Dispense d’alliance spirituelle, Saint-Poix (53), 1754 entre Julien Triboueil et Marguerite Hubert

Autrefois le fait d’être parrain et marraine d’un enfant constituait une alliance spirituelle, entre le parrain et la marraine, mais aussi entre chacun d’eux et les parents de l’enfant. Ici, il s’agit d’une alliance spirituelle avec le père de l’enfant.

(Archives Départementales du Maine-et-Loire, série G) Le 24 mai 1754, en vertu de la commission à nous adressée par Monsieur le vicaire général de Monseigneur l’évêque d’Angers en datte du 17 dudit mois, signée Houdbine vic. gén. et plus bas Pean, pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’on dessein de contracter Julien Triboueil, veuf de Jeanne Viel, closier à la Réauté paroisse de Saint Poix et Marguerite Hubert de la même paroisse, domestique chez ledit Triboueil, des raisons qu’ils ont de demander dispense dudit empêchement, de l’âge desdites parties et du bien précisément qu’elles peuvent avoir, ont comparu devant nous commissaire soussigné lesdites parties,
scavoir ledit Triboueil, âgé de 30 ans et ladite Marguerite Hubert, âgée de plus de 24 ans, accompagnés de René Viel closier à Gatechevre paroisse de St Poix, beau-père dudit Triboueil, de Jeanne Triboueil sa soeur, closière au Chesnetort paroisse de Méral, de Julienne Bobon mère de ladite Hubert, de Julien Hubert son frère, et Rose Hubert sa soeur, ces trois derniers demeurans aux Closeaux paroisse de St Poix, qui ont dit bien connoitre lesdites parties, et serment pris séparément des uns et des autres de nous déclarer la vérité des faits dont ils seront enquis, sur le rapport qu’ils nous ont fait et les éclaircissements qu’ils nous ont donné
Nous avons trouvé qu’il y a entre ledit Julien Triboueil et ladite Marguerite Hubert un empêchement d’alliance spirituelle à raison du baptême parce que ladite Hubert aurait nommé à deux des enfants dudit Triboueil
à l’égard des causes ou raisons qu’ils ont pour demander la dispense dudit empêchement, ils nous ont déclaré que ledit Julien Gerboeuil (sic) est chargé de 5 enfants et débiteur envers ladite Marguerite Hubert qu’il auroit besoin d’épouser pour l’éducation de ses enfants et le bien de ses affaires, et que le public étant informé qu’ils se sont recherché pour le mariage quoique sans aucune familiarité scandaleuse, il y auroit bien de craindre que la fille qui le sert depuis 4 ans ne trouvât point à qui se marier dans ladite paroisse de St Poix qui d’ailleurs est un lieu si petit que les habitans sont presque tous parens ou alliés
et comme leurs biens ne monte (sic) pas à la somme de 200 livres en meubles sans aucun fond, ledit Triboueil devant infiniment plus qu’il n’a, et ladite Hubert n’ayant que quelques habllemens de peu de valeur, ils se trouvent hors d’état d’envoyer en cour de Rome pour obtenir la dispense dudit empêchement, ce qui nous a été certifié par lesdits témoins ci-dessus nommés et qui ont déclaré ne scavoir signer de ce enquis, fait à St Poix ledit jour et an que dessus. Signé Reymonder curé de Cuillé.

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Dispense de consanguinité, Laubriere (53), 1757, par Jacques Leseure entre Jean Regnier et Françoise Leseure

(Archives Départementales du Maine et Loire, série G)

J’ai ajouté dans la précédente dispense quelques observations complémentaires, pour tenter de mieux cerner ces dispenses. Nous les pensons intéressantes, car ils n’auraient pas payé une dispense si elle n’avait pas lieu d’être : ils n’avaient pas intérêt à mentir sur leur généalogie, et on peut penser que le prêtre faisait un minimum de vérifications, aidé de ses confrères et de leurs registres. Par contre elles peuvent comporter des variantes dans la forme des prénoms et de noms, à cause du passage du français en latin etc.. ou tout bonnement de la mémoire orale. Mais en conclusion, à ce jour, elles sont certainement beaucoup plus fiables que les généalogies dressées lors des successions collatérales, ces dernières étant parfois une partie de main basse sur une mane, et avec des moyens pas toujours très honnêtes.

