Procuration des apothicaires d’Angers contre une décision de René Langlois, que je suppose l’un d’entre eux, 1559

J’ai compris que René Langlois était l’un des jurés et gardes de l’apothicairerie d’Angers et qu’il a entrepris d’appliquer ou faire appliquer à Angers une ordonnance prise à Paris mais qui ne convient pas à la ville d’Angers.
Je vous mets les originaux donnant les noms, et les signatures des apothicaires, pour lesquels j’ai un doute sur un prénom.

Ce blog et ce site contiennent désormais un tableau de quelques apothicaires rencontrés au 16ème siècle, qui n’a aucune prétention à l’exhaustivité, mais vous invite cordialement à venir donner des compléments en citant vos sources.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :


Le 30 novembre 1559 en l’assignation baillée à huy (Marc Toublanc notaire Angers) à la requeste des jurés et gardes de l’estat d’apothicairerie de ceste ville d’Angers aux … particuliers dudit estat de ceste dite ville pour délibérer de l’adjournement qui a esté baillé auxdits jurés par Marcilain Courbalay et Jehan Cheroult sergents royaulx et pareillement du négoce dépendant d’iceluy touchant … requis par René Langlois soy disant l’un des particuliers procureurs … dudit estat se sont comparus et présentés en leurs personnes heure d’une heure après midi du dit jour et attendu jusques après icelle heure de souper passé au cloistres des Jacobins de ceste dite ville d’Angers les maistres dudit estat qui s’ensuivent par permission donnée par le seneschal d’Anjou ou son lieutenant audit Angers savoir est Jehan Doisseau, Jehan Boisineulx et Jacques Brossart maistres jurés et gardes dudit estat, et encores François et François les Choppins jeune et vieil, Jehan Levesque, Daniel Delangelerye, Ymes ? Boisineulx, Clément Saillant, René Delacroix, Jehan Marsault et Mathurin Godebille tous demeurant en ceste dite ville d’Angers et lesquels et chacun d’eulx ont fait nommé constitué estably et ordonné et par ces présentes font nomment constituent establissent et ordonnent (blanc) leurs procureurs et chacun d’eulx seul et pour le tout, et est ce fait après avoir eu en ladite assemblée et comparution lecture de la coppye de l’extrait dudit arrest donné à Paris le 12 juin dernier concernant les apothicaires et … de la ville de Paris et lettres royaulx en forme de resqueste obtenues par ledit René Langlois audit an le 20 décembre et les adjournements baillés auxdits Doisseau Boysineulx et Brossart et les remonstrances faites aux dessus dits particuliers deuement assemblés et faisant la plus grande partie desdits apothicaires assemblés … o permission expresse par les dessus dits Doisseau Jean Boisineulx Brossart jurés et gardes susdits … François et François les Choppins, Levesque, Delangelerye, Boysineulx, Saillant, Delacroix, Marsault et Godebille … procureurs de empescher l’exécution dudit arrest et entherignement de la requeste présentée par ledit Langlois et de desadvouer iceluy Langlois d’avoir faite icelle poursuite en la qualité de procureur et … de leur communauté et de déclarer en la cour de parlement et partout ailleurs qu’ils n’ont agréable ce qu’il y a fait, de soustenir contre ledit Langlois et tous autres soit par voye d’appel appellations ou aultrement par quelque manière et voye que ce soit que le prétendu appartiendra raiglement porté par ledit arrest ne seroit … bon ne profitable en ladite ville d’Angers ne forsbourgs d’icelle et qu’il ne se peult aucunement faire sans préjudivier le public particulière ce qu’ils veulent et entendent user de leurs statuts et arrests de la cour sur ce … avecques le présent général du roy et eulx et non autre chose … et que ladite nomination seroit préjudiciable à ladite ville d’Angers et y comparoir et … pour eulx et les deffendre pardevant tous juges de cour … que partout et ailleurs où il appartiendra, jurer de verité et de ca… et faire tout aultre manière de serment et de procès que droit veult … arrests et exécutoires et sentence de … en appeler poursuivre l’appel et appelants et … si mestier est, et substituer ung ou plusieurs autres procureurs … suivant l’ordonnance royale, et généralement de faire et procurer pour et au nom desdits constituants que dessus ce qu’il appartiendra et que lesdits constituants feroient ou faire pourroient si présents en personne y estoient jaczoit que la chose requiert plus spéciale procuration … soubz l’obligaiton et hypothèque de tous leurs biens présents et advenir avoir agréable et tenir ferme et stable tout ce que leurs … procureurs et chacun d’eulx sera fait et procuré et à poyer pour eulx les … si mestier est dont à leurs requestes et de leurs consentements les avons jugés et condemnés par le jugement et condemnation par le jugement et condemnation de la dite cour …

