Le délais de viduité (veuvage) ne s’est jamais appliqué aux hommes : 40 jours après son veuvage il se fiance et se marie : Vallet 1733

Il y a 2 jours, je vous mettais les règles pour les femmes et l’exemple de ma Marie Guérin remariée 62 jours après son veuvage.

Voici, dans la même paroisse de Vallet, paroisse où on semble très pressé :

Louis MAILLARD x1 Jeanne ROULLÉ †Vallet 12 septembre 1733 « inhumée au petit cimetière Jeanne Roullé épouse de Louis Maillard, morte d’hier dans ce bourg, âgée de 55 ans environ en présence de Louis Roullé et Louis Bouchaud qui ne signent » x2 Vallet 9 novembre 1733 « fiançailles le 23 octobre, bénédiction nuptiale Louis Maillard veuf de defunte Jeanne Roullé et Olive Cherbonier veuve de defunt René Robert tous deux de cette paroisse »

Entre le 12 septembre (inhumation de la première épouse) et le 23 octobre, date des fiançailles, il n’y a que 40 jours.

Contrat de réparation de l’église d’Angers : 1602

J’ai peu de choses sur les horloges et horlogers mais déjà :
Contrat d’apprentissage d’horloger, Angers 1653

Je pensais que les horlogers ressemblaient à nos horlogers actuels, avec dans l’oeil une loupe pour travailler tous les petits mécanismes des montres portables. Enfin,les horlogers de ma jeunesse car de nos jours les montres mécaniques sont rares.

Il n’en est rien ici, car il s’agit d’une horloge d’église. Et à vrai dire la description de tout ce qu’il y a à réparer est très déroutante, car cela ressemble plus au travail du métal.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, AD49-5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :


J’ai souligné les termes qui m’ont échappé ! Je vous laisse déchiffrer et m’informer.
Le 14 septembre 1602, en la cour royale d’Angers endroit par davant nour Jehan Bauldry notaire héréditaire d’icelle personnellement establiz nobles vénérables et discrets Me Louis de la Grezille archidiacre d’Oultre Loire, Chrisofle Ogier penterier, René Foucheur, Jacques Moriceau et Pierre Gaignard fabriqueur chanoines en l’église d’Angers demeurant en la cité dudit lieu au nom et comme commis et députés quant à ce de messieurs du chapitre de ladite église d’une part, et Mathurin Maillard orloger demeurant en la paroisse de Feneu d’autre part, soubzmectant respectivement esdits noms eulx leurs hoirs etc au pouvoir etc confessent avoir fait et font entre eulx ce qui s’ensuit, c’est à savoir que ledit Maillard a promis promet et demeure tenu regarnir de canons ? de cuivre tous les trous des montans de la grande orloge de ladite église et mectre des virolets où besoing sera et remectre toutes les roes au juste, refaire le peignon au hault de la lenterne du volant de la souvere ? si besoing est, faire une placque de fer dessoubz la roe de compte par ce que celle qui y est à présent est usée, enfoncer la couche ? de la roe du remontouer dans sa faze (f°2) et y mectre des crampons de fer pour la tenir racoustrer le balancier et limes les palettes, et ou lesdites palettes ne seroient bonnes y en faire et mectre d’aultres avec des plombs sur ledit balancier, faire à neuf ung des cercles de la grande roe des appeaulx et y mectre des fuzeaux pour relever les détentes des dits appeaulx, faire une virole au bout du volant desdits appeaulx pour empescher que ledit volant ne frappe au soliveau qui est au dessus, et remectre du fil de leton auxdites détentes partout où besoing sera, mectre une grosse goupille sur la teste du tros marteau par ce que celle qui y est à présent est trop menue et généralement racommoder ladite orloge et y faire et mectre tout ce qui sera requis et nécessaire de son estat et la rendre bien et deuement réparée et racommodée tournante et virante dans le jour et feste de Toussaincts prochainement venant, et est faict ledit marché pour et moyennant le prix et somme de 50 escuz sol, laquelle somme lesdits sieur commis et députés ont promis et promettent paier ou faire paier et bailler audit Maillard scavoir 10 escuz en demontant ladite orloge et le surplus montant 40 escuz immédiatement après ladite besoigne bien et deuement faicte et parfaicte, et par ces mesmes présentes ledit Maillard a aussy promis et promect entretenir ladite orloge et pareillement l’autre petite orloge (f°3) qui est au chœur de ladite église bien et deuement comme il appartient et faire en sorte qu’elles soient tousjours en bon estat bien jouantes et tournantes et virantes et ce pour ung an à commancer du jour qu’il aura parfaict et livré ladite besoigne, moyennant le prix et somme de 13 escuz ung tiers d’escu sol qui luy sera payée par lesdits sieur du chapitre de 6 mois en 6 mois par égaulx paiements et fournira d’huile d’olive autant qu’il en sera besoing, et à la fin de ladite année rendra lesdites orloges en bon estat et bien jouantes, dont et desquelles choses lesdites parties sont demeurées d’accord, ce qu’elles ont stipulé et accepté et à icelles tenir etc dommages etc obligent lesdits sieurs commis et députés esdits noms eulx les biens et choses dudit chapitre et ledit Maillard soy ses hoirs etc ses biens etc renonçant etc foy jugement et condemnation, fait et passé en ladite cité d’Angers maison dudit sieur Foussier présents discrets Me Victor Crannier chapelain, Catherin Sigoigne secretain et Michel Chartier chapelain deladite église demeurant en ladite cité tesmoins

