Joseph Thibault vend à rente foncière perpétuelle une maison à Mathurin Lemanceau : La Jaillette 1676

Voici encore une de ces fameuses ventes à rente foncière, dont vous vous demandiez ce qu’elles sont devenues lors de la Révolution. C’est à dire éteintes….

Mais, contrairement à la plupart de ces ventes, ici j’ai aussi le montant de la ferme donc du revenu annuel de cette maison, et la différence est peu élevée.

La ferme s’élève à 11 livres par an
La vente foncière à 14 livres par an.

Donc la maison ne lui coûtera que 3 livres par an. Je pense que de nos jours ceux qui investissent dans l’immobilier locatif font le même raisonnement quand ils font un prêt pour cet achat.
Peut-on comparer un peu ?? toutes choses étant égales par ailleurs…

Voir mon étude LEMANCEAU

Mais, attention, demain je vous mets, grâce à Marie-Laure, que je remercie, la suite, qui atteste que cet acte est une fausse rente fontière, et d’une manière assez surprenante, au lieu de faire un engagement comme tout le monde le faisait alors.

Acte des Archives du Maine-et-Loire 5E4 – Ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 21 novembre 1676 avant midy, par devant nous Pierre Bory notaire royal Angers furent présents establis et soubzmis Me Joseph Thibault huissier demeurant en cette ville paroisse St Maurille d’une part, et Mathurin Lemanceau marchand demeurant au bourg de la Jaillette paroisse de Louvaines, tant en son privé nom que au nom et se faisant fort de Elisabeth Lecerf sa femme, par laquelle il promet et s’oblige faire ratiffier et avoir ces présentes agréables, obliger solidairement avecq lui à l’exécution d’icelles et en fournir acte vallable audit Thibault ès mains de nous notaire dedans un mois prochain à peine etc icelles néanlmoins demeurant etc d’autre part, lesquels ont fait le contrat de baillée et prise à rente fontière annuelle et perpétuelle qui s’ensuit, c’est à scavoir que ledit Thibault a baillé et par ces présentes baille audit Lemanceau esdits noms et à chacun d’iceux solidairement renonçant au bénéfice de division discussion d’ordre etc stipulant et acceptant audit tiltre et non autrement, scavoir est une maison en appenty couverte d’ardoise avecq un jardin y joignant sis audit bourg de la Jaillette, joignant d’un côté la cour et jardin de la veuve Couanne, d’autre costé (f°2) les jardins de Me Jean Lesvière vicaire dudit lieu de la Jaillette et de Pierre Saillart, et la maison de Jean Hegu, abutée d’un bout une pièce de terre appellée « le Clos » dépendant du prieuré de la Jaillette et d’autre bout la rue dudit bourg, comme lesdites choses se poursuivent et comportent leurs appartenances et dépendances, et qu’elles appartiennent audit Thibault pour luy estre escheues de la succession de deffunt René Thibault son père, et qu’en jouist à présent à tiltre de ferme Jean Séjourné, maçon, que ledit preneur esdits noms a dit bien scavoir et cognoistre, sans en faire aulcune réservation, à la charge par ledit preneur esdits noms d’en jouir comme bon père de famille est tenu faire, sans malversation ny rien desmollir, et de les tenir et relever censivement dudit prieuré aux charges des cens rentes et devoirs seigneuriaux féodaux et fontiers entiens (pour « anciens ») et accoustumés estre payés en fresche ou hors fresche, qu’il payera et acquitera à l’advenir franc et quite du passé jusques à ce jour etc, lesquels dites cens rentes et debvoirs les partyes par nous advertyes de l’ordonnance royale n’ont peu autrement déclarer ny exprimer ; transportant etc (f°3) a esté faite ceste présente baillée et prise à rente pour en payer et bailler chacun an par ledit preneur esdits noms solidairment audit bailleur en sa maison en ceste ville la somme de 14 livres de rente fontière annuelle et perpétuelle au jour et feste de Toussaints premier payement commançant le jour et feste de Toussaints prochain et continuer ; et au payement et continuation de laquelle rente y demeurent lesdits héritages cy dessus spécifiés spéciallement et par privilège obligés affectés et hypothéqués outre le général des autres biens présents et futurs dudit preneur esdits noms qu’il y a aussi obligés et hypothéqués sans que le général et spécial hypothéque se puisse aulcunement nuire ny préjudicier ains se confirment l’un l’autre ; entrediendra ledit preneur le bail fait audit Séjourné pour le temps qui en reste à expirer et en prendra les fermes à l’advenir, montant 11 livres par chacun an à conter (pour « compter ») du jour et festr de Toussaint dernière, et depuis ledit Thibault a chargé ledit preneur de payer chacun an ladite rente fontière de 14 livres en son acquit Marye Boidane veufve François Delaporte à desduire par celle de 15 livres de rente hypothéquaire qu’il luy doibt, quoy faisant qu’il en demeure bien quite ; (f°4) car les partyes l’ont ainsy recogneu voullu consenty stipulé et accepté etc à quoy tenir etc à peine etc s’obligent lesdites partyes ces présentes faire, mesme ledit preneur esdits noms solidairement leurs hoirs etc renonçant etc dont etc fait et passé audit Angers en nostre estude en présence de Mathurin Bauchereau archer huissier en la maréchaussée d’Angers, René Cranblay et Charles Leboisteux praticiens demeurant audit Angers tesmoins

