Jean Dubois, tanneur à Grez-Neuville, vend une vigne à Angers, 1537

eh oui ! la vigne est à Angers, comme d’ailleurs beaucoup de ventes de vignes que je vous mets ici.
La vigne est toujours plus chère qu’une autre terre, et en ces temps d’eau peu ou pas potable, le vin est plus sain parfois que l’eau !!! Donc, chacun tendait à en posséder quelques rangs pour sa consommation personnelle.

    Voir ma page sur Grez-Neuville
collection particulière, reproduction interdite
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J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 3 mai 1537 en la cour royale à Angers (Quetin notaire) personnellement estably honneste homme Jehan Duboys marchand tanneur de cuyrs demourant au bourg de Grez sur Maienne paroisse de Neufville soubzmectant soy ses hoirs etc ou pouvoir etc confesse avoir aujourd’huy vendu octroyé quicté cédé délaissé transporté et encores vend etc perpétuellement par héritage à discret personne maistre Julien Guerineau prêtre chapelain en l’église de Saint Martin d’Angers lequel a achacté et achacte pour luy ses hoirs etc 6 planches de vigne en ung tenant contenant 2 quartiers de vigne ou environ situées et assises en la paroisse de Saint Germain en Sainct Lau lez Angers au cloux de Chasteaupenne joignant d’un cousté aux vignes de maistre Lucas Bourguignon d’autre cousté au chemyn tendant du pasticeau de boys Bereau à Boysbrieuse aboutant d’un bout aux vignes de maistre Jehan Guyarot d’autre bout aux vignes de maistre Pierre Noury et aux vignes de l’apbendelle de maistre Jehan de Breront chanoine de l’église d’Angers
ou fief d’icelle église d’Angers aux charges et debvoirs féodaulx et anciens pour toutes charges
transportant etc et est faite ceste présente vendition pour le prix et somme de 85 livres tournois poyée baillée comptée et nombrée manuellement et content par ledit acquéreur audit vendeur lequel l’a eue prinse et receue en présence et à veue de nous en 37 escuz au merc du soleil d’or et de poids et le reste en monnaye de dozains jusques à la valeur et concurrence de ladite somme de 85 livres dont etc se contente etc et en a quicté etc
et a ledit Duboys vendeur promys et promet faire ratiffier ces présentes à Jehanne Duret sa femme l’a y faire soubzmectre lyer et obliger et en fournir et bailler lettres de ratiffication et submission vallables audit acquéreur dedans la feste de Toussaints prochainement venant à la peine de 10 escuz d’or de peine commise applicable audit acquéreur comme chose jugée et déclarée commise à son prouffit en cas de deffault ces présentes nonobstant demourans en leur force et vertu
à laquelle vendition et tout ce que dit est tenir etc garantir etc dommaiges amendes etc oblige ledit vendeur soy ses hoirs etc renonçant etc et généralement etc foy jugement condemnation etc
fait et donné en la cité dudit lieu d’Angers présents Jehan Duret marchand dudit lieu de Grez, Macé Riqueton cordonnier jugté et Jehan Gorron vigneron dudit lieu de Saint Lau tesmoings

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Contrat de mariage de Pierre Allaneau et Elisabeth Pihoué, Angers 1608

Pierre Allaneau, sergent royal à Angers, est l’un de mes tontons ALLANEAU et l’un des rares à avoir vécu à Angers. Ce contrat figure depuis longtems en résumé seulement dans mon étude de la famille Allaneau, mais j’ai tenu à revoir à fonds les détails, car les fortunes sont bien diminuées depuis la succession de 1583, c’est le moins qu’on puisse dire.

