Vente des meubles et marchandises de mercerie de défunt Pierre Chauvin : Louvaines 1774 fin

Suite et fin de l’acte d’hier sur ce blog. Tout étant vendu dans le plus grand désordre, je croyais hier que la fin de l’acte ne concernait que les marchandises, or, il n’en est rien, et voici les lits etc… et en fait très, très peu de marchandises, et même à la fin, on découvre qu’en fait il cultivait grains, fruitiers etc… donc ce marchand mercier vivait dans une closerie et non dans une maison de ville avec un seul jardin. Il se rapproche du closier et non du boutiquier.

Non seulement les marchandises de mercerie sont peut nombreuses, en quantité comme en montant monétaire, mais leur nature est surprenante, car on y trouve : mouchoirs, peignes, couteaux, cizeaux, lassets etc… et certes un peu d’articles de couture et des chatelets (que je vous explique ci-desous). Il n’y a donc pas de boutique au sens que nous imaginons, mais seulement un dépôt de marchandises rares mais nécessaires à certains. En outre personne ne sait signer, donc le mercier est tout juste un closier qui a une petite activité de vente de mercerie. Sa fortune n’est pas supérieure à celle d’un closier, ni son niveau culturel. Par ailleurs, l’expert Valleray a le droit d’acheter, donc il est juge et partit, ce qui est surprenant. 

En rose tous mes commentaires.

10 vergettes ou épousettes et 8 restes de pièces de tiret : 40 sols à ladite Hegu
Un lot de boucles, boutons, chatelets, tabatières, avec la cassette où est le tout : 9 livres 10 sols à ladite Hegu
20 peignes de corne avec la cassette où ils sont et 9 boutons de bois pour culottes : 46 sols à ladite Hegu
48 peignes de buis : 50 sols à ladite Hegu
Une petie boête de sapin : 12 sols à l’épouse de Pierre Beaumond
2 douzaines de petits échevaux de fils blanc, 5 pièces de tirets de coiffures, 12 aunes de tiret fleuré et autres petits échevaux : 3 livres 1 sol à Anne Malherbe épouse de René Trillot du bourg de Louvaines
Un lot de grosses dentelles et de petits échevaux de fil de différentes couleurs : 4 livres à ladite Morice
Lot de 2 mouchoirs de soie, de pièces de tirets de toie et fil de plusieurs couleurs, de petits pelotons de fils, un chatelet et quelques petits coints, le tout marchandise de mercerie : 6 livres 5 sols à ladite Thibault
Lot de lassets : 3 livres 5 sols à ladite Hegu
15 bonnets piqués à usage de femme : 40 sols à ladite Hegu
Un petit miroir 39 sols à ladite Hegu
(f°6) 5 autres bonnets piqués et 2 paquets de corde à rouet : 32 sols à ladite Hegu
Lot de courjons [sans doute ce que nous nommons « dragonne »] et un reste de tiret : 50 sols à ladite Hegu
3 paquets de couteaux : 46 sols à ladite Hegu
34 couteaux : 36 sols à ladite Hegu
22 autres couteaux 37 sols
7 autres couteaux à 2 cloux, 3 paires de cizeaux et 7 fourchettes : 42 sols à ladite Hegu
Lot d’épingles : 48 sols à ladite Hegu
2 ceintures de laine et 3 tabatières de buis : 25 sols audit Viel
2 aunes de linon : 4 livres 16 sols à ladite Thibault
2 aunes de linon : 5 livres 12 sols audit Velleray
3 aunes de mi fil : 4 livres 3 sols à ladite Houdebine
5 quarts de toile de Laval : 45 sols à ladite Beaumond
8 aunes de toile blanche : 12 livres 15 sols à ladite Thibault
15 bonnets de laine à usage d’homme et une paire de bas de laine à usage d’enfant : 10 livres 5 sols audit Valleray
5 mouchoirs de coton de demi aune chacun [une aune fait plus d’1,20 m donc le mouchoir ferait 60 cm !!! actuellement en France c’est parfois 25 cm ¼ du mouchoir de 1774 mais chez Linvosges les femmes ont un mouchoir de 32 les hommes de 43 et même un mouchoir à 46 cm, donc on se rapproche des 60 cm d’antan ! Il est vrai qu’autrefois on ne faisait pas souvent la lessive aussi le mouchoir devait servir longptemps entre 2 lessives ] : 50 sols à Mr le prieur d’Aviré
(f°7) 6 autres mouchoirs de coton : 4 livres à demoiselle Jeanne Houdemont du bourg d’Aviré
8 mouchoirs de coton : 77 sols audit Pierre Chauvin
2 autres mouchoirs de coton : 38 sols à Louis Chauvin
10 autres mouchoirs de coton : 4 livres 7 sols à ladite Thibault
7 mouchoirs de toile de Cholet : 3 livres 1 sol audit Viel
6 autres mouchoirs de coton : 52 sols audit Prieur
3 mouchoirs et une moitié de mouchoir de Cholet : 24 sols audit Valleray
4 mouchoirs de coton : 45 sols à la demoiselle Ferron
2 mouchoirs de fil et 2 de coton : 44 sols à la demoiselle Beaumond
4 autres mouchoirs de coton : 36 sols à René Deshays
3 mouchoirs d’indienne : 43 sols à la demoiselle Beaumond
2 autres mouchoirs d’indienne : 61 sols à la demoiselle Leroy du bourg d’Aviré
un mouchoir de toile de Cholet : 24 sols à la femme Poüillet de Nyoiseau
Un mouchoir d’indienne : 33 sols à ladite Trillot
3 autres mouchoirs de coton [soit au total 66 mouchoirs, article rare et cher, et plus cher en indienne qu’en coton] : 3 livres 3 sols à ladite Thibault

