Le gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

Le métier de gardien de propriété existe toujours. A Belmont il était logé dans la maison à gauche le long de la route donc à l’entrée. Et il avait un contrat, précisant que son logement est gratuit moyennant jardinage etc… Voici le contrat manuscrit de 1935. Je souligne le terme « manuscrit » qui montre que ce contrat de la vie privée n’est pas passé par le bureau de l’entreprise Fagault à Guérande qui possédait secrétaire et machine à écrire. La propriétaire de Belmont est la veuve de René Fagault qui a 2 enfants dont Yves qui est manifestement passionné non seulement de pêche mais aussi de géraniums et de forsythia. Il cultivait ces 2 plantes en très grande quantité et quand on entrait dans Belmont on avait en ligne droite une très longue allée bordée de géraniums, très impressionnante. Les forsythia avaient droit à l’exposition au vent auquel ils résistaient tant bien que mal. Parallèlement à l’allée de géraniums, il y avait dans le bois une autre immense allée, tout aussi impressionnante. La photo aérienne de l’IGN date de 1943 et permet de deviner l’allée de géraniums.

Contrat de travail du gardien de Belmont 

Guérande le 5 octobre 1935 (manuscrit)
Entre les soussignés Mme Vve René Fagault et monsieur Léon Le Cloarac, il a été convenu ce qui suit :
Condisions accordées au Garde Jardinier : Logement, celui-ci est gratuit et comprend maison en très bon état disposés comme suit : au rez de chaussée 2 pièces surmontées d’un grenier d’un grand hangard de 2 caves et d’une e… . D’autre part, il dispose d’un poulailler, d’un jardinet, d’une écurie pouvant contenir 2 chevaux ou vaches, laquelle écurie est surmontée d’un grand grenier également à sa disposition. Les produits de la vigne, des 2 aspergeries, des treilles et plates bandes, lui appartiennent en entier, à lui de les entretenir en bon état et de les cultiver.
Devoirs du Garde-Jardinier : Taille des arbustes. Celle-ci doit être faite deux fois par an, une fois en hiver et une fois en été. Emondage des arbres. Celui-ci doit être fait suivant les besoins.
Entretien des allées. Les allées devront toujours être tenues très propres, c’est-à-dire sans herbes surtout du 1er mars à fin octobre. Les pierres qui bordent les allées devront également être bien alignées.
Entretien des boutures géranium. Chaque année Mr Yves fait des boutures qui sont mises pendant un mois et demi sous chassis. Le jardinier devra y veiller pendant ce temps et les couvrir contre les gelées. Avec une corvée d’hommes Mr Yves viendra les mettre en pots, et durant cette ou ces journées, le jardinier devra être à la disposition. Les pots étant mis de suite dans la véranda durant l’hiver, le jardinier devra y veiller et les arroser de temps à autre.
Guzenia : le jardinier, tous les ans à l’automne fera un semis assez important de boutures de guzenia qu’il devra conserver l’hiver sous paillassons de roseaux.
Plantation et entretien des fleurs, géranium Mr Yves avec une corvée d’hommes une ou deux journées pour la plantation des géraniums et le jardinier sera à sa disposition ces jours-là. Il devra ensuite si la quantité d’eau le permet les arroser de temps à autre.
Guzenia et soucis : suivant les ordres de monsieur Yves le jardinier fera chaque année les plantations aux places voulues de ces fleurs.
Corvées : lorsques Mr Yves viendra avec des hommes de Guérande, ou même seul, pour une corvée de … ou de pierres, le jardinier devra être à sa disposition ces jours-là.
Dimanches et jours feriés : pêche et entretien du matériel de pêche. Dès que la pêche sera commencée le garde jardinier devra se tenir à la disposition de ces messieurs le samedi à partir de 14 heures. Il aidera à prérarer et à descendre les engins de (f°3) pêche et au besoin accompagnera ces messieurs en bateau. Le dimanche, à l’heure voulue, il sera également à leur disposition pour la pêche et la remise en place du matériel de pêche. Le lundi il rentrera les filets qui seront au sec et portera à raccomoder à Lérat ou à La Turballe ceux qui en auront besoin. Il ira également les reprendre quand ils seront réparés. Pour la présence du dimanche il touchera 10 francs et sera nourri le samedi soir et toute la journée du dimanche. Si la femme du jardinier vient aider à la cuisine, elle touchera 10 francs et sera également nourrie. La femme du jardinier devra également balayer toutes les semaines le chalet de haut en bas et le remettre en ordre.
Deux fois pas en elle devra aider moyennant salaire au nettoyage complet du chalet.
Chaque semaine, durant la récolte des asperges le jardinier devra fournir gratuitement 3 bottes.
Grande vigne : celle-ci sera louée au jardinier à moitié. Les engrais et ingrédients seront également à moitié.
(f°4) Jardin du Loc : celui-ci lui sera loué par le jardinier à prix d’argent, moyennant une somme annuelle de 1 600 francs payable le 30 juin et le 31 décembre de chaque année.
Le jardinier devra tenir libre pendant les mois d’été, le samedi de chaque semaine, le hangard situé près de la maison afin de pouvoir remiser une auto.
Signé Léon Le Cloarec

la véranda pour les géraniums

Il n’est pas question des boeufs dans ce contrat de travail donc cette photo est sans doute des années 1920 mais vous pouvez voir la véranda qui est citée dans le contrat de travail pour les boutures de géranium l’hiver.

 

Noces d’argent de René Fagault et Yvonne Ferrand, Belmont 6 juin 1926

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

Je retrouve dans les petits papiers dans le livre d’or de Belmont, un menu, un plan de table, et je suppose qu’ils concernent le dimanche 6 juin 1926 :
Aujourd’hui journée mémorable. Monsieur et Madame René célèbrent leurs noces d’argent. 25 ans de ménage et toujours heureux.
Arrivés ici le samedi soir 5 juin. Yves et François après le dîner tirent un superbe feux d’artifice du haut de la tour et terminent par un immense brasero allumé sur le rocher du Grand Père, illuminant toute la baie de Belmont.
Le dimanche à 11 h 30 réception des invités, apéritif, à suivre
et il n’y avait rien dans le livre, donc les petites papiers seraient cette suite. Le menu est tout en humour et en famille, car tous les lieux du menu sont de la famille, d’ailleurs, je suppose qu’il n’y a pas eu de traiteur, mais que les familles ne sont pas venues les mains vides, ainsi les Poupart, qui tiennent à Nantes l’épicerie des Frères Provençaux ont manifestement apporté l’entrée et un dessert etc…

