Fondation de la procession du Sacre à Saint Maurille, Angers 1618

Aujourd’hui, dimanche de la Fête-Dieu pour les catholiques. Nous avons déjà vu sur ce blog, la fête du Sacre à Angers.
Voici l’acte de fondation de la procession de Saint Maurille. Cette procession ressemblait à celles que j’ai connu dans mon enfance, et qui ont disparu avec l’automobile, puisque la rue est désormais réservée à l’automible et aux grévistes.

la Fête-Dieu à Guérande, collections personnelles, reproduction interdite
la Fête-Dieu à Guérande, collections personnelles, reproduction interdite

J’ai trouvé l’acte qui suit est aux Archives du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici ma retranscription : Le 24 avril 1618 (Julien Deille notaire royal à Angers). Comme ainsi soit que cy devant aulcuns notables bourgeoys et habitants de la paroisse Saint Maurille d’Angers eussent tant en public d’assemblée des habitants que en particulier recherché les moyens soubz le bon plaisir de messieurs les chanoiones et chapitre de l’église dudit lieu d’instituer et fonder une procession générale du saint Sacrement en l’octave du Sacre et à cest effet prié lesdits sieurs du chapitre l’accepter et s’en charger, offrant lesdits paroissiens leur payer la somme de 1 000 livres tz provenue et recueillie en partie de dons et gratiffications d’aulcuns desdits habitants, pour estre par lesdits du chapitre employe en rente constituée au profit d’iceluy
à quoi lesdits sieurs du chapître inclinant se sont accordés ainsi et en la forme cy-après déclarée
pour ce est-il que par devant nous Julien Deillé et Guillaume Guillot notaires royaux à Angers furent présents establis et deumenet soubzmis lesdits les du chapitre deument congregés et assemblés en leur chapitre ordinaire ès personne de vénérables et discrets Me Pierre Jarry, Pierre Faisseu, Jehan Perdrix, Estienne Benault chantre, Nicollas Bellanger, Anthoine Bariller, Pierre Guerin et René Gouezaud tous chanoines de ladite église d’une part
et messieurs maistres Jacques Gourreau sieur de la Blanchardière conseiller du roy doyen de messieurs les conseillers du siège présidial d’Angers, Michel Chotard sieur de Lansonnière aussi conseiller audit siège, députés de ladite paroisse, Me Françoys Piculus sieur du Lattay advocat, Pierre Ragaigne commis au greffe de la Prévosté procureurs de fabrice de ladite église et aussy députés par conclusion du dimanche 25 mars dernier dont l’extrait signé Berruyer est demeuré attaché à ces présentes pour y avoir recours, et encores Jehan Bodin escuyer sieur de Brezé aussi conseiller audit siège et noble homme Claude Menard sieur du Tertre, tous demeurant en ladite paroisse saint Maurille en présence de noble homme maître Pierre Lemarchand sieur de Loué docteur ès droits aussi paroissien de ladite paroisse d’autre part
lesquels pour parvenir à l’institution et fondation de ladite procession ainsi qu’elle sera cy après exprimée a esté par lesquels Gourreau Chotard Piculus et Ragaigne présentement baillé et délivré auxdits sieurs du chapitre la somme de 1 000 livres qu’ils ont en notre présence receue en pièces des 16 sols et autre monnaye ayant cours suivant l’édit et s’en contenent, ladite somme provenue tant de dons et gratiffications d’aulcuns desdits habitants particulièrement 300 livres données par ledit sieur benault chantre et 200 livres par nous Deillé et la somme de 266 livres 10 sols faisant partie du reliquat des comptes rendus par Renée Fauveau veufve feu Me René Vollière et Me Jehan Eslus sieur de Guilleron cy devant procureurs de la dite fabrique
moyennant le payement de laquelle somme de 1 000 livres lesdits sieur du chapitre se sont chargés et obligés et leurs successeurs faire à perpétuité chacun dimanche de l’octave du Sacre ladite procession du saint sacrement autour de ladite paroisse à descenddre par la rue de la Roë et contournant par celle de la Jaille à aller de la rue du Cernet par le Pilory et dudit Pilory par la rue et devant l’huys de fer pour retourner devant et à costé l’église saint Pierre
à laquelle procession assisteront tous lesdits chanoines, curés, chapelains et psalteurs de ladite églises, deulx des couvents des Mandiens et ceste ville au choix desdits du chapitre, avecq leur croix chandeliers d’argent, et seront ceulx qui porteront leurs croix et novices qui porteront lesdits chandeliers revestus d’aulbes et tunicques et aulx costés du saint Sacrement seront portés 4 torches de cire blanche et 4 cierges scavoir 2 devant le sacrement et 2 au devant de la Crois par 4 enfants aussi couverts d’aulbes et tunicques et sera le Sacrement porté par 2 desdits chanoines revestus de chappes et le poisle par 4 des plus notables de ladite paroisse qui seront choisis et priés par lesdits sieurs du chapitre,
faisant laquelle procession sera fait 2 stations aulx lieux les plus commodes qui seront advisés par lesdits sieurs du chapitre et procureurs de la fabrice, lesquels procureurs feront préparer en chacun desdits endroits un reposoir en forme d’autel esquels lieux sera chanté ung motet ou autre suffrage du saint Sacrement en musique ou pleine voilx, et lesquels sieurs du chapitre le jour de devant ladite procession diront en ladite église sollempnellement à 5 chappes doubles premières vespres et avanceront matines dès le soir aussi à 5 chappes pour donner lieu à ladite procession le lendemain qu’ils diront très sollempnellement avant ladite procession et au retour d’icelle la grande messe et après disner vespres le tout sollempnellement et à 5 chappes doubles
à toutes lesquelles heures et procession fors aulx matines et tierces y aura musique
