Le clou de navire représente 4% du coût du navire : Nantes 1835

SAINT GLIN-GLIN  : Aujourd’hui 138ème jour sans réparations. Le 6 janvier, l’eau est entrée dans le mur de béton esquinté lors des travaux de toîture et une seconde MALFACON à savoir lorque les pluies d’Est sont tempête elles ne peuvent s’écouler sur les seuils de mes portes fenêtres car les seuils ont été montés pente dirigée vers l’appartement et non vers l’extérieur. 

 

Ceux qui fréquentent mon site et mon blog, savent que j’ai depuis 20 ans sur mon site une page que j’ai intitulée LA ROUTE DU CLOU, dédiée aux Normands qui, à l’instar de mes ancêtres GUILLOUARD d’une part et CHESNAIS d’autre part, quittaient la Normandie pour s’installer ailleurs en France.
Mes travaux en la matière ont été depuis pillés et imités de toutes parts, sans même prendre une seconde pour me faire un simple bonjour.

Ce jour je vous propose encore du clou, cette fois je vous mets le prix en 1835 selon l’ouvrage : GUÉPIN Ange et BONAMY Eugène : Nantes au XIXe siècle, statistique, topographique, industrielle et morale, 1835
et demain je vous mettrai les arrivages de cloux de navires à Nantes, mêmes dates. Ainsi, je sais maintenant que le clou comptait beaucoup dans la construction navale.

CONSTRUCTION ET ARMEMENT DES NAVIRES.

Cette industrie est l’une de celles où notre ville réussit le mieux. Les chantiers de nos constructeurs sont situés au bas de la Fosse, où ils occupent un espace considérable. Le nombre des ouvriers qu’ils emploient varie suivant les besoins de la navigation. Ces ouvriers sont payés à la journée ou au marché. Ce dernier mode serait plus avantageux aux deux parties, si une concurrence de plus en plus sévère ne venait diminuer le prix du travail des salariés. Lorsque les ouvriers charpentiers sont au marché, ils s’associent entr’eux et partagent au prorata de leur travail et de leurs salaires habituels. C’est-à-dire, que chacun est rétribué en raison de la qualité et de la quantité de ses oeuvres.
La coque d’un navire de 300 tonneaux, destiné à porter soit 500 boucauts de sucre, coûte habituellement, avec un rouffle, un canot et une chaloupe, la façon de la mâture et le bois destiné à la garnir, de 35 à 49 mille francs, si le navire est chevillé en fer ; 4 à 5 mille fr. de plus, s’il est chevillé en cuivre. Parfaitement armé, avec les rechanges d’usage, et doublé en cuivre fort le même navire coûte de 105 à 115 mille francs. Les navires de 240 tonneaux, tels qu’on en a fait plusieurs sur notre place, sous la restauration, revenaient, à cette époque, tout armés, prêts à mettre en mer à cent et quelques mille francs ; qu’un compte d’armement, que nous avons sous les yeux distribue ainsi :
Pour la coque 36 500 F
Mâture et avirons 3 183,75
Feuilles de cuivre à doublage 8 988,90
Au constructeur, journées et founitures 2 069,69
Au fondeur 2 604,65
Au cloutier 4 396,39
Chanvre, câbles, chaînes, gréeurs 16 047,57
Ancres 1 787,57
Au poulieur 2 119,50
Toile à voile, pavillons etc… 7 815,36
Frais divers 882,75
total 86 396,44 F
Les menus frais de l’armement comprenant 48 articles, font monter le total à 106 300,79 F
Au moment où nous écrivons, la construction des navires est si active, que jamais une cale ne reste vacante, et que l’on prépare encore de nouveaux chantiers. Depuis octobre 1834, jusqu’à ce jour 1er avril 1835, on a lancé à la mer en 6 mois 13 navires : 8 en 1834, formant un total de 1 950 tonneaux, et 5 en 1835, ces derniers réunis jaugeaient 1 560 tonneaux.
13 navires sont maintenant en construction, ils représentent 3 880 tonneaux. Tous ces bâtiments destinés au long cours (nous faisons abstraction des autres) forment donc un total de 26, et représentent 7 390 tonneaux. Le plus fort a été lancé l’année dernière, il était de 700 tonneaux ; les plus faibles sont de 150.

Donc, le clou comptait pour environ 4% du coût de construction du navire !
Demain il arrive, et devinez comment il arrive ? Bon, pour vous aider, disons que Nantes est un port.

