Jeanne de Vrigny (aliàs de Vrigné) fait reconnaître à son époux, Robert de Rallay, que la vente de Moiré était de son propre : Chambellay 1595

Normalement ce type de reconnaissance était automatiquement prévu dans le contrat de mariage, et je ne sais si le contrat avait oublié cette clause, en tous cas, il est clair que Jeanne de Vrigné entend bien défendre ses propres.
J’ai déja sur ce blog plusieurs actes concernant ces familles, or, les noms varient selon l’orthographe que le notaire a compris oralement et j’ai donc des mots clefs varient de Vrigné et de Vrigny, du Rallay et de Rallay et même Rallay, alors je ne sais ce qu’il faut retenir et je viens vous demander votre point de vue.

Acte des Archives Départementales du Maine-et-Loire 5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 16 avril 1595 après midi, en la cour royale d’Angers endroit par devant nous Jehan Chuppé notaire d’icelle personnellement estably noble homme Robert de Rallay sieur de Beauregard et y demeurant paroisse de Chambellay confesse que ce jourd’huy et par ces présentes ledit de Rallay et damoiselle Jehanne de Vrigné son espouse, de luy suffisamment autorisée quant à ce, à ce présente, ont eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division, vendu à noble Jehan de Champagné sieur de la Pommeraye le lieu domaine et appartenances et dépendances du Petit Moiré et tous autres droits successifs appartenant à ladite de Vrigné à titre successif de defunt Christofle de Vrigné vivant sieur de Moiré pour la somme de 886 escuz deux tiers, à la charge dudit de Champagné d’aquiter les debtes de ladite succession, laquelle de Vrigny n’eust consenti et accordé ladite vendition sans la promesse que luy a faite ledit du Rallay de bien récompenser à ceste raison, ledit de Rallay reconnaissant que lesdites choses sont du propre de ladite de Vrigny a promis et par ces présentes promet et demeure tenu et obligé employer et concertir pareille somme de 886 escuz deux tiers en achapt d’héritages le plus commodément que faire se pourra qui sera censé et réputé de mesme nature que le propre aliéné qui appartenoit à ladite de Vrigny et ce dedans deux ans, autrement et à faute de ce faire et ledit terme passé iceluy de Rallay deuement soubémis et estably sous ladite cour luy a assigné et assigne ladite somme sur tous et chacuns ses immeubles présents et futurs avec pouvoir et faculté à ladite de Vrigny de se faire délivrer et adjuger les propres héritages dudit de Rallay jusques au grand de la valeur de ladite somme de 886 escuz deux tiers, pour luy tenir place de son propre et sur telle pièce qu’elle voyera bon à faire, et où il ne s’en trouveroit suffisants pour ladite somme s’en fera délivrer de proche en proche, le tout stipulé et accepé par ladite de Vrigny ses hoirs etc ; à laquelle recognaissance et tout ce que dessus tenir etc garantir etc oblige etc foi jugement et condemnation etc fait et passé audit Angers en notre tablier en présence de Isaac Jacob praticien et Sébastien Leveau marchand et Gatien Babin notaire en cour laye tesmoings

Quittance du bail de la terre de Moiré, 1594

Il est rare de voir un accent dans les actes de la fin du 16e siècle, et pourtant en voici un bien net sur le patronyme de Champaigné. C’est important, car nous savons qu’une famille de Champagne coexistait, et qu’il faut les distinguer.
Je vous ai déjà souligné la différence entre savoir lire, savoir écrire et savoir compter, et c’est ainsi qu’on pouvait être receveur de la taille, ou autre impôt, pour une paroisse en l’année XXXX, mais ne pas savoir signer. De toutes manières dans ce cas, les comptes étaient faits par un greffier ou un notaire en fin d’année fiscale.
Mais pour les fermiers, qui sont des intendants, il faut tout de même tenir un minimum de comptabiité, surtout lorsque le bail à ferme est celui d’une seigneurie comme celle de Moiré, qui suit, et qui comporte tout de même outre la maison seigneuriale, 2 métairies et 2 closeries. Et bien ici, nous allons découvrir que le fermier de Moiré ne sait pas écrire. J’avoue que c’est surprenant ! Il devait donc savoir compter, et écrire les chiffres ?

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E7 – Voici la retranscription de l’acte : Le 15 novembre 1594 après midy en la court du roy nostre sire à Angers endroit par devant nous (Chuppé notaire royal Angers) personnellement estably Jean de Champaigné escuyer Sr de la Pommeraye et y demeurant paroisse de Marans, mary de damoiselle Gabrielle de Vrigné, héritière par bénéfice d’inventaire de défunt Christofle de Vrigné vivant escuyer sieur de Moere

Moiré, château et ferme, commune de Soeurdres. – La terre, fief et seigneurie de M. 1540 (C105n f°243). – Ancien fief et seigneurie comprenant au 16e siècle pour domaine, avec la maison seigneuriale, deux métairies et deux closeries et relevant de la Bodinière en Contigné. – en est sieur n. h. Vespasien de Vrigné qui y fonde le 11 février 1490 au château, la chapelle sous l’invocation de la Trinité. – Mathurin de Vrigné 1517, Gabrielle de Vrigné, veuve en 1600 de Jean de Champagné, René de Champagné 1615, son fils, dont la descendance possède la terre jusquà la Révolution. – Guillaume-François de Champagné, mari d’Anne-Renée de la Planche, rend aveu en 1757 pour son « château composé d’un grand corps de bâtiments, où est sa demeure, un jardin, une tour au bout dudit bâtiment, une chapelle, une cour, le tout entouré de douves et fossés avec grand portail et ponts-levis. » .a famille n’y résidait plus déjà depuis plusieurs années en 1772. – Vendu le 19 nivôse an VIII sur le marquis René-François de Champagné au notaire Bonneau-Toucheburon, de Château-Gontier, pour une rente viagère de 1 935 francs, qui se trouva amortie dès 1807. Le Chpateau a été reconstruit en 1810 et n’offre d’ailleurs de remparquable que ses charmilles de 8 à 10 m de hauteur, sur double rang, citées par mi les plus belles de France. (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

confesse avoir eu et receu présentement contant de Mathurin Leproust marchand demeurant à Angers paroisse de St Maurice fermier judiciaire de la terre fief et seigneurie dudit Moere la somme de 370 escuz faisant partie de la somme de 400 escuz pour la ferme d’une année du terme de Toussaint dernier de ladite terre et seigneurie de Moere de laquelle somme de 370 escuz ledit de Champaigné esdit nom en a quicté et quicte ledit Leproust sans préjudice du surplus montant 30 escuz laquelle somme de 30 escuz ledit de Champaigné a accordé et consenty accorde et consent que ledit Proust paie lesdits 30 escuz à Jérosme Genoil sieur de la Louetterye qui a fait saisir et arrester lesdits 30 escuz en vertu de prétendue obligation qu’il a sur ledit de Champaigné esdit nom ce que ledit Proust a promis faire et payer ladite somme audit Genoil dans huitaine, et apportant et fournissant quittance dudit Genoil de ladite obligation de 30 escuz ledit Leproust demeurera quicte et libéré de ladite somme de 30 escuz sans préjudice des autres charges dudit bail
à laquelle quictance et tout ce que dessus tenir etc garantir etc oblige etc renonczant etc foy jugement condemnation etc
fait et passé audit Angers en la maison de honorable homme Me Pierre Lemarié sieur de la Moynnaye advocat au siège en présence de honnestes personnes James Boire demeurant Angers et René Meignant demeurant à Saint Florent le Vieil, ledit Leproust a dit ne savoir signer

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