Quittance du bail de la commanderie de Sainte Catherine, Nantes 1519

Introduction

En 1519, le chapitre d’Aquitaine se tenait à Angers selon l’acte qui suit.  Malgré les nombreuses références sur l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, je n’ai pas trouvé la mention du chapitre d’Aquitaine qui semble être un congrès de tous les commandeurs. Donc ils sont tous à Angers, ce qui explique que le bail est payé à Angers cette année là.

la commanderie de sainte Catherine est à Nantes, mais le commandeur au loin, et la quittance passée à Angers lors du chapitre d’Aquitaine qui s’y tenait en juin 1519. On y apprend que des réparations, assez importantes au vue de la somme de 110 livres, ont été effectuées et sont déduites du prix de la ferme.
« Noble homme frère Messire Méry Gombault, chevalier de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Sainte-Catherine de Nantes et de ses membres Saint-Jehan de Nantes, Faugaret et le Temple de Maupertuis », reçut les aveux de ses vassaux en 1509 (Archives de la Vienne, 3 H, 778).
http://www.infobretagne.com/commanderie-nantes.htm

La commanderie de Ballain est en Indre-et-Loire

Voici sa retranscription 

acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121  

Le 7 juin 1519 en notre court à Angers etc (Huot notaire) personnellement establiz noble homme Jacques de Barzain procureur spécial de frère Esmery Gombault chevalier de l’ordre de St Jehan de Jérusalem commandeur de Balain et Saincte Katherine de Nantes ainsi que ledit estably nous a faict apparoir par ses lettres de procuration passées soubz la cour du roy notre sire à Tours par Pierre Portays en dabte du 12 juing 1517 de laquelle la teneur s’ensuit
sachent tous présents et avenir etc
soubzmectants ledit procureur soy et les biens et choses de sadite procuration confesse avoir aujourd’huy etc eu et receu de honorable homme sire Pierre Main sieur du Bault demourant à Nantes la somme de 635 livres tournois à cause et par raison de la ferme de saincte Katherine de Nantes appartenancest et déppendances d’icelle ainsi qu’il est plus à plein déclaré par la baillée à ferme faite par ledit chevalier audit Main
en ce comprinses les mises faites par ledit Main pour la réparation dudit lieu et commanderie de Ste Katherine et de ses dépendancs icelles mises faites depuis le temps de la ferme dudit Main dont ledit Main en a baillé audit procureur les estats et quittances d’icelles réparations montant icelles mises la somme de 110 livres 6 sols 6 deniers tz parties desquelles mises ont esté faites par le commandeur dudit de Blaizan et de messire Jehan Maczon
de laquelle somme de 635 livres tz pour une année finie d’icelle ferme et paiable par chacun au chapitre d’Acquitaine ledit de Baizan s’en est tenu par davant nous à bien paié et content et en a quicté et quicté ledit Main et tous autres
à laquelle quittance tenir et accomplir etc garantir et garder de tous dommages ledit Main pour la réparation d’icelle ferme et pour l’année finie audit chapitre d’Acquitaine tenu à Angers en ce présent mois de juign 1519 oblige ledit de Baizan soy et les biens et choses de sadite procuration présents et avenir quelques qu’ils soient renonçant etc foy jugement et condemnation etc
présents ad ce discretes personnes missire Robert Coquereau prêtre receveur du commandeur d’Amboise et Laurens Perrault aussi prêtre chapelain de la chapellenie de Ste Katherine en la ville de Nantes et Charles Huiot clerc demourant à Angers tesmoings
fait à Angers en la rue St Jehan Baptiste les jour et an susdits

seconde retranscription

J’avais publié ci-dessus en 2011 et j’avais oublié que je l’avais mise en ligne, et ce jour, retrouvant les vues, j’ai refait la retranscription une seconde fois, sans me douter de mon double travail… 

