Bail à ferme de la seigneurie de Combrée, Noëllet et du Bois-Joulain, 1618

Remondin de la Mairerie, né à Combrée, est parti vivre à Izé, à la Mairerie, et baille ses terres, pour un montant assez élevé 5 400 livres. Compte-tenu de l’originalité du patronyme de Remondin de la Mairerie, je vous ai fait un billet complet sur le sujet.

J’ai trouvé l’acte qui suit est aux Archives du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici ma retranscription : Le vendredi 12 octobre 1618 avant midi, par devant nous Julien Deille notaire royal à Angers furent présents establis et deuement soubsmis messire Remondin de la Mererie chevalier seigneur dudit lieu et des chastelenies fiefs et seigneuries de Combrée Nouellet et du Bois Joullain, demeurant en sa maison seigneurial de la Mererie paroisse d’Izé pays du Maine tant en son nom que soi faisant fort d’Annne de Baillet son espouse non commune en biens à laquelle im promet et s’oblige faire ratiffier ces présentes et s’obliger avec luy solidairement à l’effet et entretien et garantage et en fournir et bailler au sieur preneur cy après nommé lettres de ratiffication et obligation vallable dans 4 semaines à peine de toutes pertes despens dommages et intérests ces présentes néanmoins etc et dès à présent à l’effet de ladite ratiffication etc d’une part
et Me Jacques Huet sieur de la Jousselinière demeurant Angers paroise de Saint Denis d’autre part
lesquels mesmes ledit de la Mererie esdits noms et en chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens confessent avoir ce jourd’huy le bail à tiltre de ferme conventions et obligations qui ensuivent c’est à savoir que ledit sieur de la Mererie esdits noms a baillé et baille par ces présentes audit Huet ce acceptant audit tiltre de ferme et non autrement pour le temps terme et espace de 9 années et cueillettes entières et parfaites à commencer au jour et feste de Toussaint qui l’on comptera 1619 et qui finiront à pareil jour jour icelles années révolues
savoir est la terre chastelennie de Combrée Nouellet et Bois Joulain composée de maison seigneuriale appelée Combrée jardins prés vergers vignes bois taillis et de haulte futaie terres dudit lieu, la métairie de la Gouzillière la seigneurie de Combrée la seigneurie de L’hopinneau la seigneurie de Nouellet fiefs cens rentes et debvoirs tant par grains deniers oayes poulles chappons et autres debvoirs qui pourront estre deubz à cause des dites chatelenie fiefs et seigneuries, greffes et droits de sceaulx et de prendre par puissance de fief pescher chasser et généralement tous autres droits dépendant de ladite terre chastelennie fiefs et seigneuries mesmes qu’ils ne soient plus amplement et particulièrement énoncés sans aucune chose en excepter ne réserver
à la charge dudit preneur d’en jouir et user ledit temps durant comme ung bon père de famille sans rien démolir
tenir entretenie et rendre la maison seigneuriale granges pressoirs et autres logements d’icelle en bonne et suffisante réparation de couverture terrase vitre et careau comme elles luy seront baillées et délivrées et dont sera fait procès verbal
n’abattre et faire abattre aucuns bois fructuaulx ne marmantaulx fors les esmondables et en saisons convenables mesmes des bois taillis
outre prendra chacun an ung chêne de bois de chauffage de 8 chartées de bois après luy avoir esté marqué et montré par le procureur fiscal de la terre et seigneurie à la première réquisition que le preneur lui en fera
payera ledit preneur les cens rentes charges et debvoirs deubs pour raison de ladite terre qui sont seulement 4 boisseaux de bled seigle au prieuré de St Blaise à la mesure ancienne de Candé et de 9 sols 6 deniers à la seigneurie de la Roche d’Iré, le tout requérable au terme d’Angevine et en acquiter ledit sieur bailleur
rendra ledit prendeur à la fin de ladite ferme sur le lieu de la Gouzillière pour 107 livres de prisée de bestiaux ou autre somme de la main de noble homme Pierre Huet sieur de la Rivière conseiller du roi Angers son frère
ensemble les semances dudit lieu et de la closerie en pareille quantité qu’il les recevra du fermier précédent seulement par ce que le surplus des bestiaux et semances estant sur ladite terre appartiennent audit sieur de la Rivière
fera tenir les assises une fois pendant le temps de ladite ferme et payera les gages des officiers scavoir au sénéchal 10 livres, au procureur pareille somme sur les demandes qui seront adjugées si tant elles se montent et ce qu’il en fauldra le preneur n’en sera tenu ains ledit sieur bailleur lequel mettra ou fera mettre ès mains du preneur les papiers et tiltres qu’il peut avoir concernant les droits debvoirs de ladite terre soubz récepissé et inventaire pour se faire payer des rentes qui sont deues et ont acoustumés estre payées et dont le précédent fermier se sera fait payer, lesquels papiers et titres le preneur rendra en fin de ladite ferme avec la déclaration et copies de contrats et autres actes qu’il recevra durant ladite ferme
pourra le preneur poursuivre les subjets en première instance et pardevant le sénéchal ou son lieutenant sans qu’il s’ensuive de procès criminels ains seulement civils …
fait et convenu entre les parties présentes outre les charges cy dessus moyennant la somme de 5 400 livres que le preneur s’est obligé et a promis payer en l’acquit dudit sieur bailleur esdits noms
scavoir à noble homme Jehan Bide sieur de la Gourmandrie advocat en parlement de Paris la somem de 776 livres pour 10 années d’arrérages de la somme de huit vingt six livres 13 sols 4 deniers faisant moitié de 330 livres du contrat hypothécaire qu’il porte sur ledit sieur bailleur comme héritier du feu sieur de la Mererye son père et de défunt Pierre de la Faucille vivant escuyer sieur dudit lieu et autre coobligés si tant ledit sieur de la Gourmanderie dit lui estre deub des arrérages dudit contrat et ce dans la feste de Nouel prochain en ceste ville,
au sieur Demazières Aubert aussi en ceste ville la somme de 300 livres sur les arrérages d’une rente hypothécaire à luy deue par ledit sieur bailleur dans ladite feste de Nouel,
au sieur Maumusseau à présent demeurant à Château-Gontier pareille somme de 300 livres sur les arrérages à luy deus
au sieur Jehan Quentin demeurant à Château-Gontier pareille somme de 300 livres sur ce qui luy est deu
à la veuve feu Jehan Bouchard boulanger Angers ou autre ayant ses droits 100 livres sur ce qui luy est deu
au sieur de la Birrie Lebec pareille somme d 100 livres sur de qui lui est deu dans la Toussaint prochaine
au sieur du Lattay Pinellier ? huit vingt livres pour 4 années de rente à luy deue et la somme de 41 livres aussi à luy deue etc…. (encore 4 pages de ces dettes)
fait et passé audit Angers maison de nous notaire présents à ce Me Pierre Desmazières, Martie et Julien Verdier praticiens demeurant audit Angers tesmoins

