Samuel d’Appelvoisin, protestant, emprunte 800 livres, Angers 1626

table des actes famille d’Appelvoisin

  – Le fermier du temporel de Louis d’Appelvoisin a sous-fermé, et le sous-fermier a sous-sous-fermé, et bien entendu les paiements laissent à désirer, 1584  – Louis d’Appelvoisin, empêché par les guerres, d’aller offrir la foi et hommage au comte de Durtal, 1590Louis d’Appelvoisin, commandeur du Temple d’Angers, encore impayé de son temporel, 1591Testament olographe de Françoise d’Appelvoisin, Angers 1610 – Transaction sur la succession de Louis Hiret sieur de saint Mars : Villepotz 1640 – 

introduction

Lorsqu’avais fait des recherches sur les HIRET, j’avais rencontré des liens entre les Hiret nobles et les d’Appelvoisin, par les de Mauhugeon. En outre, ces 2 familles étaient protestantes, ce qui les liait. Ainsi, l’acte qui suit est un prêt à Samuel d’Appelvoisin, et comme dans toutes les obligations de cette époque, il lui fallait 2 cautions, qu’on nommait alors des « vendeurs solidaires » et bien entendu, un protestant devait trouver des cautions parmi les protestants. Je sais que Philippe du Hirel était protestant, et je ne connais pas le second caution vendeur solidaire, mais tout porte à croire qu’il est aussi protestant.
L’acte qui suit comporte en fait 3 actes toujours effectués lors d’un prêt : le prêt dit obligation, la contre-lettre qui est reconnaissance de celui qui a emporté l’argent et est l’emprunteur réel, et le remboursement. Ici, vous avez une économie de papier, car l’acte de remboursement est en marge des 2 premiers pages. Le tout est donc très long, et je vous mets les vues.
Notez, pour l’histoire, que Philippe du Hirel, le premier caution, est décédé entre-temps, entre ce prêt et le remboursement, car il a été assassiné et vous avez cela sur mon blog.

la place des femmes

Vous remarquerez dans l’acte qui suit que la femme du prêter est aussi prêteuse, ce qui est plus que rarissime et mérite d’être souligné, car jamais lors d’un prêt concernant même l’argent communautaire ou l’argent de madame, une épouse vivante est autorisée à agir avec son mari, qui seul agit en son nom. D’ailleurs, lors du remboursement de ce prêt, en 1638, soit 12 ans plus tard, elle est toujours là, et dite « séparée de biens » autorisée par justice, et je suppose que dans les familles protestantes on a laissé plus de place aux femmes et que ce couple de prêteurs est lui-même protestant.

Ma retranscription (partielle) de l’acte

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6

Le 9 mars 1626 avant midy, par devant Louys Couëffe notaire roial à Angers furent présents establis deuement soubmis hault et puissant seigneur Messire Samuel d’Apelvoisin chevallier seigneur de Brebaudet Linvernière Taillepied la Jouannière la Febretière Villepeau l’Espine etc demeurant ordinairement en sa maison de la Jouannière paroisse de Fercé pays de Bretagne évesché de Rennes, et Phelippes de Hirel escuyer sieur de la Hée demeurant en ceste ville paroisse de la Trinité et honnorable homme Mathurin Doucher marchand demeurant aussy en ceste ville paroisse St Michel de la Pallu, lesquels chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens leurs hoirs etc confessent avoir ce jourdhuy vendu créé et constitué et encores vendent créent et constituent par hipotheque général et universeil et,promis prometent garentir fournir et faire valloir tant en principal que cours d’arrérages à honnorable homme Pierre Davyau marchand et Phelippes Dupille son espouse demeurant audit Angers paroisse St Maurille à ce présent et acceptant et lesquels ont achapté et achaptent pour eux et leurs hoirs etc la somme de 50 livres tz de rente hippothéquaire annuelle et perpétuelle payable et rendable franche et quite (f°2) par lesdits vendeurs leurs hoirs etc auxdits acquéreurs leurs hoirs etc en leur maison en ceste ville à pareil jour et datte des présentes premier payement commensant d’huy en un en prochainement venant et à continuer etc, laquelle somme de 50 livres de rente lesdits vendeurs solidairement comme dit est ont dès à présent et par ces présentes assise et assignée assient et assignent généralement sur tous et chacuns leurs biens meubles immeubles rentes et revenus quelconques présents et futurs … etc…

