Dispense d’affinité Marion Poirier, Le Lion-d’Angers, 1715

La dispense d’affinité était une contrainte qui nous échappe totalement de nos jours. Le ton utilisé par l’official, qui est le juge ecclésiastique aux affaires religieuses du diocèse, est plus que sévère. Je reste toujours sur ma faim, car il parle bien de leur donner une pénitence, mais ne précise pas laquelle.

Pénitence, voici bien un terme en voie de disparition :

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G618 – Voici la retranscription de l’acte : Le 14 décembre 1715 par devant nous Regnault Legoucello prêtre docteur de Sorbonne trésorier de l’église d’Angers official d’Anjou juge ordinaire et commissaire député en cette partie de notre saint père le pape Clément XI à présent séant au saint siège apostolique sont comparus Jean Marion et Jeanne Poirier, veuve, du diocèse d’Angers, lesquels nous ont présenté une bille et dispense matrimoniale par eux obtenue de notre saint père le pape en forme de pauvres pour pouvoir contracteur mariage ensemble nonobstant l’empêchement du 2e au 3e degré d’affinité de souche commune sur la cause que sachant bien les empêchements être entre eux et non donner la vue de se rendre leur dispense plus facile à obtenir en cour de Rome, cependant leur fréquention a donné lieu au soubcon (soupçon) quoique faux qu’ils se sont connus charnellement et que s’ils ne se mariaient pas ensemble ladite Perrine resterait diffamée et sans se pouvoir marier tont il pourrait vraisemblablement arriver de grands scandales dans la suite, et nous ont présentement prié et requis de la vouloir entérinner et fulminer selon sa forme et teneur, à quoy obtemperant avons desdits impétrants pris le serment en tel cas requis et accoustumé, lesquels ont juré et promis de dire et déposer vérité en ensuite interrogés sur les faits résultants de ladite bulle en présence et assisté de Me Michel Placé greffier de ladite officialité en la manière qui s’ensuit

  • Du samedi 14 décembre 1715, Enquis l’impétrant de ses nom surnom âge et qualité
  • a dit qu’il s’appelle Jean Marion, laboureur, demeurant en la paroisse du Lion d’Angers, et qu’il est âgé de 25 ans ou environ

  • S’il a donné charge d’obtenir la bulle de dispense matrimoniale qu’il nous présente
  • a dit qu’oui et qu’il en requiert l’enterrinement

  • Si l’exposé dans ladite bulle est véritable dont luy avons fait lecture
  • a dit qu’ouy et que sachant bien estre parent de ladite Poirier veuve au 2e degré d’affinité de ladite souche commune, il a fréquenté ladite Poirier avec honnesteté dans la vue de se marier avec elle et non dans la vue de se rendre leur dispense plus facile à obtenir en cour de Rome ; cependant leur fréquentation a donné lieu au soubcon (soupçon) quoique faux qu’il y aurait eu mal entre eux et qu’il ne doute pas que s’il ne se mariait avec ladite Poirier elle resterait diffamée et sans être mariée, d’où il arriverait dans la suite de grands scandales.

  • Enquis en quel degré d’affinité il est parent de ladite Poirier et d’où proviennent leurs degrés de parenté
  • a dit qu’il est parent de ladite Poirier aux 2e et 3e degré d’affinité en la manière qui s’ensuit

      Auger, souche commun, dont sont issus
      Mathurin Auger – 1er degré – Charles Auger
      Madeleine Auger – 2e degré – René Auer marié à Jeanne Poirier impétrante
      Jean Marion impétrant – 3e degré
  • Enquis s’il demeurera séparé d’avec ladite Poirier le temps qui lui sera par nous marqué et s’il accomplira la pénitence que nous luy enjoindrons
  • a dit qu’il demeurera séparé d’avec ladite Poirier le temps qui luy sera par nous marqué et qu’il accomplira la pénitence qui luy sera enjointe