    Voir mon étude de la famille ALLANEAU

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici la retranscription de l’acte : Le 9 décembre 1608 au traité et accord du futur mariage d’entre honneste homme Pierre Allasneau sergent royal en Anjou demeurant Angers paroisse St Morille fils de honneste homme Loys Allasneau Sr de la Vyannière demeurant au bourg de Noyslet et deffuncte Hélye Vetault sa femme d’une part et honneste fille Elizabeth Pihouée fills de honnestes personnes André Piouée marchand et de Elizabet Guerineau sa femme demeurant paroisse St Morice d’autre part, et auparavant aulcune bénédiction nuptialle ne autre cérémonie accoustumée en mariage avoir fait et accordé entre eulx les accords pactions et conventions matrimoniales qui s’ensuivent pour ce est-il que par devant nous Guillaume Guillot notaire du roy à Angers furent présents en leur personne deument soubzmis et obligez ledit Allasneau et lesdits André Pihouée et Elisabet Guerineau séparée de bien d’avec luy et autorisée par justice à la poursuite de ces présentes et authorisée de sondit mary et Elisabet Pihouée leur fille demeurant audit Angers dite paroisse St Morice d’autre part, lesquels ont recongueu avoir traité dudit mariage accordé ce qui s’ensuit
c’est à savoir que ladite Guerineau authorisée comme dessus est dit a quitté et transporté et encores quitte et transporte dès maintenant et promet garantir auxdits futurs conjoints en faveur et considération dudit mariage qui autrement d’eust esté et en advancement de droit successif à ladite Elisabet Pihouée leur fille 2 chambres basses de maison esquelle y a en chacune une cheminée située en l’Isle Fort des Pontz de Cé aboutant d’un bout le pavé de la grand rue joignant d’un costé les maison de Mathurin Denaulx d’autre costé celle d’Aparton avec le grenier estant sur lesdits chambres et le grenier qui est sur une autre chambre appartenant à deffunte parie Guerineau … avec 12 pieds de jardin et un petit celier et généralement tout ce qui appartient à ladite Guerineau qui luy est escheu et demeuré de la succession de deffunt Mathurine Avril sa mère contenu au 2e lot des partages faits entre icelle Guerineau et ses cohéritiers par devant Lepelletier notaire de ceste cour le 27 décembre 1604 sans aulcune chose y excepter ne réserver outre lesquelles choses ladite Guerineau a dit valoir la somme de 600 livres tz et icelle rescourcer et rachapter d’huy en ung an prochain

    le papa ne donne pas un seul denier. J’ignore les raisons qui ont fait qu’Elisabeth Guerineau ait demandé, et obtenu, la séparation de biens, mais manifestement il n’assumait pas !

et de ladite somme de 600 livres tz il y en aura et demeurera seulement la somme de 300 livres tz de nature d’immeuble du propre matrimoine de ladite future espouze ses hoirs et sera tenu ledit Allasneau après ledit réméré icelle somme de 300 livres mettre et convertir et employer en acquest d’héritaige censé et réputé de ladite nature de propre de ladite future espouze ses hoirs sans que ladite somme ou ledit acquest ne puisse entrer en la future communauté desdits conjoints
et le reste de ladite somme de 600 livres montant pareille somme de 300 livres demeurera et demeure au futur espoux pour don de nopces à luy et aux siens non rapportée …
comme à semblable a esté accordé que l’estat et office dudit Allaneau ensemble les deniers qui en pourront procéder en cas de vente seront et demeureront de ladite nature de propre à luy appartenant sans pouvoir entrer dans ladite communauté,

    dommage, on n’a pas le montant de l’office, mais on peut supposer qu’il vaut 400 à 600 livres au plus. En tous cas, il ne met rien dans la communauté à ce stade, ce qui est rare car généralement le garçon apporte aussi bien que la fille dans la future communauté. Je vois que Elisabeth Guerineau d’une part, et sa fille d’autre part, portent tout le fardeau de leur ménage respective.

a outre ladite Guerineau promis et promet habiller et accoustrer sadite fille d’habits nuptieux et un trousseau neuf selon sa qualité en faveur et considération duquel mariage

    soit environ 400 livres ce qui mettrait le tout à 1 000 livres environ pour la fille, ce qui la met tout juste au rang des marchands tout juste aisés, sans plus… à condition de faire attention…

et moyennant ce que dessus ledit Allasneau et ladite Elizabet Pihlouée de l’autorité de ses dits père et mère se sont mutuellement promis et promettent mariage l’un à l’autre et le sollemniser en face de ste église catholique apostolique et romaine quant l’un en requerera l’autre cessant tout légitime empeschement
et a ledit Allasneau assis et assigné assiet et assigne à sadite future espouze douayre coustumier cas d’iceluy advenant
ce qui a esté stipulé et accepté et en sont demeuré d’accord par devant nous à quoy tenir garantir obligent etc
fait audit Angers maison de honorable personne René Avril en présence de Michel Guillet et Jehan Giroust demeurant à Angers ladite Guerineau a dit ne savoir signer

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire.

    Je suis en admiration devant Elisabeth Guerineau, car elle ne sait pas signer mais a fait donner à sa fille une éducation, car voyez comme sa fille signe bien. J’ose dire ici que cette maman a su permettre à sa fille ce qu’elle regrettait sans doute de n’avoir par reçu elle même. Car, en 1608, peu de femmes savent signer.

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