et ad ce que lesdits paroissiens soient advertis de ladite procession y aura au devant d’icelle trompette, tambours et phiffres de la ville et y aura fouilles en l’église le tout aux frais et despends desdits sieurs du chapitre fors la somme de 4 livres qui sera chacun an payée et délivrée le jour devant de ladite procession par les procureurs de fabrice ès mains du recepveur ou fabriqueur dudit chapitre jusques ad ce que les paroissiens ayent admorty ladite rente de 4 livres qu’ils pourront faire en payant auxdits du chapitre la somme de 64 livres tz
et seront lesdites procession et service en la forme dessusdite faits et commencés dès le sabmedy et dimanche de l’octave de ladite fête du Sacre prochain
et pour ce faire a esté aussi présentement payé contant par lesdits procureurs de fabrice des mains de Me Jehan Gazou recepveur d’iceluy ad ce présent la somme de 32 livres 10 sols par une part et 4 livres par autre à l’effet de ladite procession et service de ladite octave du Sacre prochaine et en après lesdits du chapitre en feront les frais sauf ladite somme de 4 livres qui sera aussi payée et continuée par lesdits procureurs de fabrice jusques audit admortissement
et quant audit sieur Bodin meu et affectionné à ladite fondation a donné et donné le poisle pour servir audit saint Sacrement estant de velours violet cramoisi parsepmé de fleurs de lys qui a servy à la réception en ceste ville de la Royne mère du Roy Louis XIII à présent régnant à l’entrée dudit seigneur Roy en l’année 1614, en laquelle année ledit sieur Bodin estoit maire capitaine général de ladite ville, et lequel poisle ledit sieur Bodin auroit rachapté de ses deniers d’aulcuns officiers de sadite Majesté auxquels il appartenait pour droit d’entrée et de réception de sadite Majesté, prometant ledit sieur de Brizé à cest effect mettre ledit poisle tout aruplant et parfait armoyé des écussons tant de ses armes entières que mi parties de luy et de damoiselle Jacqueline Jouet son espuse ès mains desdits du chapitre,
et pour le regard dudit sieur Menard en continuant les affections et bienveillances à ladite église et pour le désir qu’il a aussi à ladite fondation comme le salut qu’il a cy devant fondé en ladite église sur les 6 heures du soir le jour de la procession au désir du tiltre par nous Deillé passé, lequel salut lesdits sieurs du chapitre célèbreront aussi en musique, a fondé et ordonné, fonde et ordonne par ces présentes le sermon et prédication estre dict en ladite église le mesme jour à une heure après midi se réservant pendant son vivant de nommer celuy qui fera ledit sermon, et après son décès, lesdits sieurs du chapitre y pourvoyront, et sera celuy qui fera ledit sermon chacun an adverty de inviter les auditeurs qu’il y aura salut à ladite heure cy dessus destinée et de prier Dieu pour les fondateurs et bienfaiteurs tant desdites procession, sermon, que salut
pour la dotation et entretien duquel sermon, ledit sieur Menard a donné et donne auxdits du chapitre la somme de 64 sols tz de rente foncière annuelle et perpétuelle qu’il a assise et assignée assiet et assigne généralement sur tout et chacuns ses biens meubles et immeubles présents et à venir promet et s’oblige la payer ès mains du recepveur dudit chapitre chacun an ledit jour de sabmedy devane ledit jour de la procession et sermon, premier paiement commençant le sabmedy de l’octave prochaine et à continuer en après à l’advenir, retenant néanlmoings ledit sieur Menard la faculté pour luy et les siens de pouvoir admortir ladite rente toutefois et quantes en payant audit chapitre la somme de 52 livres tz,
et seront les vicaires perpétuels de ladite église advertis par lesdits procureurs de fabrice d’inciter lesdits paroissiens de donner de leurs biens et moyens pour faire des angelots d’argent doré ad ce qu’on puisse porter commodément et avecq honneur le saint Sacrement sur des branquarts, attendu que lesdits du chapitre ont dit n’en avoir autre, et de porter torches cierges chandelles pour davantage honorer ladite procession, et seront pour une fois seulement baillé auxdits du chapitre par lesdits procureurs de fabrice 8 écussons de fer blanc, 4 grands et 4 petits, esquels seront représentés la figure d’une calice, et d’une hostie pour attacher aulx torches et cierges, et à l’effet de ladite procession seront lesdits paroissiens tenus faire tendre chacun endroit soy et mesmes ciels où faire se pourra, et seont les paroissiens de Saint Pierre et Saint Michel du Tertre en ce qu’il y en a qui ont maisons sur aulcunes desdites rues par lesquelles passera ladite procession priés par l’ung desdits sieurs du chapitre et députés procureurs de ladite paroisse faire tendre à l’endroit de leur maison en la forme cy dessus, et quant à l’entrée de ladite église, sera tendu de tapisserie par la diligence desdits procureurs de fabrice, et feront lesdits sieurs députés et procureurs de fabrice ratiffier ces présentes auxdits paroissiens dans un mois,
car ainsi les parties ont le tout voulu, consenty stipulé et accepté, et à ce l’entretenir et accomplir mesmes aulx dommages intérestz amendes rendre et restituer en cas de défaut se sont respectivement obligés et obligent scavoir lesdits du chapitre eulx et leurs successeurs biens et choses d’iceluy, et lesdits sieurs députés et procureurs de fabrice aussi eulx et leurs successeurs procureurs et paroissiens de ladite paroisse biens et choses prendre et vendre renonçant à toutes choses à cest effet contraires dont à leur requeste et de leur consentement les avons jugés et condemnés par le jugement et condemnation de ladite court
et fut fait et passé audit chapitre par devant notaires