Menu du 6 juin 1926

Ce menu est imprimé sur un carton, et un chef-d’oeuvre d’humour familial, car les noces d’argent sont en famille.
Hors d’oeuvre Provençaux (Yvonne Ferrand, l’épouse de René Fagault, qui fêtent leurs noces d’argent, est cousine des Poupart qui tiennent à Nantes une épicerie très en vogue nommée Les Frères Provençaux.)
Langoustes du Vir (le Vir est le nom du rocher qui barre l’anse de Belmont et que l’on doit éviter en bateau et qu’on ne peut contourner qu’à marée haute pour sortir de l’anse. Il est visible à marée basse)
Filet de boeuf Beauregard (Guérande, certainement demeure d’un des invités)
Dindonneaux truffés de Kervaudoué (aujourd’hui Kervodué, en Piriac, qu’on atteint de Lérat en remontant sa petite route, et c’est manifestement là que René Fagault père de René qui fête ses 25 ans de mariage, était venu de la Sarthe s’installer sur la côte)
Asperges du Loc sauce mousseline (un Loc à la Turballe ?)
Fraises de la Gaillardais à la crème (propriété des Bigaré à Guérande)
Iceberg du Four (phare sur le rocher du Four à la pointe du Croisic, que l’on voit droit devant Belmont et que je voyais chaque nuit quand je passais mes vacances à Belmont – voir ci-dessous la photo)
Corbeilles Belmontaises
Petits Fours du Bon-Pasteur (l’épicerie des Frères Provencaux, que tiennent les Poupart, famille d’Yvonne, est située au Bon-Pasteur à Nantes centre ville)
Porto – Madère
Muscadet en Carafe (le C est en majuscule, et je comprends qu’il s’agit d’un jeu de mots et qu’il est en panne, car ils ont planté du muscadet et ne l’ont pas encore)
Graves – Haut-Sauterne
Château-Margaux 1913 – Pomerol
Pommard – Nuits 1906
Champagne
Café
Rhuys-Quennec 1886 – Liqueurs


le plan de table

2 tables, dans toute la longueur de Belmont, face à la cheminée – sous ce papier est aussi écrit le résultat de la pêche.

Andrée (Ferrand, fille d’Etienne ci-dessous, donc nièce d’Yvonne qui fête ses 25 ans de ménage)
Mimie Baudry (Marie-Eugénie-Léonie Ferrand °Vannes (56) 2.10.1891 épouse de Pierre-Ferdinand Baudry et soeur d’Yvonne)
Pierre Guilloteau – Pierre Baudry (époux de Mimie Ferrand ci-dessus)
Mme Poupart – Mme Ferrand
Mme Rousseau (née Fagault, soeur de René qui fête ses 25 ans de ménage)
René (Fagault, qui fête ses 25 ans de ménage)
Dr Méloche (petit-fils de Marie-Françoise Dubois la sœur de Marie Mélanie Séraphine Dubois qui épouse en 1868 René Fagault père de René Fagault qui fête ses 25 ans de ménage) – Yvonne (Ferrand, épouse de René Fagault)
Mme Quennec
– Etienne (Ferrand, frère d’Yvonne, il a pour épouse x Claude Poupart. Il possédait une épicerie fine « Les Frères Provenceaux » rue du Calvaire)
Anne (Ferrand, soeur d’Yvonne, et veuve d’Emmanuel Fagault)
Georgette (Baudry, 12 ans, nièce d’Yvonne Ferrand)
Paule

Paul Rousseau (27 ans, fils de Marie Mélanie Fagault et Alcime Rousseau, neveu de René et Yvonne qui fêtent leurs 25 ans de ménage)
Mimie Fagault (Fagault 17 ans, fille de René et Yvonne et sœur d’Yves et future épouse Gonichon)
Marguerite Guillou
François (Fagault 14 ans, fils d’Anne Ferrand et Emmanuel Fagault, le médecin décédé en juin 1925)
Louis Rousseau (29 ans, fils de Marie Mélanie Fagault et Alcime Rousseau, neveu de René et Yvonne qui fêtent leurs 25 ans de ménage)
Yves (Fagault 21 ans, fils de René et Yvonne qui fêtent leurs 25 ans de ménage)
Nett (fille d’Emmanuel Fagault et Anne Ferrand, nièce des 2 côtés du couple qui fête ses 25 ans de ménage)
Jean Meloche (fils du docteur présent à l’autre table)

le docteur Méloche

L’Echo de la Loire, 3 juin 1923 (ce feuillet est dans le livre de Bord de Belmont)
Le Docteur Meloche
L’homme le plus connu, et j’ajouterai le plus aimé de Saint-Nazaire, parce que, comme chez ce grand personnage dont parle Bossuet, Dieu mit en lui avant tout la bonté.
Le Dr Meloche est bon, d’une bonté agissante qui se traduit par un entier dévouement à toutes les œuvres dont il s’occupe, à toutes les Sociétés dont il fait partie. Il collectionne les présidences – non les présidences purement honorifiques qui rapportent un jour ou l’autre… un bout de ruban, mais celles où il faut payer de sa personne, s’épuiser en sollicitations et en démarches.
Tout le temps que le Dr Meloche ne consacre pas à sa clientèle, – il la visite généralement à bicyclette, – il l’emploie à faire le bien : on ne dira jamais assez avec quelle délicatesse il sait soulager les misères cachées. Il est une œuvre que le Dr Meloche, à Saint-Nazaire, a fait sienne et pour laquelle il se dépense sans compter : c’est la Ligue antituberculeuse qui, grâce à lui, est tout à fait prospère. Pour elle, le Dr Meloche se fait frère quêteur : que d’enfants lui doivent d’avoir recouvré la santé !
Le Dr Meloche est un grand lettré. Il sait l’ « Enéide » par cœur et lit facilement dans le texte l’ « Iliade » et l’ « Odyssée ». Aussi les citations latines jaillissent-elles de ses lèvres commes les roses des lèvres de je ne sais quelle princesse des contes de Perrault.
Bref, un homme de cœur, un homme de bien, qui mieux que tout autre, était digne d’ouvrir la série de nos silhouettes nazairiennes.

 

Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île Guérandaise

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

Le commentaire de Christine vient de réactiver mon intérêt pour cette famille, et fouillant dans mes papiers j’en trouve encore. Ainsi, je viens de découvrir que dans la presqu’île Guérandaise, entre les deux guerres, dans les années 1920, 1930, les Fagault vendaient un moteur à moudre les graines de lin. Je comprends donc qu’il y avait encore alors du lin dans la presqu’île Guérandaise, et qu’on savait aussi utiliser sa farine dans le pain, car  je pensais qu’autrefois on n’utilisait le lin que pour les draps ! Et, stupéfaite, je découvre sur Internet les broyeurs actuels, électriques bien entendu. 