Inventaire des biens de Mathurin Cassard au décès de sa première femme Julienne Honoré : Saint Lumine (44) 1743

Je vous emmêne de temps à autre faire un détour par Clisson et ses environs. Pays de vigne, vous allez voir que le peu que possède Mathurin Cassard, ainsi que sa seconde femme, Catherine Maillard, consiste surtout en barriques.

Les lits sont tous mauvais, comme on disait alors pour ce qui était loin d’être neuf, et qui avait sans doute déjà fait plusieurs générations.

Mais, oh stupéfaction ! Il a des napes, des mouchoirs, et même une chemisette, choses surprenantes. Certes les mouchoirs sont certainement assez rudes pour le nez en grosse toile, et il en existait de plus fins, en baptiste, pour les riches. Mais tout de même, j’avais cru comprendre qu’on se mouchait le plus souvent sur sa manche en l’absence de mouchoirs, et que le mouchoir était très rare autrefois.

La seconde épouse, Catherine Maillard, est certe veuve, mais comme le notaire ne fait aucune allusion à un quelconque compte qu’elle rendra dans le futur à ses enfants on peut conclure qu’elle n’en a pas.

Le vocabulaire variait beaucoup selon les régions à l’époque, ainsi ici les draps sont des linceuls, et les manteaux, à ce que j’ai compris sont des bernes. A moins que vous ayiez une meilleur suggestion. Je vous ai mis en rouge les termes inhabituels sur ce blog, et en rose ceux qui attestent de la modicité. J’attire surtout votre attention sur l’assiette, unique assiette de tout l’inventaire ! Je me suis demandée comment ils mangaient, mais il semble que la vaisselle était en terre, enfin c’est ce que j’ai cru comprendre.