  • Enquis s’il assure par serment qu’il n’a pas fréquenté ladite Poirier dans la vue de se rendre leur dispense plus facile à obtenir en Cour de Rome
  • a dit après avoir réitéré le serment qu’il n’a pas fréquenté ladite Poirier dans la vue de se rendre leur dispense plus facile à obtenir en Cour de Rome

  • S’il promet de ne donner secours conseil à ceux qui pouront commettre de semblables fautes à celle qu’il a commise en fréquentant ladite Poirier et s’il n’en commettra plus de semblables
  • a dit qu’il promet

  • Enquis s’ils sont si pauvres qu’ils vivent seulement de leur travail et industrie
  • a dit qu’ils sont si pauvres qu’ils vivent seulement de leur travail et industrie

  • Enquis si le monde sera scandalisé s’il contracte mariage avec ladite Poirier
  • a dit qu’il n’y a pas apparence que le monde soit scancalisé de leur mariage

  • S’il n’a point enlevé ou forcé ladite Poirier pour la faire consentir audit mariage et s’il n’y a point quelconque empêchement canonique ou civil entre eux
  • a dit que non

  • S’il fait profession de la religion catholique apostolique et romaine
  • a dit qu’oui
    Lecture à luy faite du présent interrogatoire a dit que ses réponses contiennent vérité, y a persisté et a déclaré ne savoir signer de ce interpellé suivant l’ordonnance

  • Enquis pareillement l’impétrante…
  • a dit s’appeler Jeanne Poirier, veuve de René Auger, métayère, demeurant en la paroisse du Lion d’Angers, âgée de 35 ans ou environ
    etc… identique au garçon

    A aussi comparu devant nous chacuns de Mathurin Gemin marchand demeurant en la paroisse du Lion d’Angers âgé de 36 ans ou environ et demoiselle Jacquine Leroyer fille âgée de 50 ans ou environ demeurante en la paroisse de Saint Maurice de cette ville, lesquels après serment par eux faits de dire vérité et séparément ouys et interrogés sur les faits résultants de ladite bulle, nous ont concordamment dit et déposé qu’ils connaissent les parties desquelles ils ne sont parents ni alliés serviteurs ni domestiques, et savoir bien qu’elles sont parentes au 2e et 3e degré d’affinité de souche commune de la manière cy dessus énoncée, dont leur avons fait lecture, que la fréquentation qui a esté entre les parties a donné lieu au monde de croire qu’il y avait du mal entre elles, et qu’il y a grande apparence que ce soubcon (décidément, il y tient à son soupçon) rendrait ladite Poirier impétrante diffamée et hors d’état de se marier d’où il arriverait de grands scandales dans la suite, que leur mariage fera cesser le scandale qu’ils ont causé par leur fréquentation, que les parties sont pauvres et vivent seulement de leur travail et industrie, qu’elles font profession de la religion catholique apostolique et romaine, scavoir bien que ladite Poirier n’a été enlevée ravie ni forcée pour la faire consentir audit mariage et q’uelle y consent volontairement, qu’on adjouter foy aux déclarations et promesses que les parties ont faires, qu’il n’y a aucuns autres empreschements canoniques ou civils entre les parties que celuy d’affinité aux 2e et 3e degré de souche commune dont il est parlé cy-dessus, lecture à eux faite de leurs dépositions, ont icelles confirmées et y ont persisté chacun à leur égard ladite damoiselle Leroyer a signé et ledit Gemin a déclaré ne scavoir signer.
    Suit la fulmination de la bulle ..

