A Clisson il y avait tissier, marchand tissier, serger, et même tireur d’étaim

Tous ces métiers sont dans le tissu.

La différence entre tissier et marchand tissier est celle entre ouvrier tissant de ses mains, et vivant plus que modestement, tandis que le marchand passe dans la région d’ouvrier tissier en ouvrier tissier et revend ensuite soit à Nantes soit sur les marchés et foires dont celles de Clisson, très courues, et ce, encore de nos jours !!! OUI, OUI, Clisson n’a sans doute plus tous ces tissiers mais un très très grand marché le vendredi matin, qui est d’une dimension bien supérieure à ceux qui existent encore à Nantes.

 

Le serger est le tireur d’étaim travaillent la laine, tandis que le tissier travaille le lin, chanvre puis coton.

le sarger a fait l’objet d’un billet sur mon blog

le tireur d’étaim a fait l’objet d’un billet sur mon blog, et si vous cherchez ce métier sur Google vous constaterez qu’il répond avec ma page. Ce métier mérite d’être souligné, car il est généralement écrit fautivement « tireur d’étain » alors qu’il faut lire « étaim », et qu’on est bien d’un beau tissu de laine, dont la racine est la même qu’étamine.

Donc, avec ce tireur d’étaim, qui vivait sur la paroisse Saint Jacques, plus artisanal que Notre Dame, on a un tissu plus noble et recherché, qui partait sans doute fort vite même sur Clisson puiqu’à Notre Dame vivaient beaucoup de bourgois et officiers du roi, et même un avocat au parlement de Rennes etc… Il devait donc y avoir beaucoup de différences de vêtements dans les rues de Clisson. Certes aussi à Nantes, mais Nantes est beaucoup plus étendue, alors qu’on a vite fait le tour de Clisson à pieds.

Ah ! j’oubliais, le tireur d’étaim était Louis Foulonneau en 1695

 

 

 

On trochonnait à Clisson en 1691

Lorsque j’ai découvert mon ascendance TROCHON, je suis tombée sur une mine généalogique bien étudiée car autrefois. Au dire des Mayennais, il y avait tellement de TROCHON BCBG à Château-Gontier et environs, que tout le beau monde TROCHONNAIT.
Donc, j’avais découvert que je trochonnais moi aussi.

Cette généalogie a fait l’objet d’une publication familiale sérieuse que je n’ai jamais recopiée, car il est totalement inutile de copier les autres. En 1682, Mme de la Théardière, Messieurs G. d’Ambrières et R. Villerey, ont publié sous forme de recueil destiné à la famille, donc limité, leur immense travail. Ce travail concerne l’Anjou puisqu’autrefois Château-Gontier était en Anjou.

J’ajoute que je descends des TROCHON précisément par mes BOREAU :

14-René Trochon x Anne Le Blastier
13-Michel Trochon x /1600 Renée Gilles
12-Renée Trochon x 1619 Louis Bourdais
11-Marguerite Bourdais x 1645 Jean Boreau
10-Renée Boreau x Champteussé 19 juillet 1672 Jacques Fourmond
9-Jean Fromond x2 Lion-d’Angers 16 novembre 1705 Madeleine Delahaye
8-Magdeleine Fromond x Grez-Neuville 1er juin 1733 Pierre Vergnault
7-Madeleine Vernault x Brain/Long. 23 décembre 1757 Mathurin Guillot
6-Jean Guillot x Chazé-sur-Argos 3 mars 1794 Aimée Guillot
5-Esprit-Victor Guillot x Noëllet 18 avril 1842 Joséphine Jallot
4-Aimée Guillot x Segré 22 novembre 1881 Charles Audineau
3-Aimée Audineau x 1907 Edouard Guillouard
2-Thérèse Guillouard x 1937 Georges Halbert
1-moi

A Clisson, nous avons vu des LENFANT, une ALLANEAU (voyez mon blog précécent). Or, en 1690, LANCELOT, le veuf Allaneau, qui était général d’Armes à Clisson, y décède. Est-ce un appel d’air pour les Angevins ? Car voici qu’un TROCHON vit à Clisson, et s’y marie :

Clisson Saint Jacques, le 30 janvier 1691 mariage : « Pierre fils de maistre André Trochon et honorable femme Françoise Brunel, avec Renée Gartiau veufve de Julien Bizet, fille de Michel et Michelle Oger, tous de cette paroisse toutefois ledit Trochon est né de la paroisse d’Azé fauxbourg de Chasteaugontier »

 

Mais ce TROCHON ne vient pas pour un office pour autre travail comme general d’armes, mais il est marchand sarger, donc c’est un lien entre Château-Gontier pays de la toile comme Laval, et les marchands tixiers de Clisson. Ils sont manifestement en lien d’affaires.

C’est fou de voir ainsi au fil de mes retranscriptions à Clisson, que je suis restée en fait en Anjou !!! Alors, j’adresse à mes lecteurs Angevins et Mayennais, un immense salut, car je ne les abandonne pas, la preuve, les voici à Clisson !!!

