Jean Jouin, gagne-denier à Paris, issu du Louroux-Béconnais : 1631

Vous avez plusieurs actes sur ce blog concernant le gagne-denier, qui est le plus petit CDD d’autrefois puisqu’il est à la petite besogne, petite puisqu’à l’origine du nom payé en denier qui est la plus petite unité monétaire. Le denier vaut 1/12e de sol soit 1/240e de livre.
Vous trouvez les autres actes concernant ce métier, en cliquant sous ce billet l’étiquette (mot clef) gagne deniers qui vous permet d’y accéder

Mais comment ce gagne-denier issu du Louroux-Béconnais s’est-il retrouvé à Paris ? Sans doute pas le fils aîné d’une fratrie, donc obligé de partir gagner sa vie ailleurs. J’ai tellement d’ascendants cadets dans ce cas, partis gagner leur vie ailleurs parce qu’il n’y avait de place que pour un garçon succédant au père, donc l’aîné.

La rue aux Veaux est sur Wikipedia, qui cite même un plan où elle figurait.

Acte des Archives du Maine-et-Loire 5E1 (classé chez Lecourt à Angers) – Ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 22 juillet 1631 par devant nous gardenote du roy notre sire en son chatelet de Paris soubzsigné fut présent en personne Jean Jouin gaigne deniers à Paris y demeurant rue place aux Veaux paroisse saint Jacques de la Boucherie, lequel a fait et constitué son procureur général et spécial Daniel Regnault maister serger drappier demeurant en la ville d’Angers, auquel il a donné et donne pouvoir et puissance de vendre cedder et transporter à une ou plusieurs personnes pour tel prix charge conditions et soubz telle promesse de garantie que ledit procureur advisera, les maisons jardin terre pré bois et héritage audit constituant appartenant assis en la paroisse du Louroux Béconnais au village du Haut Piart et à la garantie obliger ledit constituant tant que mestier sera, recevoir le prix de ladite vente, du receu s’en tenir content, sur ce passer toutes lettres nécessaires et généralement etc fait et passé à l’estude l’en 1631 le 22 juillet avantmidi et déclare ne scavoir escripre ne signer, de ce interpellé pour signer les présentes. Signé Lectoré notaire

Le 10 octobre 1631 devant nous Bertrand Lecours notaire royal à Angers fut présent et duement soubmis honneste homme Daniel Regnaut marchand Me drapier drapant demeurant audit Angers paroisse de la Trinité, au nom et comme procureur de Jean Jouin gaigne denier à Paris demeurant place aux Veaux paroisse saint Jacques de la Boucherie comme il nous a aparu par procure receue … vend à Pierre Maugeard marchand demeurant à la Richardière paroisse de Villemoisan à ce présent et acceptant qui a achapté et achapte pour luy ses hoirs scavoir tout ce qui peut compéter et appartenir compète et appartient d’héritage audit Jouin à luy eschuz par la succession de deffunt … Moreau

Vous voyez le prénom sur la 4ème ligne à droite. Je ne l’ai pas déchiffré

son oncle, situés au vilage du Haut Piard et des environs paroisse du Loroux Béconnais … ; et est faite la présente vendition pour et moyennant la somme de 140 livres tz laquelle ledit acquéreur a payée et baillée contant audit Regnaut …

Marché de nettoyage des garderobes, Angers 1605

Ce billet est le 4e de ce blog, traitant du gagne-denier, que je vous avais déjà donné nettoyant les toilettes, alors nommées « les privés ». Ici, elles sont nommées par leur nom le plus fréquent de l’époque « garderobes » au pluriel.

