Saint Louis, évêque de Toulouse au 13e siècle, honoré le 19 août

dit « saint Louis d’Anjou »

La famille d’Anjou a régné si loin, qu’elle n’a parfois plus rien à voir avec l’Anjou que par son nom. Voici un saint au nom Angevin, méconnu en Anjou.

Louis, né à Brignoles, en Provence, l’an 1274, eut pour père Charles, prince de Salerne, qui fut roi de Naples, et pour mère Marie, fille d’Etienne V, roi de Hongrie. (Ce Charles est Charles II le Boiteux (1248-1309), fils aîné de Charles 1er comte d’Anjou, du Maine, de Provence et de Forcalquier, et de sa 1ère épouse Béatrice, comtesse de Provence et de Forcalquier. Charles le Boiteux était donc beau-frère de Raimon Bérenger, comte de Provence, père de Marguerite, Eléonore, Sancie et Béatrice, ces demoiselles de Provence, objet de l’ouvrage de Patrick de Carolis, paru chez Plon en 2003, qui faute de postérité mâle eut pour héritier son neveu Robert, fils de Charles Le Boiteux, né 4 ans après saint Louis d’Anjou dont est question aujourd’hui. Charles Le Boiteux fut roi de Naples, de Jérusalem, de Sicile, prince de Tarente, comte d’Anjou et du Maine, comte de Provence.)

Il était ainsi petit-neveu de saint Louis, roi de France, et neveu de sainte Elisabeth de Hongrie. (Il est aussi frère cadet de Charles Martel, de Marguerite comtesse d’Anjou qui épousa Charles de France et firent les Valois, et enfin de Robert qui succèdera à son oncle Raimon Bérenger)

Le jeune Louis parut s’inspirer de la piété de ces deux grands modèles, et son enfance s’écoula dans les pratiques de la pénitence, qui, proportionnées à son âge, fortifiaient son corps et son âme. (l’abbé Pétin ajoute « son plus grand plaisir était d’entendre les serviteurs de Dieu discourir sur des matières de piété, et ses récréations les plus agréables, de visiter les églises et les monastères. Dès l’âge de 7 ans, il pratiquait de grandes austérités et couchait souvent sur une natte »)

Il avait à peine 14 ans, lorsqu’il fut donné en otage avec 2 de ses frères, pour racheter la liberté de son père, que le roi d’Aragon avait fait prisonnier. (en fait, il avait 10 ans seulement seulement lorsque son père fut fait prisonnier et c’est 4 ans plus tard que la libération de son père se fit en échange de ses fils)

Il resta 7 ans captif à Barcelone, sans jamais entendre aucune plainte, soumis en toutes choses à la volonté de Dieu. Il jeûnait plusieurs fois la semaine, il priait, il visitait les malades dans les hôpitaux, et le reste de son temps, il le consacrait à l’étude et principalement à la méditation des saintes Ecritures. (l’abbé Pétin précise « il avait pour prison la ville de Barcelone, il allait souvent visiter les malades dans les hôpitaux » et ajoute « Ayant été atteint d’une maladie dangereuse, il fit vœu, s’il en revenait, de se consacer à Dieu dans l’ordre de Saint-François, et après sa guérison se mit en devoir d’accomplir sa promesse. »)

Rendu à la liberté, il prit l’habit de Saint-François ou des Frères mineurs, et peu après, bien qu’il ne fût âgé que de 22 ans, son mérité et ses vertus le firent nommer à l’évêché de Toulouse par le pape Boniface VIII, qui voulut lui-même le sacrer. (« Son frère Charles, qui s’était fait couronner roi de Sicile en 1289, conclut en 1294 un traité avec son compétiteur, Jacques II, roi d’Aragon, et les deux cours voulurent marier avec la princesse de Majorque, sœur de Jacques, le jeune Louis, devenu libre par ce traité. Charles lui promettait le royaume de Naples, qu’il avait déjà reconquis en partie, et dont Louis était devenu l’héritier préseomptif depuis que son frère aîné occupait le trône de Hongrie. Louis, loin d’être tenté par cette offre brillange d’une cousonne, persévéra dans la résolution où il était de se consacrer à Dieu et céda tous ses droits à son frère Robert. Sa famille s’étant opposée à son entrée chez les Frères Mineurs, consentit toutefois à ce qu’il entrât dans l’état ecclésiastique. »)

Son premier soin, en arrivant dans son diocèse, fut de pourvoir aux besoins des malheureux, en réglant la dépense de sa maison de manière que la plus grande partie de ses revenus fût employée pour la subsistance des pauvres. Selon l’abbé Pétin : « Le pape saint Célestin le nomma archevêque de Lyon, quoiqu’il n’eût que 20 ans ; mais comme il n’avait pas encore reçu la tonsure, il réussit à faire échouer cette nomination. Ordonné prêtre à 22 ans, en vertu d’une dispense de Boniface XIII, ce pape le nomma à l’évêché de Toulouse, avec ordre exprès d’acquiesser à sa nomination. S’étant rendu à Rome il y fit profession chez les Frères Mineurs du couvent d’Ara-Coeli la veille de Noël 1296, afin d’exécuter l’engagement qu’il avait pris à Barcelone. Il fut sacré évêque par le pape lui-même au mois de février suivant, et pour ne pas choquer le roi son père, il lui ordonna de porter par-dessus l’habit de Franscican, l’habit ordinaire ecclésiastique mais le jour de la sainte Agathe, Louis se rendi du Capitole à l’église Saint-Pierre, où il devait prêcher, les pieds nus set avec la ceinture de corde. Il se mit ensuite en route pour aller en procession de son église, et, étant arrivé à Sienne, il logea chez les Frères Mineurs, et voulit être traité sans aucune distinction, jusqu’à laver la vaisselle avec les religieux après le dîner. A Florence, il refusa de coucher dans une chambre qu’on avait meublée pour le recevoir. Il fit son entrée à Toulouse sous l’habit de pauvre de son ordre ; mais il fut reçu avec la vénération due à un saint, et la magnificence due à un prince. »

Après avoir visité son diocèse, faisant partout bénir son nom par sa douceur, sa piété et sa charité, évangélique, il s’était rendu à Brignoles pour y régler quelques affaires, lorsqu’il mourut n’étant par encore âgé de 24 ans.

Il fut inhumé chez les Franciscains de Marseille, et le pape Jean XXII le canonisa en 1317.

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