Et merci d’avance aux MAYENNAIS de relier ce TROCHON qui n’a pas de présence sur ROGLO, mais TROCHONNE tout à fait car Azé c’est tout comme Château-Gontier, et s’il se retrouve à Clisson, c’est qu’il n’est pas l’aîné, et qu’il a beaucoup de frères, donc doit trouver un poste ailleurs.

Mathurine Arnaud inhumée dans le cimetière : Clisson Saint Jacques 1688

Je me souviens des enterrements de 1ère et 2ème classe à l’église dans ma jeunesse (je suis née en 1938), et ceux qui avaient plus payé avaient droit entre autres à de belles tentures noires accrochées aux murs à l’intérieur de l’église.
Vous vous souvenez de ces tentures noires n’est-ce pas ?

et vous fredonnez  avec Georges Brassens :

Mais où sont les funéraill’s d’antan ?
Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards
De nos grands-pères… 

 

Mais avant la Révolution et jusqu’à une date que j’ignore, il y avait l’inhumation souhaitable au plus près de Dieu donc dans l’église, ou le cimetière auprès de l’église jusqu’à ce qu’on l’interdise pour des raisons d’hygiène.

Je suis actuellement en train de retranscire exhaustivement les plus anciens registres de Clisson et j’y rencontre quelques inhumations pour le moins curieuses, car on aurait pu penser, du moins c’est ce que je pensais, que ceux qui étaient inhumés dans l’église avaient payé alors que les autres, inhumés au cimetière, avaient moins payé, donc étaient moins aisés voire pas aisés du tout.

Alors pourquoi par exemple Mathurine Arnaud est elle inhumée le 7 décembre 1688 au cimetière et pas dans l’église. Elle vient tout juste de donner le jour le 30 novembre précédent à « Jacques fils de Jacques Leauté et Mathurine Arnaud parrain h. homme Jacques Leauté marchand de draps marraine h. femme Renée Martineau femme de Me Jean Leauté notaire royal et procureur »

J’avoue que dans mes exercives de retranscription lentement, je suis parfois très surprise et même je ne comprends pas. Ainsi, Mathurine Arnaud ne méritait pas cela !!!

Hélène Alaneau : Angevine sous les ordres de Louis puis Claude de Bretagne, aliàs d’Avaugour

Ces jours-ci je vous mettais, entre autres, Louis de Bretagne seigneur de Clisson mais aussi comte de Vertus (en Champagne) et Goello (en Bretagne) premier baron de Bretagne seigneur d’Avaugour Clisson Monfaucon Chantossé (En Anjou, aujourd’hui écrit Champtocé sur Loire) et Ingrande (frontière Anjou Bretagne)
Et je vous mettais quelques actes notariés qui illustraient que ce seigneur se déplaçait d’une terre à l’autre non sans déplacer les postes de quelques sujets ici ou là.
Donc, dépouillant par retranscription exhaustive, les plus anciens registres paroissiaux de Clisson, que les Guerres de Vendée ont hélas beaucoup fait disparaître, je retrouve des Angevins.
Et vous reconnaîtrez, si vous êtes fidèle à mon site et mon blog, que je connais un peu les Angevins…
Donc il y a à Clisson des LENFANT, mais je ne peux faire le lien, si ce n’est que je peux affirmer que c’est la même famille.
Et ce jour, et cette fois je fais le lien, c’est une de mes collatérales, je vous présente donc Hélène Allaneau, que je viens d’inhumer en l’église saint Jacques de Clisson. Et vous pouvez consulter sur mon site l’immense travail ALLANEAU que j’avais autrefois fait.

Elle suit son mari muté par le seigneur de Clisson, d’Angers à un posté à Champtocé, un autre à Ingrandes, et en 1680 ils vivent à Clisson paroisse Saint Jacques. Voyez les actes ci-dessous de son mariage, ses enfants, qui attestent tous ces déplacements !!!
C’est un peu comme de nos jours lorque vous êtes muté par votre entreprise multinationale à travers toutes ses filiales !!!

Hélène ALLANEAU °Angers Trinité ca 1638 †Clisson Saint Jacques 24 avril 1680 « inhumée en l’église honneste femme Helene Alaneau épouse de Me Pierre Lancelot général d’armes 42 ans » Fille de Nicolas 5e ALASNEAU & de Renée ERNAULT x Angers St Nicolas 1.4.1659 Pierre LANCELOT Commis au grenier à sel d’Ingrandes
1-Pierre LANCELOT °Angers St Nicolas 9.11.1658 (sic)
2-Hélène LANCELOT °Angers St Aignan 11.8.1662 x Champtocé 15.2.1691 Jacques GAULTIER Fils de Thomas et de Madeleine Cimier


C’est le meilleur endroit pour jouir du point de vue sur le château, vue du cimetière de la Trinité. Si vous allez à Clisson, n’oubliez pas de vous rendre de l’autre côté de la Sèvre, et remonter la rue de l’église de la Trinité au cimetière pour retournez vous !!!
Vous n’oublierez jamais !!!

