Gaspard Belin tarde à payer Zacharie Mareau ses marchandises de droguerie, Craon 1608

et ce dernier a dû porter plainte contre lui, et ce devant les juges consuls.
Je pense qu’ici Belin ne reçoit pas en fait de nouvelles marchandises, mais qu’il fait ses comptes avec Mareau car il y a eu des frais de poursuites. Notez bien cependant que Mareau n’ai toujours pas payé au final, et il faudra qu’il patiente encore 6 mois. Quant on sait qu’autrefois la vie était courte, ces 6 mois étaient certainement une éternité.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 23 février 1608 après midy, en la cour royale d’Angers devant nous René Garnier notaire d’icelle personnellement estably honneste homme Gaspart Belin marchand demeurant en la ville de Craon soubzmectant etc confesse debvoir et promet rendre payer et bailler
à honneste homme Zacarye Mareau marchand droguiste demeurant Angers présent et acceptant la somme de 126 livres 9 sols tz dedans d’huy en 6 mois prochainement venant
et est ce fait de nouvelle debte pour marchandye vendue et livrée par ledit Mareau audit belin ainsi qu’il a confessé dont ils se contente et ce sans préjudice de la somme de 118 livres et 9 sols d’une part que ledit Belin et Françoise Lanier sa femme doibvent audit Mareau par jugement des consuls du 10 juin 1607 et aussi sans desroger à la cession faite par ledit Belin audit Mareau le 1er janvier 1607 passée par Renou notaire desquelles cession et sentence et des présentes ledit Mareau s’aydera desquelles, ensemble ont esté compris les frais des poursuiets faites par ledit Mareau contre ledit Belin jusques à ce jour qu’ils ont compté par leur compte, ledit Belin ne doibt de nouvelle debte que la somme de 126 livres 10 sols
à laquelle payer et lesdites sommes et contenu esdits jugements et cession susdits tellement que à payer ladite somme de 126 livres tz oblige ledit Belin luy ses hoirs ses biens à prendre vendre etc foy jugement et condemnation etc
fait à Angers présents Claude Garnier, Pierre Bodin, Pierre Chevalier demeurant Angers tesmoings

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

Apothicaire, épicier et droguiste

Un inventaire à Angers en 1600, des délibérations conformément à leurs statuts, la liste des apothicaires en 1559 etc…

Je travaille depuis plusieurs jours sur ma page apothicaire, que je compte terminer ces jours-ci, tant les documents ont été abondants de 1559 à 1610 à Angers.
Et encore, ceux que je vous propose ne sont qu’une petite partie de l’iceberg ! Mais suffisants pour vous faire une belle image du métier à cette date !
Vous avez déjà l’inventaire complet en ligne, mais hélas l’inventaire est en latin et en paléographie (avec abréviations, et pas des plus faciles). C’est un exercice plus que difficile, même pour les surper-paléographes.
Je suis parvenue avec mes souvenirs d’ancienne chimiste à identifier certains termes, dont vous avez le lexique, mais je cherche pharmacien ayant tant libre, latinisant et susceptible de m’éclairier sur les termes qui ne sont pas encore identifiés.

Je termine également ce jour un énorme document .PDF qui donnera la liste des pharmaciens en 1559, les modes de fonctionnement de leurs statuts (élections, rejet de nouveaux venus), et un différent spectaculaire au décès de l’un d’eux, Denis Allain, dont le gendre Mareau, qui était aussi son collaborateur, n’est que droguiste et non maître apothicaire, et vous verrez qu’il n’a plus le droit d’exercer dans la boutique…

Et voici la question du jour :
Sachant qu’en 1559 la ville d’Angers compte environ 30 000 habitants (environ, car personne ne donne de bon chiffre), quel est alors le nombre d’apothicaires ?
Pour vous guider dans vos réflexions, j’avoue avoir été surprise du nombre relativement élevé d’apothicaires !
Et, actuellement, la France compte 115 pharmaciens pour 100 000 habitants !

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet seule une citation ou un lien sont autorisés.