(f°8) Une couette : 8 livres 13 sols à ladite Morice
Un viel lodier : 30 sols à ladite Morice
20 nombres de lin non brayé : 6 livres 14 sols audit prieur d’Aviré
Un charlit : 3 livres audit Chauvin
Un autre charlit : 3 lires 1 sol à ladite Delaunay
Une couchette : 3 livres 8 sols à ladite demoiselle Beaumond
Un berceau avec la bersoire : 48 sols à ladite Delaunay
Une huche : 59 sols au sieur Leroy du bourg d’Aviré
Un coffre fermant de clef : 4 livres 10 sols audit Leroy
Une paonne de bois [c’est la cuve pour la lessive, mais d’habitude elle est en terre] : 10 sols audit Deshays
3 brayes à brayer : 79 sols à ladite demoiselle Morice
27 livres d’étoupe non filée : 42 sols à la demoiselle Houdebine
Un hachereau : 20 sols à Pierre Thibault du bourg de Louvaines
Une faux et un siot : 15 sols à ladite demoiselle Morice
Un cerceau : 8 sols à ladite Hegu
Une petite table : 7 sols à ladite Hegu
3 barquets : 32 sols à Guillaume Croissant
(f°9) Une vieille baratte : 2 sols audit Delaunay
Un boisseau mesure d’Angers : 16 sols à ladite Hegu
Une poêle fustière : 11 sols à ladite Hegu
Un passoir : 6 sols audit Pierre Chauvin
Une cuve sans fonds [sic ! à quoi peut-elle servir ?] : 2 sols 3 deniers à ladite Hegu
Un petit barquet : 6 sols à ladite Hegu
Une petite cuve et un petit coffre : 20 sols à ladite Hegu
2 fusts de busse : 43 sols à ladite Hegu
2 autres busses : 45 sols à François Boivin
Un lot de marchandise de mercerie de bonnets de laine à usage d’homme mouchoirs tant d’indienne, coton que Cholet, un mouchoir de soie, bonnets piqués à usage de femme, rubans ou padous de soüle ? laine, de petits cours ?, grosses dentelles, peignes de corne et buis, boutons, chapelets, tabatières de buis, couteaux, épingles, cizeaux, lassets, toile blanche, mi fil, tirets, vergettes et courjous ? : 141 livres 3 sols à ladite Hegu
Un charli avec sa carrée, le tour de lit de coutis barré, unlodier fourré de filasse, une couette et 2 traversins de coutis remplis de plume d’oie : 55 livres à ladite Hegu
(f°10-11) Une armoire à 2 batants fermant de clef : 18 livres à ladite Hegu veuve dudit Pierre Chauvin
Un cabinet à un batant fermant de clef : 15 livres à ladite Hegu
Une huche 3 livres : à ladite Hegu
Une table et 2 bancelles : 3 livres à ladite Hegu
Un vieil cabinet sans clef ni serrure : 24 sols à ladite Hegu
Un trepied de fer : 40 sols à ladite Hegu
Une petite paonne de terre rouge : 3 livres à ladite Hegu
6 draps, une poche, 2 nappes et une souille : 13 livres audit Pierre Chauvin
5 draps, 4 nappes, 2 poches et une souille : 13 livres à ladite Thibault
2 sas à passer farine : 12 sols à ladite Hegu
Un fust de busse : 22 sols à ladite Thibault
2 autres vieux fusts de busse : 22 sols audit Pierre Chauvin
6 vieilles chaises foncées de jong : 24 sols à ladite Hegu
18 douzaines de chatelets [de l’Anjou et du Poitou et du Centre, dévidoir à axe vertical sur lequel on met les échevaux de fil pour les dévider en bobines (M. Lachiver, Dictionnaire du Monde Rural, 1997)] à rouets : 16 livres à ladite Hegu
Un cent de fagots : 12 livres à ladite Hegu
(f°12) 7 lives de résine : 17 sols à ladite Hegu
Ce qu’il y a de foin : 12 livres au sieur Ferron du bourg de Louvaines
Ce qu’il y a de vieille paille : 12 livres audit Ferron
TOTAL 715 livres 3 deniers + 10 livres que ladite Hegu nous a déclaré avoir en argent et monnaye
moins les dettes passives de la communauté savoir :
à Mr le curé de Louvaines 8 livres pour sépulture, messes, enterrement et le service divin dudit defunt Pierre Chauvin
à François Boivin pour avoir sonné audit enterrement 3 livres
aux collecteurs de la taille, capitation et brevet de la paroisse de Louvaines pour la présente année 1774 : 4 livres 14 sols 9 deniers
aux collecteurs du sel de la paroisse de Louvaines 4 livres 16 sols
plus auxdits collecteurs du sel, mesme année, 4 livres 10 sols
à la demoiselle Houdebine de Segré 10 sols pour arrérages de la gerde des marchandises dudit defunt Chauvin 6 sols
(f°13) au sieur Beaumond l’aîné 7 livres 10 sols pour avoir charué et refourché cette année un journal et demi de terre dépendant de ladite maison 7 livres 10 sols
Lesquelles passives reviennent à 32 livres 16 sols 9 deniers, laquelle déduite sur celle susdite de 725 livres 3 deniers, et du montant de l’argent déclaré par ladite Hegu, 692 livres 3 sols 6 deniers, sur laquelle déduisant 10 livres payées audit Valleray pour ses honoraires et 38 livres pour le contrôle de la présente vente, papier timbré etc… et copie de la présente vente, vacation et les 4 deniers pour livre du montant de cette dite vente, il ne reste plus que 644 livres 3 sols 6 deniers, moitié de laquelle appartient à ladite Hegu veuve dudit defunt Pierre Chauvin, moitié audit Pierre Chauvin.
A l’égard de la chair de porc salé et aussu dupeu de grain qui reste, il n’en est autrement parlé, attendu qu’il en est nécessaire pour cueillir et agrener les grains qui sont et dépendent desdites communauté et aussi cueillir les fruits et faire les cidres

