Prisage de bestiaux pour la ferme judiciaire de métairies situées à Pouancé, 1681

Voici encore une femme dans la gestion des biens. Elle est veuve, et on ignore si elle a pris la suite de son défunt mari dans la bail judiaire d’un grand nombre de fermes à Pouancé.
Le précédent fermier judiciaire de toutes ces métairies était Jacques Allaneau, qui est greffier à Angers, et manifestement la transmission des bestiaux se passe assez mal.

    Voir la famille ALLANEAU

J’ai compris que pour une raison qui nous échappe, Jacques Allaneau menaçait d’enlever les bestiaux, sans doute parce que la moitié appartient en fait au fermier, et que le fermier suivant ne lui a pas payé les bestiaux. En effet, l’accord contient qu’elle s’engage à payer les bestiaux, et elle a même dû prendre 2 cautions car son paiement est échelonné sur 18 mois.

J’ai classé cet acte dans la catérogie FEMMES, parce que c’est une femme à l’action, et que je reste persuadée que je progresse ainsi dans notre compréhension des droits des femmes à l’époque.

Enfin, l’acte est rarissime, car écrit de la plume de François Hergault notaire à Pouancé, dont les minutes ne nous sont pas parvenues. Cette copie avait été demandée par Jacques Allaneau pour la remettre à son propre notaire à Angers qui l’a classée avec ses minutes, ce qui nous vaut le plaisir de voir un acte de François Hergault. Je suis d’autant plus contente d’avoir trouvé cet acte, que François Hergault est mon ancêtre, et qu’ainsi j’ai le plaisir de lire l’une de ces minutes. Je constate qu’il était sur le terrain.