Pièce jointe : acte extrait des registrs des conclusions des paroissiens de saint Maurille d’Angers, portant délégation et procuration pour la fondation ci dessus

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Rôle de la torche des Poissonniers à la procession de la Fête-Dieu, Angers 1658

Il existe dans les minutes notariales des rôles très intéressants car ils nous offrent le reflet d’une profession, ainsi ceux qui concernent le paiement de la torche pour la procession de la Fête-Dieu, par corporation. Cette fête était un évennement important à Angers, nommé le Sacre, et vous trouverez sur ce blog :

    La fête du Sacre à Angers, avant la Révolution
    Marché pour porter la torche des tanneurs à la fête du Sacre, Angers, 1591

et vous allez bientôt voir ici le rôle de la torche des corroyeurs.

Le notaire met en titre le rôle des Poissonniers, mais en fait, la majorité des poissonniers sont des marchandes de poisson, dont un nombre très élevé de veuves.
Sur 143 contributeurs payant moyenne 12,7 sols, il y a une grande disparité, puisque beaucoup ne paient que 2 sols tandis qu’on trouve de gros poissonniers payant 55 sols. L’écart-type, reflet de cette disparité, est donc très élevé :12,1

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici la retranscription de l’acte : Le 28 juin 1658 (Claude Garnier notaire royal à Angers) Taux roolle égail et département fait par Christofle Guillemaud René Leroy et Charles Voisin marchands poissonniers Angers des sommes de 75 livres faisant moitié de sept vingt dix livres (150) pour la façon de la grosse torche desdits marchand poissonniers et pescheurs de la ville et fauxbourgs d’Angers Reculée et Lesvière qui a esté portée à la procession du jour et feste Dieu dernier, 14 livres 10 sols tournois faisant moitié de 29 livres qu’il convient payer à Phelipon portefaix pour le port et raport de ladite torche à la procession et autres lieux, 60 sols pour la minute et copie de l’esgal, 10 sols pour l’acte de nomination des assayeurs et collecteurs du présent esgail, 10 sols pour la façon et signature du mandement de monsieur le lieutenant de la prévosté d’Angers en vertu de quoy a esté fait l’assemblée pour nommer lesdits assayeurs collecteur 5 sols pour la signature d’un autre mandement qu’il convient obtenir pour la copie du présent esgail pour contraindre les refusants à payer leur collecte, le tout revenant à la somme de 96 livres y compris 25 sols pour les audits qui se trouvent audit esgail, et a esté nommé pour collecteur du présent esgail Pierre Jammeu auquel esgail et département a esté procédé comme s’ensuit :
Premier
la veufve Bousequet 15
François Hareau et sa femme 8
Renée Rocher veufve Toussain Doué et sa fille 10
la veufve Pierre Duchemin 20
Jean Goussault et sa femme 14
Mathurin Moulinera et sa femme 10
Jean Prudhomme 30
la veufve Maurice Lecou 5
la veufve Jean Placé 40
la veufve Guillaume Drouet 8
la veufve Jean Flanchet 15
la veufve Estienne Saulaye 15
la veufve Allard 15
Jean Condiet gendre de Mace 8
la veufve Jean Jallet 30
Jean Macé et sa femme 50
la femme de Nicollas Loyer dit Lepetit Pré 10
la femme de Germain Bedouesneau et sa fille 5
la veufve Philipes Goubeau 25
Jean Hiart et sa femme 8
la femme Drouette 8
la veufve Jean Brillaud 8
la veufve Michelet 5
Jean Aubinet et sa femme 10
la femme de Bedasne et la veufve Chesneau sa patronne 50