Le 7 juin 1519 (Huot notaire Angers) en notre court à Angers etc personnellement estably noble homme Jacques de Barzan procureur especial de frère Esmery Gombault chevallier de l’ordre de St Jehan de Jérusalem commandeur de Balam et saincte Katherine de Nantes ainsi que ledit estably nous a faict apparoit par ses lettres de prouration passées soubz la court du roy notre sire à Tours par Pierre Portays en dabte du 12 juin 1517 de laquelle la teneur s’ensuit – Sachent tous présents et avenir (blanc) – soubzmetant etc ledit procureur soy et les biens et choses de sadite procuration etc confesse avoir aujourd’huy eu et receu de honnorable homme sire Pierre Mauny sieur du Bault demourant à Nantes la somme de 635 livres tournois à cause et pour raison de la ferme de Saincte Katherine de Nantes et autres déppendances d’icelles ainsi qu’il est plus à plain déclaré par la baillé afferme faicte par ledit chevallier audit Mauny, en ce comprins les mises faictes, de laquelle somme de 635 livres tz pour une année finie d’icelle ferme et paiable par chacun an au chappitre d’Acquitaine ledit de Bazan s’en est tenu par davant nous à bien paié et content et en a quicté et quicte ledit Mauny et tous autres, à laquelle quictance tenir et acomplir etc garantir et garder de tous dommaiges ledit Mauny pour la réception d’icelle ferme et pour l’année finie audit chappitre d’Acquitaine tenu à Angers en ce présent moys de juign 1519 oblige ledit de Baizan soy et les biens et choses de sadite procuration pésents (f°2) et avenir quelsqu’ils soient renonçant etc foy jugement et condemnation etc présents ad ce discretes personnes missire Robert Cocquereau prêtre receveur du commandeur d’Amboise et Laurens Perrault aussi pêtre chapelain de la chapelenie de Ste Katherine de la ville de Nantes et Charles Huot clerc demourant à Angers tesmoings, faict à Angers en la rue St Jehan Baptiste les jour et an susdits

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Mathurin Goupil, métayer à la Talonnière à Grez-Neuville, fait les comptes avec la propriétaire, 1597

Nous sommes abreuvés de termes effrayants : crises, récession.

La France en a traversé d’autres. Dans son ouvrage La France du XVIe siècle, PUF, 1996, Arlette Jouanna consacre un chapitre à la dépression des années 1585-1595, sous l’action conjuguée de 4 fléaux : guerre civile, famine, peste et bêtes sauvages.
Nos ancêtres ont traversé là des épreuves souvent difficiles, et je l’oberve dans les actes notariés entre bailleur et métayer ou closier. Ici, sans être explicitée, les années difficiles semblent être la cause de retards de paiements réciproques, l’un n’ayant pas été payé de la moitié des bestiaux pris, alors que la propriétaire en doit la moitié, de même elle doit une réparation de la couverture, sans qu’on sache si cette couverture a souffert des troubles ou autre…

Mathurin Goupil se rend à Angers transigé avec sa propriétaire qui y demeure. Le différend s’élève tout de même à 24 écus, qui font 72 livres, ce qui est une jolie somme pour un métayer surtout en période de crise, et c’est la propriétaire qui les doit à son métayer, prêt à saisir la justice pour s’en faire payer. La transaction se passe bien, et Mathurin Goupil repartira tranquille.

Grez-Neuville, collection particulière, reproduction interdite
Grez-Neuville, collection particulière, reproduction interdite

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici la retranscription de l’acte (enfin pour l’essentiel seulement) : Le 30 décembre 1597 avant midy, en la cour royal d’Angers endroit par devant nous François prevost notaire d’icelle personnellement estably Mathurin Gouppil mestaier demeurant au lieu de la Talonnyère appartenant à Jehanne Main paroisse de Neufville et Grez
la Talonnière, commune de Grez-Neuville (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)
soubzmettant etc confesse etc avoir promis et par ces présentes promet à ladicte Main demeurant en la paroisse de St Maurille à Angers ne pas aller à l’encontre de la requeste et demande de délay de cinq ans … au présidial de ceste ville et y a renoncé et renonce au profit de ladite Main de ce qu’il pourroit demander pour le paiement de la somme de 24 escuz sol pour bestiaux et autres choses qu’il à prinses sur ledit lieu de la Talonnyère desquels bestiaux ladite Main estoit tenue payée la moitié, que pour l’argent que ladite Main luy auroit baillé pour faire couvrir d’ardoise ladite mestairie de la Talonnière laquelle n’auroit fait … pour icelle somme de 21 escuz qui auroit esté payée à ladite Main et de la somme de 2 escuz sol par autre part… sur la façon et réparation du lieu de la Talonnière et fossez qu’il a fait comme il est tenu faire…
fait à notre tablier en présence de Anthoine Marchant et René Vallin praticiens
Signé Jeanne Main

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