’est trouvé aucun empeschement canonique, je vicaire de cette paroisse soussigné ai receu le consentement mutuel de mariage de Thomas Stergbourg arquebusier, âgé de 30 ans, originaire de la ville d’Ahause du diocèse de Munster en Westerval province d’Allemagne, fils de Jean Stergbourg marchand et de deffunte Antonie Chal, habitué dans cette paroisse il y a 4 ans, et de Renée Rouault âgée de 23 ans ou environ, fille de Louis Rouault aussi arquebusier et de deffunte Yvonne Olivier de cette paroisse, ensuite de quoi je les ai solennellement conjoints par paroles de présent en mariage et leur ay donné la bénédiction nuptiale selon la forme de notre mère ste église, en présence dudit Rouault père de ladite épouse, de Me Louis Chames sergent cousin germain curateur aux causes de ladite espouse, Me René Bebard, Adrien Delumeau, Antoine Rousseau, René Bernier, Joseph Menanteau tous marchands demeurants en cette paroisse voisins et amis desdits espoux et espouse fors ledit Thomas qui demeure dans la paroisse de Saint Pierre de ce lieu »

Mais, le plus surprenant dans ce dernier acte, c’est qu’il y avait un arquebusier à Chemillé, un à Cholet, et même un autre à Doué-la-Fontaine à la même époque, et que l’arquebusier Audineau, de Cholet, n’assiste même pas au mariage de ce concurrent.

Les Audineau arquebusiers à Cholet et Doué la Fontaine arrivent dans ces 2 villes vers 1693, et je descends d’eux, sans pouvoir les remonter.

Voici la première génération que j’ai pu trouver :

Jean AUDINEAU †Chemillé St Gilles 18 décembre 1701 x /1661 Louise CHEVALIER †Chemillé st Gilles 5 janvier 1707
1-Simon AUDINEAU Arquebusier à Chemillé St Gilles en 1693 témoin au mariage de son frère Jean
2-Jean AUDINEAU °ca 1661 †Cholet Notre Dame 18.3.1741 Md arquebusier x Cholet Notre Dame 17 juin 1693 Marie DARDEL Dont postérité suivra
3-Jacques AUDINEAU x Doué-la-Fontaine 1er février 1693 Marguerite BRAULT °Doué-la-Fontaine 13 juin 1659 †Doué-la-Fontaine 14 août 1710
4-René AUDINEAU Présent en 1707 comme fils de Louise Chevalier x /1693 Louise-Catherine FAULCHON Dont postérité suivra

JE RECHERCHE VERS 1693 LE MARIAGE DE RENE AUDINEAU ET LOUISE CATHERINE FAUCHON – J’ai enfin trouvé en juin 2024 LE MARIAGE DE RENE AUDINEAU ET LOUISE CATHERINE FAUCHON, à Paris
je sais seulement que ces 2 patronymes sont d’Indre et Loire, donc il serait probable qu’ils viennent de ce département.
Merci de vos conseils et réponses éventuelles.