François Fresneau et sa femme 25
la veufve Fairon 45
la fille de ladite Ferron femme du voyeur 10
la veufve Baillif 40
la veufve Mathurin Mesnaiger lesné 50
René Priolleau et sa femme 15
la veufve Jacques Guerier 5
la femme de René Lemonnier 5
la veufve Macé Gouiz 5
Perrine Gentil femme de Bodet 3
la veufve Jacques Dubourg 10
Jean Rahier et sa femme 15
la veufve Jean Hiayer et sa fille 3
la veufve Seraud 3
la veufve Pierre François 4
Aignan Patry et sa femme 3
Marye cy devant servante à la Jouarde 15
Jeanne Huguet sœur du nommé Lesergent 10
la veufve Jean Triquet et sa fille 15
la veufve Miot 12
la femme de René Heux 10
la veufve Apvrillon 5
Charles Voisin et sa femme 15
la veufve de Goret 10
Laubry rue de l’Ecorcherye 40
la femme de Berthelot boucher 55
la veufve Lemonnier 5
la femme de Jean Turpin 50
la veufve Guillaume Bedouesneau 30
la veufve Nicolas Pontigné 10
la femme de Belot 12
la veufve Jean Duport la Fougère 10
la veufve Blanchet 10
Pierre Perrault et sa femme 10
la veufve Jean Jouard 35
la veufve Burgevin la Grange 5
la femme de René Cyret 10
François Guillemaud 20
la veufve Pasquer Rouault 8
Pierre Lebrun et sa femme 15
la femme René Doneau Rondinière 2
la veufve Pierre Soutif 5
la veufve Thomas Testier 20
Charles Aumont et sa patronne 10
Jacques Leroy gendre d’Aignan Patry 20
la femme de Pasquer Bernard 3
Jacques Berthault rue Toussaint 5
la veufve Chaudet 3
Mathurin Proche et sa femme 3
la veufve Masson 5
la veufve Beaumont et sa fille 3
la femme de Gaucher la Rivière 50
la femme de Gaunard 35
René Hiait et sa femme 25
Guillaume Vacher et sa femme 15
la femme d’Estienne Moreau 2
la femme de la Rivière charpentier 2
la Gladas et ses filles 20
la veufve Mathurin Mesnage le jeune 25
la femme Guy Nepveu 5
Renée Lameslaude 2
la femme de Pierre Boucher 10
Nicolle Labouillonne 3
la femme d’Anthoine Coucgné 2
Mathurin Reby et sa femme 20
Jean Daburon 10
Thomas Bedouesneau 8
Guillaume Gaudain 15
René Soutif 15
la femme de Jean Barateau 4
Jean Oger 15
la femme de Robuchon 2
la femme de Pierre Joyau 2
le sieur Franois Thorode dit Lacroix et sa femme 30
René Leroy 15
René Beaujouan 30
François Miglet 2
Marie Vilgaignée femme de Serizeraye 10
Cady demeurant en la Bedouenelle à la Motte Berault 10
la veufve Lagache 6
Pierre Poupin 8
Deboue et sa femme 10
Pierre Menard et sa femme 10
Jean Laguette 5
la femme de Nicolas Crolleau 8
Pierre Jamme 30
la veufve Lagrousse sur le port Ligner 10
René Martin et sa femme 2
Nicolas Martin 2
Mathurin Doussard dit Binault 8
la femme de Pierre Baratteau 8
Jullien Coquereau 12
Estienne Richard sur la Motte de la Poissonnerie 5
Christophle Guillemaud 20
la fille dudit Guillemaud femme de Jean Mesquin 2
Gabriel Brunneau 5
Jean Loyer 10
Jean Trouette 5
Nicollas Martin 3
la veufve Tourbillon à présent femme Lafleche 5
Mathurin Marquais 3
René Leduc 5
Catherine Meslet femme de Michel 5
la femme de Marpault 5
la Bachelotte 2
René Minsonneau 20
Louis Rousseau 5
Jean Patry 5
Michel Doussard 5
Jean Celier et sa femme, la Trinité 5
Lorant Levesque, la Trinité 5
la fille de Magdelaine Lalongue, la Trinité 5
la veufve Levesque et son essouée ?, la Trinité 8
la veufve Poirier, la Trinité 3
la fille de la Poybelle, la Trinité 5
la Pautrelle, la Trinité 3
la veufve Pierre Leroy, la Trinité 5
la femme de Guillaume Lhomme tonnelier, la Trinité 8