Carte du commerce de gros Fagault Guérande années 1920 

Épicerie en gros et détail
Maison Dubois, fondée en 1814
Fagault successeurs, Guérande
Mercerie – Brosserie
Droguerie – Graineterie
Engrais
Quincaillerie
Spécialités de conserves alimentaires
de farine de graines de lin et farine de moutarde
moteur à pétrole pour moudre le poivre, concasser l’avoine, broyer la graine de lin et la graine de moutarde
Charbons
Fer et Aciers, Meules
C’est assez varié, et je pense que la presqu’île Guérandaise s’étendait de Saint-Nazaire à Piriac

 

 

Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

Enfant, j’ai passé d’innombrables vacances à Belmont, et beaucoup pêché la crevette sur les rochers qui entourent le port, car cette pêche était dévolue aux femmes de tous temps par les Fagault, tandis que les hommes allaient au poisson. Me voici en mai 1939, déjà envoyée par le car jusqu’à Guérande comme je vous racontais avec ma petite valise et confiée au chauffeur, car maman avait déjà une autre fille et était donc débordée. J’ai 10 mois et vous voyez le mur de la plage de Belmont.

Je vous mets ces jours-ci sur ce blog le LIVRE DE BORD DE BELMONT 1923-1929. René Fagault y pratiquait la pêche de juin à septembre et évoque la plate, le mouille-Q, le canot et le bateau. Je viens vous illustrer ces 4 moyens de déplacement sur l’eau dans un endroit aussi peu commode que le mini-port de Belmont.

le mini-port de Belmont

Sur Geoportail, cette vue de 1955 se trouve être à marée basse et parlante car les rochers y sont découverts. En particulier celui du Vir, face à la plage, qui barrait le port et qu’il fallait contourner pour sortir du port.

Extrait du livre de bord de Belmont

10 juin 1928 dimanche
7 heures Vent violent S.O. 755° mer très grosse.
Le matelot Bénigué vient pour peindre le mouille Q car il ne veut plus se servir de la plate « La Petone » pour la bonne raison qu’il s’est foutu dans la flotte samedi en allant avec cette plate pour pusser (autrement dit vider le canot qui était plein d’eau) alors je lui donne satisfaction en lui permettant d’armer ledit « Mouille Q »

plate, mouille-Q, canot et bateau

Google, si bavard, n’ose pas pas aborder le mouille-Q, et j’en conclue que l’expression pour désigner ce mini-bateau était aussi vulgaire que locale, mais puisque j’ai des photos, je vous le montre, ainsi il restera dans les mémoires, car il en vaut le coup, songez, il ressemeble même à un catamaran, tout petit, petit.


Mon oncle Yves Fagault sur ce mini catamaran en 1932 soit 2 ans après le décès de son père auteur du livre de Bord. Et ci-dessous avec les filets de pêche qu’il part poser.


Les filets sur le mouille-Q


Le mouille-Q à son attache au mur en haut de la plage

Plate, mouille-Q, canot et bateau

Le bateau de René Fagautl n’était pas à voile mais à rames, et ici en 1932 son fils barre et les femmes rament, à gauche ma maman et à droite Odette la femme d’Yves et soeur de maman.

En 1948, le bateau devient un bateau à voile, l’ALCRI (Alain et Christine neveux d’Yves). Il était bien plus délicat à manier dans la passe et je lui dois mon horreur des bateaux. Mon oncle était sorti pêcher un peu loin avec son marin. Il avait emmené ses 2 nièces (moi et une de mes soeurs). La mer, déjà peu calme au départ, était devenue plus grosse. Pour le retour, le passage de la passe devenait dangereux, et celui qui tenait la barre ne parvenait pas à garder le cap, tandis que nous étions brinquebalés. Des vagues passaient même par dessus bord. Les échanges entres les 2 hommes témoignaient de leur inquiétude. L’une de nous s’est mise à hurler. Réaction immédiate des 2 hommes : enfermer les 2 gamines dans la soute en bois à l’avant. Bloties dans le noir, constamment remuées et heurtées, nous avons vécu une éternité.

Ma tante, inquiète, nous attendait à terre. A notre arrivée, inutile de vous dire qu’elle témoigna à ces messieurs son plus vif mécontentement. Elle ne savait pas qu’ils nous avaient à bord, ne l’aurait pas autorisé par un temps pareil. Elle savait par contre qu’ils connaissaient le temps et auraient dû être plus prudents. D’autant, que , pour mémoire, à l’époque, aucun gilet de sauvetage…

Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault, années 1923-1925 et à suivre

 

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

Belmont, dimanche 1er avril 1923

Le jour de Pâques de l’an 1923 fut un beau jour à Belmont.
Le soleil était radieux et l’ « Alleluia » était à l’ordre du jour.
Au mât du pavillon, toute une série spéciale claquait joyeusement et les guetteurs du Sémaphore du Castelli lisaient « S.I.B.I.L.L.E »
Le chef guetteur consultait en vain le code et les derniers avis reçus de l’Amirauté, impossible de comprendre la phrase.
Seul, un vieux serviteur de la maison savait qu’un haut personnage devait venir en auto de Paris pour décorer le patron du lieu.
De Nantes, les familles FerrandPoupart, Baudry étaient venues pour passer joyeusement les jours fériés et oubliger en de gigantesques agapes les soucis commerciaux.
Mais un député allair venir et troubler le « sans-gêne » familial.
Songez-donc ! mes amis ! le patron a dit d’expédier en vitesse le déjeuner et de s’habiller !
S’habiller à Belmont ! quelle affaire !
Et Aumont regardait joyeux et la « lauto » de Paris n’arrivait pas !
Deux personnages très graves d’ordinaire, Pierre et Etienne, évitaient le patron, car « eux » savaient … et se trouver en face du Père René tout affairé, garder un visage sérieux et digne de la circonstance, était chose difficile.
Le temps s’écoule et le député ne vient pas.
Le marin Benigué impassible faisait de fréquents voyages entre la cabane verte et … la cuisine.
Etienne, qui dans son enfance s’est déjà « foulé la rate », n’y tient plus et craignant de perdre une seconde fois et pour toujours ladite rate, n’hésite plus et déroule le secret.
C’était le jour de Pâques de l’an 1923, et aussi le 1er avril !
Pour un poisson d’avril, c’en était un fameux, … mais on dit à Guérande que certain 14 juillet pourrait apporter un poireau véritable !
Ainsi-soit-il !
Signé : Mimi, Pierre, René, J. Poupard, Etienne, Andrée, Etienne, Paule, Louis

Belmont, lundi 2 avril 1923
À mon frère ,
Quand le maître d’équipage de « La Champagne » me remit ce « libre de bord » que son aiguille adroite avait recouvert de la bonne toile à voiles, il ne se doutait pas de sa destination actuelle ! Le médecin du bord aurait été bien surpris également s’il avait pu prévoir !
Contentons-nous du présent et cherchons un meilleur avenir.
Les instructions et ordres divers des « Grands Patrons » de la C.G.T. ne figuereront plus sur ce bouquin, mais on y trouvera les comptes rendus des charmantes réunions de famille et des fructueuses parties de pêche.
Et plus tard les enfants de tes enfants, mon cher Frère, reliront avec plaisir les lignes du Grand-Père et à leur tour en un style meilleur, écriront les bonnes journées passées au bord de la mer.
Signé : E. Fagault

Dimanche 22 avril 1923
Arrivé ici hier au soir pour dîner, j’eu après le potage une agréable surprise, ma nièce Nett m’apporte un volumineux paquet que j’explore sans résultat ; après avoir coupé le filin retenant le dit paquet, je découvris le livre sur lequel je transcris ces lignes.
Ce livre offert par mon frère servira de livre de bord à « Belmont » pour y relater les pêches et les nombreuses péripéties qui se déroulent à la villa. De tout mon sœur je remercie Manu de cette nouvelle marque d’affection.
Signé : René

Lundi 23 avril 1923
Achèvement de la cabane d’Yves, par maître Grellet.