Acte des Archives Départementales de Loire-Atlantique, 4E/18 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 4 juillet 1743 devant nous notaires de la cour royale de Nantes et du marquisat de la Galissonnière résidant à Clisson et Monnières, Inventaire et prisage des meubles, effets et bestiaux dépendant de la communauté d’entre Mathurin Cassard laboureur demeurant au village du Pay paroisse de Saint Lumine et de defunte Julienne Honnoré sa première femme, père et garde naturel de Mathurin, Jean et Thérèse Cassard ses enfants d’avec ladite feue Honnoré, fait pour arrester la communauté d’entre luy et ses dits enfants, étant convolé en secondes nopces avec Catherine Maillard sa femme, veuve en premières nopces de Gabriel Paviot, auquel inventaire a été vacqué par nous notaires royaux de la cour et diocèse de Nantes résidant à Clisson le 4 juillet 1743 sur la réquisition dudit Mathurin Cassard en présence de François Lefort oncle maternel desdits mineurs demeurant audit village du Pay dite paroisse et de François Cassard oncle paternel desdits mineurs demeurant aussi audit village du Pay, et étants en la maison et demeure desdits Mathurin Cassard et femme après serment par chacun d’eux fait et presté séparément ès mains de l’un de nous dits notaires, l’autre présent, de tous les biens dépendants de ladite communauté montrer et enseigner pour estre inventoriés au présent inventaire sans aucuns cacher ny détourner sous les peines de l’ordonnance leur exprimées et données à entendre par nous dits notaires, lesdits biens meubles ont été prisés et estimés par Mathurin Bastard laboureur demeurant au village du Pay paroisse de Saint Lumine, et Pierre Metayreau aussi laboureur demeurant à la Bigotière paroisse de Maison priseurs jurés et expérimentés, qui après avoir devant nous dits notaires presté séparément le serment au cas requis, les ont prisés et estimés en leur conscience eu égard au cour des terres selon et ainsi qu’il ensuit :

2 chaudrons, un grand et un moyen, avec un poislon et une marmite, une poisle à frire et une cramaillère 18 livres 10 sols

2 bouts de planche servant de table 10 sols

une met (maie) à boulanger 4 livres

un grand coffre fait à panneau 9 livres

un coffre fait à plein bois 5 livres 10 sols

une paire d’armoire faite à 4 batans 12 livres

un mauvais lit avec un charlit 10 livres

2 mauvaises couchettes avec une mauvaise baline 30 sols

2 paires de portoires 3 livres 10 sols

3 pics , 3 tranches et une mauvaise ratelleuse 6 livres 10 sols

2 pelles de fer et 2 fourches, l’une à 3 l’autre à 2 doigts de fer 4 livres 10 sols

2 faucherets tous emmanchés 2 livres 15 sols

une forge avec son marteau 20 sols

2 grandes serpes et 2 serpes à tailler, avec un hachereau 3 livres 10 sols

3 faucilles 15 sols

un troipied avec un penseau de fer et un boisseau 2 livres

un charnier avec un petit marteau et une paire de tenailles 2 livres 6 sols

une posne de terre 25 sols

9 bernes (manteaux) de grosse toile avec 3 napes de grosse toile 15 livres

2 mauvais cotillons un de grenete et l’autre de toile, un corset brun, 2 devantières une de toileet l’autre brune avec une mauvaise chemisette 3 livres

3 coiffes et 3 mouchoirs tant de grosse toile que de fine 15 sols

une assiette d’étain 10 sols

toute la poterie de terre et bouteilles 1 livre

une seille de bois 5 sols

une grande cuve 9 livres

11 barriques et 2 quarts 17 livres

une mère vache 40 livres

et finalement une jument avec tout son équipage 36 livres

 

Et sont tous les meubles dépendant de ladite communauté, lesquels sont trouvés monter, sauf erreur de calcul à la somme de 211 livres 11 sols, desquels meubles et bestiaux ledit Cassard s’est volontairement chargé pour les représenter et en tenir compte à sesdits enfants en terme et lieu

Et on lesdits priseurs signé avec nous dits notaires, et sur ce que les autres parties ont déclaré ne savoir signer, ledit Mathurin Cassard a fait escrire Pierre Hallouin, ladite Maillard sa femme Jean Kelly, ledit François Lefort écuyer Jacques Robinault, et ledit François Cassard Pierre Ernaud, tous de Clisson

 

Et avenant les 2 heures de l’après midy de cedit 4 juillet 1743 nous notaires susdits avons procédé à l’inventaire des meubles appartenant à la dite Catherine Maillard femme dudit Mathurin Cassard :

une marmite avec une travaillère 1 livre 15 sols

2 chaudrons 7 livres

une poisle à frire avec un poislon 1 livre 10 sols

3 pieds 1 livres 10 sols

une serpe à tailler avec une mauvaise grande serpe, une faucille 1 livre

une ratelle avec un cereau 13 sols

une hache avec une uville 1 livre 5 sols

un pic avec une mauvaise pelle 1 livre

une gruge avec un peseau de fer 12 sols

une paire de portoires 1 livre 10 sols

3 barriques 4 livres

un grand coffre 7 livres

3 bouts de planche 10 sols

un lit avec un travers de lit, un mauvais charlit avec les rideaux 20 livres

7 bernes de grosse toile avec 2 linceux de brin, 5 napes et 2 serviettes 17 livres

un travoüil avec ses fuseaux et 4 gèdes de graille 7 sols

une güie 5 sols

un chandelier de cuivre avec une grille de fer 10 sols

et finalement un mauvais lit avec un travers, un petit oreiller et une mauvaise berne 5 livres