    Voir mon étude de la famille HERGAULT

J’ai trouvé l’acte qui suit aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E9 – Voici ma retranscription : Le samedi 18 décembre 1681 (classement de cette copie chez Antoine Charlet notaire royal à Angers) en présence de nous François Hergault notaire de la baronnie de Pouancé et des tesmoins cy après nommés, honneste femme Renée Fourier veufve de défunt honneste homme René Goullier demeurante en la maison seigneuriale de Dangé paroisse de Saint Aubin de Pouancé, laquelle s’est adressée vers et à la personne de maistre Jacques Allaneau commis greffier au siège de la prévosté d’Angers y demeurant rue des Carmes paroisse de la Trinité, cy davant fermier judiciaire des métairies du Bourg dudit Saint Aubin, la Denislière, Landeferière, la Goullerye, et le Chatelier situées en ladite paroisse de Saint Aubin appartenant à Henry Delaunay écuyer sieur de la Balluère auquel parlant trouvé en la maison de Me Marin Delaunay hoste au forbourg dudit Pouancé l’a prié et requis ne vouloir enlever les bestiaux à luy appartenant
j’ai compris que Jacques Allaneau était fermier judiciaire avant la veuve Goullier, et que c’est lui qui allait enlever les bestiaux, et que le rendez-vous entre Jacques Allaneau et la veuve Goullier était chez Marin Delaunay hoste à Pouancé.
ainsy qu’il à dessein de faire qui sur sont sur les dites métairies du bourg, de la Denislière, Landeferière, la Goullerye, et luy a remontré que cet enlèvement luy causerait une perte et ruisne totale estant fermière judiciaire d’icelle métairies et n’y ayant à présent aulcunes foires où elle puisse faire achapt de bestiaux pour en vestir lesdites métairies, lesquelles luy demeureroient inutiles et désertées et seroient abandonnées comme elle est menacée des métayers qui les habitent et sans espérance d’en pouvoir trouver pour y mettre offrant luy payer le prix desdits bestiaux suivant la prisée qu’il a faicte avecq Mathurin Jouon et René Dugué métayers, prendre et se charger de ceux qui sont ès mains de Marin Popin à présent métayer de la métairie du Bourg et de Nicolle Lesassier veufve de Jean Peccot en ce qui luy en appartient suivant l’estimation qui en sera faite de leur prix, le payer savoir moitié dans d’huy en 9 mois et le surplus 9 mois après le tout prochainement venant, et cpendant la rente ou intérests à raison du denier vingt suivant l’ordonnance et pour assurance dudit prix tous lesdits bestiaux luy demeurent comme ils sont affectés par poil, oultre ceux qui luy appartiennent qui sont sur lesdits lieux du Bourg, Landeferière, le Chastelet, la métairie de la Haye et celle de Dangé et que les métayers desdits lieux en demeurent chargés
à quoy ledit sieur Allaneau pour ce estably et soubzmis devant nous demeurant dite paroisse de la Trinité s’est accordé au moyen de quoy et représentation par luy faite de deux actes passés par feu Me Louis Homo notaire de cette cour le 12 novembre 1669 par lesquelles appert que ledit Jouon lors métayer de ladite métairie du Bourg estre charté pour la somme de 409 livres 12 sols de bestiaux et ledit Dugué de la somme de 425 livres pour ledit lieu de la Denislière comme soubfermiers dudit sieur Allaneau et que les parties ont recogneu s’estre à la prière de ladite Fourrier transportés sur ladite métairie du Bourg à présent occupée par ledit Popin ou ledit sieur Alaneau a livré à ladite Fourier
• premier 4 bœufs de harnois 2 poil rouge un poil brun et l’autre poil faulve pour la somme de sept vingt livres
• 2 mères vaches l’une poil rouge et l’autre noir pour la somme de 30 livres
• 2 bouvards l’un poil rouge,l’autre noir pour la somme de 39 livres
• avec un petit veau, 2 autres veaux poil rouge pour la somme de 9 livres
• un cheval hongre et une quevalle poil noir pour la somme de 20 livres
• et une chèvre poil gris 60 sols
en celle de Landeferière à présent occupée par ladite Lessassier en laquelle ledit sieur Allaneau luy a laissé et qui s’est trouvé luy appartenir la moitié des bestiaux cy après
• premier, 3 mères vaches 2 poil rouge et l’autre brun,
• 2 bouvards venant à 3 ans un poil noir et l’autre brun
• 2 petits thoreaux venant à 2 ans un poil brun et l’autre noir
• un genusson poil route gavre venant à 2 ans
• 6 grands bœufs de harnois 5 poil rouge et l’autre rouge gavre
• 2 quevalles en poil rouge et brun avecq un petit poulain
lesquels bestiaux de la Landeferière renviennent ensemble à la somme de 301 livres en laquelle ledit sieur Allaneau s’est trouvé fondé en une moitié, qui est 150 livres 10 sols
et en celle de la Goullerye à présent occupée par ledit Jouon à laquelle ledit sieur Allaneau luy a livre
• premier, 4 grands bœufs de harnois poil rouge faulve prisés ensemble sept vingt livres
• un bouvard et une thore de 2 ans poil brun pour la somme de 27 livres
• un toreau et un genusson poil gavre pour 14 livres
• 2 mères vaches poil rouge pour la somme de 36 livres
• 15 brebis tant moutons que brebis pour la somme e 29 livres 12 sols
• 2 quevalles poil brun avec un poulain 45 livres
revenant ensemble lesdits bestiaux à la somme de 352 livres 10 sols y compris une thore de 3 ans poil rouge brun pour la somme de 22 livres