Garderobe. s. f. La chambre où sont tous les habits, & tout ce qui est de leur dépendance.
Il veut dire encore, Petite chambre, qui accompagne une autre plus grande, & qui sert ordinairement à coucher les valets. Cet appartement est composé d’une antichambre, d’une chambre, d’une garderobe, & d’un cabinet.
Il se prend encore pour Les habits contenus dans la garde-robe. Sa garde-robe vaut plus que toutes celles des autres Princes ensemble. Maistre de la Garde- robe, Qui est un Office chez le Roy, chez la Reine, & chez les Enfans de France. Valet de garderobe, Officiers de la garde-robe.
Il veut dire encore, Ce que les femmes de basse condition mettent par dessus leur robe pour la conserver: En ce sens il est tousjours masculin. Un garde-robe de toile, de serge.
Il signifie aussi, Les aisemens, Où est la garderobe de ce logis ?
On dit, Aller à la garde-robe, pour dire, Se descharger le ventre. (Dictionnaire de l’Académie française, 1st Edition, 1694)

GAGNE-DENIER. s.m. On appelle ainsi tous ceux qui gagnent leur vie par le travail de leur corps sans savoir de métier. Ceux qui travaillent sur les ports à décharger le bois ou à le tirer de l’eau, sont des gagne-deniers. Dans les actes publics, on comprend sous le nom de gagne-denier, les porte-faix, les porteurs d’eau, &c. Un tel gagne-denier. (Dictionnaire de l’Académie française, 4th Edition, 1762)

Vous avez bien vu ci-dessus, que je n’ai pas trouvé dans les dictionnaires plus anciens que ceux que je vous mets en référence, de sens qui convienne à ce qui suit. C’est la raison pour laquelle le même dictionnaire est ci-dessus cité dans 2 éditions différentes, car le précédent ne donnait pas ce sens.
Maintenant, je n’ai pas cherché le pluriel de gagne-denier, et si vous le trouvez, merci de faire signe.

En fait, on voit que pour nettoyer les garderobles ils ne sont jamais seul. Le travail consiste à évacuer les matières, mais rassurez vous, ils n’ont jamais bien loin à aller. Ainsi, à Nantes, jusqu’à Mellier, maire de Nantes, c’était intra-muros, c’est à dire à l’intérieur de l’enceinte de la cité. Puis, Mellier décida que ce serait hors des murailles, ce qui signifie aussi le long de la muraille côté campagne.

J’ai trouvé l’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici ma retranscription : Le vendredi 15 avril 1605 par devant nous René Serezin notaire royal à Angers furent présents Daniel Martreul et Anthoine Cicault gagne deniers demeurant ès faulxbourgs de Bresssigny paroisse St Martin et St Michel de la Palluds,
lesquels soubzmis soubz ladite cour eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division etc ont promis, sont et demeurent tenus curer et nettoyer bien et deument les garderobes du logis où demeure vénérable et discret Me Pierre Hiret situé près l’église St Jean Baptiste que lesdits establis ont veue et visitée
et commenceront à travailler au nettoiement desdites garderobes dedans lundi prochain et les rendront nettes huit jours après

    en fait, le notaire avait d’abord écrit « trois jours », puis il a raturé pour écrire « huit » en interligne. Et on peut y voir une négociation des deux gagne-denier, expliquant que le temps nécessaire était plus long.

sans qu’ils puissent discontinuer de travailler après qu’ils auront commencer
au moyen de ce que ledit sieur Hiret leur a promis payer et bailler la somme de 16 livres 10 sols lesdites garderobes nettoyées, et leur a présentement solvé et payé la somme de 10 sols tz à déduire sur ladite somme dont ils se sont tenus comptant et en ont quité et quitent ledit sieur Hiret
auquel marché tenir etc et à payer etc obligent lesdits establis chacun d’eulx seul et pour le tout sans division etc mesmes leur corps à tenir prinson comme pour les propres affaires du roy, renonçant etc foy jugement condemnation etc
fait et passé audit Angers maison de nous notaire en présence de Fleury Richeu et Julien Pertué demeurant à Angers tesmoins
lesdits establis ont dit ne savoir signer

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Contrat de 3 gagne-deniers pour curer des privés, Angers, 1601

Les gagne-deniers ne faisaient pas que de petites courses et autres petites commissions, ils enlevaient aussi les grosses commissions !
J’ai beaucoup aimé cet acte notarié, car il atteste qu’un notaire traitait aussi des marchés bien infimes à nos yeux, mais aussi pour le joli mot de PRIVAISE qui désigne dans cet acte les toilettes.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E70 – Voici la retranscription de l’acte : Le 22 juin 1601 en la court du roy notre sire Angers endroit par davant nous Michel Lory notaire d’icelle personnellement establys Zacary Mareau Me apothicaire demeurant en ceste ville paroisse de la Trinité d’une part
• et Mathurin Peloquin et Daniel Moitreuil et Pierre Morisseau gaigne deniers demeurant ès faulbourgs de Bresigné d’autre part
• soubzmectant etc confessent avoir faict et font entre eulx le marché que s’ensuit c’est à savoir que lesdits gaignes deniers ont promis sont et demeurent tenuz curez et nettoyer bien et duement de tous immondices les garderobes ou privaise