Vente des meubles et marchandises de mercerie de défunt Pierre Chauvin : Louvaines 1774 suite

Suite de l’acte d’hier sur ce blog. Le défunt était mercier, et sa veuve doit racheter son nécessaire à faire la cuisine. Ils avaient cependant beaucoup d’instruments de cuisine,  mais on voit peu de luxe, en particulier je suis toujours attentive à l’absence de verre non encore fabriqué en quantité qui permet sa diffusion plus large. Il faut vous avouer que la chimiste que je fus à commencer sa carrière dans la plus grande verrerie d’Europe à Bagneaux sur Loing, qui existe toujours, utilisant le merveilleux sable de Fontainebleau. Alors le verre m’est resté en tête.

En rose tous mes commentaires.

Un gril, une petite broche à rôtir et une broche à feu : 22 sols à la demoiselle épouse du sieur François Morice Me d’étoffes à Segré
Une poêle gresloire et un réchaud : 14 sols à ladite Hegu
4 pots à lait : 8 sols à h. h. René Hegu Md
Une petite pottine et 4 autres pots à lait : 11 sols à Pierre Chauvin
4 autres pots à lait : 13 sols audit René Hegu
2 autres pots à lait, 2 bouteilles à mettre huile et un petit plat et une autre bouteille, le tout de terre : 11 sols à ladite Hegu bigre, cela fait 14 pots à lait ! et les bouteilles sont en terre pas en verre, le verre est rarissime et plus cher comme je le constate encore une fois
Une baratte de terre rouge aec son baratton de bois et la terrine : 23 sols au sieur Pierre Beaumond
Une vache poil brun et un cochon masle : 80 livres audit sieur Beaumond Je suis toujours étonnée de trouver des animaux chez les petits marchands, car Pierre Chauvin était mercier. En fait les petits marchands devaient vivre en autarcie, et faire leur lait. Je vois nos écolos actuels vivre en appartement et produire leur lait !!!
Un plat à soupe, un petit pot à lait, un pichet, 2 petits pots à soupe, une petite écuelle à oreille, une petite baratte de bois et un petit pot de faïence : 10 sols à la demoiselle Houdebine de Segré
Un virrolet, un entonnoir, une gouge et un gohuau et un siot à eau : 34 sols audit Hegu
Un plat de faïence, 2 plats de terre et une terrine : 18 sols à la demoiselle Allaire d’Aviré La faïence est rare, et tout le reste est en étain et en terre. On voit plus de faïence chez les bourgeois plus aisés.
Une marmite : 8 sols à ladite Hegu veuve Chauvin
Un chaudron de fer : 26 sols à la femme de Girard employé dans les fermes du Roy
(f°3) Une marmite : 37 sols à ladite Hegu veuve Chauvin
2 petits goblets d’étain : 11 sols à ladite Thibault veuve Gervais Chauvin
2 petis coins de fer, et 2 petits marteaux de fer : 18 sols à ladite Houdebine
Une poêle à frire : 33 sols à ladite Hergu veuve Chauvin
Une autre poêle à frire : 21 sols à ladite demoiselle Houdebine
Un poêlon d’airain : 16 sols à ladite demoiselle Allaire
Une casserole de cuivre ; 17 sols à ladite demoiselle Houdebine