14 heures – Devant la grille passe un convoi funèbre ; c’est la dépouille du père « Moinard », âgé de 86 ans, le fameux pêcheur de homards. Il est trainé par deux chevaux, lui qui avait rêvé mourir dans son canot !!!
Signé : René

Lundi de la Pentecôte 21 mai 1923
Le 20 mai, dimanche de la Pentecôte, c’était la première communion solennelle de François Fagault, né à Belmont le 29 novembre 1912.
En cette circonstance, pour cette fête de famille, le ban et l’arrière-ban des parents et amis étaient réunis et la cérémonie fut belle.
Le lendemain les invités se réunissaient à la Villa Belmont et le repas fut très gai.
Les meilleurs histoires concernant les exploits amoureux de nos ascendants furent évoqués et très gauloises furent les conversations…
Après l’austère cérémonie de la veille, il fallait bien se « décarêmer » et on n’y manqua pas.

Que beaucoup de « François » naissent à Belmont et nous donnent l’occasion de réunion familiale si complète et si gaie.
Signé : Manu

31 mai 1923 : Mise en place du Corps Mort

7 juin 1923 : Commencement du coaltarage du tennis . Haumont était doublement coaltaré.

22 juin 1923 : Continuation du coaltarage.
20 heures : impuissance finir, manque de coaltar.

1er juillet 1923 : Inauguration de la pêche de l’année 1923
Présents : René, Yvonne, Yves – Nett et le capitaine « François »
Vent Ouest – Temps splendide.
Engins : 1 tramoil – 2 filets simples – 1 bahaut
Résultat : Trou de la Sôle – Tramoil : 6 corlazos
Du Vir à la Côte Est – Filet simple : 1 Rouget, 1 lieu, 9 tacos
Du Vir à la Côte Ouest – Filet simple : 12 maquereaux, quelques gâvres
Bas : 1 congre manqué
Le filet rouge de Douarnenez très pêchant
Fin du coaltarage du tennis.

15 juillet 1923
Vent O. petite brise
Pêche, engins : 1 tramail, 2 filets simples
Résultat : 6 tacots, 1 lieux, quelques gâvres

22 juillet 1923
Vent S.O.
Engins : 1 tramail – 2 filets simples
Résultat : Tramail trou de la sole : néant
1 filet simple au Vir à la Côte Est : 22 rougets
1 filet simple à buner le port : néant

29 juillet 1923
Arrivé trop tard le samedi soir. Fort vent d’O. Impossible mettre les filets.

Le dimanche nous sommes allés aux régates de La Turballe.

5 août 1923
Vent N.E. faible 768° mis 4 tramail trous de la sôle
1 filet simple au Vir à la Côte Nord
1 filet simple au Vir à la Côte Est
Résultat pêche de nuit :
tramail : 2 corlazos, 2 vieilles, 1 tacot
Vir à N. filet simple : 28 rougets, 1 araignée, 1 Cha…
Vir à E. filet simple : 2 maquereaux, 4 rougets 1 corlazo
Pêche de jour ay 5 août
1 bahaut : 3 congres

mercredi 15 août 1823
Vent N.E. fort 768°
mis 1 tramail en travers du port – 1 filet simple du Vir à la Côte E – 1 filet simple du Vir sur la Turballe
Résultat pêche de nuit
Tramail : 6 rougets, 1 corlazo
filet bleu : 1 maquereau gros
filet brun : 6 rougets, 6 gros maquereaux
Total : 12 rougets, 7 maquereaux, 1 corlazo, 8 gâvres
Reçu la visite du Dr Paul Fradin

7 octobre 1923
Venu, mais hélas ! Je passe, resterai volontiers quelques jours, mois ou années dans ce bon petit coin, mais avec les amis qui m’ont si aimablement reçu. Mais tout a une fin ! Au revoir bon coin … à bientôt.
Signé : Boris

16 mars 1924 dimanche 14 heures

Vent N. léger – 792°
Monsieur et Madame René inaugurent mannantes ? à Belmont.
Semis de sapins sur la butte Nord allant à l’écurie.
Les balastres de la terrasse ont été toutes changées, ainsi que celles du balcon au premier étage par Perrin, cimentier à La Baule du 11 au 16 février.

17 avril 1924 jeudi
L’avenue allant à l’écurie est livrée à la circulation après avoir été roulée et empierrée.
A la même date l’allée principale venant de la grille a été retapée. Pour le tout j’ai employé 26 tomberaux de carriaullage que j’ai payé 4+ le tomberau.

20 avril 1924 dimanche de Pâques
Samedi 19 arrivée de la famille à Belmont – Madame et Monsieur René, Yves, Mimie, accompagnés du navire Andrée P.
Dimanche 20 Madame Poupart, sa fille Andrée, Etienne et sa femme, arrivent à Belmont. Journée passée à jouer au tennir et à flanner.

21 avril 1924 lundi de Pâques
Etienne et moi (le patron) mettons les stores en place et nous graissons les poulies des glaces. Après déjeuner nous allons rendre visite au père Boïse et lui portée la narivée traditionnelle.
Le dîner a lieu à 18 heures et je pars avec la fameuse 15 CV Bertran convoyer les Nantais à La Baule prendre le train de 20 h 28
Yvonne reste avec les enfants Mimie, Nett et François à Belmont jusqu’à mercredi 23
Signé : F. Fagault capitaine, P. Poupart, P. Ferrand, A. Poupart, Etienne, François, Minette Fagot, Nette
NB : Le dimanche soir 20 avril retraite sans flambeau. François sur les épaules des oncles Etienne et René. Etienne trouve son plumard inondé de poireaux – Résultat au 1er avril 1923

21 avril 1924
Belmont ! Belmont ! petit coin sauvage bordé de rochers, avec plaisir je viens te voir chaque année, et revivre aujourd’hui dans ton beau chalet, les joyeyx jours passés jadis dans la cabane verte.
Signé : Etienne

27 avril 1924 dimanche de la Quasimodo
Vent S. violent 757°
Les familles Fagault René et Madame Rousseau accompagnée de tous ses enfants y compris ma nièce Yvonne qui ayant pris pas mal de Champagne dimanche a tutoyé son oncle. Louis Chaument retour de Chandor (Cochinchine) est également présent.
Je laisse le soin au Dr André Rousseau de compléter le reste de la journée.

Ayant copieusement déjeuné, confortablement digéré, le Docteur pense que la journée est ainsi complète et n’a pas d’autre histoire.