Privé. s. m. Retrait, aisance, l’endroit de la maison destiné à décharger le ventre. (Dict. de l’Académie française, 1st Edition, 1694)

dépendant d’une maison appartenant à la mère dudit Mareau sise près la porte Chapelière en laquelle est à présent (blanc) forbisseur et ce dedans d’huy en 8 jours prochainement venant et en porter les immondices en lieu quelles ne puissent incommoder,

    à Nantes, il faut attendre Mellier maire de Nantes début 18e siècle pour les faire mettre hors des murailles de la ville. Ceci dit les murailles de la ville n’englobaient pas la plupart des faubourgs !

• et lesquelz gaignes deniers commenceront à curer lesdites privaisez dedans lundi prochain et et y depuis qu’il y auroit immondices seront tenuz continuer jusque à ce qu’elles soient bien et duement nettoyées sans pouvoir vacquer à aultre besoigne de nettoyage de garderobes
• et est ce fait pour en payer et bailler par ledit Mareau auxdits gagne deniers la somme de 3 escuz deux tiers vallant 11 livres tz sur laquelle somme de 11 livres tz ledit Mareau a présentement advancé auxdits Peloquin Moitreuil et Maurisseau la somme de 20 solz tz et le reste montant 10 livres tz ledit Mareau a promis payer lors que lesdites privaisez seront bien et deument nettoyées
• tout ce que a esté stipulé et accepté par les parties respectivement et à quoy tenir dommaiges etc obligent respectivement etc mesme lesdits Peloquin Morteul et Moriceau chacun d’eux seul et pour le tout sans division etc à prendre etc mesme le corps desdits gaigne deniers à tenir prinson comme pour deniers royaux par faulte d’accomplir le contenu cy dessus

    non mais, on travaille correctement ou pas !!!

etc renonczant etc et par especial au bénéfice de division d’ordre discussion etc foy jugement condemnation etc fait et passé à notre tabler Angers en présence de Aulbin Bienvenu et François Rouault praticiens audit Angers tesmoings
• lesdits gaigne deniers ont dict ne scavoir signer.

    Tout ceci me rappelle ma jeunesse. Nous allions à Montean-sur-Loire chez une grand’tante. Pour aller aux toilettes, on laissait aux enfants les aisances de la cour : une petite pièce munies d’un ban de bois percé de plusieurs trous, dont un ban plus petit muni d’un plus petit trou. Le papier journal pour se nettoyer ! Je n’ai jamais bien compris pourquoi autant de trous ? Etait-ce pour venir en famille ?

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Quitance de paiement de la Hanochaie, 1605

Hier nous avions vu que pour acheter la Hanochaie, Jean Pouriatz avait dû se rendre au Mans, où demeuraient les demoiselles qui vendaient leur métairie.

Je reste toujours pleine d’admiration pour cette circulation de l’offre et la demande, sans Internet, sans téléphone ! Il faut dire que les messageries fonctionnaient bien ! Donc le notaire des demoiselles, demeurant au Mans, avait dû envoyer un message par messagerie à cheval entre Le Mans et Angers, à un de ses confrères à Angers, lequel avait aussitôt envoyé un gagne-denier de confrère en confrère les avertir de l’offre et ils avaient rapidement mis la demande en face de l’offre.

Il n’en reste pas moins que Jean Pouriatz a dû aller d’abord au Mans le 7 juillet. Je pense que le montage financier compliqué avait été monté auparavant par autre échange de messagerie. En effet, il faut aller à Laval verser 1 500 livres au nom des demoiselles qui vendent la Hanochaie, et un tel montage financier se prévoit.
Puis, il est parti au Mans avec les 125 livres payées comptant, ce qui est déjà une belle somme sur soi par les chemins. Je peux la comparer à 10 000 euros de nos jours. Franchement, je me vois mal transportant une telle somme sur moi ! Et pour tout dire, je ne m’imagine même pas quelle place cela prend dans un sac !