Une petite passette de cuivre jaune : 29 sols à ladite demoiselle Houdebine
Une cuiller de cuivre : 14 sols à ladite Hegu veuve Chauvin Le cuivre est rare dans les inventaires, il était certainement au dessus de l’étain, mais en dessous de l’argent, car il n’y a aucune argenterie ici, mais pour l’argenterie on sait pas d’autres inventaires que les ventes pouvaient les soustraire.
Un couvercle de cuivre à pot : 9 sols 6 deniers audit Valleray
Une lampe de potin et un chandelier de fer : 50 sols à ladite Thibault Il n’y a pas beaucoup de lampes et je suis inquiète pour la veuve qui ne pourra plus s’éclairer !!
Un moulin à poivre : 39 sols à Jacques Viel de Monguillon J’ai rarement vu ce moulin et il atteste donc une certaine évolution
Une süe (pas compris) : 41 sols à Simon Huau du Tremblay en Louvaines
Un fer à dresser : 40 sols à la demoiselle Allaire La veuve est comme moi, elle ne repassera plus en vieillissant !
Une petit chaudron d’airain : 35 sols à ladite Hegu veuve Chauvin
Un autre petit chaudon d’airain : 3 livres 7 sols à ladite veuve Pierre Pierre Chauvin
(f°4) Un chaudron d’airain tenant 4 seaux : 11 livres 10 sols à ladite veuve Pierre Chauvin Finalement elle avait pas mal de moyens de faire la cuisine mais en garde tout de même plusieurs
Une poële d’airain tenant 7 seaux : 24 livres à Pierre Lemesle de la Chapelle sur Oudon
Une paile à bécher et un broc : 9 sols 6 deniers audit Valleray
Une autre poêle et un croc à rayonner : 20 sols à ladite Morice
2 tranches fourchées : 26 sols audit Valleray
Une tranche et un rateau de fer : 17 sols à ladite demoiselle Morice Manifestement elle est venue monter son ménage
2 vans à vanner : 3 livres 5 sols à la femme de Jacques Delaunay
Un crochet à peser : 28 sols à ladite veuve Pierre Chauvin Serait-ce qu’elle va continuer le petit commerce ?
Une autre marmite et 4 poillons : 31 sols à ladite demoiselle Morice
4 autre poillons : 14 sols 6 deniers à ladite Thibault
7 livres et demie d’étain commun en plats, assiettes, écuelles et cuillers : 106 sols audit Valleray La fourchette n’existe pas
11 draps : 17 livres 10 sols à ladite Hegu veuve Chauvin
4 nappes : 3 livres à ladite Hegu
4 serviettes : 4 livres à ladite veuve Pierre Chauvin
3 poches : 30 sols à ladite Hegu
(f°5) 8 livres et demie en vaisselle d’étain commun : 127 sols 6 deniers à ladite Hegu Il y avait donc 16 livres de vaisselle d’étain mises en 2 lots dont l’un pour le nécessaire de la veuve. Cette quantité de vaisselle est la marque d’un foyer relativement aisé, car c’est généralement de l’ordre de 8 à 12 livres.
Un coffre fermant de clef : 4 livres à ladite Hegu

C’est très curieux, il n’est pas question du lit, pourtant la veuve semble avoir été obligée de racheter tout son nécessaire. Je suppose que le lit n’est pas mis en vente, pourtant il fait partie des meubles.