Et sont tous les meubles appartenant à ladite Catherine Maillard femme dudit Cassard, lesquels elle a fait amener chez son dit mari ainsi qu’il le reconnaît pour entrer en leur communauté, lesquels se sont trouvés monter sauf erreur de calcul à la somme de 72 livres 7 sols. Fait et arrêté en la maison et demeure desdits Cassard et femme.

Odile Halbert – Si vous mettez mes travaux sur un autre site, vous enrichissez leurs propriétaires en leur donnant toujours plus de valeur marchande dans mon dos

 

 

 

 

 

Marché pour extraire de la pierre dans la vigne de Champcharles, Sainte Gemmes sur Loire 1521

Les 2 preneurs n’ont que 2 mois pour cette extraction, et en guise de paiement ils livrent 10 charettes de pierre au propriétaire, ce qui me semble énorme, car ils doivent aussi extraire pour eux et en outre refaire les murs.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 20 janvier 1521 (avant Pâques, donc le 20 janvier 1522 n.s.) en la cour du roy notre sire à Angers (Nicolas Huot notaire Angers) personnellement estably sire Jacques Villiers sieur de Champcharles demourant à Angers d’une part et Estienne Maillart et Bastien Porcher paroissiens de Sainte Jame sur Loire ainsi qu’ils disent d’autre part soubzmetans ledit Villiers soy ses hoirs etc et lesdits Maillart et Porcher eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de parties ne de biens leurs hoirs etc confessent avoir aujourd’huy fait les marchés pactions et conventions tels et en la manière qui s’ensuit c’est à savoir que ledit sieur Jacques Villiers a baillé et baille auxdits Maillart et Porcher qui ont prins et accepté de luy une petite place de perrière estant en les vignes dudit Villiers à son lieu de Champcharles laquelle est clouse à murailles et tout ce qui luy en appartient d’icelle pièce seulement pour tirer de la pierre d’icelle perrière tout ce qu’il en pourroit tirer jusques à la fin du mois de mars prochainement venant, sans faire aulcun dommages en icelle vigne et aussi seront tenus lesdits preneurs refaire la muraille qu’ils abbatront bien et duement à leurs cousts et mises et s’ils en abbatent deux toises feront incontinent refaire, et remplaceront le foussé qu’ils feront, et icelle rendre preste à planter de la vigne, et oultre seont tenuz lesdits preneurs bailler pour forestage audit Villier le nombre de 10 charestes de pierre bonne et marchande et rendront toute icelle muraille relevée et formée dedans ladite fin dudit mois de mars et celle qui estait abbatue de paravant sans interests, auxquelles choses dessus dites tenir et accomplir etc et aux dommages etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre etc mesmes lesdits preneurs eulx et chacun d’eux seul et pour le tout sans division de personne de biens leurs boirs etc renonçant par davant nous au bénéfice de division etc foy jugement et condemnation etc présents ad ce Gervaise Lelasseurs et Charles Furet clercs demeurant à Angers tesmoings, donné à Angers le jour et an susdit