Contre-lettre : Le 9 mars 1626 avant midy, par devant Louys Couëffe notaire roial à Angers furent présents establis deuement soubmis hault et puissant seigneur Messire Samuel d’Apelvoisin chevallier seigneur de Brebaudet Linvernière Taillepied la Jouannière la Febretière Villepeau l’Espine etc demeurant ordinairement en sa maison de la Jouannière paroisse de Fercé pays de Bretagne évesché de Rennes, lequel a reconu qu’à sa prière & pour luy fère plaisir seulement Phelippes du Hirel écuyer Sr de la Hée & hble h. Mathurin Doucher Md en ceste ville se sont en sa compagnie constitués vendeurs solidaires sur tous leurs biens vers Pierre Davyau Md & Phelippe du Pillle sa femme dt en ceste ville de 50 L de rente moyennant 800 L de principal payé contant, duquel led. d’Apelvoisin a emporté 800 L sans qu’il en soit rien demeuré ni trouvé aucune chose au profit desd. Sr du Hirel & Doucher déclarant vouloir l’employer en achat d’habitz armes & chevaux pour le service du roy, au moyen de quoy il s’oblige payer chacun an lad. rente & faire l’amortissement en acquitter lesd. Du Hirel & Doucher les tirer & mettre hors dud. contrat & leur en fournir acquit vallable d’huy en 2 ans prochains venant, à peyne de toutes pertes despens domages & intérestz & à faute led. Sgr estoit contraignable & pouront lesd. Sr du Hirel & Doucher sy bon leur semble le faire contraindre des présentes par saisie & vente de ses biens meubles & immeubles à leur mettre entre mains 800 L & arréraiges de lad. rente qui pouroient être lors dus & eschuz pour être par eux employés à l’effect dud. amortissement sans qu’il leur soit besoin en poursuivre en justice, outre que pour plus grande sureté il leur cède pareille  de 800 L & arrérages à prendre sur ses terres de Bribaudet à StSir-du-Gast près Fontenay-le-Conte sur le prix de lad. ferme qui eschera au terme de l’année 1628 pour s’en faire ainsy sy bon leur semble payer … acceptant cour & juridiction d’Anjou au présidial de ceste ville & a élu son domicile irrévocable en la maison de nous Nre pour y recevoir tous exploitz à sa personne, fait à Angers en l’hostellerye où est pour enseigne l’image StJullien rue de la Poissonnerie en laquelle led. Sgr est logé signé Samuel Dapelvoisin, Phillipes du Hyrel

Amortissement (en marge) : Le vendredi 19 mars 1638 après midy par devant nous Louis Coueffe notaire royal susdit furent présents estably deuement soubzmis lesdits Daniau et Dupille sa femme séparée de biens d’avec luy et authorisée par justice à la poursuitte de ses droits et par sondit mary quant à ce, lesquels ont receu content en notre présence dudit d’Apelvoisin chevalier seigneur de Brebauldet la somme de 800 livres tz en or et monnaye bons et ayant court suivant l’édit royal … etc …

Succession de Benjamin de Hiret écuyer sieur de Beaumont : Brissarthe 1625

Les successions nobles ont toujours quelque chose de terrifiant, avec la règle des deux tiers pour l’aîné.
Ici, heureusement pour lui, il n’y a qu’un unique puiné vivant, dont il aura le tiers restant pour lui tout seul. On sait par ailleurs que ce puiné n’a pas eu d’héritiers.

J’ai étudié tous ces Hiret dans mon ouvrage l’Allée de la Hée des Hiret, dans lequel je m’étais très longuement (des années de recherche) efforcée par les actes notariés, de distingues les HIRET entre eux, car ils avaient été passablement mélangés ensemble auparavant par des pseudo chercheurs ayant pignon sur rue hélas !