Construction d’une maison neuve à Chazé-sur-Argos (49), 1575

Construction d’une maison de closier, à 2 chambres basses dont une seule aura cheminée

  • Le donneur d’ordre est le fermier de la terre, c’est à dire qu’il agit en tant que gestionnaire au nom du propriétaire.
  • Les caractérisques de la maison sont de 11,7 x 5,2 m de superficie intérieure, pour un mur de 0,65 m et une hauteur de 2,6 m, ce qui me fait dire que cette maison sans étage et avec une seule cheminée est une maison de closier.
  • Le montant est peu élevé, soit 140 livres, mais le maçon devra fournir les matériaux pour le prix, sauf ceux qu’il pourra récupérer à Angrie sur une autre maison.
  • L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7.
  • Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 3 juin 1575, devant Grudé notaire royal Angers, furent personnellement establyz honnestes personnes sire Pierre Besnard marchant fermier de la terre et seigneurie du Bignon paroisse de Vern d’une part, et Pierre Hamelin marchant demeurant au lieu de la Paillardière paroisse de Chazé-sur-Argos d’autre part, soubzmettant lesdites parties respectivement confessent avoir fait et par ces présentes font les accords et conventions qui s’ensuyvent
    c’est assavoyr que ledit Hamelin a promys et promet et demeure tenu faire et parfaire bien et deument de toutes choses nécessaires une maison de longueur de 36 piedz de long et de largeur de 16 pieds le tout de dedans en dedans, et faire les murailles de ladite maison à pierre et à mortier, ladite muraille de 2 pieds d’épaisseur et de haulteur de 6 pieds hors terre sans y comprendre les fondements et oultre faire les pignons à muraille l’un desquels (le pied est une mesure de longueur, qui varie, et j’ignore sa valeur en 1574 à Chazé. Comme la variation est inférieure à 50 %, voici le calcul dans l’unité la plus répandue, le pied de roi, qui fait 31,483 cm, donc la maison fera 11,7 m de long et 5,2 m de largeur utiles, pour un mur de 0,65 d’épaisseur, sur une hauteur de 2,6 m, soit une petite maison basse)
    y sera tenu faire une chemynée à chaux et sable avecques ung manteau de boys
    et de faire en ladite maison ung entredeulx à coulombaige à murs à barreau et terrasse (le colombage est la cloison faite à colombage, et la terrasse le plafond avec le grenier, aussi gaîte de la même manière (voir les maisons à pans de bois). Il y a donc 2 pièces en bas, mais une seule à cheminée, l’autre est ce qu’on appelle une chambre froide)
    et le plus convenablement en la meilleure sorte et manière que faire se pourra et oultre de fournir et bailler par ledit Hamelin de toutte charpente bonne et marchande nécessaire à faire et construyre ladite maison et de faire couvrir ladite maison bien et deument de ardoyse le tout faict et parfait dedans le jour et feste de Nouel prochainement venant,
    et pour parfaire partye de ladite maison ledit Hamelin pourra prendre et accomoder en ce qui sera trouvé estre bon et convenable des vieulx merrains tant de charpente pierre et ardoyse qui proviendra de la vieille maison de la Boystardière paroisse d’Angrye (cette pratique de la récupération des matériaux était générale, à tel point que c’est ainsi que même nombre de châteaux ont disparu, servant de carrière)
    et pour tout ce que dessus faire et parfaire bien et deument par ledit Hamelin dedans ledit temps ledit Besnard a quicte et quicté ledit Hamelin déduit et rabattu audit Hamelin stipullant et acceptant la somme de sept vingt livres tournois en laquelle somme ledit Hamelin estoyt tenu et redevable vers ledit Besnard pour les causes portées et contenues par obligation faite et passée en la cour royale d’Angers par M. Grudé notaire le 23 aoust 1574 portant la somme de 500 livres tournois
    sur laquelle somme de 500 livres ledit Besnard a confessé par davant nous avoyr par cy davant eu et receu dudit Hamelin la somme de 360 livres tournois dont il s’en est tenu à contant et en a quicté et quicte ledit Hamelin tellement que ne resteroyt que ladite somme de sept vingt livres (140 livres) sur ladite somme de 500 livres,
    de toute laquelle ledit Hamelin moyennant ces présentes est demeuré et demeure quicte vers ledit Besnard lequel l’en a quicté et quicte pareillement desquelles choses dessus lesdites parties sont demeurées à ung et d’accord et à tout ce que dessus est dict tenir etc
    fait et passé audit Angers ès présence de honorable homme Me Jehan Huot Sr de la Binetterye et Guy Planchenault praticien en cour laye demeurant Angers tesmoins, ledit Huot a dit ne pouvoyr signer par son indisposition

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