Louis de Longbuisson, prêtre, doyen de l’église collégiale Notre Dame de Clisson, est aussi aumônier de Champtocé sur Loire, 1647

Aux Archives Nationales on trouve :

Procuration par Louis de LONGBUISSON prêtre, doyen de l’Eglise Collégiale N.D de Clisson diocèse de Nantes et Aumônier de CHAMPTOCÉ demeurant à Clisson pour résigner sad. aumônerie (28 juin 1647)
Minutes et répertoires du notaire Jean DUPUYS, 24 septembre 1616 – 3 septembre 1648 (étude XXXIV) Cote : MC/ET/XXXIV/99

La famille de Bretagne avait bien l’habitude de faire participer ses sujets de Clisson à Champtocé et inversement. Mais j’ignore si Louis de Longbuisson est Angevin.

Charles de Bretagne doit nommer un caution pour les deniers de la recette de la chambre de Champtocé en Ingrandes : 1602

Cet acte montre que Charles de Bretagne doit connaître toute la gestion de ses terres, ce qui manifestement compliqué à l’époque, cette obligation de nommer un caution et même qu’il soit déclarer devant le lieutement général à Angers, est compliquée.
Vous remarquerez qu’il gère lui-même, que sa caution est noble, donc ne doit pas faire d’affaires, et sert donc seulement de caution, pourtant verra bel et bien l’argent chez lui, enfin vous remarquerez la signature de Charles de Bretagne, qui vit alors dans son château de Clisson.

Enfin cet acte va avec celui que je vous ai aussi mis ce jour en ligne, dans lequel on voyait réellement apparaître les deux Clissonnais impliqués Cailleau et Martin.

J’ai trouvé tous les actes cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Seule la copie personnelle est autorisée. La copie ou discussion ailleurs sur Internet constituent un vol de propriété intellectuelle. Voici la retranscription de l’acte :

Le 20 juillet 1602 avant midy, par devant nous Jacques Callier notaire du roy Angers, comme ainsi soit que hault et puissant seigneur Charles de Brethaigne compte de Vertu sieur d’Avaugour et de la chambre et acquit de Chantossé et Ingrande ayt tait exposer et bailler à ferme ladite chambre et acquict de Champtosé et Ingrande, lequel auroit ce jour prié et requis Me Nicolas Drouet demeurant à Contigné près Monfaucon de enchérir et prendre ladite ferme pour lui faire plaisir luy prometant luy fournir de caution comme est requis en justice aux baux à ferme au moyen de quoy ledit sieur d’Avogour auroit prié et requis Guillaume Erreau escuyer sieur des Girouardières cautionner ledit Drouet en ladite ferme et auroit promis ledit sieur d’Avaugour en (f°2) acquiter indempniser et libérer ledit sieur des Girouardières tant en principal que despens dommages et intérests et le libérer mettre hors de ladite caution toutefois et quantes qu’il plaira audit sieur des Girouardière et luy rendre et restituer tous despens dommaiges et intérests qu’il pouroit avoir euz et souffrir ; pour ce est il que en la cour royale d’Angers endroit par devant nous Jacues Callier personnellement establiz ledit sieur d’Avaugour et de Chantosé demeurant au chasteau de Clisson d’une part, et ledit sieur des Girouardières demeurant en sa maison Angers (f°3) d’autre part, soubzmectant confessent avoir fait et font entre eux les obligations promesses et accords tels que s’ensuit, c’est à savoir que ledit sieur des Girouardières a présentement et à la prière et reqieste dudit sieur d’Avaugour et pour luy faire plaisir seulement promis et par ces présentes promet cautionner ledit Drouet et ce dedans le jour de lundy prochain par devant monsieur le lieutenant général d’Anjou Angers de ladite ferme de la chambre de Chantossé en Ingrandes avecques telles submissions et obligations à ce requises au désir dudit bail à ferme qui en a esté fait par ledit sieur d’Avaugour et adjugé audit Drouet par ledit sieur lieutenant général dedans ledit jour de lundy prochain, à la charge dudit sieur d’Avaugour qui ainsy l’a promis et juré en son âme d’en acquiter (f°4) indemniser et libérer ledit sieur des Girouardières tant en principal que despens dommages et intérests, et de tous évenements qui pouroient intervenir, aussi à la charge dudit sieur d’Avaugour de mettre ung recepveut et ung controleur en ladite chambre de Chantossé en Ingrande pour faire leur demeure et recepte aux despens cousts frais et mises dudict sieur d’Avaugour, et à ses périls et fortunes, bien et duement cautionnés, pour faire la recepte et revenu d’icelle qu’ils feront bien et duement (f°5) cautionnés et obligés comme dit est par ledit sieur d’Avaugour audit sieur des Girouardières avecques ledit sieur d’Avaugour ung seul et pour le tout de faire ladite recepte et revenu de ladite chambre de Chantossé en Ingrande à peine etc et de mettre le revenu et deniers d’icelle par chacuns mois de l’an entre les mains dudit sieur des Girouardières en sa maison audit Angers pour estre lesdits deniers et revenus employés pour ladite ferme suivant ledit bail … »