Jean Séjourné vend une moitié de maison : La Jaillette (49) 1721

Cet acte est aux Archives Départementales du la Sarthe, chartrier du prieuré de la Jaillette AD72-H486 – f°258v – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :


« Le 23 septembre 1721, a comparu en jugement René Marpault tixier demeurant au bourg de la Jaillette, lequel a exibé copie de contrat passé devant Bouvet notaire royal le 10 may 1719, par lequel François Brillet et Renée Brillet luy ont vendu la moitié d’une maison au bourg de la Jaillette, l’autre moitié appartenant à Jean Séjourné, pour et moyennant la somme de 55 livres, et par ledit contrat ledit Séjourné lui a céddé l’autre moitié de ladite maison, arantée (sic) par le sieur Trillot prêtre, à la charge de payer en son acquit 50 sols de rente foncière par an aux héritiers du sieur Trillot, auxquels apartient ladite rente, et s’est avoué sieur an (pour « en ») nuepce [c’est la « nuesse », dont je vous ai souvent entretenu. Tappez nuesse dans les mots étiquetés sous ce billet] et en sensifve (pour « censive ») de cette seigneurie pour raison de ladite maison, rues et issues en dépendant, joignant d’un costé la maison dudit Guyoullier, d’autre costé le jardin de Pierre Drouet, d’un bout la Grand Rue, et d’autre bout le jardin de Guyoullier ; pour raison de quoy il a confessé devoir chascun an doit 20 deniers de cens et rente en fraresche, à laquelle déclaration il a fait arrêt, dont nous l’avons jugé et condamné payer servir et continuer lesdits cens et rentes et en payer les arrérages, ensemble vantes (pour « ventes ») de l’acquisicion faicte desdits Brillets, et aux dépands … »

Un Séjourné parti à Château-Gontier sous le nom « Journée » : 1745

Je suppose qu’il s’agit d’un Séjourné de La Jaillette.
Manifestement il a ici suivi le commerce des toiles, qui partait de petits marchands tissiers, se déplaçant dans tous les villages en Anjou et Maine, pour remonter les toiles jusqu’à Château-Gontier et surtout ensuite Laval. Ce qui mettrait la Jaillette un petit bourg très actif sur le plan commercial et artisanal.

Je vous resignale l’ouvrage de Jocelyne Dloussky « Vive la toile, économie et société à Laval au XVIIIème siècle », sachant cependant qu’elle traite uniquement le haut du commerce de Laval et avoue ne pas avoir de connaissances suffisantes de tout le petit marché qui menait à Laval les toiles.

J’ai d’autres actes Séjourné de ce chartrier et je vais vous les mettre, patience car j’ai d’autres sujets en cours, qui vont alterner ici.

Avouez que l’altération du patronymé Séjourné en Journée est remarquable !!!

Cet acte est aux Archives Départementales du la Sarthe, chartrier du prieuré de la Jaillette AD72-H486 – f°327 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :


« Le 29 septembre 1745, par devant nous Pierre Allard notaire royal à Louvaines soussigné fut présent h.h. Jean Journée Md tissier demeurant à Château-Gontier paroisse st Remy, mari de Marguerite Foubert, en cette qualité propriétaire de la closerie de la Cornillière paroisse de St Martin du Bois, sur, et pour raison duquel il a reconnu et confessé devoir chacun an au terme d’Angevine au prieuré de la Jaillette membre dépendant du collège royal de La Flèche, le nombre de 22 boiseaux de bled seigle mesure du Lion d’Angers et 40 pintes de vin de rente foncière en fresche avec autres dont il dit en payer la moitié pour sa part et portion sans division de ladite rente, laquelle il offre promet et s’oblige payer servir et continuer à l’avenir par sollidité, premier terme et payement … »

TOUJOURS TOUT DEMONTRER AVEC PREUVES, ET NE JAMAIS RIEN RECOPIER

Ce jour, je décale mes billets prévus, pour tenter de vous expliquer mon point de vue sur les recherches en filiation.