4 mai 1924
Vent S.O. bonne brise
Les confrères du Petit Comptoir, que je suis heureux de recevoir aujourd’hui, vont signer le livre de bord et mettre chacun leurs impressions

Le Jeune du Consortium très touché de la sympathie de ses aimables confrères laisse le soin à notre cher confrère M. Chaplais l’inscription de ses impressions qui seront les nôtres
Signé : Charpentier
Les soussignés, enchantés de l’aimable accueil dont ils ont été l’objet à Belmont le 4 mai 1924, remercient Madame Fagault et leur excellent ami Monsieur Fagault des délicieux instants qu’ils leur ont donné de passer ici.
Signé : S. Fregin
Après les remerciements adressés par le collègue Srégoré ? à Madame Fagault et à Monsieur Fagault notre excellent ami, je ne puis rien ajouter si ce n’est que de l’avis de toute la société nous avons reçu une hospitalité digne des bons chartreux par l’ami que nour traitons tous de sceptique !!!
Nos remerciements à notre hôte sympathique et à la prochaine réunion à Cholet le 21 mai 1924
Signé : Hoplais, Letournais, Yvonne Jeanne

8 juin 1924 lundi de la Pentecôte
A Belmont ! c’est jour férié !
A Paris ! les énergumènes qui nous représentent (pauvre suffrage universel !!!) ont voulu siéger et empêcher les serviteurs ayant droit d’avoir congé !
Le mot prononcé par les élus : « Ce sont nos domestiques !!! » indique clairement … ! qu’ils étaient des serviteurs la veille (voir les journaux de la date du 7 juin)
Nous, représentant des vieilles idées familiales, avons fait bon repos appréciant mets et vins.
Pour nous, véritables enfants de France, ce fut la réunion tranquille sans discussion inutile.
Que nos descendants continuent ces traditions et que ceux qui liront ce livre dans plusieurs années se rappellent !
Il y aura de pénibles jours pour la France demain … mais si les gens censés veulent, comme toqujours la France sera ce qu’elle doit être !
Signé : Emmanuel Fagault

8 juin 1924 Ce même lundi (jour férié)
Il est maintenant nécessaire que Monsieur René fasse les compte-rendu de la journée.
Il y avait des visites. Et puis, oublions (les idées nouvelles), ce livre ne doit relater que les résultats de pêche, non en eau trouble comme nos Politiciens, mais en ce bon océan qui est devant nous ! France loyale
Signé : Manu

Ce même jour inauguration de la pêche 1924.
J’ai mis dimanche 7 juin 2 filets simples.
Résultat : filet du Vir à la Côte nord : 2 corlazos, 8 lieux
filet du Vir à la Côté Est : 1 corlazo, 1 lieux, 1 maquereau
Vent O.N.O.
Le cousin Joseph Bigaré avec sa femme sont venus déjeuner, première visite de sa fille Anne, âgée de 5 mois.

22 juin 1924
Pêche de nuit Vent O.
2 filets simples
1er du Vir à la Côte Ouest – Résultat 1 maigre, 2 lieux
2° filet du Vir à la Côte Est – Résultat : 4 lieux, 1 rouget
1 bahaut – Résultat : 2 congres dont 1 gros
L’après-midi les amis d’Yves M.M. Pourieux et Lorin venus à Moto, nous ont donné la main à coup de sennes – Résultat : 3 petits turbots, 2 petites soles

6 juillet 1924
Arrivé samedi 5 juillet à 14 h 30 Temps mauvais, fort vent.
Rien à faire pour mettre les filets.
Dimanche 6 – Toujours même temps Vent S.O. fort. Impossible mettre les filets, trop de goëmon à la côte.
Je mets le bahaut 3 fois sans résultat. François très malin ce matin, rend son déjeuner à bord n’ayant pas la force de renvoyer le tout à la mer.
L’après-midi temps meilleur. Vent O.

13 juillet 1924
Mon frère Manu arrivé le 13 après le repas de Saint Jean Baptiste, réunion annuelle des anciens élèves de ce florissant pensionnat, devait être très fatigué du long discours qu’il y avait prononcé, car je lui avais passé la consigne de faire le rapport.
Mais j’ai constaté qu’il avait réussi à mettre à l’encre la date (13 juillet 1924) ?
Je le remplace et donne le résultat de la pêche de nuit du 13 au 14.
Vent O. faible
1 tramail trou de la sole – Résultat : 1 mulet, 1 lieux, 1 maquereau, 6 tacots, 2 corlazos, 12 gâvres
1 filet simple le gros, du Vir à la côte est – Résultat : 2 corlazos, 1 louvert ?
1 filet simple du Virà la côte ouest – Résultat : 5 maquereaux, 1 rouget, 2 corlazos, 2 louverts ?

14 juillet 1924
Les familles Poupart et Ferrand sont ici depuis la veille.
Nous mettons un bahot. Résultat : 1 congre
Entre deux divres de bahot, le matelot Benighé propose d’aller faire le tour du « Croiseur Diderot, mouillé en face (en raison de la semaine maritime de St Nazaire). Sa proposition est acceptée de tout l’équipage composé d’Etienne, de mon François dit Casbeurgo, et de l’armateur ; nous voilà donc partis à l’aviron, après une heure de nage nous passons sous le vent du « Diderot » surperbe unité de la marine Française. Nous essayons de faire le tour, impossible, la mer est trop grosse.
Aussi mettons nous le cap sur Belmont. Etienne me remplace aux avirons, mais à moitié du parcours par un fort vent de travers, me laisse sa place, nous déritons beaucoup, et après 1 h 35 de nage, nous arrivons à Belmont où toutes nos femmes nous voyaient noyés.
Résultat : apéritif soigné, et Pierrot a de nombreuses ampoules aux mains. Encore deux bonnes journées passées en famille, mais je dirais inutile de demander à mon beau-frère de refaire le parcours estimé d’apèrs Manu à 1 440 mètres d’après le son du canon du croiseur.
René
(Je maintiens la distance) signé : Manu

20 juillet 1924
Pêche de nuit du 19 au 20
1 tramail trou de la sole – Résultat : 4 corlazos, 1 rouget, 1 taco, 12 gâvres
1 filet droit Vir à la Côte Est – Résultat : 4 maigres
1 filet droit Vir à la Côte Ouest – Résultat : 2 rougets, 2 maigres, quelques gâvres
Vent O.

Le matin je suis allé conduire mon fils Yves à La Baule, avec la grande Andrée, pour faire de la préparation militaire.

L’après-midi 3 drives de bahot – Résultat : néant.

27 juillet 1924
Vent O. 767°
Arrivé le samedi à 18 h 45, mer houleuse, trop de vent pour mettre les filets.
Dimanche matin 2° promenade à La Baule pour la préparation militaire.