Mais le plus dur restait à faire, et le voici donc le 5 août suivant à Laval pour payer les 1 500 livres.
J’ai beau regarder les témoins, je ne vois aucun angevin qui serait venu avec lui, histoire de ne pas transporter seul une telle somme.
Je ne me vois pas de nos jours transportant le prix d’achat d’une maison en liquide chez le notaire. Quoiqu’en 1970, j’ai eu connaissance d’un cas semblable sur Nantes. Pour ne pas attirer l’attention ils avaient (un couple) enveloppé le tout dans du papier journal, et posé ce paquet sur des vélos assez miteux, eux-mêmes costumés de même. Depuis, un tel mode de paiement est interdit pour cette somme de nos jours.

Bref, je suis restée toute la journée songeuse, à Jean Pouriatz, sur son cheval, ses pistolets d’arçon, et la grosse bourse. Je ne peux pas me résoudre à l’imaginer seul, car cela aurait été folie de sa part ! Dans tous les cas, il valait mieux que ce soit lui que les 2 demoiselles du Mans, et il leur a rendu ainsi un fier service, car elles devaient ces 1 500 livres à Laval.
C’est tout de même bien pratique d’avoir la banque !

Mais au fait, quelqu’un peut-il nous indiquer le poids de la bourse qu’il lui a fallu. Il a payé en pièces de quart d’écu à 16 sols.

    ATTENTION, l’acte qui suit est extrait d’Archives Privées, qui m’ont été communiquées, avec autorisation de les exploiter. Mais vous n’avez pas le droit de les exploiter à votre tour. Copie interdite sur autre endroit d’Internet.

Voici le début de la retranscription de cette quitance : Le vendredy 5 août 1605 par davant nous Michel Pottier notaire de la court et juridiction de Laval et y demeurant a esté présent et personnellement estably maistre Jehan Pouriaz advocat à Angers et y demeurant paroisse de Sainct Michel du Tertre lequel en exécution du contrat d’acquisition par luy faict de damoiselles Renée et Anne les Brahiers du lieu et metairye de la Hanochais situé en la paroisse de Challain pays d’Anjou par davant Gilles Leroy notaire royal au Mans le 7 juillet dernier a présentement fourny à Jehan Lenain marchant de ceste ville à ce présent la somme de 1 500 livres tz en pièces de quarts d’écu à 16 sols pièce
de laquelle somme, après que ledit Lenain l’a eue receue et s’en tient à comptant et soubmis et obligé l’a prise pour et au profit desdites damoiselles et icelle employer pour et en leur profit etc…

On trouve ainsi dans les actes notariés de nombreuses quitances, et j’admire nos ancêtres de les avoir conservées, car elles nous aident à comprendre par le menu, comment ils fonctionnaient sans banque.

Demain, nous voyons l’aveu, qui donne toute la description, et je vous ai calculé la superficie comparée aux superficies actuelles. A votre avis, plus grande ou plus petite, vous avez 24 h pour réfléchir. A demain

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Un gagne-denier place 120 livres, Angers, 1643

au profit de Jean Boulay et Charles Manceau, de Marans (49), par obligation (AD49 série 5E5)

Dans l’autre billet de ce jour, nous avons vu que les co-emprunteurs d’une obligation étaient tellement liés par ce prêt qu’il étaient le plus souvent proches parents.

L’acte qui suit est une obligation, et comme elle concernait Charles Manceau de Marans, je l’ai étudiée. Or, en retranscrivant l’acte entièrement, je découvre que le prêteur est gagne-denier, c’est à dire un commissionnaire quelconque car sans plus de précision on ne peut correctement définir quel type de courses il faisait.
L’une des courses dont on parle le moins mais dont je soupçonne l’importance, était de communiquer entre notaires dans les grandes villes. En effet, dès qu’un client frappait à la porte, venant souvent de la campagne, et nous avons vu qu’on venait aussi de 70 km à la ronde, c’était souvent pour emprunter ou pour échanger, bref une place financière sans le téléphone et sans Internet. Donc, immédiatement, le notaire faisait circuler un billet à ses confrères, par voie de commissionnaire, afin de savoir qui avait la somme disponible sous 48 h.