et attendu que la prisée dudit Jouon est de ladite somme de 409 livers 12 sols se fera ladite Fourier payer dudit Jouon de la somme e 32 livres faisant avec celle de 25 livres receue par la femme dudit sieur Allaneau sur ladite prisée au lieu des 50 livres dont elle a donné acquit audit Jouon à ce présent qui l’a recognu, qui fait le total de la prisée dudit Jouon
et à l’égard des bestiaux dudit lieu de la Denislière s’en fera ladite Fourier délivrer par ledit René Dugué et aultres qui en sont tenus pour ladite somme de 425 livres suivant et conformément audit acte duditjour 12 novembre 1669 et à cette fin ledit sieur Allaneau luy a céddé ses droits hypothèques et privilèges et à toutes fins luy a présentement baillé copie dudit acte au pied desquels sont les actes d’enregistrement d’iceluy faite au greffe du grenier de cette ville que de l’élection d’Angers des 15 novembre audit an 1669 et 2 janvier ensuivant signés Homo et Lesourd,
tous lesquels bestiaux cy dessus ont esté prisés et estimés en présence des parties par chascuns de Jean Hergault marchand à ce présent demeurant au village de la Hallerye paroisse de Saint Aubin dudit Pouancé, et René Pottier métayer aussi à ce présent demeurant au lieu et métairie de Chenetaux paroisse de Bouchamp desquels lesdites parties ont recogneu avoir convenu
et calcul fait du total desdits bestiaux y compris ceux de la métairie de la Denislière s’est trouvé le tout revenir ensemble à la somme de 1 201 livres 2 sols, ladite Fourier avec Louis Goullier marchand tanneur demeurant au village de la Grée paroisse de Chazé-Henry et François Borbeau aussi marchand de fil demeurant au village de la Guénaudière paroisse de Combrée pour ce duement establis et soubzmis devant nous et après avoir prorogé et accepté de cour et juridiction et renoncé à toutes fins déclinatoires et privilèges ont promis et se sont solidairement obligés renonczant par devant nous au bénéfice de division discussion et ordre de priorité et postériorité payer et bailler audit sieur Allaneau en sa maison audit Angers ladite somme de 1 201 livres 2 sols, scavoir moitié dans d’huy en 9 mois et l’autre moitié 9 mois ensuivant le tout prochainement venant et cependant et jusques audit payement réel de ladite somme de 1 201 livres 2 sols à compter de ce jour les intérests et iceux comprins jusques audit payement réel à raison de l’ordonnance sans que la stipulation dudit intérest puisse empescher l’exaction dudit principal et tous lesquels bestiaux jusques audit payement demeurent spécialement affectés et hypothéqués par poil et privilège audit Allaneau et sans qu’ils puissent estre enlevés de sur lesdits lieux qu’en luy payant ladite somme principale et intérests, avecq les autres bestiaux qui appartiennent àladite Fourier qui sont tant en partie des métairies cy dessus que aultres dont elle est fermière dépendant de la terre dudit Dangé,
et lesquels bestiaux cy dessus sont demeurés scavoir ceux de ladite métairie du Bourg ès mains dudit Popin, ceux de la Goullerye ès mains dudit Jouon, et ceux de Landeferière ès mains de ladite Lessassier aussy à ce présents establis et deument soubzmis devant nous,lesquels se sont chacun chargés en leur particulier des bestiaux cy dessus désignés et qui sont sur chascunes des métairies où ils sont à présent demeurant qui ont promis en faire bonne et sure garde et sans qu’ils les puissent enlever et disposer sans le consentement desdits sieur Allaneau et Fourier, pour quelque cause que se puisse estre sinon en payant audit Allaneau ladite comme cy dessus
tous les effoils desquels bestiaux seront pris et partagé entre ladite Fourier et lesdits métayers et en payant ainsi qu’il est dit cy dessus ledit principal et intérests disposera ladite Fourier de tous lesdits bestiaux en ce qu’elle en sera fondée sans préjudicier par ledit sieur Allaneau pour ce qui luy est deub par lesdits métayers tant pour reste de fermes que aultrement et sans préjudicier à ses autres droits contre eux, et lequel sieur Allaneau a recogneu et recognait que René Peltier cy davant métayer de ladite métairie de la Goullerye à ce présent luy a deslivré les bestiaux qui appartenaient audit sieur Allaneau dont il en demeure quitte et déchargé, revenant à la somme de 70 livres
tout ce que dessus ainsy voulu consenty stipulé et accordé par chascune desdites parties auquel prisage de bestiaux obligation et ce que dessus est dit tenir etc garantir etc obligent lesdites parties respectivement elles leurs hoirs et ayant cause, mesme lesdits Fourier Goullier et Borbeau au payement et accomplissement de ce que dessus aux termes y portés solidairement eux un chascun d’eux seul et pour le tout sans division de personnes nu de bien eux leurs hoirs et ayant cause, et mesme lesdits Popin Jouon et Lessassier à l’accomplissement des clauses que dessus chascun à leur esgard eulx tous et chacuns leurs biens meubles et immeubles présents et advenir à prendre vendre etc renonçant au bénéfice de division discussion et ordre de priorité et postériorité dont etc
fait et passé audit Pouancé demeure dudit sieur Delaunay en présence de maistre René Armaron le jeune praticien et Jean Jacques Cousin sergent demeurants audit Pouancé tesmoins à ce requis et appelés tous lesdits Jouon, Popin, Lessassier, Peltier et priseurs ont dit ne savoir signer. Signé en la minute des présentes Renée Fourier, L. Goullier, F. Borbeau, J. Allaneau, J. Cousin, R. Armaron et F. Hergault notaire soussigné.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