17 août 1924
Vent S.S.O. 756°
Arrivé le samedi à 22 heures – Mer forte, impossible mettre les filets.
Le dimanche nous recevons Monsieur et Madame Boquien.
15 h 35 Nous attendons la sortie des régates du Croisic, et l’arrivée de la colonie scolaire de Ker Elisabeth
16 h. Les colons arrivent au nombre de 26, accompagnés de deux ecclésiastiques et d’un novice (apprenti prêtre). Distribution par Mademoiselle Boquien de bouchées chocolat et brioches très appréciées des jeunes Nantais (paroisse de Ste Anne) à 16 h 40 Mademoiselle Boquien vient me demander où sont les cabinets pour les jeunes colons. Je lui réponds « envoyez-les sur le fumier à l’écurie »
17 h 30 après plusieurs chansons des jeunes colons, ils nous quittent enchantés de leur réception.
20 h 35 nous apareillons avec Mina pour Guérande par fort vent de S.O.

23 août 1924 samedi 18 h
Vent O. fort 761° Trop de brise impossible mettre les filets.

24 août 1924 dimanche
6 h Vent O. bonne brise 759°
Nous allons Yvonne et moi déjeuner chez les Boquien, et laissons Yves qui reçois ses 2 amis Paul Gouraud et Beliot de la Ville Alain
A 10 h 30 nous montons le canot. La saison de pêche 1924 s’avance et n’aura pas été brillante cette année.
18 h 45, jusqu’ici la journée a été normale mais à 18 h 47 un accident qui aurait pu avoir des suites fâcheuses pour les cuisses du jeune Achille B. de la Vik se produit, en faisant l’équilibriste à 30 cm du sol, il manque son effet, résultat pantalon déchiré, et l’épiderme légèrement endommagé. On recoud le pantalon et le jeune Achille après changé de grimpant continue sa partie de gymnastique. Il faut dire qu’il prépare son B.A.M.

21 septembre 1924 dimanche 11 heures
Arrivé ici avec la Citroën conduite intérieure de l’oncle Manu par temps bouché, pluie et vent de S.O. 758°
Après déjeuner l’oncle Manu et René font une partie de Jacquet , l’oncle Manu gagne 4 parties sur 5.
15 h 20 toujours même temps. J’attends une embellie pour monter le canot.

1er mars 1925

Vent N.O. faible frise 752° temps superbe
Aujourd’hui grande manifestation des Républicains Catholiques du département à Nantes contre le ministre Heriot. Ne tenant pas à recevoir d’un maladroit un coup de cane planché, ou une balle perdue sur le ciboulo, je suis tranquilement ici avec ma femme et mes enfants, qui je crois en bon père de famille auront encore besoin de moi pendant quelques années.
Je plante 2 mimosas. Yves a tué un courlis.
A bientôt les bons dimanches ici entouré de la famille et de tous les bons amis.
Signé : René

5 avril 1925 les Rameaux
Vent S. pluie et vent. 749°
Arrivé ce matin à 5 h 30 par temps à grains.
Présents Yvonne, Mimie et François. Nett absente ayant déclaré qu’elle ne voulait pas nettoyer.
Yvonne et Mimie de cuisine.
François et le patron démontent et remontent un lit avant le déjeuner.
Midi à table. Menu : salade d’œufs durs, filets d’harengs saurs, tripes Fagault, rôti de lard, salade très épicée, dessert.
Au dessert François déclare qu’il ne voudrait pas être pape, car il ne pourrait sortir. Il nous pose la question suivante ; « Comment est le derrière du Pape sur le trône ».
Comme personne ne peut traduire cette position, François fait la réponse : « le derrière du Pape sur le trône est ouvert » sic ?

J’ai eu la visite de mon Bosco – Louis Lalande, et de mon matelot Benigué, qui sont venus aux ordres pour demain, afin de finir de gréer le mât du pavillon.

12 avril 1925 Pâques
Vent N.E. beau temps 768°
Arrivé hier au soir en 2 convois. Présents Yvonne, Mimie, le brigadier Yves, Nett et François.
A 5 heures branle bas pour la 1ère corvée et la messe de 7 h 30 à Piriac.
A 10 h 54 en route de la 2° corvée pour la grand’messe au bourg.
Rentrée à 12 h 30 pour déjeuner. L’après-midi liberté de manœuvre. Les 2 filles vont à l’assaut avec Boum (c’est le ratier de ma fille). Les 2 gars vont à la chasse sur la côte et rapportent une mouette.

13 avril 1925 lundi de Pâques
Lever tard. Vent S.O. pluie, temps à grains toute la journée.
Je mets en place les anciens balastres de la terrasse pour indiquer les entrées du tennis.
Pour le déjeuner arrive Paul Gouraud le camarade à Yves.
Toute la colonie se met en demeure de trouver un malheureux lapin qui s’est réfugié sous un tas de fagots de serments de vigne. . Ces fagots ont le sort de Jeanne d’Arc, ils sont brulés. Avec pioche et pelle on remue le sol des tranchées énormes sont creusées, hélas 3 heures d’effort inutile et résultat : néant. On dîne et on monte our Guérande, pour reprendre le collier mardi matin.

19 avril 1925 Quasimodo
Arrivé ce matin avec ma femme et ma fille.
Vent S.S.E. 758°
Temps superbe.
Journée calme et de repos, comme Tienno (mon beau-frère) aime les passer rue de Rennes.

26 avril 1925 dimanche
Ce jour le capitaine René est très heureux de recevoir les sous officiers Jacquet et Jacquot qui ont instruit son fils Yves et fait ses premières armes au 11° escadron du train
14 h 15 l’équipe libérée, Jacquet et Jacquot quittent Belmont pour une randonnée sur la côte d’Amour.
Signé : René

Reçus d’une façon très charmante. Nous partons contentant cet admirable coin de Bretagneavec un souvenir ineffaçable et en espérant que le temps nous réunira tous à nouveau chez les parents de notre camarade Yves.
Signé : Jacquet, Jacquot

10 mai 1925 dimanche
Fête nationale de Jeanne d’Arc.
Vent N.O.782°
Aeeivé ici à 14 heures avec la tante Quemer, et la belle mère Léonie. Temps superbe, chaud
A 18 h petite ondée.
J’ai eu la visite d’Alexandre Denis et sa femme et de sa belle mère.
Ce n’est pas la journée des poulains mais des belles mères.

17 mai 1925 dimanche
Arrivé ici avec la belle mère et tante Quemer à 14 heures
Rien à signaler. Beau temps

21 mai 1925 Ascension
Venu ici après le déjeuner.
Temps très chaud. Nous sommes restés dîner.

24 mai 1825 dimanche
Arrivé ici samedi 23 par petite pluie. Le nuit de samedi à dimanche le vent a soufflé en tempête.
Dimanche Vent très fort S.O. 751° Le vent continu a souffler en tempête, la mer vient battre le pied du mur. Madame Rousseau et Paul sont venus déjeuner.
Départ à 17 h 45 pour ramener Viton au train.
Impossible mettre le nez dehors par les grains qui ont duré toute la journée.