Donc, l’un de ces commissionnaires, encore appelé gagne-denier, a des économies, et il va les confier au notaire pour une obligation. Il place 120 livres, ce qui n’est certes pas une fortune considérable, mais certainement comme si de nos jours un foyer modeste plaçait 3 à 5 000 euros. Dans tous les cas cette somme de 120 livres représente un revenu annuel pouvant faire vivre honorablement une famille de classe moyenne, et le revenu à 5 % de cette somme constitue un revenu appréciable.
Je salue ici par la pensée, la personne qui m’a dit un jour, d’un ton péremptoire, que si je pouvais faire les notaires c’est que j’avais des familles aisées ! Sous-entendu, les familles peu aisées n’ont laissé aucune trace dans les actes notariés, ce qui est inexact, puisqu’à titre d’exemple, les baux concernent toujours le preneur autant que le bailleur, et bien d’autres actes encore…

Je tiens cependant, pour être honnête, à présicer que j’ai vu des milliers d’obligations, mais qu’il est rare que le prêteur soit très modeste. Cet acte est donc la preuve que certains parvenaient à faire quelques économies…

Retranscription de l’acte : Le 4 juillet 1643 avant midy, par devant nous Nicolas Leconte notaire royal et gardenottes à Angers, ont esté présents
vénérable et discret Messire Jean Boullay prestre curé de Marans,
et honneste homme Charles Manceau marchand tant en son privé nom que comme procureur spécial de Françoise Boullay sa femme par procuration du 2 de ce mois passée par Lerbette notaire de Marans, demeurée cy attachée pour y avoir recours et à laquelle en tant que besoin est ou seroit, ils promettent et demeurant tenus faire avoir ces présentes agréables à l’accomplissement d’icelles solidairement obligée o les renonciations au bénéfice de division discussion et ordre etc et en fournir acte de ratiffication obligation vallable dans d’huy en quinze jours prochains à peine ces présentes néanmoins,
lesquels establiz et deument soubzmis ont confessé avoir vendu créé et constitué et par ces présentes vendent créent et constituent promis et garantit fournir et faire valloir tant en principal que cours d’arrérages
à Toussaint Boutton gaigne deniers en ceste ville y demeurant paroisse St Maurille présent et stipulant,
la somme de 6 livres 16 sols 4 deniers d’annuelle et perpétuelle rente hypothécaire rendable et payable franchement et quitement chacuns ans par les années à la fin de chacune dont le payement de la première année eschera d’huy en un an prochain venant et à continuer etc faisant assiette de ladite rente laquelle lesdits vendeurs ont du jour d’huy et par ces présentes assize et assient et assignent généralement et spécialement sur tous et chacuns leurs biens meubles et immeubles rentes et revenus présents et futurs quelconques et sur unepièce d’héritage seule et pour le tout sans que les générales et spéciales hypothecques se puissent nuire ne préjudicier ains confirmer et aprouver l’un l’autre o pouvoir express audit acquéreur d’en faire déclarer plus particulière assiette en assiette de rente sur une pièce ou plusieurs des biens et choses desdits vendeurs et à eux de l’admortir toutefois et quantes
ceste présente vendition création et constitution de rente faicte pour et moyennant la somme de six vingt (120) livres tournois payée et fournye présentement contant au veu de nous notaire et des tesmoings par ledit acquéreur auxdits vendeurs qui ont receu ladite somme en bon payement courant suivant l’édit du roy s’en contentent et en quittent etc…

La signature de Charles Manceau est belle, et je sais par les registres paroissiaux qu’il est tailleur d’habits au bourg de Marans. Mr le curé de Marans, est proche parent, puisqu’on a :

Charles LEMANCEAU †/1674 Tailleur d’habits au Bourg de Marans x Marans 1.5.1634 (sans filiation) Françoise BOULAY †/1667

Charles Manceau est probablement lié aux miens, aussi depuis longtemps il figure dans ma rubrique PROBABLEMENT LIéS. Sa signature en tout cas vient confirmer cette piste, qui ne reste à ce stade qu’une piste.

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