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Pierre Menard, devenu parisien, loue à Simon Maillard, patissier, la maison de ses beaux parents, Angers 1606

non seulement il est devenu Parisien, mais rue de la Harpe.
Or, il se trouve que j’ai dans mes ascendants, à la même époque, un Drouaut de Loiré, parti vivre lui aussi rue de la Harpe, où sa fille, mon ancêtre est née, puis il reviendra vivre à Loire, sans doute atteint du mal du pays.
Mais l’acte qui suit donne bien la rue de la Harpe paroisse St Séverin, alors que l’acte que j’avais pour mon ancêtre donnait paroisse St Benoît, et si vous connaissez cette rue, merci de me préciser ce qu’il en est. En tous cas, on peut la voir en 3D, sur un plan de l’époque. J’ai le plan en question, mais ne sait si j’ai le droit de vous le mettre ici.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le samedi 9 décembre 1606 après midy, en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous René Serezin notaire d’icelle feurent présents et personnellement establis honorable homme sire Pierre Menard marchand bourgeois de Paris et y demeurant paroisse saint Severin rue de la Harpe estant de présent en ceste ville d’une part,
et honneste homme Symon Maillard marchand Me paticier Angers et y demeurant paroisse sainte Croix d’autre part
lesquels soubzmis soubz ladite cour respectivement ont recongneu et confessé de leur bon gré et libre volonté avoir fait entre eulx le marché de bail et prise à louage qui s’ensuit, c’est à savoir que ledit Menard a baillé et par ces présentes baille audit tiltre de louage et non autrement audit Maillard qui a pris et accepté audit titre pour le temps et espace de 5 années qui commenceront au jour et feste de Nouel prochainement venant et finiront à pareil jour
savoir est une maison et appentis située au caroy de la place Neufve de ceste ville dite paroisse de ste Croix ainsy que ladite maison se poursuit et comporte en tant et pourtant que d’icelle maison et appartenancse en appartient audit bailleur que ledit preneur a dit bien savoir et congnoistre et comme en jouissoit cy devant (blanc) Moreau Me boulanger en ceste ville sans dien en retenir ne réserver
pour desdites choses en jouir et user par ledit preneur comme un bon père de famille sans rien démolir ne détériorer
à la charge dudit preneur de tenir entretenir ladite maison en bonne et suffisante réparation de couverture terrasse careau et vitre et les y rendre à la fin dudit temps et pareillement les garderobles bien nettes
desquelles réparations et garderobes ledit preneur s’est contenté après que ledit bailleur a asseuré que ledit Moreau est tenu de mettre ladite maison en bonne et suffisante réparation et lesdites garderobes nettoyées par son bail afin de le y faire contraindre ledit Menard a céddé audit preneur ses droits et actions qui luy compèrent par le moyen de son bail
outre à la charge dudit preneur de payer les cens rentes charges et debvoirs deuz pour raison desdites choses jusques à la concurrence de 100 sols par an pour la part dudit bailleur sy tant en doibt et sans aprouver qu’il en soit tant deu
et est fait le présent bail pour en payer et bailler par ledit preneur audit bailleur en ceste ville en ladite maison baillée par chacune desdites années la somme de 105 livres tz aulx jours et festes de st Jehan Baptiste et Nouel par moitié le premier paiement commençant au jour et feste de st Jehan Baptiste prochainement venant et à continuer

    je n’ai pas compris comment le locataire pouvait payer en la maison qu’il loue puisque le propriétaire demeure rue de la Harpe à Paris ! Pourtant c’est bien ce qui est écrit !

et a esté convenu et accordé entre les dites parties que ledit preneur pourra pour sa commodité faire à ses despens quand bon luy semblera en la bouticque de ladite maison un four et effourneil ou il avoir acoustumé d’estre du vivant de deffunt Jehan Pinot beau père dudit bailleur auquel appartenait ladite maison, lequel four et effournoueil ledit preneur fera à la din du présent bail faire oster et enlever et remettre le tout en l’estat qu’il estoit

    c’est une clause particulière assez remarquable, en ce sens, que le four sera construit pour peu de temps, puisqu’il doit le démonter à la fin du bail, pire, il n’est pas sur d’aller jusqu’à la fin du bail, car l’une des clauses suivantes dit bien que si le bailleur vend, le bail devient nul, dont le four aussi.