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Rémondin de la Mairerie, Izé 1619

Izé - Collection personnelle, reproduction interdite
Izé - Collection personnelle, reproduction interdite

Rémondin de la Mairerie est en fait Rémondin Le Maire, qui prit le nom de sa terre. Ses descendants revinrent vers 1660 au patronyme Le Maire. La famille Le Maire portait d’azur à 3 pals d’or (Selon l’Armorial munumental de la Mayenne, de l’abbé Angot)

la Mairerie : logis et ferme, commune d’Izé, à 500 m N.e. du bourg. – Locus de la Mererie in parrochia de Izeyo, 1326 (Cart. d’Évron). – La Merrerie, 1619 (Chart. de la Maiereie). – La Merrie, manoir (Jaillot). – La Mairie (Ét. M.) – L’orthographe Mairerie n’est celle d’aucun texte ancien. – Fief mouvant de la baronnie d’Évron, avec droit de présenter un sergent pour la résidence d’Izé. Remondin de la Mairerie acquit, le 19 août 1619, « la détemption, occupation et fondation de la chapelle de Cordouan, située en l’église d’Izé et s’appelant la chapelle de Sainte-Croix. » L’ancien manoir a été remplacé par un logis du commencement du XIXe siècle.
Seigneurs : Jean Le Maire, seigneur de Villeneuve, marié en 1313 à Marthe de la Roche, fille de Raoul de la R., seigneur de la Roche et de la Viviennièe en Sainte-Gemmes, et d’Anne de la Vairie. Denis Le M., son oncle, lui donna la Mairerie et fonda à l’abbaye d’Évron une messe le mercredi de chaque semaine et son anniversaire, 1326. – Jean Le M., époux de Marie Buret, fille du seigneur du Plessis-Buret, 1350. – Guillaume Le M., seigneur de Grillemont, mari de Jeanne de Cordouan, 1396. – Jean Le M., 1418. – Jean Le M., épouse en 1451 Julienne de Pontesson, vivait en 1464 et sa veuve en 1475. Charles Le M., probablement frère du seigneur de la M., épousa Catherine de Favières, sœur de Jean de F., abbé d’Évron, qui assiste en 1479 au mariage de Madeleine Le M., sa nièce, avec Jean de Bouillé. – Jean Le M., épouse en 1494 Catherine de Villiers, fille de Jean de V., et de Louise de Tuffé, en présence de Jean Ronsard, abbé de Saint-Calais, de Guillaume, abbé de l’Étoile, de Christophe de Villiers, curé de Verdé, et de Mathurin de la Ferrière, prieur de la Pelouze. – René de la M., 1535, mari de Julienne Achart, mort avant 1572. – Remondin prit le nom de la Mairerie, épousa le 6 mai 1571 Jeanne Percault fille du seigneur du Mergat (Combrée), où naissent leurs enfants. – Remondin de la M., né en 1572, marié en 1595 avec Anne de Baillet, veuve de François de Vaucelles, seigneur de Cordouan, 1619. – Remondin de la Mairerie, né à Combrée en 1602, épouse en 1624 Suzanne Moreau, fille de Jean M., gouverneur d’Oudon et d’Élisabeth de Beauné, demeurant à Chantoceau. – Claude Le Maire reprit le nom patronymique, épouse Madeleine de Mont, et habita le Bourg-aux-Nonains, 1649, et la Mairerie, où il mourut agé de 71 ans en 1699. – Jean-Pierre Le M., épouse : 1° Marie Renard, fille d’un notaire d’Izé ; 2° à soixante-dix-huit ans, Thérèse-Marguerite Frin, fille de Charles F., et de Jacquine Moraine, de Laval, veuve d’André Lasnier, et mourut deux ans après, 1744. Jean-Pierre-Alexancre Le M., fils aîné, vendit en 1763 son droit d’aînesse, pour 600 livres de rente, à Marie-Claude Le M., qui épouse en 1765 Renée-Jeanne Pavy. Renée-Geneviève, issue de ce mariage, veuve de Nicolas-Théodore Pouyvet de la Bellinière, qui mourut dans l’émigration, se cacha sous le nom de Nanou et le costume d’une paysanne pendant la Révolution, chez le fermier de la Héluisière (Trans), et épousa en 1801 Jean Le Goué, de Mayenne. Leur fille, Caroline de Goué, femme de M. David-Ferdinant Deschamps du Mery, est morte à Paris, âgée de quatre-vingt-cinq ans, en 1886, chez Mme la comtesse de Reiset, sa fille. (Abbé Angot, Dict. de la Mayenne, 1900)

