bison futé
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- Bison futé
: Attention, aux vigiles des 4 fêtes
annuelles : Toussaint, Noël, Pâques et Pentecôte, encombrement sur tous
les chemins menant à Angers, empruntés par les colons à moitié venant
livrer au propriétaire beurre, chapons, poulettes... d'aucun
prétende qu'en 2001 on se déplacera encore massivement ces jours de
fête...
- Chemins : Les
Gaulois utilisent un réseau de « pistes » structuré. Les Romains le
modernisent, créent de nouvelles « voies romaines », pavant 20 000 km
équipés de « stations-service ». Les Romains partis, les Français s’empressent
d’oublier la majorité des voies, faute d’entretien, à la charge des
seigneurs, ou plutôt des gens des seigneurs. Au 16e siècle, le
réseau est constitué de chemins rarement pavés, moins larges que les
voies romaines. Les chemins sont qualifiés de « petits » ou «
grands » selon les villes reliées, de « pélerins", "marchands"
ou "sauniers », selon leur usage, car les pélerins cheminent rarement
avec les marchands ! Les Anglais qui aiment s’aventurer vers l’Anjou,
descendent la Mayenne par la rive droite ou la rive gauche selon qu’ils
sont pélerins pour StJacques ou marchands.
Cartes et distances
- César considèrait que les cartes peuvent être utilisées par l’ennemi,
d’où leur rareté. Le duc de Bretagne, et même le roi de France, ne possèdent
que des cartes approximatives. La cartographie est une science exacte
récente, et les cartes anciennes n’ont qu’un intérêt anecdotique. Voici
celle des pères capucins éditée en 1629, avec la Loire au nord du Croisic.
- La France mesure 22 journées de large et 19 de long (in Charles
Estienne, Guide des chemins de France, 1552), Paris est
à 8 jours de Lyon et 16 de Marseille.
- La marche pour les colporteurs, charretiers, pèlerins, prêtres
errants, étudiants, jongleurs, bateleurs. Ils font 20 à 30 km par jour,
usent une paire de chaussures tous les 15 jours, d'où le nombre de cordonniers.
Certains marcheurs sont un spectacle très recherché, ainsi, les galériens
lorque la chaîne passe (in C. Gousdé). Le pélerin, fréquent, n’use pas
de chaussures car il doit aller nu-pieds. Il va vers beaucoup de saints
oubliés, dont Saint-Méen qui attire même de l’étranger. Des lieux saints
bien plus humbles fleurissent un peu partout.
- Le cheval, plus coûteux, vaut 100 livres, boit et mange même
au repos, et fait 40 à 50 km par jour. Pouancé à 65 km d'Angers, est
à plus d'un cheval, d'où les hostelleries à Segré et au Lion. Si on
change le cheval, on peut atteindre 150 km ou même 200 km par jour.
Mais ces relais de poste, apparus au 16e siècle, coûtent cher. Pire,
la majorité des Français n’a pas les moyens d’avoir un cheval !
Le 17.2.1655 Georges Bazin de Chazé-Henry, a vendu 1 cheval que l’acheteur
a perdu noyé à l’abreuvoir & prétend malade, 20 L à l’acheteur pour
éviter procès (AD44-4E2-174 dvt Belong Pr à Nantes).
- Le chariot, inventé par les Gaulois, est toujours là au 16e
siècle avec la litière portée par des chevaux, les chars à 4 roues,
les charrettes à 2 roues. Peu sont équipés d’avant-train mobile, d’où
des virages difficiles à négocier. Une innovation arrive en France vers
1550, pénêtre très lentement au début. Le nouveau véhicule, dont la
marquise de Sévigné va bientôt raffoler, est d’abord appelé « chariot
branlant », car pour améliorer la suspension on a introduit des sangles
et il oscille. Le coche, car c'est lui, est enfin là et fait
40 km par jour !