 

La suite demain, car nous allons voir les marchandises

 

 

 

 

 

Vente des meubles et marchandises de mercerie de défunt Pierre Chauvin : Louvaines 1774

J’avais envie ce matin de me distraire un peu, alors je reviens à ce que j’adore faire : voir les meubles et marchandises de nos anciens. Mais, comme j’ai aussi souvent à l’esprit beaucoup de réflexions lorsque j’observe quelques termes, je vais vous les exprimer, donc mes réflexions apparaîtront en couleur différente, pour que ma retranscription reste tout de même tant soit peu sérieuse.

Voici le début, dédié à Marie-Laure :

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E32 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle)

Le 26 juillet 1774 sur les 9 h du matin (devant Pierre Allard notaire royal à Louvaines), vente publique des meubles et marchandises de mercerie dépendant de la communauté de biens qui était acquise entre defunt Pierre Chauvin Md mercier et Jeanne Hegu sa femme, et continuation d’icelle entre ladite Hegu, Pierre Chauvun issu du premier mariage dudit defunt Pierre Chauvin avec defunte Marie Vignais, et François, Gervais et René Chauvin enfants mineurs sous bas âge issus du mariage de defunt Gervais Chauvin, vivant cordonnier, avec Françoise Thibault, lequel dit Gervais Chauvin estoit aussi issu du premier mariage dudit defunt Pierre Chauvin avec ladite defunte Marie Vignais, faite en la maison où demeure ladite Hegu et où est décédé ledit defunt Pierre Chauvin au bourg et paroisse de Louvaines, en présence et à la réquisition de ladite Hegu, veuve dudit defunt Pierre Chauvin, dudit Pierre Chauvin tisserant en couty, demeurant à la petite Gilardière paroisse d’Aviré, héritier pour moitié dudit defunt Pierre Chauvin, et de ladite Françoise Thibault, au nom et comme tutrice naturelle desdits François Gervais et René Chauvin ses enfants mineurs issus de son mariage avec ledit defunt Gervais Chauvin son mari, par la représentation duquel ils sont aussi héritiers pour une moitié dudit defunt Pierre Chauvin leur ayeul, demeurante audit bourg et paroisse de Louvaines, et pour faire valoir et proclamer laquelle vente lesdites parties, ès noms et qualités qu’elles procèdent, ont mandé et fait venir h. h. René Valleray Md demeurant au bourg et paroisse de Ménil, apréciateur ordinaire de meubles, lequel à ce présent, après avoir presté devant nous notaire soussigné, le serment en tel cas requis et accoûtumé, a promis de faire ladite vente en son honneur et conscience. A laquelle vente a été procédé comme ensuit. Par devant nous Pierre Allard notaire royal en Anjou résidant à Louvaines, soussigné,

Une paile à feu et un soufflet : 11 sols à ladite Hegu veuve Chauvin quand je retranscris, je vous ai parfois indiqué qu’il fallait lire à haute voix dans sa tête, puisque le notaire écrivait parfois phonétiquement, donc PELLE – Heureusement que la veuve va encore pouvoir faire du feu !!!  Dire qu’il fallait qu’elle assiste à tout cela pour récupérer de quoi vivre !!!

La suite demain

 

 

 

 

 

 

 

Contrat de mariage de Pierre Chauvin et Jeanne Legouz : Angers et Saumur 1612

Dans beaucoup de contrats de mariage, l’un des parents, parfois tous, étaient décédés, et le ou les futurs mineurs et sous curatelle, donc les comptes de curatelle par encore rendus, car même en cas de mariage, le curateur ne les rendra, selon le droit coutumier Angevin que le jour de la majorité.
Donc, on n’annonce pas de montant de dot, mais on évoque seulement que le ou la mineur (e) aura tout ce qui lui revient de biens successifs.
Mais ici, comme cela arrive parfois, on précise le montant exacte qui entrera en communauté de bien : 1 500 livres chacun, donc je peux estimer la dot de chacun à plus de 6 000 livres, ce qui est aisé. Il s’agit d’avocats et conseillers au siège présidial de Saumur et Angers.