Les 2 jours de Pentecôte de 1925 31 mai et 1er juin, n’ont pas été gais pour la famille. Mon cher frère Manu qui m’a dédié ce livre, était cloué sur son lit de souffrance depuis le 7 février. Il s’est éteint le 9 juin.
Pauvre Manu
Il aimait bien Belmont lui aussi !!!!
Une victime de la grande guerre 1914-1918

28 juin 1925 St Pierre et St Paul
Arrivé le samedi 27 Mis le canot à l’eau et 2 filets.
Inauguration de la pêche par les Nantais qui sont arrivés à 21 h 45 samedi.
Vent N.N.E. 768°
Pêche de nuit du 27 au 28
1 tramail barrage du Vir à la côte N. – Résultat : 9 lieux, 4 tacots, 4 corlazos
1 filet du Vir à la côte E. – Résultat : 1 corlazo, 1 maquereau
On resole les filets.
Le filet simple en travers du port – Résultat : nul.
Le tramail même position que la nuit – Résultat : 5 lieux, quelques gâvres
Nous fêtons la fête à Pierre Baudry et à Paule Ferrand.
Etienne et moi nous offrons à Pierre un presse papier « Le Rossignol » en souvenir du beau voyage qu’il nous a fait faire en Suisse et Savoir au mois de septembre 1924 dont nous gardons un excellent souvenir.
Signé : R.

5 juillet 1925 dimanche
Vent N. 790° Temps mausade
Pêche de nuit du 4 au 5
1 tramail barrage du Vir à la côte N. – Résultat : 2 lieux, 2 corlazos
1 filet simple du Vir à la côte E. – Résultat : 1 lieux – 1 corlazo
Rien à signaler. Journée calme

12 juillet 1825 dimanche
Vent N.E. 768° Temps splendide
Pêche de nuit du 11 au 12
1 tramail barrage du Vir à la côté N. – Résultat : 1 araignée, 3 corlazos
1 filet simple du Vir à la côte E. – Résultat : 1 lieux, 6 corlazos, 1 rouget
1 filet simple en travers de la côte – Résultat : 4 rougets, 4 lieux, 18 corlazos
On remet 2 filets
2 h 30 on met un bahau dans l’est du Vir – Résultat : 1 congre
On remet le bahau dans le passage du Vir – Résultat ; 0
Excellente journée

14 juillet 1925 mardi
Vent N.E. 765° Beau temps.
5 h 30 Benigué vient me réveiller pour relerver les 3 filets qui sont dehors depuis dimanche soir. Résultat : 1 lieux, 1 sole mangée, 3 corlazos
Pêche désastreuse.
Vive la République

19 juillet 1925 dimanche
Arrivé ici le samedi soir à 19 h 30, le matelot Bénigué ayant attendu jusqu’à 19 h est parti.
Temps mauvais vent, pas de filets dehors.
Le dimanche fort vent et grains. 755° Vent O.

26 juillet 1925 dimanche
Vent O.S.O. 758°
Mis les filets samedi à 14 h 30
Résultat : 1 filet simple en travers du port : 15 rougets – 1 filet du Vir à la Côte ouest : 1 lieux, 1 chinchard – 1 tramail du Vir à la côte Est : 10 corlazos, 8 gâvres
16 h 30 vent fort de l’Ouest

2 août 1925 dimanche
Vent N.N.E. 768°
Les familles Baudry et Ferrand sont arrivé depuis la veille, ayant assisté au conseil de famille des enfants de mon frère.
Assisté de Pierre et d’Etienne j’ai mis les 3 filets en triancle en dessous du Vir.
Résultat presque nul : 2 lieux, 1 corlazo
Après avoir dîné, les Baudry et Ferrand nous ont quitté.
Bonne journée, mais mauvaise pêche.

8 août 1825 samedi
Installation d’Anne et de ses enfants pour passer le mois d’août et de septembre.
Yvonne et moi arrivons pour dîner.
Le dîner se passe bien mais nous avons la bonne d’Anne
Adèle.
t’es belle
j’en pince
pour …
Cette pauvre fille est absolument estomaquée de voir sa maîtresse et ma femme faire la vaisselle en dix minutes. Un moment à la cuisine nous étions 7 à essuyer ladite vaisselle. Résultat : 1 assiette brisée.
Je dédie cette page à mon beau-frère Etienne et à ma belle-sœur Mimie.

9 août 1925 dimanche
Courses de Guérande. Nous sommes à Belmont. Respectons la mémoire de mon frère.
Les filets mis comme d’habitude en triangle en dessous du Vir, nous donnent un triste résultat malgré un temps idéal. Vent O. belle brise – Résultat : 2 rougets, 1 lieux, 1 maquereau, 12 gâvres
à 12 h 30 Marie Rousseau arrivé par le train de plaisir allant aux Courses.
à 15 h 30 arrive Mr Constant Lemoine professeur de physique et chimie au Lycée de Mayence, accompagné de sa femme de ses 3 enfants. Anne s’entend avec lui pour qu’il donne pendant les vacances quelques notions d’Allemand à François. Nous restons coucher à Belmont.
22 h 30 Adèle le phénomène de bonne d’Anne fait toujours la vaisselle et déclare qu’elle va bien se claver. Toutes ces imbécilités ne sont pas de la pêche. En vacances ça s’appelle déconner.
à dada ta tu

15 août 1925 samedi
Arrivé ici hier au soir à 9 heures. Nous dînons et avec Yves et François je mets les 2 filets simples, un dans le travers du port. Résultat : 1 rouget
l’autre entre le Vir et la côte – Résultat : 14 rougets, 2 corlazos, 2 gâvres
Avant de déjeuner nous mettons un bahau. Résultat : 2 fouets de congres
Vent N.N.E. belle brise de terre 766°
32° degrés sous la véranda les stores baissés
Nous attendons Marie Rousseau avec Louis et Paul.
Un deuxième coup de bahaut ne donne rien.
Tout le monde en costume de bain tellement il fait chaud.

16 août 1925 dimanche
pêche de nuit – Résultat : 34 rougets
à midi nous recevons Joseph Bigaré et sa femme accompagnés de mademoiselle Anne Bigaré qui jour sous la tente Tanga inaugurée ce jour.

22 août 1925
Vent O.S.O. très fort 758°
Depuis vendredi mer démontée.
Demain dimanche 23 nous recevons la famille de Clément Guilloteau composée de 14 personnes.
Le temps est trop mauvais pour pouvoir mettre les filets

23 août 1925
Lever à 6 heures
Messe à 7 heures à Piriac
à l’heurs je pars au devant des Guilloteaux à Pen-Bron en passant par Guérande chercher 2 malheureux poulets qui sont attachés par les pattes. Seront-ils crevés ?????
Non, ils sont vivants les poulets !
8 heures arrivé au Croisic par vent S.O. très fort, temps à grains, aucune vue.
J’emmène en auto Madame Nicol, Madame Bourgeois, Madame Germaine Guilloteau, Mademoiselle Suzanne Nicolle et le petit Claude 18 mois. Clément emmène par la vedette Madame Hermelin, Monsieur Hermelin, Monsieur Nicolle, Jack, Ginette et Jean.