Paiement des bestiaux de la Riveraie à Mathieu Legrand, Freigné 1608

RIVERAIE (LA). ferme. — La Ryvraye, 1486. – La Ryveraye, 1509, – La Rivraye, 1602. — La Riveraye, 1654, 1712. – Relevait du Breil, et pour une partie, de Bourmont. – Le « fief de la Rivraye » appartenait en 1486 à Olivier le Feuvre et à Mathurin Ryvraye ; il est vraisemblable, que ce dernier lui donna a son nom. – Olivier le Feuvre confesse devoir une rente de vingt-trois sols à la seigneurie du Breil, 1509. – Jean du Vivier, marchand, était sieur de la Riveraie en 1562 . — Sa fille, Jeanne du Vivier, veuve de Guillaume le Duc, vendit la métairie à Bertrand Dutillet, apothicaire à Candé, par contrat du 9 mars 1595, devant Jean Goussault, notaire à Angers. – Suivant acte passé par Julien Deillé, notaire à Angers, le 12 juillet 1602, B. Dutillet la revendit à maître Jean-Mathieu le Grand, docteur-régent en l’Université d’Angers, pour le prix de trois cents écus soleil. — Noble homme René de la Marche, sieur de Gaufouilloux, rend sa déclaration au sieur du Breil, pour « le lieu et métairie de la Riveraye contenant quarante journaux ou environ, non compris les terres au midi du chemin de Candé à Freigné, lesquelles dépendent du fief de Bourmont. » Il devait à ce dernier une rente de deux sols et de six boisseaux d’avoine, 10 janvier 1641 . – Sa fille aînée, Marie de la Marche, mariée à noble homme François Allaneau, sieur de la Passandière, eut la ferme en partage et la laissa à sa sœur, Renée de la Marche, qui épousa noble homme Louis Aubron. – Celui-ci se reconnut sujet et haut et puissant messire Antoine de l’Esperonnière, lieutenant de Vénerie du Roi, le 23 mars 1654, pour « le lieu et mestayrie de la Riveraye, despendant de la seigneurie du Breil, consistant en maisons, granges, laicteryes, bois de haulte fustaye, terres arables et non arables…, etc. » Il confessait devoir « le nombre de six grands bouesseaux d’avoine menue, mesure anxienne de Candé, une oye, une poule, quatre gerbes de gerbage et la somme de vint-cinq solz tournois de cens, deub le tout de rente féodalle, rendable aux jours et festes de Nostre Dame Angevine…, » et déclarait « avoir droict de mener paistre et pasturer ses bestiaux ès lieux et endroictz communs de la paroisse de Freigné, et particulièrement en et au-dedans de ladite seigneurie du Breil, sans qu’il puisse estre empesché ; comme aussy, avoir droict de pesche à toutes sortes d’engins et filletz à prendre poisson, en la rivière d’Erdre joignant ses dittes terres… » – Louis Aubron, sieur de la Rouillière, sénéchal de Chantoceaux, René Locquel, mari de damoiselle Aubron, et plusieurs autres, 2 janvier 1690 . – En 1712, une contestation s’éleva entre les seigneurs de Bourmont et du Breil, relativement à la mouture des grains de la Riveraie, Dame Hélène de Maillé, veuve de Marie-Henri de Ghaisne, ayant enjoint au fermier d’aporter ses blés aux moulins de Bourmont, François de l’Esperonnière revendiqua ce droit pour ses moulins du Breil, et un jugement de la Sénéchaussée d’Anjou, en date du 10 mai 1712. lui confirma ce privilège, à l’exclusion de tout autre. – Joseph Gigault, 1766. – Par acte des 3 et 18 février 1783, passé devant François-Pierre Edin de la Touche, notaire royal à Candé, Louis Gigault de la Giraudaie, et Charlotte Rayneau, son épouse, vendirent la Riveraie à Pierre Grosbois, marchand apothicaire à Candé, moyennant la somme de dix mille cinq cent livres. (René de l’Esperonnière, Histoire de la baronnie de Candé, Angers, Lachèse Imprimeur, 1894)