et outre a esté accordé entre lesdites parties que au cas que ledit bailleur vende allienne ou baille à rente les choses baillées que le présent bail demeurera nul sans que ledit preneur en puisse prétendre aulcuns despens dommages ne intérests advertissant par ledit bailleur trois mois devant l’un desdits termes de Noel ou st Jehan Baptiste, comme aussi au cas que ledit preneur veuille résilier ce présent bail faire le pourra advertissant par ledit bailleur trois mois devant l’un desdits termes aussi sans despens dommages en intérests payant par ledit preneur
ce qui a esté stipulé et accepté par lesdites parties auquel bail tenir etc et à payer etc et aux dommages etc obligent lesdites parties respectivement renonçant etc foy jugement et condemnation etc
fait et passé audit Angers maison ou pend pour enseigne l’image ste Barbe en présence de honneste homme sire Pierre Ragot marchand demeurant Angers et Me François ?? Trenaunay demeurant aulx Pontz de Cé tesmoings

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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Contrat d’apprentissage à Pirmil de Thérèse Maillard de Saint George sur Loire, Nantes et Saint Sébastien

pourtant Saint-Georges-sur-Loire est plus proche d’Angers que de Nantes, et Angers est sa capitale naturelle puisque c’est l’Anjou.
Mais, Saint-Georges-sur-Loire, comme son nom l’indique, est un port sur la Loire, et la Loire est jusqu’à l’arrivée du chemin de fer, l’autoroute fluviale de la France. Enfin, l’une des autoroutes fluviales, mais par des moindres, puisqu’avec son port de Nantes elle achemine vers Paris, via la Loire, tous les produits venus de loin.
Et je suppose que dans un port, les langues, avant la télé, sont un moyen d’échanges, et les nouvelles de Nantes fréquentes à Saint Georges sur Loire. Et les échanges personnels s’ensuivent.

On arrive alors à Nantes, non pas par le bras de Loire de Pirmil, quartier artisanal besogneux, mais par celui plus naviguable du Port Maillard, proche le château.
Il m’est souvent arrivé de rêver à cette majestueuse entrée de Nantes, car non seulement on débarquait sur un grand port fluvial mais on était au pied du château, qui n’est plus que le parcours actuel du tramway ! Enfin, ceux, nombreux, qui empruntent ce tram, songent-ils un seul instant, à cette grandiose entrée fluviale de tous les voyageurs d’antan !

Ici, encore un fois, nous avons un contrat d’apprentissage différent des autres. En effet, la jeune apprentis ne sera pas logée par la tailleuse, et même elle ne sera pas nourrie le dimanche et fêtes. Il convient oublier un aller-retour à Saint Georges sur Loire le dimanche ou le samedi soir, comme le font de nos jours tous les étudiants gâtés. Je précise même non seulement « gâtés » mais « pourris » car ils prennent des habitudes de confort de vie, avec MP3, tablette sur Internet et autres gadgets modernes couteux, et je leur souhaite à tous, à tous ceux que je vois le vendredi soir dans le train Angers Nantes sur tous leurs appareils dispendieux alors même qu’ils n’ont pas encore gagné leur vie, que le monde futur leur permette ce train de vie, et qu’ils n’aient pas à souffrir un jour parce que gâtés dans leur jeunesse, ils connaîtront vraisemblablement d’autres temps, plus durs.
J’ai moi aussi fait 2 ans d’études à Angers autrefois, et de mon temps on ne rentrait qu’aux vacances de Noël, Pâques et les grandes vacances, comme on les appelait. Je n’ai donc pas pris des habitudes de confort et luxe de vie, et je n’ai jamais souffert par la suite des périodes de privation que la vie m’a réservée, car je savais me priver.
Ces jeunes souffiront. Je les plains quand je les vois. Alors même qu’eux, enfin la plupart d’entre eux, me considèrent comme une « cheveux blancs dont incapable de comprendre l’informatique ».

Donc, la jeune apprentie ne rentrait pas le dimanche à Saint Georges, et mieux, elle était logée ailleurs que chez la tailleuse pour son coucher. Ce qui signifie qu’il existait sans doute des chambres à louer, ou des logeuses, et que cette apprentie est la première que je rencontre qui doit ainsi se loger ailleurs, et cela devait considérablement augmenter le prix de ses études.
Rien de neuf sous le soleil ! Loger un étudiant est encore souvent une galère de nos jours.