Fait et arresté le présent roolle par lesdits Guillemaud Levoyer Voisin qui ont déclaré avoir fait le présent taux 64 livres que ledit Jammet collecteur du présent esgail prendra et recepvra de Mathurin Duvau et sa femme sur la rente qu’ils doibvent à la communauté des dits poissonniers et pescheurs et à faulte de paiement les pourra faire contraindre en vertu de l’acte passé par nous notaire le (blanc) mars 1657, à la charge de faire la collecte dudit égail par ledit Jammet et dans 8 jours prochains en délivrer l’argent à la veufve Marhat Legouz et autres ainsi qu’il est porté audit esgail dont lesdits assayeurs ont recogneu estre jugés, par nous notaire royal à Angers soussigné présents Jean Oudin et François Hulin clercs demeurant audit Angers tesmoins le 28 juin 1658, lesdits Guillemaud, Levoyer et Voisin ont dit ne savoir signer

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La fête du Sacre à Angers, avant la Révolution

Dans les années qui suivirent la seconde guerre mondiale, existait encore à Nantes, des processions de la Fête-Dieu, que j’ai bien connues. Elles ressemblaient à celle-ci, le Suisse en tête.

la Fête-Dieu à Guérande, collections personnelles, reproduction interdite
la Fête-Dieu à Guérande, collections personnelles, reproduction interdite

A Angers, avant la Révolution, cette fête revêtait un caractère unique en France par son faste. Ecoutons C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876, nous la décrire :