    Voir ma page sur Freigné et l’histoire de Freigné selon M. de l’Esperonnière, entièrement numérisée par mes soins

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici la retranscription de l’acte par P. Grelier : Le 19 juin 1608 après midy, devant nous Jullien Deille notaire royal Angers fut présent Me René de La Marche demeurant Candé lequel duement estably et soumis sous ladite cour ses hoirs etc confesse debvoir et par ces présentes promet rendre payer et bailler dedans la feste de Toussaints que l’on comptera 1609 en ceste ville maison de Me Jehan Sursin docteur en la faculté de médecine de ceste dite ville à Messire Jehan Mathieu Legrand docteur régent des droits en l’université d’Orléans ce acceptant la somme de six vingt seize livres tz pour la vendition que ledit Legrand luy a faicte et faict de deux bœufs de harnois, trois mères vaches, une thore, ung veau de lait, deux chèvres et trois porcs lesdits bestiaux estant sur le lieu de la Riveraye paroisse de Freigné où ledit de La Marche les a tenus pour livrer et s’en tient comptant, et a ladite somme de six vingt six livres tz (126) rendue et payée etc dommages intérests et despens amandes etc oblige ledit de La Marche soy ses hoirs etc biens et choses à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
fait et passé audit Angers maison de nous notaire présents à ce sire Gabriel Beaufaict sieur de la Rivière demeurant à la Ramée près Candé et Pierre Portrait clerc audit Angers témoins.
Signé Mathieu Legrand, R. de La Marche, G. Beaufaict, Portrait, J. Deillé

Legrand (Jean-Mathieu), originaire de Gaillardon (Gallardon, 28) , était déjà en réputation, quand il vint à Angers passer son doctorat en la Faculté de droit et y fut retenu pour une régence par la ville et par l’Université, 1592. Il y professa 12 ans et se retira en 1605 devant les avantages excessifs faits à Barclay, V. ce nom. Il conquit aussitôt une chaire à Orléans où il est mort. — Son portrait figure gravé parmi les cuivres de l’ouvrage de Cl. Ménard. V. Pocq. de Liv., Hist. de l’Univ. t. II, Mss. 1027, p. 33.(C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

Sursin (Jean), né vers 1560 à Nogent-le- Rotrou, son nom est encore aujourd’hui commun à plusieurs familles, suivit les cours du Collége royal de Paris et fut ramené à Chartres pour suivre l’éducation de deux jeunes seigneurs Louis et Henri d’Angennes, qui lui était confiée. Chassé par la guerre civile, il conduisit ses élèves à l’Université d’Angers où il fut associé dès 1592 à la direction du collége de la Fromagerie par le principal, Jean Legrand, qu’il remplaça en fait dès 1594 et en titre, par une résignation à son profit, le 19 juin 1599. — Dès l’année précédente (9 avril 1598) des lettres-patentes lui avaient conféré le titre de professeur du roi ès-lettres grecques, pour l’ouverture d’un cours public et quotidien, qu’il continua plus ou moins régulièrement pendant dix ans, sans autre avantage que l’exemption des taxes. Il avait fait aussi tous ses efforts pour obtenir à Angers la création d’une chaire d’hébreu. — Tournant ailleurs ses visées, le 2 août 1601 il se fit recevoir docteur en médecine, grade qui l’agrégeait à une faculté supérieure à celle des Arts, et donna en 1604 sa démission du principalat. En décembre 1604 comme en mars 1605 il est recteur de l’Université, de nouveau en 1611 et pendant plusieurs trimestres, sans qu’on lui voie en réalité ni rechercher la pratique médicale ni abandonner absolument son collége. Il en reprend même quelque temps, en 1615, l’administration. — Il mourut le 11 octobre 1625 et fut inhumé le 13 dans l’église St-Martin, sa paroisse, dont il était procureur de fabrique. — Il avait épousé à Angers vers 1603 Gabrielle Bouttelie, d’une famille de robe, veuve de René Hernault, — et leur fille, Jacquine, baptisée le 31 décembre 1604, avait eu pour parrain Franç. Davy, doyen des docteurs de la Faculté de Droit. — L’acte donne à tort au père le prénom de Jacques. — On a de lui une grammaire grecque en vers latins, en VI livres, avec des commentaires et un lexique des racines, sous ce titre : Joannis Sursini Carnutis Nogentini Grammaticce Grœcce Libri sex… (Angers, Ant. Hernault, 1595. — Le privilège est du 22 décembre 1594. — « achevé d’imprimer », du 22 juin 1595 , — in – fol. de 8 ff. liminaires non chiffrés, de 338 pp., plus 44 p. pour le lexique). — L’ouvrage est précédé de deux dédicaces au prince Charles de Bourbon, comte de Soissons, avec son portrait gravé, et aux magistrats et habitants d’Angers, avec les armes de la ville. — Suivent 27 pièces de vers ou latins ou grecs par d’anciens maîtres, élèves ou amis de l’auteur, entre lesquels Daniel d’Auge, Henri de Monanteuil, Georges Critton, professeurs au. Collége royal, Franç. Guyet, helléniste, et Mathurin Régnier, le futur satirique (2 distiques latins) — Le lexique est dédié à Henri d’Angennes, un de ses élèves, et a été réimprimé en 1598 sous une forme nouvelle par un autre de ses élèves, Maurille Deslandes, V. ce nom. – De Lens, Deux Hellénistes de l’ Unie. d’Angers, dans la Revue d’Anjou, juillet 1872, et à part, in-8″ de 42 p. — Pocq. de Liv., Mss. 1068. — du Biblioph., 1876, p, 217. — Arch, de M.-et-L. D 26. — Arch. murée. d’Ang. GG 28,31 décembre 1604 ; GG 12,6 mars 1605; GG 90,13 octobre 1625. — Moréri. (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