Je suis en train de mettre à jour ma page classant tous les contrats de mariage que j’ai dépouillés, et surtout de tenter de faire une colonne à « livre constante », car il y a eu inflation, et même beaucoup, aussi les chiffres sont incomparables sur plus d’un siècle de dates différentes.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le jeudi 15 novembre 1612 après midy (Guillaume Guillot notaire Angers) Au traité et accord du futur mariage d’entre noble homme Me Pierre Chauvin sieur de la Hurtandière advocat au siège présidial d’Angers, filz de deffunct noble homme Urban vivant advocat au siège roial de Saulmur et de damoizelle Renée Vallette sa femme d’une part, et damoizelle Janne Legouz fille de deffuncts honnorables personnes Me Jan Legouz sieur du Cleray aussy advocat audit siège présidial et de Nycolle Bodin sa femme d’autre part, et auparavant aulcune bénédiction nuptialle furent faicts et accordés entre eulx les accords pactions et conventions matrimonialles qui ensuivent ; pour ce est il que par devant nous Guillaume Guillot notaire du roy à Angers furent présens en personne soubzmis et obligés ledit sieur de la Hurtandière et Janne Legouz demouans en cette ville, lesquels recogneurent et confessèrent avoir sur ledit traitté de mariage et par l’advis et authorité et consentement de leurs parens et amis accordé et conveneu ce que ensuit, c’est à savoir que ledit Chauvin (f°2) de l’authorité et consentement de ladite sa mère et ladite damoizelle Janne Legouz assistée de noble homme Jan Bodin sieur de Brizay conseiller du roy, juge magistrat audit siège présidial son oncle et curateur maternel, honneste homme Me Jacques Legouz sieur de la Gohardière advocat audit lieu son oncle et curateur paternel [°1595, qui va épouser en 1620 Louise d’Andigné, et sera échevin d’Angers] et d’aultres leurs parens et amis cy après nommés pour ce assemblés, ce sont réciproquement et mutuellement promis et promettent mariage l’ung à l’autre et le sollemniser en face de ste églize cathollicque appostollicque et romainne touteffois et quante que l’ung en requéra l’autre, cessant tout légitime empeschement, pris et prennent avec tous leurs droictz successifs noms raisons et actions mobilliaires et immobilliaires escheuz et à eschoir, a conditions touteffois que des premiers et plus clairs deniers de ladite future épouze et qui luy pourront appartenir et estre deubz par l’évenement et issue des comptes qui luy seront renduz par sesdits curateurs, il y e, aura et demeurera la somme de 1 500 livres tz de nature de meuble commung pour entrer en leur (f°3) future communauté, et le parsus sera et demeurera, est et demeure de nature d’immeuble et propre patrimoine et matrimoine de ladite future épouze, ses hoirs ; a ledit sieur de la Hurtandière promis et demeure tenu les mettre convertir et emploier incontinant après la réception qu’il en fera en acquest d’héritage pour et au nom et proffict d’elle et les siens et leur demeure de ladite nature de propre, aultrement et à deffault duquel employ et acquest en a ledit futur espoux dès à présent vandu créé et constitué, vand crée et constitue sur ses propres à ladite future espouze ses hoirs rente ou intérests à la