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    Dispense d’affinité Houdebine Beaupère, Grez-Neuville, 1733

    Les dispenses présentent un caractère très inégal, en particulier, on peut remarquer qu’elles contiennent ou non l’arbre généalogique.
    En voici donc une, dans lequel on nous annonce que l’arbre a été dressé, mais il ne figure nullement dans l’acte de dispense.
    Alors, force est de rester sur sa faim…

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G – Voici la retranscription de l’acte : Le 9 avril 1733 en vertu de la commission à nous adressée par monsieur Boucault vicaire général de monseigneur l’évêque d’Angers en date du 20 du mois de mars 1733 signé Boucault, et plus bas Péan, pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’on dessein de contracter Pierre Houdebine de la paroisse de Pruillé, et Perrine Beaupère de la paroisse de Neuville, des raisons qu’ils ont de demander la dispense dudit empêchement, de l’âge desdites parties et du bien qu’elles peuvent avoir,
    ont comparus devant nous commissaire soussigné lesdites parties savoir René Houdebiné âgé de 28 ans, et ladite Perrine Beaupère âgée de 32 ans, accompagnés de René Houdebine père dudit garçon et de Vincent Gaultier cousin, et de Marie Lepicier femme de défunt Pierre Beaupère, mère de la susdite fille, de René Lepicier oncle, leurs parents demeurants dans la paroisse de Pruillé et dans celle de Neuville, qui ont dit bien connoistre lesdites parties, et serment pris séparément des uns et des autres de nous dire la vérité dont ils seront enquis, sur le raport qu’ils nous ont fait et les éclaircissements qu’ils nous ont donné nous avons dressé l’arbre généalogique où nous avons trouvé qu’il y a un empêchement du 3 au 3e degré d’affinité entre ledit René Houdebine et ladite Perrine Beaupère ; (et l’arbre généalogique ne figure pas sur le document)

    à l’égard des causes ou raisons qu’ils ont de demander la dispense dudit empêchement ils nous ont déclaré qu’ils auroient entre eux une amitié réciproque qui dure depuis 12 ans avec une fréquentation de se voir qui pourrait devenir scandaleuse et que d’ailleurs ladite fille est d’un âge à ne pouvoir se marier avec nul autre (bigre ! ils se fréquentent depuis 12 ans et il a attendu qu’elle est 32 ans pour la demande en mariage !!! sans doute leur peu de biens en ait-il la cause ?)

    et à l’égard de leurs biens ils nous ont déclaré qu’ils n’avaient aucuns biens de fonds et qu’ils ne vivent que de leur travail de leurs mains ou en gaignant leur vie qu’à la journée, ce qui nous a esté certifié par lesdits témoins cy-dessus dénommés qui nous ont déclaré ne savoir signer de ce enquis. Signé De Grandchamps Gasteau curé de la Membrolle.

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    Dispense d’affinité Charles Paulmier et Renée Gannes, Angers, 1696

    L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G – Voici la retranscription de l’acte : Par devant nous Jean Dupont prestre docteur en théologie chanoine en l’église d’Angers, official d’Anjou, juge ordinaire et commissaire député en cette partie par nostre St père le pape Innocent XII, sont comparus Charles Paulmier et Delle René Gannes du diocèse d’Angers, lesquels nous ont exhibé et présenté une bulle de dispense matrimoniale par eux obtenue de nostre St père pour pouvoir contracter mariage ensemble nonobstant l’empeschement qui est entre eux du 3 au 4e degré d’affinité sur la cause que ladite Delle Gannes a atteint l’âge de 24 ans et plus et n’a pu jusques à présent trouver un partu de condition égale à la sienne avec qui elle se pust marier, à nous addressants nous priant et requérant vouloir enterriner et fulminer ladite bulle selon sa forme et teneut, à quoy obtempérant avons desdits impétrants pris le serment en tel cas requis et accoustumé, et ensuite interrogés sur les suites résultant de ladite bulle de dispense en présence de Me Michel Placé notaire royal et apostolique du diocèse d’Angers receu au siège présidial du mesme lieu y demeurant nostre greffier ordinaire en la forme et manière qui s’ensuit