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog

Le pain des pauvres en cas de disette : le pain de glands

Perron-Gélineau, dans son ouvrage « Candé ancien et moderne », paru en 1886, nous raconte :

« En 1630 toute la saison d’hiver a été pluvieuse, avec grand vent impétueux qui rompit les arbres. … Le 13 décembre le froid a commencé, qui dura 15 jours avec de grande neige à Noël, qui fit mourir les choux et beaucoup de jeune bois ; les genêts moururent es champs. Il a été grande abondance de vin et autres fruits, en outre le gland, qui a beaucoup servi aux pauvres gens pour faire du pain, à cause de la cherté du grain. C’était pitié de voir le pauvre monde ; beaucoup mouraient de faim ; beaucoup mangeaient du pain de glands, de graine de lin, de citrouille. »

L’auteur a extrait ce passage du « Journal des évènnements locaux 1607-1662 », écrit par Jacques Valluche, bourgeois de Candé, et publié dans la Revue d’Anjou en 1870 p.387. Jacques Valluche est considéré comme un témoin de l’époque. J’avais mis sur mon site ce passage sur ma page « Météo en Anjou »  . Sur cette page de mon site vous trouvez uniquement ce qui a été trouvé dans les registres paroissiaux et/ou témoignages d’époque. C’est donc crédible contrairement à ce que m’écrit en octobre 2018 un prétendu historien Suisse, qui nie la famine d’autrefois et insulte ma page comme étant une ânerie. Je respecte pour ma part le témoignage de Jacques Valluche, qui atteste que nos ancêtres Angevins en 1630 réservaient le gland  aux animaux, donc quand ils étaient réduit à manger les glands c’était pour eux assez misérable et un ultime recours. Ceci atteste d’une période de famine.

Le gland était la nourriture des bêtes, et pour mémoire l’avoine celle des chevaux, et si je rapelle ici l’avoine c’est que les céréales petit déjeuner, qui nous sont venues des anglo-saxons, ont dû lutter contre cette notion en France d’avoine pour les animaux, pas pour les humains.

Je parle ici de l’avoine, car je suis née avant-guerre, période d’alimentation plus que difficile, particulièrement dans la poche de Guérande ou j’ai vécu moi-même, et après-guerre. Mon papa était marchand d’aliments pour chevaux, et petite, je jouais avec mes frère et soeurs dans les balles de foin et les sacs d’avoine. L’avoine, même en période de disette était uniquement pour les chevaux, et j’ai vécu ces dernières décennies le changement total de mentalité vis à vis de l’avoine, à travers la percée en France des céréales petit-déjeune, devenues communes. L’avoine est donc devenue consommation humaine, ce que j’estime un grand changement de mentalité.

 

Bref, le pain de glands semble avoir été un ultime recours et pas des plus agréables pour ces pauvres gens, car si j’ai bien compris le récit de Perron-Gélineau, ceux qui avaient tant soit peu d’argent pouvaient encore acheter du blé au prix fort.

Sur mon site, vous avez les lettres de Jean Guillot, jeune soldat au front, qui témoigne que les régions où passent les armées de Napoléon sont pillées et les céréales sont ensuite rares et chères, alors que dans les régions épargnées par ces guerres Napoléoniennes ont encore des céréales sur lesquelles elles peuvent spéculer et spéculent. C’est un témoignage glaçant, qui n’est pas sans rappeler par certains côtés le marché noir pendant la seconde guerre mondiale.

Et comme notre époque est parfois surprenante, j’ai tenté sur le moteur de recherche de découvrir le pain de glands de nos jours.
Stupéfaction.
Il existe bien des contemporains qui ont poussé l’esprit de recherches de je ne sais quelle esprit de tradition jusqu’à faire du pain de glands.
Et ce pain figure même avec recette sur le site des plus officiels du Ministère de la Culture.

Si j’ai bien compris, le gland est très riche en tannin, et il faut le faire bouillir plusieurs fois afin d’éliminer ce tannin, car ce tannin rend le gland amer et indigeste, et j’ai bien le sentiment que même après plusieurs cuissons successives, il reste tout de même un goût amer et indigeste.