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 1B295 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 6 août 1625 (acte en très très mauvais état, et beaucoup effacé par l’eau) sont les lots et partages de la succession de deffunt Benjamin de Hiret escuier sieur de Beaumont, de Brissarte, que Jan de Hiret escuier sieur de Beaumont, de Brisarte, aîné et principal héritier dudit deffunt fournist aux deux parts et au tiers suivant la coustume de ce pays et duché d’Anjou à Pierre de La Planche escuier sieur de la Fresnais de Ruillé curateur ordonné par justice à la personne et biens de Pierre de Hiret escuier sieur de la Cailleterie fils puisné dudit deffunt sieur de Beaumont et de Brissarte, quant à l’effet desdits partages seulement, pour estre par ledit sieur de la Fresnaie audit nom procédé à la choisie d’iceulx héritages, aux charges de la coustume sauf auxdits compartageants à partager cy après les choses de ladite succession demeurée à damoiselle Renée de La Planche leur mère commune, tant pour assignation de ses deniers dotaux que pour droit de douaire, et ce cas advenant du décès de ladite de La Planche.
1er lot : pour les deux tiers en ladite succession retient ledit sieur de Beaumont la terre fief et seigneurie de Beaumont sise et située en la paroisse de Brissarthe … ainsi qu’elle se poursuit et comporte composée de maisons estables granges tets rues et issues prés patis et jardins terres labourables et non labourables nois de fustaie joignant ladite maison et taillis en dépendant, cens et rentes, hommes et hommages, ung clos de vigne partie en gats contenant à l’estimation de 15 à 16 quartiers de vigne, joignant d’un costé le clos appellé (effacé) aboutant d’un bout une pièce de terre appellée le St Tier – Item une autre pièce de vigne en gats appellée les Planches rouges contenant à l’estimation de 4 quartiers de vigne ou environ joignant d’un costé la vigne de la curé de Brissarte abuttant d’un bout une pièce de terre appellée les Champs des vignes dépendant de ladite terre de Beaumont – Item un petit clos de vigne en gats aussi appelé la Plante contenant 4 quartiers de vigne ou environ joignant une pièce de terre arentée par ledit sieur de Beaumont à un nommé Pierre L… – Item 2 planches de vigne sises au clos de vigne appellé Monnebault – Item une pièce de vigne appellée les Quartaiges contenant environ … quartiers joignant d’un costé deux pièces de terre dépendant de la seigneurie de Beaumont – Item la baillée de moulins à eau sise sur la rivière de Sarte au bourg de Brisarthe composé de maisons manables jardins estables meules moulla… et autres ustanciles desdits moullins chaize porte et portuaux, droit de pescherie, et tout ainsi que desdites choses ledit deffunt sieur de Beaumont et autre de par luy en ont cy davant jouy
2ème lot faisant le tiers de ladite succession : le propre resté audit sieur de la Planche audit nom : le four à ban dudit Brisarthe avec les droits et profits d’iceluy composé de maison estable jardins rues et issues le tout sis audit bourg de Brissarthe à la charge d’entretenir le bail fait d’iceluy par le sieur de Beaumont en ce qui reste à eschoir dudit bail – Item le lieu de la Cailletterie sis en la paroisse dudit Brisarthe composé de maisons estable jardins aireaux rues et issues, prés et pastiz, terre labourable en dépendant, à la charge pareillement d’entretenir le bail fait d’iceluy par ledit sieur de Beaumont à Jan Lorilleur ce qui reste à eschoir – Item 18 livres 15 sols de rente foncière due à ladite succession par Cheullier demeurant à St Denis d’Anjou à cause de certaine baillée à rente à luy faite par ledit deffunt sieur de Beaumont père des compartageants – Item 61 livres 15 sols de rente à prendre sur ledit sieur de Beaumont chacuns ans, à la charge que ladite rente demeurera estainte lors que ledit sieur de Beaumont baillera audit sieur de la Planche audit nom héritaiges de pareille valeur chacuns ans que ladite rente toute charge desduits.
A la charge des compartageants de paier les cens rentes et debvoirs et autres charges foncières réelles deues à raison desdites choses et s’entregarantir l’un l’autre les choses cy dessus au prorata de ce qu’ils prennent en ladite succession à commencer l’effet desdits lots à la Toussaint prochaine … »