Mais, je reste en admiration avant la cohésion et solidarité familiale, car c’est la soeur de l’apprentie qui va payer le tout, sans doute est-elle sa curatrice, même si ce n’est pas précisé dans l’acte, et sans doute a-t-elle quelques biens hérités des parents qui sont ainsi utilisés.

Enfin, je ne pense pas que la mode ait été plus avancée à Nantes qu’à Angers, et je vous prie de vous reporter au début de mon billet, dans lequel je vous parlais de l’attrait du port de Nantes, qui était l’ouverture vers le large et faisait rêver plus d’un. C’est de là qu’on partait ensuite au loin !

collection personnelle, reproduction interdite
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Ces vues datent de 1911, après l’arrivée du train. L’ancien Port Maillard est à droite, devant la Poissonnerie, et après le château.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales de Loire-Atlantique, série 4E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 21 décembre 1712 après midy, devant nous (Bertrand notaire) notaires royaux à Nantes, avecq soumission et prorogation de juridiction au siège présidial dudit lieu, a comparu Anne Maillard fille demeurant à Saint Georges sur Loire en Anjou,
laquelle présente pour apprentie Thérèse Maillard sa sœur demeurant à Pirmil paroisse de Saint Sébastien sur ce présente et acceptante, âgée d’environ 17 ans
à Suzanne BrIffaud fille tailleuse demeurante à Pirmil paroisse de St Sébastien sur ce présente et acceptante, pour en cette qualité demeurer chez elle pendant 2 ans qui commenceront le 6 mars de la prochaine année et finiront à pareil jour de l’an 1715,
durant lequel temps ladite Briffaud s’oblige de montrer et enseigner à son possible son mestier de tailleuse à ladite Thérèze Maillard apprentie
par ce qu’elle luy obéira et sera assidue à travailler sans s’absenter que par permission à peine de rétablir le temps de son absence
convenu que si elle devient malade que sadite sœur la fera traiter et médicamenter jusques guérison et ensuite la ramenera parachever le temps de son apprentissage rétablissant aussi le temps de sa maladie
que ladite apprentie sera entretenue de tous habillements et linges par sadite sœur
qu’en cas d’absence sadite sœur la représentera si faire se peut sinon payera à dire de gens connaissants les dommages et intérests de ladite Briffaud
que ladite apprentie sera norye (nourrie) par sadite sœur les jours de dimanches et festes
que la mesme apprentie sera norye par ladite Briffaud les jours ouvrables et traitée humainement
et au parsus a esté le présent marché ainsi fait pour et moyennant la somme de 75 livres que ladite Anne Maillard promet payer à ladite Briffaut quite de frais en sadite demeurance scavoir 39 livres à valoir ledit jour 6 mars prochain et le reste qui sera 36 livres le 6 mars 1714
à tout quoy faire et accomplir lesdites Anne Maillard et Brissaud s’obligent respectivement l’une à l’autre chacune en ce que le fait la touche sur l’hypothèque de tous leurs meubles et immeubles présents et futurs pour en défaut de ce y estre contraints d’heure à autre en vertu du présent acte par exécution saisie et vente d’iceux comme gages tous jugés par cour suivant les ordonnances royaux se tenant dès à présent pour tous sommés et requis
consenty, fait et passé jugé et condamné à Pirmil au tabler de Bertrand et pour ce que les parties ont dit ne scavoir signer ont fait signer à leur requeste scavoir ladite Anne Maillard à Me Jan Janeau et ladite Briffaud à Julien Lecomte sur ce présents

    et attention, je vous mets en ligne dans les jours suivant, le véritable aspect de Suzanne Briffaud, car c’est en fait un atelier qu’elle avait, et je vous mets d’autres apprenties en ligne.
    Encore une de ces femmes qui, non mariées, dirigeaient bien leur vie, et ceci me fait mettre cet acte aussi dans la catégorie FEMMES, car si un jour un étudiant se penche sur tout ce qu’étaient autrefois les femmes à Nantes ou ailleurs, il pourra trouver des cas qui illustrent franchement de véritables entrepreneuses, mais aussi au prix du célibat.

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