C’est donc cette propriété des glands qui le différencie de la châtaigne, qui elle est consommable.

Je suis une ex-chimiste, ayant travaillé dans l’industrie alimentaire, et j’insiste sur la cuisson et digestion difficiles du gland, d’où historiquement son peu d’intérêt dans l’alimentation humaine.

Je dois dire tout de même que notre époque à cela de particulier qu’elle a parfois tout oublié et qu’elle cherche à réinventer de prétendues traditions, pourtant le pain de glands était bien autrefois une calamnité pour les humains, et c’était justifié sur le plan gustatif et digestion.

et au fait, si nous revenions à l’avoine. Devons-nous conclure qu’elle était aussi chère que le blé, toutes proportions gardées, et qu’elle manquait en cet hiver 1630.

Mathurin Lemarié, marchand de draps de soie, n’est pas dans la soie mais dans la m…, Angers 1592

La maison a certes des privaises (toilettes de l’époque) mais elles sont pleines et cassées, de sorte que la cave en est envahie !

Donc, ce jour, je vous emmêne loin de la fortune de feu Jean Ayrault président.
Pour vidanger il faut 4 hommes sur plusieurs jours !!
J’habite une ville qui ne connaît plus les fosses sceptiques, mais quand j’étais jeune, j’ai connu le camion du vidangeur, sur un lieu de vacances, en plein été, puisque c’est la saison où les touristes rencontrent le problème.
De nos jours il existe encore 5 adresses en Loire-Atlantique, mais les camions sont plus modernes, les fosses aussi.

Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 20 juin 1592 avant midy en la cour du roy notre sière Angers endroit par devant nous François Revers notaire d’icelle personnellement establyz honneste homme Nicollas Giffart Me orfèvre demeurant Angers paroisse saint Pierre d’une part et chacuns de Guillaume Guillois, Urban Bazouin, Mathurin Peloquin, et Mathurin Hodbin tous gagne deniers demeurants au faulx bourg de Bressigné en ceste ville d’Angers soubzmettant et mesme lesdits gaigne deniers chacun d’eulx seul et pour le tout sans division etc confessent savoir est lesdits gaigne deniers avoir promis et promettent curer et nettoyer bien et deument et oster toutes les immondicités des privaises

Selon le Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500) http://www.atilf.fr/dmf
PRIVAISE, subst. fém. Au plur. « Lieux d’aisances »

du logis ou de présent demeure Mathurin Lemarié marchand de draps de soie rue de saint Aubin de ceste dite ville d’Angers et porter toutes lesdites immondices en lieu requis et sans incommoder ne offenser personne et commenceront à ce faire lors que ledit Lemaryé deslogea dudit logis et continueront de jour à autre sans discontinuer
et ce fait netteront parements et osteront les immondicités estant en la cave dudit logis et qui y sont tombés à cause que la bote desdites privaises est rompue
et est fait le présent marché pour et moyennant la somme de 15 escuz sol sur laquelle somme ledit Giffart a présentement et à veue de nous payé et avancé auxdits gaigne deniers la somme de 4 escuz et ung quart d’escu pour le vin de marché qui sont 4 escuz 15 sols dont etc et le reste montant 11 escuz poyable par ledit Giffart auxdits gaigne deniers la besoigne faite sans que lesdits gaigne deniers soient tenus oster l’eu déversée si aulcunes y a
tout ce que dessus stipulé et accepté par lesdites parties respectivement à ce tenir etc dommages etc obligent etc mesme lesdits gaigne deniers etux et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division etc à prendre etc et le corps desdits gaigne deniers à tenir prinson comme pour les deniers et affaires du roy notre sire par deffault de faire et accomplir du contenu en ces présentes renonçant et par especial au bénéfice de division d’ordre etc foy jugement et condemnation
fait et passé à notre tabler Angers en présence de honneste homme Jehan Gault Me cordonnier demeurant Angers et Michel Trouillet et Anthoine Joubert praticiens demeurant Angers tesmoins
lesdits gaigne deniers ont dit ne savoir signer

    et voyez la splendide du cordonnier GAULT !!!

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Jean Guiard, de Nyoiseau, entre en apprentissage de chirurgien chez Gendry à Angers, 1592

Il n’a que sa mère, qui n’a pas fait le déplacement mais devra le cautionner. Elle se nomme Charlotte Popail dans l’acte, mais compte-tenu que je trouve toujours Poipail pour ce patronyme assez rare en Anjou, j’ai mis POIPAIL en mot-clef (tag ci-dessous).

Cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le jeudi 1er juin 1592 après midy (François Revers notaire Angers) en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous François Revers notaire de ladite cour personnellement establiz honneste homme Jullian Gendry Me chirurgien demeurant en ceste ville d’Angers paroisse monsieur st Pierre d’une part, et Jehan Guiard fils de deffunt Cenere Guiard et Charlotte Popail demeurant en la paroisse de Nyoiseau d’autre part, soubzmectant lesdites parties respectivement etc confessent avoir fait et font entre eulx le marché d’apprentissage que s’ensuit scavoir est ledit Guiard avoir avecq le voulloir et consentement de ladit Popail sa mère comme il a dit avoir promis et promet estre et demeurer avecq ledit Gendry en sa maison audit Angers pendant le temps de 2 ans entiers et consécutifs qui commencent ce jourd’huy
et pendant ledit temps de 2 ans servir ledit Gendry en sondit estat de chirurgien bien et deument et fidèlement et faire touttes les affaires et actions que un bon et loyal serviteur et apprentiz doibt et est tenu faire sans commettre aulcun abuz ne malversation
pendant aussy lequel temps de 2 ans ledit Gendry sera tenu et a promis et promet monstrer et instruire et enseigner sondit mestier et estat de chirurgien audit Guiard au mieulx que faire se pourra sans rien luy en receller et outre le fournir de boire et manger et luy et coucher ainsy que à luy appartiend
et est fait le présent marché d’apprentissage pour et moyennant la somme de 33 escuz ung tiers sur laquelle somme ledit Guiard a présentement et de ses deniers provenus de ses services gaiges et praticques comme il a dict poyé et advancé audit Gendry la somme de 16 escuz deux tiers qui la dite somme a eue prinse et receue en notre présence et veue de nous en francs et quarts d’escu dont ledit Gendry s’est tenu content et bien poyé et en a quité et quite ledit Guiard
et le reste montant pareille somme de 16 escuz deux tiers poyable dedans le jour et feste de Noel prochainement venant
et a ledit Guiard promis et promet faire ratiffier et avoir ces présenets pour agréables à ladite Popail sa mère et la faire obliger avecq luy et chacun d’eulx seul et pour le tout au poyement de ladite somme de 16 escuz deux tiers reste susdit et se faire plenir et cautionner et certiffier par elle vers ledit Gendry de toute fidélité et légalité par lettres de ratiffication vallables qu’il promet fournir et bailler audit Gendry dedans d’huy en 15 jours prochainement venant à peine de tous despens dommages et intérests et de nullité du présent marché si bon semble audit Gendry
tout ce que dessus a esté stipulé et accepté par lesdites parties respectivement et à ce faire tenir et accomplir s’en sont respectivement obligées elles leurs hoirs etc à prendre etc et le corps dudit Guiard à tenir prinson comme pour les deniers et affaires du roy notre sire par deffault de faire et accomplir tout le contenu en ces présentes par la forme susdite renonçant etc foy jugement et condemnation etc
fait et passé à notre tablier Angers en présence de Michel Trouillet et Anthoine Joubert praticiens demeurant audit Angers

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Certificat médical exemptant le chevalier Du Breil du devoir militaire, Angers 1558

enfin, le certiticat ne fait pas allusion à l’armée, mais compte-tenu que Du Breil est chevalier, il est clair qu’il y une levée, et qu’il ne peut s’y rendre, sans doute d’ailleurs est-il aussi âgé ou enfin d’un certain âge compte-tenu de la durée de vie à cette époque.
J’ai d’autres certificats de ce type, et je vous les proposerai ici.
L’acte est en deux temps. D’abord on lit l’acte décerné par le notaire royal en présence des 2 médecins, et en pièce jointe on trouve la plume d’un des 2 médecins certifiant l’était de Du Breil. Les termes des 2 actes sont semblables sur le fonds avec juste quelque minime variante linguistique.

J’y apprends, entre autres, que les rayons de la lune sont malsains !!! ce que j’ignorai. Et en tappant ma retranscription, je me suis bien demandée ce que la lune venait faire dans ce texte. Enfin, mon blog m’emmêne il est vrai dans des faits de vie qui m’étaient inconnus, comme ici la lune !!!!