Voici la retranscription de l’acte : Le 12 avril 1757 en vertu de la commission à nous adressée par Mr le vicaire général de Mgr l’évêque d’Angers en date du 11 février 1757, signée abbé de Monteclerc, vicaire général… pour informer de l’empêchement qui se trouve au mariage qu’ont dessein de contracter Jean Renier, âgé de 27 ans, veuf de Perrine Rivault métayer à la Brosse paroisse de Laubrière, et Françoise Leseure fille, âgée de 23 ans, demeurante au Bignon dite paroisse, accompagnés de Jean Regnier père dudit impétrant aussi métayer à la Brosse en société avec son fils (au passage, vous remarquez qu’une métairie a une surface importante, et un couple ne peut pas l’exploiter seul), de Jacques Aubert oncle dudit Jean Regnier, closier à la Court de la Brosse, de Louis Chedeville aussi oncle dudit Jean Regnier closier à l’Eveillardière tous de Laubrière, de Françoise Triboueil veuve Leseure, mère de ladite Françoise Leseure, demeurante au Bignon à Laubrière où elle est servante domestique également que sa fille, de Jean Leseure métayer à Sousljoche à Laubrière oncle de ladite Françoise Leseure, de Julien Leseure closière au bourg de Laubrière cousine de ladite Françoise Leseure, qui ont dit bien connaître les parties, et serment pris … avons dressé l’arbre généalogique qui suit :

Souche commune : Jacques Leseure épouse Jeanne Hattier et eurent pour enfants

  • Augustine Leseure mariée à Louis Chedeville – 1er degré – Jean Leseure marié à … Pierre ou Pierreuse
  • Louis Chedeville marié à Renée Touvry – 2e degré – René Leseure marié à Mathurine Gourand
  • Augustine Chedeville mariée à Jean Regnier – 3e degré – René Leseure marié à Françoise Triboueil
  • Jean Regnier veuf de Perrine Rivault, qui veut épouser Françoise Leseure – 4e degré – Françoise Leseure
  • Ainsi nous avons trouvé qu’il y a un empêchement de consanguinité du 4e au 4e degré entre ledit Jean Regnier et ladite Françoise Leseure ;
    à l’égard des causes ou raisons qu’ils ont pour demander la dispense dudit empêchement ils nous ont déclaré que lesdites parties se sont recherché de bonne foy pour le mariage,
    que la paroisse de Laubrière qu’ils habitent tous deux est très petite et que les familles dudit Regnier et de ladite Leseure peuplent la meilleure partie de la paroisse, qu’ils sont presque tous parents ou alliés les uns aux autres ou conjoints par affinité spirituelle ;
    que ledit Jean Regnier veuf est chargé d’un enfant âgé de 3 ans et pour le bien de ses affaires et même qu’il est dans une grande métairie en société avec son père qui est aussi veuf, ce qui fait qu’il a besoin d’épouser ladite Françoise Leseure pour le soutenir en ladite métairie et aider à gouverner la maison ;
    et comme leur bien ne monte qu’à la somme d’environ 300 livres en meubles ou effets mobiliers (de vous à moi, nous le verrons au fil des billets, un métayer possède environ 2 000 livres, car il possède aussi matériel et bêtes, mais ici le fils est en société seulement, et c’est le père qui possède le reste. Donc, pour le moment n’en concluez pas qu’un métayer est un pauvre n’ayant que 200 livres), ledit Jean Regnier n’ayant qu’environ 200 livres et ladite Leseure n’ayant qu’environ 100 livres aussi en meubles et effets, ils se trouvent hors d’état d’envoyer en cour de Rome, pour obtenir la dispense dudit empêchement, ce qui nous a été certifié par lesdits témoins, qui ont tous déclaré ne savoir signer

    Vouz aurez régulièrement d’autres dispenses, et ce serait sympa à ceux qui pourraient apporter des observations ou compléments de se manifester, comme dans la précédente dispense, afin de mieux percer leur fiabilité et tous leurs secrets en général. Merci à vous d’avance.
    Et pour retrouver toutes les dispenses déjà en ligne, cliquez sur la catégorie MARIAGE, ou si vous cherchez un patronyme utilisez la fenêtre RECHERCHER et vous verrez qu’elle marche bien, et ce sur la totalité des billets.

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