En effet, depuis 30 ans que les foutus logiciels de généalogie existent, j’ai TOUJOURS constaté qu’ils embrouillent plus qu’ils n’aident.

Je m’explique.

Plus on remonte le temps, plus les absences de filiation existent dans les actes, notamment les plus utilisés, à savoir les registres paroissiaux.
En l’absence de filiation dans un mariage on contourne donc le problème en s’appuyant sur d’autres sources, comme les mariages collatéraux, les parrainages, etc…
MAIS DANS TOUS LES CAS, EN L’ABSCENCE DE FILIATION DANS LE MARIAGE, IL FAUT IMPERATIVEMENT INDIQUER PAR UNE DEMONSTRATION DETAILLEE COMMENT ON EST PARVENU A LA FILIATION : JE VEUX DIRE QU’IL FAUT LA PROUVER EN INDIQUANT CLAIREMENT LE RAISONNEMENT SUIVI ET LES PREUVES SUR LESQUELLES IL S’APPUIE

Or, les logiciels de généalogie se passent allègrement des preuves pour court-circuiter les filiations, et conclure qu’un tel est le tonton, sans écrire et analyer la preuve.
JAMAIS JE N’UTILISERAI DE LOGICIEL TANT ILS SONT DANGEREUX SUR CE POINT

Par ailleurs, les forums et bases de données regorgent d’échanges dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ne sont pas vérifiés, et multiplient les erreurs. Et plus personne ne sait d’où vient tel lien filiatif, mais le recopie puisque d’autres l’ont dit.

Telle est mon expérience, DOULOUREUSE, et en vertu de cette douloureuse expérience, toujours vraie, je sais qu’en généalogie il existe une règle absolue, surtout ne jamais prendre en compte un lien sans le vérifier. Les généalogistes surs sont si peu nombreux, telle est mon expérience, car l’immense majorité ne se méfie plus.

Donc, je demande pardon à Marie-Laure de ce que je vais écrire.
car gentiement elle nous écrit le 4 octobre dans son commentaire :

Mathurin Séjourné se marie le 12/05/1661 à la Jaillette avec Perrine Priet ; il est dit fils de + Mathurin Séjourné et de + Marie Guiton. J’ai donc recherché les enfants de ce couple.

En allant voir l’acte du registre paroissial en ligne, je lis :

Mariage à La Jaillette « Le 12 mai 1661 Mathurin Séjourné fils de defunt Mathurin Séjourné d’une part, et à Perrine Priet fille des defunts Pierre Priet et Julienne Renard, furent présents les parents de part et d’autre, et aussy monsieur le curé de Montreuil sur Maine et honorable homme François Rigault sieur de Someres »

Pas de nom de la mère.

Je m’étonne, et je regarde l’ouvrage que Mme Verry avait écrit avant les archives en ligne, et qui dresse l’inventaire précis des registres paroissiaux. En effet, depuis la numérisation en ligne, il existe des séries communales qui peuvent être occultées, et comme chacun doit le savoir la copie (la départementale) peut contenir une erreur du copiste.
J’en profite au passage pour vous resignaler que la numérisation nous a fait perdre la vérification de ces erreurs des copistes, en nous occultant le droit de regarder la série communale, toujours plus fiable.

Bref, j’en conclue que le logiciel de Marie Laure lui a gentiement (façon de parler) embrouillé la filiation, sans distinguer ce que dit exactement la source.

J’ai donc relu entièrement le registre de la Jaillette, et trouvé le mariage de Jean Séjourné, qui lui donne :

Mariage à La Jaillette « Le 1er octobre 1665 Jean Séjourné fils de defunt Mathurin Séjourné et de defunte Marie Guiton d’une part, et Françoise Collet fille de Claude Collet et de Perrine Picquet d’autre part, en présence de Me Pierre Duval prêtre et honorable homme François Rigault sieur de Sonneur, Mathurin Séjourné, frère dudit époux, et René Collet frère de ladite épouse »

Et là je trouve bien qu’il est frère de Mathurin, et fils de Marie Guiton. Et en étudiant les parrainages des enfants des 2 couples je pense en effet qu’on peut conclure que notre Mathurin est bien celui qui est frère de Jean.