Le Sacre d’Angers, festum consecrationis, était presque une fête nationale, tant sa réputation était grande en France, même en Europe, pour sa pompe et sa solemnité. C’est la procession instituée dans toute la chrétienté par le pape Urbain IV en 1261, au jour de la Fête-Dieu, mais que des circonstances inconnues, peut-être le souvenir de l’hérésie inexpiable de Béranger, firent transformer à Angers en cérémonie d’éclat.
Les étrangers y accouraient du plus loin en foule et, pour une ou deux fois qu’il s’agit d’en modérer l’étalage excessif, la ville se pensa ruinée.
Le principal spectable se composait des douze fameuses torches en forme de tentes carrées, ornées de colonnes, de festons, de corniches, portant une impériale chargée de vases de fleurs et une infinité de cierges allumés en forme de girandoles, le tout peint, argenté ou doré.
A l’intérieur étaient représentés des histoires ou scènes historiques, tirées de l’ancien et du nouveau Testament, avec groupes de personnages en cire, de grandeur naturelle, où les artistes choisis, obligés chaque année à varier leur sujet, luttaient pour consacrer et quelque fois acquérir d’une seul coup, dans une exposition si solennelle, une véritable réputation. La rivalité des amours-propres et le zèle pieux des divers métiers s’ingéniaient à multiplier les figures, les ornements.
On voit seulement six torches figurer au Sacre de 1639, portées chacune par un ou deux hommes. Le dernière fêtes exigeaient douze torches et pour chacune douze et même seize porteurs. (Voir des dessins dans Berthe, Mss 896 f°35 et dans Ballain Mss 867 p. 591)
Elles appartenaient aux boulangers, aux bateliers, aux cordiers, aux corroyeurs, aus selliers, aux tanneurs, aux cordonniers, aux poissonniers, aux bouchers, mais étaient entretenues par des taxes sur toutes les communautés d’arts et métiers, qui de leur côté, défilaient à la fête, précédées de leur guidon ou de quelque symbole de belle figure.

le guidon est une enseigne, ou drapeau – aussi celui qui le porte

Le cabinet de M. Mordret possède encore les guidons des cardeurs et des tourneurs (XVIIe siècle) et le Saint-Pierre porté en 1635 par les serruriers.
« Nos spirituels », – « la petite église », comme dit Thorode, avaient vainement demandé la suppression de ces étalages, et la ville, en 1747, eut à soutenir une véritable lutte contre l’évêque pour maintenir les traditions antiques.

Dès cinq heures et demie du matin sonnait à Saint-Maurice le départ des grosses torches, espacées les unes des autres d’une demi quart d’heure de marche. Suivaient, à distance, dans un ordre invariable réglé par la Prévôté, tous les corps de métiers, tous les fonctionnaires ou personnes en charge, deux à deux, le chapeau à la main avec un cierge formé d’un bâton de bois blanc, long de neuf pieds, cannelé à mi-hauteur et recouvert de cire blanche.
En tête, le crieur de patenôtres avec une torche jaune, munie d’une clochette.
voici notre ami le crieur de patenôtre à l’oeuvre. Je l’ai mis en mot-clef (tag) et en cliquant sur le tag vous avez mes autres articles sur ce personnage.
En dernier lieu le clergé régulier et séculier, dirigé par la chante de Saint-Maurice ; puis sur un brancard orné de riches tapis en broderie, le Saint-Sacrement porté par le doyen et l’évêque ; puis le gouverneur et ses gardes, le prévôt et ses archers, et la foule.
Jusqu’au milieu du XVIIe siècle la procession traversait le choeur de l’église ru Ronceray, les grosses torches seules restant alignées en rang devant la porte de l’abbaye. Sur le tertre Saint-Laurent le Saint-Sacrement était exposé dans la chapelle aux regards des fidèles, en face de la chaire du cimetière d’où un prédicateur parlait au peuple, pendant que le clergé et les officiers des différents corps se dispersaient chez des amis ou collationnaient chez quelque hôte.
On se réunissait, non sans quelque désordre, pour traverser de nouveau toute la ville et regagner la cathédrale où l’évêque officiait pontificalement.
Pendant huit jours se succédaient les processions particulières des divers paroisses ou communautés religieuses, et dans les maisons de la ville les joyeuses assemblées.
« Durant les octaves du Sacre, dit Bruno de Tartifume, Mss. 870, p. 345, il n’y a à Angers que réjouissances, bonnes chères, promenades, accueils et démonstrations de bonne volonté, faîte à ceux qu’on appelle Cousins du Sacre. »
Le dernier Sacre dans la forma antique fut célébré en 1591. Renouvelée sous la Restauration, la fête, absolument déchue de sa grandeur naïve, n’est plus qu’une cérémonie religieuse, dont l’éclat profite ou souffre des courants incertains de la ferveur publique.
Demain, je vous livre le nom d’un porteur de torche en 1591, qui est chargé par sa corporation de cette mission, par acte notarié. J’espère que vous en descendez tous car c’est un acte rarissime que voir son ancêtre portant la torche… surtout que le notaire en question qui est Lepelletier est totalement hermétique tant il écrit mal…

Ci-dessous les photos de l’enfance de Marie (voir ci-dessous son commentaire) :