Barclay (Guillaume), jurisconsulte, né en Ecosse, à Aberdeen, en 1543, étudia à Bourges et vint enseigner avec éclat à Pont-à-Mousson. Appelé par Jacques ler d’Angleterre (1603), il refusa ses offres brillantes pour ne pas embrasser la religion anglicane et revint à Paris sans emploi et sans fortune. A ce moment la ville d’Angers qui cherchait un professeur pour une de ses chaires de droit, lui adressa Pierre Ayrault, qui, aidé de Dupineau, de Ménage et d’autres magistrats de distinction, le décidèrent à accepter, sons la réserve expresse mise par Barclay que la Faculté lui accorderait la prééminence. Le 9 février 1604 le nouveau professeur se présenta dans l’Université et fit reconnaître ses droits ; mais le doyen François Davy protesta et Barclay, par respect pour le vieillard, subit sa protestation, sauf à en appeler, comme il fit, pour le maintien du contrat, au jugement de l’Evéque, du Conseil de ville, du Présidial. L’Université lui rendit justice par décision du 7 février 1605. Il régenta quatre ans et par la réputation de son cours remplit la ville d’écoliers. Quand il allait faire sa leçon, il était accompagné de son fils, précédé de son bedeau et de deux valets, et aux jours d’apparat, vêtu d’une robe magnifique avec une grosse chaîne d’or au cou, présent du roi d’Angleterre. Il mourut le 3 juillet 1608 et fut inhumé le jour suivant dans l’église des Cordeliers « où, dit un contemporain, pour son mérite, science, capacité et bonne vie, MM. de l’Université et de la Justice l’ont assisté avec beaucoup de regrets et de tous les habitants parce qu’il estoit homme de bien, bon a catholique et bon vivant, et entre autres de pauvres, auxquels il distribuoit et donnoit de ses biens ; lequel a esté enterré sans aulcune pompe et n’y avoit à son enterrement que cinq torches » (Journal de Louvet). — Le portrait de Barclay fait partie du Peplus de Claude Ménard et figure aussi en tète de son traité De Regno et regali potestate (Paris, 1600, in-4e). Son ouvrage le plus célèbre est son livre De Potestate papae, an quatenus in principes soeculares jus et imperium habeat, que son fils publia à Londres en 1607, in-8., et auquel répondit Bellarmin. Pocq. de Liv. Mss. 1067. — Hst. de l’Anjou, 1855, t. I, p. 16.—Bayle.—Ménage, Vie de P. Ayrault, p. 228, 231. — Niceron, t. 27, p. S77.— Philandinop. Mss. 870, f. 827. — Arch. mun. AA 5, f. 147; BB 137,148,157,160, 193; 1113 52, f. 19, 26; GG 112.(C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du projet européen