Au passage cependant, je vous signale qu’on ne peut pas conclure que Marie Guiton est la mère de Mathurin. En effet, les femmes étaient mortelles, surtout en couches, et les remariages fréquents, donc, on ne peut jamais affirmer que la mère est la même, sauf bien entendu à retrouver tous les baptêmes de ces fratries, et c’est ce qu’a fait Marie Laure à Châtelais.

Pour remonter à Châtelais et conclure que Marie Guiton est la mère de Mathurin, on trouve bien un Mathurin Séjourné né en 1621, mais hélas on ne trouve pas de baptême de Jean. C’est facheux. Mais cela n’enlève rien au raisonnement car le registre de Châtelais est lacunaire, des années entières.

Donc, je suis d’accord pour Châtelais et Marie Guiton, mais au prix d’un raisonnement qui dout IMPERATIVMENT toujours être explicité, et les raccourcis des logiciels de généalogie sont préjudiciables à la plupart des filiations, car j’ai un grand nombre de cas où les erreurs en découlaient.

Je vous prie instamment Marie-Laure instamment de me comprendre. Si je suis devenue si méfiante, c’est que vous n’avez pas idée des énormités, en quantité, qui pleuvent sur les bases de données et il est IMPOSSIBLE de copier la moindre donnée d’une base de données, et il faut IMPERATIVEMENT TOUT VERIFIER et surtout TOUT ANALYSER LES FILIATIONS AVEC LES PREUVES CERTAINES

Bonne journée à tous
et gardez le moral
et surtout le cap
car tel est l’enjeu !
Odile

Germain Séjourné avait quitté son Anjou natal pour Paris : 1659

Ici, il est revenu à Angers et il se charge de pièces de dossiers, qui dépassent ses affaires personnelles et il semble bien ici agir en messager, et l’acte qui suit est en fait une quittance de toutes les pièces reçues et pièces remises.
Je suis frappée de constater qu’il n’est pas descendu en famille, donc il n’a pas de proches à Angers, mais sans doute du côté d’Ingrande. Car il se charge aussi de transmettre les pièces d’un dossier d’office de sergent royal.
J’ai dans la rubrique CATEGORIES (fenêtre ci-contre à droite, puis menu déroulant OFFICES) tout ce que j’ai rencontré concernant les offices, mais ici, nous n’avons pas le montant de l’achat de l’office, seulement un aspect de la procédure à travers la transmission des pièces. Et tout comme la poste de nos jours, la transmission de ces courriers spéciaux coutait.

Acte des Archives du Maine-et-Loire 5E9 – Ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 18 mai 1659 avantmidy, par devant nous Antoine Charlet notaire royal à Angers fut présent estably et deuement soubzmis noble homme Germain Sejourné demeurant ordinairement en la ville de Paris rue Montorgueil paroisse de la Trinité, estant de présent logé en l’hostellerye de l’Arche forsbourgs et paroisse st Jacques de ceste ville, lequel a recogneu et confessé avoir retiré de Me François Chedanne clerc juré au greffe de ceste ville à ce présent, toutes et chacunes les pièces et procédures qu’il avoit concernant l’instance qu’il avoit cy devant pendante tant au siège présidial que de celuy de la prévosté de ceste ville contre deffunt Me René Babaud vivant prêtre curé d’Ingrande et Me Jean Babaud son frère, Me André Lefebvre grenetier au grenier à sel d’Ingrande avecq une promesse de … qu’il avoit sur ledit Lefebvre, Me Claude Foussier advocat curateur aux causes des enfants mineurs de deffunt Guy Autigne et Perrine Mesnager avecq une obligation de 83 livres sur ladite Mesnager et contre François Lemesle, desquelles pièces il quitte et décharge ledit Chedanne comme aussi a recogneu que ledit Chedanne luy a baillé et mis ès mains des lettres de provision d’office de sergent royal données au profit du deffunt Pierre Pasquier en date du 24 février 1658 signées par le roy Noblet et scellées du grand sceau de cire jaulne avec la quittance de finance et de création dudit office et d’avis du conseiller sur iceluy, tous attachés auxdites provisions soubz le contre scel de la chancelerye, pour sur icelles estre par ledit Sejourné obtenu nouvelles provisions dudit office au nom et profit de Jean Barbeot dans ung mois prochain venant ; à leffet de laquelle obtention ledit Chedanne luy a présentement payé et baillé la somme de 86 livres tz pour fournir aux frais d’icelle obtention, et ou ladite somme de 86 livres ne suffiroit prome et s’oblige ledit Chedanne luy payer et bailler ce qu’il aura desboursé au surplus si tost et incontinent qu’il luy aura envoyé lesdites provisions avec l… et les pièces y attachées, ce que ledit Séjourné promet et s’oblige aussi faire fans ledit temps d’ung mois ; ce qui a esté ainsi voulu et consenty par lesdites parties tellement que à ce tenir etc obligent etc biens etc renonçant etc font etc fait à notre tablier présents Me François Drouaut et René Roze praticiens demeurant audit Angers tesmoins