Izé - Collection particulière, reproduction interdite
Izé - Collection particulière, reproduction interdite


Armoiries des Le Maire d’azur à trois pals d’or

Bien que son prénom soit orthographié Rémondin, je suppose que c’est Raymond, dont voici les deux saints mentionnés dans l’Encyclopédie Migne :

saint Raymond, Raimondus, évêque de Balbasrito en Aragon, naquit près de Toulouse, vers le milieu du XI ème siècle, d’une famille illustre qui descendait des rois de France. Après avoir reçu une éducation qui répondait à sa naissance, il porta quelque temps les armes ; mais il quitta la carrière militaire et même le monde pour prendre l’habit de chanoine régulier dans le couvent de Saint-Antonin à Pamiers. Il fut ensuite tiré de là pour être placé à la tête du couvent de Saint-Sernin de Toulouse, qui appartenait alors au même ordre. La réputaiton de son mérite et de ses vertus passa les Pyrénées ; ce qui détermina le clergé et le peuple de Balbastro à l’élire pour évêque en 1104.
Pierre, roi d’Aragon, approuva cette élection et envoya un député à Raymond pour l’inviter à se rendre près de lui, sans lui dire de quoi il s’agissait. Le prieur de Saint-Sernin se mit en devoir d’obéir, et lorsqu’il arriva en Aragon, le roi était mort, et Alphonse 1er, son successeur, l’obliger à accepter l’épiscopat. Raymond accepta malgré lui ; mais à peine eut-il été sacré qu’il s’occupa à réformer les mœurs de son troupeau, à relever les églises qui avaient été abattues par les Maures, et à remettre en vigueur les saint canon. Ayant reproché, avec une sainte liberté, au roi la guerre qu’il faisait aux princes chrétiens, l’évêque de Rodez, qui convoitait l’évêché de Balbastro, chercha à indisposer Alphonse contre le saint, et il parvint à le faire reléguer dans le couvent des chanoines réguliers de Rodez.
Raymond reprit sans se plaindre le genre de vie qu’il n’avait quitté qu’à regret. Le pape, informé de cet injustice, s’employa pour le faire remonter sur son siège, et Alphone, revenu à de meilleurs sentiments, le rappelé ; il voulut même qu’il l’accompagnât dans une expédition contre les infidèles, et c’est à ses prières qu’il se crut redevable de la victoire qu’il remporta sur les ennemis de la foi. Le saint évêque mourut peu de temps après, l’an 1126. Le roi, qui se disposait à lui donner des marques éclatantes de sa reconnaissance, lui érigea un tombeau magnifique et s’imposa à lui-même une pénitence pour expier la faute dont il s’était rendu coupable envers lui. Honoré le 21 juin

saint Raimond, confesseur, naquit à la fin du XI ème siècle à Toulouse, d’une famille noble et montra dès son enfance un grand attrait pour les choses de Dieu. Ses parents l’attachèrent au service de l’église de saint-Sernin, où il exerça quelque temps les fonctions de chantre. Il s’engagea ensuite dans le mariage, et après quelques années d’une sainte union, ayant perdu son épouse, il fit vœu de continence, donna ses biens aux pauvres et se consacra au soulagement des malades et malheureux, sans exception ; les juifs mêmes eurent part à ses œuvres de miséricorde.
Il fonda à Toulouse, pour treize pauvres clercs, un collège qu’il dota avec générosité. Il fit rebâtir l’église de Saint-Sernin, et il s’engagea dans l’ordre des chanoines réguliers qui desservaient cette église, et dans lequel il fit refleurir la discipline. Il mourut en 1159 ; son corps fut enterré dans le collège qu’il avait fondé. Beaucoup de malades ont obtenu dans tous les temps la guérison à son tombeau. Il est honoré chez les Chanoines réguliers le 8 juillet – Honoré le 4 juillet