Arrivée de toute la colonie à 10 heures, toujours mauvais temps, pluie et fort vent – 753°
11 heures, ma sœur s’amène trempée jusqu’aux os, obligée de changer même de chemise.
11 h 30 à table
Menu :
Melons en Belmont,
Thon du large,
Langue de bœuf du Brandu,
Gigot préliminaire de paix ?,
Dessert,
Café,
Vins Anjou, Gorlazos, Bordeaux
2 h 30 Il pleut de plus en plus.
Aucune inspiration des invités aussi je me contente de les faire signer le livre de Belmont.
Signé : Nivolle, Guilloteau, Bourgeois, Estienne, Germaine, Ginette, Suzanne …..

30 août 1925 dimanche
Vent O. petite brise 772°
Régates de La Turballe
Le nouveau maire Monsieur Boquien m’ayant demandé à être commissaire des Régates, je me suis rendu à son invitation le matinà 9 heures. Le maire et une délégation de 6 hommes vient déposer une couronne au cimetière, au monument aux morts pour la Patrie. Aussi étant mobilisé l’après-midi, je n’ai pu mettre les filets.

6 septembre 1925 dimanche
Clôture de la Pêche 1925
Vent E.N.E. forte brise 768°
Position des engins :
1 filet simple du Vir à la Côte Est – Résultat : 5 rougets, 12 corlazos, 14 tacots, 8 gâvres
1 tramail en barrage du Vir à la Côte N. – Résultat : 3 rougets, 11 mulets, de 25 à 28 ombres
Comme clôture cela est merveilleurs, aussi lundi soir 7 septembre nous avons les Boquien pour déguster les mulets.
Le matelot Bénigué était très heureux de ce résultat, car les mulets d’après lui sont des mulets sauteurs .

à suivre, encore 70 pages jusqu’au décès de René Fagault début 1930

Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe

table des actes traitant des Fagault de Guérande et Belmont

   La saga des Fagault de Louplande à la Turballe, ou la petite histoire de la sardineLa saga des Fagault de Louplande (72) à Belmont (La Turballe, 44) ou la petite histoire de la conserve de sardines de la Turballe au Maroc  – Darracq et Cie, Chenard et Walcker, et autres innombrables fabricants de voitures du début du 20ème siècle –  La tour crénelée de la Villa Belmont : La Turballe 1936 –  Les boeufs pour cultiver 1925 Testament de Marie Mélanie Séraphine Dubois veuve Fagault à Guérande 1912Menhirs et calvaire de Belmont, aujourd’hui disparus : La Turballe   –  Pêche sur le mouille-Q, mini catamaran des années 1925 : Belmont, La Turballe – Livre de bord de Belmont, tenu par René Fagault : années 1923-1925années 1926-1927 ; années 1928-1929 finLe canot des évadés de la colonie pénitentiaire de Belle-Ile a échoué à Belmont, 10 août 1921 –  Obsèques du Dr Alcime Rousseau, Herbignac 21 janvier 1923  – Broyage des graines de lin dans les années 1920 dans la presqu’île GuérandaiseLe gardien jardinier et pêcheur, Belmont, contrat de travail 1935  –  Le mât de Belmont avant la seconde guerre mondiale – La saga des FERRAND de Chalinargues (Neussargues-en-Pinatelle, 15 Cantal) à VannesFiliations des familles Dubois et Fagault

introduction

René 1er Fagault s’installe à La Turballe vers 1868, puis vit à Lesrat en Piriac en 1871. Il dirige la conserverie de sardines à La Turballe mais vit à Lérat sur Piriac. Il fait chaque jour à cheval les 2,5 km qui longent la côte de Lérat à La Turballe, découpée et rocheuse, alors sauvage.
Et ce Manceau en tombe amoureux. Voyez les annexes pour toute l’histoire de la sardine à la Turballe et des Fagault et l’histoire des Fagault

Carte de Cassini, environ 1815 (première carte de France, que nous devons à Louis XVI)


cadastre de 1818 de La Turballe

Attaché à cette côte, il acquiert le 5 avril 1898 avec Marie Dubois son épouse 1,8 ha dénommé Belmont, pour la somme de 43 000 F payés un an plus tard.
En 1900, 1 F = 2,37 € en 2006, soit 101 910 € actuels pour le terrain de Belmont.
Puis René Fagault s’empresse de graver la date 1898 en attendant de construire.
En d’autres termes, c’est l’argent gagné dans les conserveries qu’il a dirigées, tant à la Turballe qu’au Maroc qui sont à l’origine de ce placement financier en l’achat d’un terrain et d’y construire.
1898-1906
Le terrain était sauvage, René Fagault l’aménage. Il entreprend tous les murs qui l’entourent, dont l’incroyable mur de soutènement sur la plage, mur qui fut si bien réalisé qu’un siècle plus tard il est en parfait état.
Peu à peu, on jardine et on pique-nique en attendant de construire.
J’ai connu ce calvaire, qui a disparu en 1960 avec la colonie, ainsi que le mat et la cabane que nous verrons plus tard et que j’ai également connus, qui donnaient à Belmont, outre son magnifique jardin, un charme fou.
Voici la plus ancienne photo du calvaire, très spectaculaire, car on y distingue des 2 côtés une pierre dressée, comme un menhir. Tout ceci était sur le terrain acquit par René Fagault en 1898, et atteste de cultes anciens même avant le culte catholique. Sur les nombreuses photos qui suivent on distingue parfois les traces d’ancienneté du calvaire car la végétation rabougrie de la côte s’était installée entre les pierres.

photos du calvaire à travers le temps

la croix de Belmont, et ses 2 menhirs, en 1906, peu avant le début de la construction de la villa. De gauche à droite René 1er, René II et son épouse Yvonne, et personnage à identifier.

1907

toujours 1907, année de la construction de la villa

encore 1907

1908 la villa est construite. Cette photo est très intéressante car elle situe bien la croix par rapport à la villa, mais aussi elle montre de l’autre côté, à droite de la photo, le mat, qui était impressionnant et pour lequel je vous ferai une page spéciale. L’homme à gauche est René II (son père est décédé en avril 1907) et celui de droite son frère Manu ou son beau-frère Alcime ?

1919

1930 Yves Fagault à droite avec sa fiancée Odette Guillouard, et le chaperon frère d’Odette à gauche

1936, ma maman est en visite chez sa soeur un an avant ses fiançailles

1948 La croix n’est plus ; elle a disparu pendant la seconde guerre mondiale, époque de l’occupation de toute la cote et bien sûr de Belmont.

Cette croix fut certainement un lieu de pélerinage autrefois, jusqu’au 19ème siècle ! Que de croix disparaissent encore de nos jours !!!