- l'eau Les rivières sont préférables, Toutes sortes de marchandises
circulent, même la pierre pour cons-truire les ponts. La vitesse sur
la rivière de Loyre est de 35 à 65 km/jour. Sur le Rhône on fait 90
km/jour en descendant, mais 15 seulement en remontant.
Le péage
- fleurit un peu partout, pas selon le véhicule, mais selon la quantité
et la qualité des marchandises, des personnes et des animaux transportés.
Un homme ne paye pas le même prix qu’une femme, un pèlerin, ou un mort
(sic). Le vin d’Anjou est plus taxé car meilleur. On taxe aussi sel,
épices, toiles & draps… (VILLIER P. & SENOTTIER A., Une histoire
de la marine de Loire, Brinon 1996)
Accidents
- Sur terre, les charrettes se renversent dans les ornières.
En 1637 à la sortie d’Angers, c’est une femme qui assure la messagerie
pour Le Lion-d’Angers 2 fois par semaine avec 2 chevaux. Elle se plaint
de la perte d’un cheval, dans l’effondrement sous lui du pont sur la
Maine, mal entretenu.Les accidents ne sont pas rares. On peut mê me
se noyer avec son cheval, parfois seulement en allant le faire boire.
René fils de François de Thierry Sgr de Vengeau et de Renée Raoul. est
trouvé noyé le 24.9.1655 dans un fossé avec son cheval. (C. Port, t3
p.679)
- «Gatian Chevrollier, closier à la Palleille à
La Chapelle-Craonnaise (Mayenne actuelle), est inhumé le 31.12.1656
à Cossé-le-Vivien, lequel serait décédé en ce bourg pour y estre demeuré
malade par une cheutte souls une charte versée sur luy cont il serait
mort quelque temps après »(Registre paroissial de Cossé le Vivien)
- Sur l’eau, le noyé n'a aucune chance d'en réchapper, car
la méthode de réanimation est adaptée pour le tuer. Les ordonnances
de police prescrivent à toute personne découvrant un noyé d’avertir
les autorités avant de le sortir de l’eau. Le noyé enfin repeché est
suspendu par les pieds sous prétexte de lui faire rendre l’eau absorbée.
(LEBRUN François, Les hommes et la mort en Anjou aux 17e et 18e,
Paris 1975)
pélerins
décédés ou pistés en route
- Notre-Dame-de-Bon-Secours : Jean Bouvet
°Montreuil-sur-Maine 22.10.1674 époux de Madeleine Gaultier, est parti
malade de Montreuil en pélerinage "à la Notre Dame du Bon Secours
de la ville de Nantes" soit 95 km à pieds, mais meurt en route
le 24.9.1725 dans une maison du Louroux où il estoit resté malade dans
le cours de son voyage et est inhumé dans le cimetière du Louroux-Béconnais.
- St Eutrope près Craon : «inhumation le
4.9.1661 de René Buffebran de la paroisse de Saint-Cyr, faisant voyage
à Mr St Eutrope, prochela ville de Craon, serait resté malade chez la
veuve Bourdais hotesse au bourg de Cossé le Vivien »(registre paroissial
de Cossé)
- St Méen : « inhumation le 17.12.1662 à
Saint-Erblon-sur-Araize(53) de Louys Hervé, de la paroisse Saint Laurens
évesché d'Orléans suivant son certificat atteint du mal Saint Main est
décédé au lieu de la Richardière demeure de René Harault faisant le
voyage de St Main» (registre paroissial) - «Inhumation le 13.4.1644
de François d'Azé, pauvre mendiant, soy disant habitant autrefoys en
la paroisse de Montreuil-Bellay vers la ville de Saulmur, sargetier
de vacation, faisant le voyage de monseigneur de Saint Méen, décédé
en la métairie de la Mouisantière à Cossé-le-Vivien » (registre paroissial
de Cossé)
- "Ampoigné (53) le 4.5.1691 baptême de Julien
Blanchet fils de Jullien et de Mathurine Lefaucheux de la paroisse Notre
Dame de Tillamente diocèse de Chartres, lesquels s'en retournent du
voyage du Bienheureux St Méen"