    Du lundy 27 février 1696
    enquis ledit impétrant de ses nom surnom âge qualité

      a dit qu’il s’appelle Charles Paulmier licencié ès loix conseiller du roy et son procureur au grenier à sel de St Rémy demeurant en la paroisse de la Trinité de cette ville, âgé de 28 ans

    s’il a donné charge d’obtenir la bulle de dispense matrimoniale qu’il nous présente

      a dit qu’oui et qu’il en requiert l’enterrinement

    enquis s’il a connaissance de l’âge de ladite Delle Renée Ganne et s’il est vray qu’elle n’ayt pu jusques à présent trouver un party de condition égale à la sienne avec lequel elle se peust marier

      a dit qu’elle est âgée d’environ 29 ans et qu’elle n’a pu jusqu’à présent trouver de party d’égale condition à la sienne avec lequel elle se pust marier

    enquis en quel degré d’affinité il est avec ladite Delle Ganne et d’où procède leur degré d’affinité

      a dit qu’ils sont alliez du 3 au 4e degré d’affinité scavoir

    Mathurin Blouin
    Radegonde Blouin sœur de Charles Blouin
    Perrine Lepage – 2e degré – Marthe Blouin
    Charles Paulmier impétrant – 3e degré – Louise Juroys
    4e degré – Jean Juroys cy-devant mary de ladite Delle Renée Gannes

    Enquis s’il a enlevé ladite Delle Gannes ou forcée pour la faire consentir audit mariage ou s’il y a quelqu’autre empeschement canonique ou civil entre eux

      a dit que non

    s’il fait profession de la foy catholique apostolique et romaine

      a dit qu’oui

    lecture à luy faite de son présent interrogatoire à dit que ses réponses contiennent vérité y a persisté et signé

    Enquise pareillement l’impétrante de ses nom surnom âge qualité et demeure

      a dit qu’elle s’appelle Renée Gannes veuve de Jean Juroys âgée de 28 ans ou environ demeurant en la paroisse de St Maurice de cette ville

    Si elle a donné charge d’obtenir la bulle de dispense matrimoniale qu’elle nous présente

      a dit qu’oui et nous prie de la vouloir enterriner

    Enquise s’il est vray qu’elle ayt atteint l’âge de 24 ans et qu’elle n’ayt pu trouver jusques à présent un party sortable à sa condition depuis la mort de son mary

      a dit qu’elle a atteint l’âge de 28 à 29 ans et qu’elle n’a pu jusques à présent depuis la mort de son mary trouver un party sortable à sa condition

    Enquise en quel degré d’affinité elle est avec ledit Sr Paulmier et dont il procède

      a dit qu’ils sont du 3 au 4e degré d’affinité en la manière cy-dessus énoncée dont luy avont fait lecture

    Si elle n’a point esté ravie ou forcée pour consentir audit mariage et s’il n’y a point d’autre empeschement canonique ou civil entre eux

      a dit que non et qu’elle y consent volontairement et qu’elle ne connoist pas d’autre empeschement entre eux que celui cy dessus énoncé

    Si elle fait profession de la foy catholique apostolique et romaine

      a dit qu’oui

    lecture à elle faite du présent interrogatoire a dit que ses réponses contiennent vérité y a persisté et signe. Signé Renée Gannes

    A aussy comparu devant nous Me Louis Sigougne notaire royal à Saumur demeurant en la paroisse St Georges des Sept Voyes, âgé de 52 ans, oncle maternel dudit Sr Paulmier, lequel après serment par luy fait de dire vérité et enquis sur les faits cy-dessus,

      a dit qu’il connoist depuis longtemps les parties et qu’elles sont alliées du 3 au 4e degré en la manière cy-dessus enoncée, dont luy avons fait lecture, que ladite Delle Gannes est âgée de plus de 24 ans, et qu’elle n’a pû trouver jusques à présent depuis la mort de son mary un party sortable à sa contition que ledit Sr Paulmier, que les parties font professon de la religion catholique apostolique et romaine et qu’il n’a pas connaissance qu’il y ait entre elles aucun autre empêchement canonique ou civil que celui d’affinité cy-dessus énoncé, qu’elle n’a esté forcée ny ravie pour consentir audit mariage, et le fait volontairement

    lecture à luy faite de sa déposition a dit qu’elle contient vérité, y a persisté et signe