raison du denier vingt desdits deniers immobillisés ou de ce qui en pourra rester à emploier, rachaptable touteffois icelle rente par ledit sieur de la Hurtandière ses hoirs qui à ce faire seront contraincts 2 ans après la dissolution dudit mariage, en paiant et reffondant à ladite future espouze ses hoirs lesdits deniers réputés propre avec les arrérages de ladite rente ou intérests si aulcuns sont lors deubz (f°4) sans que iceulx deniers les acquestz qui en seront faicts, ne les actions en procéddant puissent aulcunement entrer ne thomber en ladite communaulté ; et pour le regard dudit futur espoux, a aussi esté accordé que des deniers qu’il a et luy peuvent estre deubz et appartenir tant en obligations constitutions de rentes contract pignoratifs et autrement, il y en aura et demeurera mesme somme de 1 500 livres tz de ladite nature de meuble commung qui entrera en ladite communaulté, et que le reste et parsus luy demeurera et aux siens de nature de propre immeuble sans pouvoir entrer en icelle communaulté, laquelle s’acquérera entre eulx du jour de leurs espouzailles nonobstant la coustume du pais d’Anjou, à quoy et touttes autres choses contraires ils ont pour ce regard dérogé et dérogent ; et au surplus a ledit futur espoux assis et assigné assiet et assigne à ladite future espouze douaire coustumier cas d’iceluy advenant ; tout ce que dessus respectivement stipullé (f°5) et accepté poar les partyes, lesquelles à l’effect entretien et accomplissement dommages etc se sont respectivement obligées elles leurs hoirs renonczant etc foy jugement et condemnation, fait et passé audit Angers maison dudit sieur de Brezay en présence de noble homme Jean Grimaudet sieur de la Gautrye procureur du roy, Baptiste Poisson son gendre advocat du roy en ladite élection, Guillaume Amyrault sieur de Fabusson, honneste homme Me Philippe Barottin sieur de Senesay advocat audit Angers, honneste homme Pierre Legouz, André Delhommeau sieur de la Touche [oncle paternel de l’épouse], noble homme Me René Dutertre sieur du Petit Bois procureur du roy en l’élection de Saulmur, Christofle Dutertre procureur fiscal de Doué, Clovis Gaillard sieur de Touschie, Jan Brouillet sieur des Thébaudières, Me Arnauld Saman advocat audit Angers, noble homme Jacques Jouet sieur de la Saullaie, Gabriel Jouet le jeune procureur du roy audit siège présidial, René Hamelin sieur de Richebourg advocat, Claude Trochon sieur de la Menardaye, Me Allexandre Bachelet conseiller au gernier à sel, noble homme Sébastien Bernabé sieur de la Boullaie, Me Jan Callouin Sr de Bellemare conseiller au grenier à sel de Saulmur, Me René Pichard, Me Pierre Brisson lesné, Me Pierre Brisson son filz, Me Jacques Demariant advocat, noble homme François Lanier sieur de Sainte Jame conseiller du roy, Pierre Ayrault, René Louet lieutenant particulier, René Bautru acesseur, Jacques Garreau sieur des Blaisudière, Clément Bryollay sieur de la Rougeraye, Symon de Gouby sieur des Rivières, René Chotard sieur de la Chenetrerye, (blanc) Hubert sieur de Lassé conseiller du roy, Guillaume Mesnage et Estienne Dumesnil advocats du roy audit siège, René Lefebvre écuier sieur de la Furonnière mayre et autres parens et amis »