Inventaire des biens de feu Jacquine Séjourné épouse de François Daudin, Château-Gontier 1657

car elle laisse Elisabeth, leur fille, âgée de 4 ans. Et l’acte va nous apprendre quelque chose de très précès concernant la pension des enfants en ce cas, car nous rencontrons fréquemment que l’enfant devenu adulte et se mariant, doit sa pension.
Donc, ici, vous allez voir que Daudin, père de la petite Elisabeth âgée de 4 ans, n’est tenu la loger, nourrir et entretenir que jusqu’à l’âge de 12 ans.
Donc les 12 ans révolus, soit l’enfant était mis domestique alentour, soit il devait payer sa pension à son père.

Aussi, 2 oncles assistent à cet inventaire, et l’un d’eux se trouve être mon ancêtre François Prezelin époux de Perrine Séjourné. Ainsi, outre les parrainages que j’avais par ailleurs aux enfant Prezelin-Séjourné, j’ai aussi désormais la certitude d’un lien avec 2 soeurs. Malheureusement je n’ai pas trouvéles mariages et je suis toujours dans le brouillard concernant les Séjourné.

L’acte a été trouvé par Stéphane, car son ancêtre, René Ledroit, est l’un des appréciateurs de l’inventaire.
Mais l’inventaire n’était pas facile à comprendre et vous allez voir des ??? faute de mieux. Il est laboureur, et vous allez cependant comprendre qu’on vit chichement en literie et vaiselle, et pas même une chaise. On s’assied sans doute sur le coffre.

    Voir mes Séjourné
    Voir mes Prezelin

Stéphane a trouvé cet acte aux Archives Départementales de Mayenne série 3E11-62 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le samedi 28 juillet 1657 avant midy, devant nous René Rigault notaire royal à Château-Gontier furent présents establiz et deument soubzmis René Daudin laboureur père et tuteur naturel de Elizabeth Daudin fille mineure dudit Daudin et de deffunte Jacquine Séjourné demeurant au Sablonières paroisse de Saint Rémy d’une part, et François Prezelin royer mary de Perrine Séjourné demeurant au lieu de la Tousche paroisse de Monstreul et Sébastien Gaulmer aussy laboureur demeurant au lieu de Mordejeu ? mary de Sébastienne Séjourné oncles de ladite mineure d’une part, lesquels après que l’inventaire de l’autre part nous a esté représenté par lesdits establiz qui ont dict estre des meubles demeurés de la communauté dudit Daudin et de ladite deffunte Séjourné y faire arrest le prix duquel revient à la somme de 269 livres 8 sols de laquelle en appartient la moitié à ladite mineure âgée de 4 ans ou environ
a esté fait et accordé entre eux ce qui ensuit, c’est à savoir que ledit Daudin a promis et demeure tenu nourrir coucher et lever en sa maison ladite mineure jusques en l’âge de 12 ans sans qu’elle paye aucune chose et l’entrenir d’habits chaussures et autres vestements nécessaires et la somme de 60 livres tz laquelle somme iceluy Daudin demeure tenu paier et bailler à ladite Elizabeth Daudin sa fille dans ledit temps
et l’acquitera de touttes debtes
les charges de ladite communaulté consistent en la somme de 25 livres qu’il doibt à Servais Daudin son serviteur domestique pour leurs servir pendant 2 ans entiers, à René Paullu servante domestique dudit Daudin la somme de 12 livres pour une année de ses mestives, 12 livres d’arrérage de rente deue à honorable femme Françoise Rousseau veuve de deffunt Jacques Heslaud vivant sieur de la Menardière à cause du lieu où il est demeurant, à Seriye Blouin marchand tanneur à Menil la somme de 100 sols pour vendition de cuir, à Pierre Jaslot marchand en ceste ville la somme de 100 sols pour vendition de marchandise, à Mathurin Thonin Me apothicaire en ceste ville la somme de 4 livres pour médicaments fournis à ladite deffunte, à Pierre Daudin et Andrée Leroyer aulx services dudit Daudin et de ladite deffunte Séjourné la somme de 6 livres restant de leurs mestives jusqu’à ce jour, à Jean Daudin la somme de 30 sols pour un d…. ?