    Et le mardy 28 février 1696 a aussy comparu devant nous Me Nicolas Juroys frère du défunt mary de ladite Delle Gannes, prêtre, demeurant en la paroisse de sainte Croix de Rochefort, âgé de 26 ans, lequel après serment par luy fait de dire vérité

      a dit qu’il connoist les parties, qu’elles sont alliées du 3 au 4e degré d’affinité en la manière cy-dessus énoncée dont luy avons fait lecture, qu’il a connaissance que ladite Delle Renée Gannes a plus de 24 ans, et qu’elle n’a pu trouver jusques à présent depuis la mort de sondit défunt mari de party sortable à sa condition que ledit Sr Paulmier, qu’ils font profession de la foy catholique apostolique et romaine, et qu’il ne croît pas qu’il y ait aucun autre empeschement canonique ou civil entre lesdites parties que celui cy-dessus, et que ladite Delle Gannes ayt esté enlevée ny forcée pour consentir audit mariage

    lecture à lui faite de sa déposition a dit qu’elle contient vérité y a persisté et signé

    Vu la bulle de nôtre saint Père le pape Innocent XII, obtenue par n. h. Charles Paumier et Delle Renée Gannes veuve demeurant en cette ville, le 5 novembre dernier, portant dispense de maraige nonobstant le 3 au 4e degré d’affinité pour les causes y contenues, et adressante à monsieur le révérend official d’Anjou, son procès verbal fait en conséquence ce jour d’hier et ce jour, il n’empesche la fulmination de ladite bulle, à Angers ce 28 février 1696. Signé Moreau prieur de Trémentines
    Sur quoy vu par nous ladite bulle obtenue de nostre Saint Père le pape Innocent XII par lesdits sieur Charles Paulmier et Delle Renée Gannes que nous avons vues et trouvées saines et entières … données à Rome à Ste Marie Majeure l’an de l’Incarnation de nostre seigneur 1695 les nones de novembre, et du pontificat de nostre St père l’an 5e, signées sur le reply C. Sibert, scellées en plomb sur cordon …etc…

    Dispense d’affinité, La Selle-Craonnaise, 1734 entre Jean Ferron de Fontaine-Couverte, et Jeanne Guion de La Selle-Craonnaise

    Merci à celles qui ont tenté de retrouver le mariage de la précédente dispense.
    Même si le mariage est encore un mystère, il est certain qu’ils se sont surement mariés quelque part, car c’était une dispense avec bulle de Rome, donc avec des frais, et on voit mal des frais en vain.

    La dispense suivant est extraite des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G. – Voici la retranscription intégrale de l’acte : Le 4 septembre 1734 en vertu de la commission à nous adressée par Monsieur l’abbé Legouvello vicaire général de monseigneur l’évêque d’Angers en datte du 14 de ce mois d’août 1734 signée R. Legouvello pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’ont dessein de contracter
    Jean Ferron de la paroisse de Fontaine Couverte
    et Jeanne Guion de la paroisse de La Selle Cranoise,
    des raisons qu’ils ont de demander dispense dudit empêchement
    de l’âge desdites parties,
    du bien précisément qu’elles peuvent avoir,

    ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties scavoir ledit
    Jean Ferron âgé de trante huit ans et ladite Jeanne Guion âgée de 45 ans, Michel Boisseau, Radegonde Lepron, Renée Guion mère dudit Jean Ferron, Mathurin Ferron, François Ferron leurs parents, qui ont dit bien connoistre lesdites parties

    et serment pris séparément des uns et des autres, de nous déclarer la vérité sur les faits et éclaircissements qu’ils nous ont donné nous avons trouvé qu’il y a entre lesdites parties un empeschement d’affinité du troisième degré au troisième

    et à l’égard des raisons qu’ils ont pour demander la dispense dudit empeschement, ils nous ont déclaré s’estre mis en promesse de mariage et mesme avoir publier une fois leurs bans de mariage sans avoir connaissance dudit empêchement,

    la segonde raison qu’ils se conviennent parfairement à cause de leur âge, et comme ils n’ont aucun fond et que tout leur bien ne consiste qu’en meubles et marchandises, ne peut aller qu’à environ 550 livres, ledit Jean Ferron n’ayant que 200 livres et ladite Jeanne Guion 350 livres ils se trouvent hors d’état d’envoyer en cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empêchement ce qui nous a été certifié par lesdits témoins cy-dessus dénommez qui ont dit ne signer de ce enquis,
    fait à Ballots lesdits jour et an que dessus. Signé Delorme curé de Ballots

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    Dispense d’alliance spirituelle, Saint-Poix (53), 1754 entre Julien Triboueil et Marguerite Hubert

    Autrefois le fait d’être parrain et marraine d’un enfant constituait une alliance spirituelle, entre le parrain et la marraine, mais aussi entre chacun d’eux et les parents de l’enfant. Ici, il s’agit d’une alliance spirituelle avec le père de l’enfant.

    (Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G) Le 24 mai 1754, en vertu de la commission à nous adressée par Monsieur le vicaire général de Monseigneur l’évêque d’Angers en datte du 17 dudit mois, signée Houdbine vic. gén. et plus bas Pean, pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’on dessein de contracter Julien Triboueil, veuf de Jeanne Viel, closier à la Réauté paroisse de Saint Poix et Marguerite Hubert de la même paroisse, domestique chez ledit Triboueil, des raisons qu’ils ont de demander dispense dudit empêchement, de l’âge desdites parties et du bien précisément qu’elles peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties,
    scavoir ledit Triboueil, âgé de 30 ans et ladite Marguerite Hubert, âgée de plus de 24 ans, accompagnés de René Viel closier à Gatechevre paroisse de St Poix, beau-père dudit Triboueil, de Jeanne Triboueil sa soeur, closière au Chesnetort paroisse de Méral, de Julienne Bobon mère de ladite Hubert, de Julien Hubert son frère, et Rose Hubert sa soeur, ces trois derniers demeurans aux Closeaux paroisse de St Poix, qui ont dit bien connoitre lesdites parties, et serment pris séparément des uns et des autres de nous déclarer la vérité des faits dont ils seront enquis, sur le rapport qu’ils nous ont fait et les éclaircissements qu’ils nous ont donné
    Nous avons trouvé qu’il y a entre ledit Julien Triboueil et ladite Marguerite Hubert un empêchement d’alliance spirituelle à raison du baptême parce que ladite Hubert aurait nommé à deux des enfants dudit Triboueil
    à l’égard des causes ou raisons qu’ils ont pour demander la dispense dudit empêchement, ils nous ont déclaré que ledit Julien Gerboeuil (sic) est chargé de 5 enfants et débiteur envers ladite Marguerite Hubert qu’il auroit besoin d’épouser pour l’éducation de ses enfants et le bien de ses affaires, et que le public étant informé qu’ils se sont recherché pour le mariage quoique sans aucune familiarité scandaleuse, il y auroit bien de craindre que la fille qui le sert depuis 4 ans ne trouvât point à qui se marier dans ladite paroisse de St Poix qui d’ailleurs est un lieu si petit que les habitans sont presque tous parens ou alliés
    et comme leurs biens ne monte (sic) pas à la somme de 200 livres en meubles sans aucun fond, ledit Triboueil devant infiniment plus qu’il n’a, et ladite Hubert n’ayant que quelques habllemens de peu de valeur, ils se trouvent hors d’état d’envoyer en cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empêchement, ce qui nous a été certifié par lesdits témoins ci-dessus nommés et qui ont déclaré ne scavoir signer de ce enquis, fait à St Poix ledit jour et an que dessus. Signé Reymonder curé de Cuillé.