Julien Triffoueil et Guillemine Cadotz empruntent 200 livres, Etriché 1630

ils sont mariés depuis 10 ans, et vivent au village des Moulins d’Ivrée, que le dictionnaire de Célestin Port décrit comme une longue rue courbe, avec une chapelle, mais pas encore de port.

La signature de Julien Triffoueil semble avoir légèrement évolué depuis son mariage 10 ans plus tôt, en ce sens que ce qui ressemblait à gauche et à droite de la floriture à des 3 ou des S ressemble désormais à un S moins formé.

Ce Julien Triffoueil est le frère de mon ancêtre Mathurin Triffoueil.
Or le Dictionnaire de Célestin Port donne l’existence d’une auberge de renom mais sans préciser si elle existait dès 1630. Je suppose cependant qu’il devait exister une auberge en 1630 puisque la famille de Julien Triffoueil est faite d’hôtes et de drapiers.

collection particulière, reproduction interdire
collection particulière, reproduction interdire

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 25 janvier 1630 après midy, par devant nous Louys Coueffe notaire royal Angers furent présents etablys et deuement soubzmis Jullien Triffoil marchand demeurant aux moulins d’Ivré paroisse d’Estriché tant en son nom privé que soy faisant fort de Guillemine Cadotz sa femme à laquelle il promet faire ratiffier ces présentes et obliger solidairement avec luy et les cy aprèsnommés à l’effet et entretien d’icelles et en fournir et bailler à l’achapteresse aussy cy après nommée ratiffication et obligation vallable dans deux mois prochain venant à peine de toutes pertes despens dommages et intérests pour l’effet de laquelle ratiffication il a dès à présent authorisée sadite femme, Me Mathurin Ouvrard sergent royal demeurant à Tiercé et Me Noël Chauvin clerc juré au greffe criminel de ceste ville y demeurant paroisse St Maurice, lesquels et chacun d’eux esditsn oms et en chacun d’iceux seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens leurs hoirs etc renonçant au bénéfice de division discussion et ordre etc confessent avoir ce jourd’huy vendu créé et constitué et par ces présentes vendent créent et constituent par hypothèque général et universel promis et promettent garantir fournir et faire valoir tant en principal que cours d’arrérages
à honneste fille Marguerite Collet demeurant en ceste ville paroisse st Michel du Tertre à ce présente et acceptante et laquelle a achapté et achapte pour elle ses hoirs etc
la somme de 12 livres 10 sols tz de rente annuelle et perpétuelle payable et rendable franche et quitte par lesdits vendeurs esdits noms leurs hoirs à ladite achapteresse ses hoirs etc par chacun an en sa maison en ceste ville à pareil jour et date des présentes premier payement commençant en un an prochain venant et à continuer etc
laquelle somme de 12 livres 10 sols de rente ledits vendeurs eux et chacun d’eux esdits noms et solidairement comme dit est ont de ce jourd’huy et par ces présentes assise et assignée assient et assignent généralement sur tous et chacuns leurs biens meubles et immeubles rentes et revenus quelconques présents et futurs quelque part qu’ils soient situés et assis avecq pouvoir à ladite achapteresse ses hoirs etc d’en demander et faire déclarer toutefois et quantes plus particulière assiette qu’ils seront tenus luy bailler et fournir deschargée de tous autres hypothèques sans que lesdites générales et spéciales hypothèques se puissent préjudicier ains confirmant et approuvant l’un l’autre, et auxdits vendeurs leurs hoirs etc de l’advertir quand bon leur semblera
et est faite ladite vendition création et constitution de rente pour la somme de 200 livres tz payée contant en notre présence par ladite Collet auxdits vendeurs esdits noms qui l’ont receue en pièces de 16 sols et autre monnaye bonne et cours suivant l’édit s’en tiennent contant et l’en quittent promettant etc s’obligent lesdits vendeurs eux et chacun d’eux esdits noms et en chacun d’iceux solidairement comme dit est leurs joirs etc biens et choses à prendre etc renonçant etc et pour l’exécution des présentes et ce qui en pouroit cy après dépendre prorogé et accepté cour et juridiction par devant messieurs les gens tenant le siège présidial de ceste ville pour y estre traités et poursuivis comme par leurs juges naturels et ordinaires renonçant à décliner pour quelque raison que ce soit dont etc
fait à nostre tabler présents Me Claude Villier et Jehan Panetier demeurant audit Angers tesmoings

    suivent 2 longues contre-lettres l’une pour mettre Ouvrard hors de cause l’autre pour y mettre Chauvin, c’est donc bien Julien Triffoueil qui est l’emprunteur


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Emprunt pour payer un contrat d’apprentissage de cordonnier, Champteussé et Marigné 1590

comme de nos jours encore, certains empruntent pour payer les études …

Marigné - photo personnelle
Marigné - photo personnelle

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 13 août 1590 après midy en la cour du roy notre sire à Angers par davant nous François Revers notaire d’icelle personnellement estably Roherd Jouyn demeurant à Marigné soubzmectant etc confesse sans contraincte que ce jourd’huy auparavant ces présentes à sa prière et pour luy faire plaisir seulement chacun de Me Anthoine Chaulvin prêtre demeurant en la paroisse de Champteussé et Jacques Ballisson Me sargettier demeurant à Angers se se sont avecques luy et chacun d’eulx seul et pour le tout obligez vers Pierre Froger me cordonnier demeurant audit Angers en la somme de 7 escuz 2 tiers comme appert au marché d’apprentissage de ce fait et passé par devant nous et que néanmoins la vérité est que ils l’ont fait pour luy faire plaisir
a ceste cause a promis et promet iceluy Jouyn payer luy seul et pour le tout audit Froger ladite somme de 16 escuz 2 tiers et d’icelle somme et de tout le contenu audit marché d’apprentissage en acquiter et descharger lesdits Chaulvin et Ballisson vers ledit Froger ce qu’il a promis faire par tel manière soubmission et obligaiton par toutes rigueurs et contraintes de justice et ledit marché d’apprentissage et spécialement son corps à tenir prinson en la forme contenue audit marché à peine de tous despens dommages et intérests stipulés et acceptez et lesdits Chaulvin et Ballisson cas de deffault etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
fait à notre tabler Angers présents à ce Loys Allain praticien et Jehan Peilla demeurant audit Angers tesmoings
ledit Ballisson a dict ne savoir signer

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