fait et passé audit Château-Gontier au tablier de nous notaire présents honorable homme Louis Heslaud sieur de la Ménardière demeurant audit lieu de la Sablonnière et René Ledroit métayer demeurant au lieu et mestairye de la Martinière le tout paroisse dudit Château-Gontier Sr Rémy tesmoings
lesdites parties ont déclaré ne savoir signer de ce enquis

  • l’Inventaire des biens
    1. Il est particulièrement difficile et j’ai fait ce que j’ai pu. Par ailleurs vous pouvez voir sur mon site de nombreux inventaires et un mini lexique, le tout par mes soins, mais malgré l’habitude que j’ai de ce genre d’exercice j’avoue avoir beaucoup du mal sur celui qui suit

    Le 28 juillet 1657
    Inventaire des meubles de René Daudin et de deffunte Jacquine Sejournée inventoriés par René Ledroit et Jan Joly
    Premier une table sur carrée avec une bancelle prisée 3 livers 10 sols
    Un grand cofre non fermant de clef prisé 3 livers 10 sols
    Un lit de bois de chesne garni de couette, d’un traverlis et orilier, deux draps, couverte de sarge sur fil avec courtine prisé 30 livres
    Une couchette de peu de valleur avec couette traverslit et deux draps prisé 8 livres
    15 livres d’étain prisé la livre à 19 sols, soit 14 livres 5 sols
    2 daviers (barre de fer) et un hachereau, une serpe à talier prisés 4 livers
    2 faux et batenant prisés 5 livres
    2 crocs à bécher et 2 à dersaucer 4 livres
    3 tranches plattes prisés 40 sols
    un rateau et 2 vielles palles 25 sols
    2 serceauz et une serpe 40 sols
    un broc et une hache à devinier et un touge et un pic à provier et 3 faucilles 50 sols
    un grand chaudron et un moien une poile à fricasser et un poilon 8 livres
    2 rouets 3 livres
    un travoil et fuseaux de rouet et denain 10 sols
    2 sacs et un pasouer et une pere de balaines 30 sols
    39 livres de chanvre à raison de 3 sols 3 deniers la livre soit 6 livres 3 sols 6 deniers
    2 tonneaux et 3 busses prisés 6 livres
    4 autres draps 4 livres
    3 grandes napes et 3 serviettes et un petit encherier prisés 4 livres 15 sols
    un crochet à peser 15 sols
    3 grands pourceaux et 4 petits prisés 9 livres
    4 mères vaches et un veau d’un an et un petit 50 livres
    2 pots de saing (saindoux) … pesé 20 livres à 4 souls la livres revenant à 4 livres
    un deneau (aliàs « demeau » qui est en Anjou et dans le Maine, une ancienne mesure de capacité pour les grains, équivalent à 10,923 litres à Château-Gontier) une mesure un pot de bois 28 sols
    une panne (récipient pour la lessive) et la selle et 10 pots de terre une buis et escuelles de terre 40 sols
    la marmitte et la culier (cuiller) 30 sols
    2 charniers et la viende qui est dedans 15 livres
    du bois de chaufage 5 livres
    la moitié du vin, les poids de febves, lin, chambvre, orge et autres fruits 5 livres
    2 claveures (serrures et au Moyen-âge le serrurier s’appelait le claveurier) et un virolet (sorte de vrille, et en Anjou, anneau formé d’un tendon de muscle qui relie la gerge au manche du fléau en lui permettant de tournoyer librement) 12 sols
    2 coints de fer et 2 chevil ( ?) 20 sols
    2 brill ( ?) de cox ( ?) en faire d’une ( ?) 40 sols
    une fourche de fer 15 sols
    une eschale et perniret ( ???) 20 sols
    du fil et lalle ( ?) futière 20 sols
    3 deneaux (demeaux) de farine 40 sols
    2 poches et un bisac et une crémalière 42 sols
    Ledit Daudin prendra le blé et déchargera la mineure des taux et des réparations

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.