Je vous mets l’original du certificat tel que écrit par l’un des médecins, en l’occurence Pelion.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

A tous ceulx qui ces présentes lettres voiront salut, scavoir faisons que aujourd’huy 6 juillet 1558 en la présence de nous Marc Toublanc notaire royal Angers et aussi en présence de noble et sage missire Jehan Raoul docteur ès droits régent en l’université d’Angers et Christophle Collineau demeurant audit Angers tesmoings à ce requis et appellés honorable homme messire Yves Pelyon docteur en médecine résidant demeurant en ladite ville et Jehan Poirier maistre cirurgien en ladite ville ont atesté dit déclaré certiffié vériffié et affermé par leurs foy et serments que deux ans sont et encores depuis ung mois ils ont visité et médicamenté noble homme Christofle Dubreil chevalier seigneur de la Mauvoisinière mallade d’un grand rheume de cateare luy tombant sur toute la moitié du corps non sans grand danger de paralisie pour lequel mal et yssue d’iceluy luy avoir conseillé se contenir en pur air et sans aulcuns exercices violant se gardant du serein trop grande chaleur et du soleil et raions de la lunne, et au mois de septembre une diette par le temps de 3 sepmaines ou ung mois avecques aultres personnes tant pour la guerison dudit mail que précaution de la suspecte ladite malladie, pour sieur de la Mauvoisinière nous notaire avons décerné ces présentes pour luy servir et valloyr en temps et lieu comme de raison, et pour plus grand aprobation dse choses susdites avons fait mectre et apposer à ces présentes le scel royal estably aux contrats royaux d’Angers

    et voici le certificat médical de Pelion, qui suivait l’acte ci-dessus :

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La capitaine de charroi des vivres du roi à Blois a loué un cheval tombé malade à Angers, et refuse de payer le louage et la pension du cheval, 1598

et après la consultation de 2 maréchaux, qui étaient autrefois les ancêtres des vétérinaires, et qui ont diagnostiqué la gourme, il fait dresser procès verbal de son refus de payer devant un notaire royal à Angers. Le malhaureux aubergiste qui a nourri déjà 3 semaines le cheval, n’y ait pour rien !!! et pourtant on refuse de le payer.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 1er avril 1598 après midy, a comparu par devant nous René Chesneau notaire royal à Angers honoable homme René Lambert capitaine de charoy des vivres de l’armée du roy estant de présent en ceste ville d’Angers logé à l’hostelerie ou pend pour enseigne l’écu de France des faulxbourgs de Bresigné, lequel nous a représenté Mathurin Bessonneau hoste de ladite hostelerie et Claude Drouin Fabrice ? Moret maistre maréchaulx de forge de la Petite Espine,
lesquels nous ont dit savoir ledit Bessonneau que ledit Lambert feroit arme pour loger en sadite hostelerie dès il y a trois sepmaines ou environ ayant un cheval en poil bay obstut à queue et oreilles que ledit Lambert dit avoir pris à loage (pour « louage ») en la ville de Blois au logis de la Croix Blanche faulxbourg du F… y demeurant, lequel cheval est demeuré en ladite hostelerie sain et sans avoir aulcun mal par l’espace de 15 jours entiers jusques à depuis peu que ledit cheval est demeuré malade
et lesdits Drouin et Moret nous ont pareillement dict qu’ils ont veu et visité ledit cheval lequel est malade destianguillons et gourme qui est une maladie naturelle aux chevaux

    la gourme existe toujours sous ce noms et c’est l’angine du cheval, très spectaculaire, et nécessitant les antibiotiques inconnus à l’époque.

sans que ledit Lambert ait peu causer ladite maladie attendu le repos dudit cheval, tellement qu’il est impossible se pouvoir à présent servir dudit cheval, lequel lesdits maréchaulx ont dit pouvoir valloir estant sain à l’estimation de 18 ou 20 escuz
au moyen de quoy a ledit Lambert protesté n’estre tenu payer la despense qu’a faite ledit cheval depuis 8 jours que ladite maladie l’a pris ne en celle qu’il fera cy après nu aussi de louage dudit cheval de tout ledit temps attendu qu’il est sur son partement pour retourner audit Blois et qu’il luy est nécessaire prendre autre cheval pour ce faire
desquels dire dépositions et protestations cy dessus nous avons audit Lambert ce requérant décerné acte pour luy servir ce que de raison
fait en ladit hostelerie en présence de Jehan Letourneux demeurant audit Angers et Fabien Huguet voyturier par eau demeurant à Orléans
ledit Huguet a dit ne scavoir signer

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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