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    Dispense d’affinité et de consanguinité, Laigné (Mayenne), 1736, René Bource et Jeanne Lefeuvre, par Mathurin Lefeuvre

    Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G

    Attention, âmes sensibles, ne lisez pas cette dispense. Elle illlustre par trop brutalement les pratiques matrimoniales anciennes. A moins que l’argent de vous dégoûte pas…

    Voici la retranscription de l’acte : Le 2 juillet 1736 en vertu de la commission à nous adressée par monsieur le vicaire général de Monseigneur l’évêque d’Angers en date du 4 juin dernier, signée R. Le Gouvello, et plus bas Mezeray, pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’on dessein de contracteur René Bource veuf de Jeanne Lefeuvre, de la paroisse de Laigné, et Perrine Bodin fille de la même paroisse, des raisons qu’ils ont de demander dispense dudit empêchement, de l’âge desdites parties, et du bien précisément qu’elles peuvent avoir,
    ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties, savoir ledit René Bource âgé de 50 ans, et ladite Bodin âgée de 18 ans ou environ, accompagnée de Jean Gaudin filassier, Françoise Rouzeray femme de Jean Guinoiseau, Perrine Loisilier fille de défunt Joseph Loisilier et de défunte Perrine Lefeuvre, et Jean Radé marchand fils de défunte Elisabeth Tesnier vivante première femme dudit Bource, tous leurs voisins et amis demeurans au bourg dudit Laigné, qui ont dit bien connoistre lesdites parties et serment pris séparément des uns et des autres de nous déclarer la vérité des faits dont ils seront enquis : sur le rapport qu’ils ont fait, les éclaircissements qu’ils nous ont donnés, et sur le vû des extraits de mariage et de baptême qui nous ont été représentés, nous avons dressé l’arbre généalogique qui suit :

    De Mathurin Lefeuvre mari de Perrine Barel souche commune sont issus :

  • Jean Lefeuvre mari de Perrine Cadoz – 1er degré – Jeanne Lefeuvre épouse de Pierre Huneau
  • Jean Lefeuvre mari d’Etiennette Madiot – 2e degré – Jeanne Huneau épouse de René Bodin
  • Jeanne Lefeuvre épouse de René Bource – 3e degré – Perrine Bodin fille dudit Bodin
  • Ainsi nous avons trouvé que ladite Jeanne Lefeuvre épouse dudit René Bource, et ladite Perrine Bodin sont parents du 3 au 3e degré de consanguinité, et que ledit Bource et ladite Perrine Bodin sont parents du 3 au 3e degré d’affinité.
    A l’égard des causes ou raisons qu’ils ont pour demander dispense dudit empêchement, ils nous ont déclaré que ladite Perrine Bodin est fille âgée d’environ 18 ans, et qu’elle n’au aucuns biens, et que ledit Bourge son parent aurait grande difficulté de trouver un autre parti, attendu son âge avancé et plusieurs infirmités, qui sont principalement d’être boiteux et d’avoir une espèce de cancer sur le nez depuis plus de 10 ans.
    Pour ce qui regarde le bien dudit René Bource les cy-dessus dénommés et plusieurs autres m’ont dit qu’ils ne voudraient pas qu’il le leur abandonnât à condition de l’acquiter de toutes ses dettes, quoiqu’il lui paroisse du bien en fond et en meubles. C’est pourquoi ils se trouvent hors d’état d’envoyer en Cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empêchement.
    Ce qui nous a été certifié par lesdits témoins cy-dessus dénommés, et qui nous ont déclaré ne savoir signé, excepté les soussignés. Signé René Bource, Jean Radé, Parpacé curé de Laigné.

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