Contrat de mariage de René Chauvigné et Anne Joubert : Rochefort sur Loire 1596

Anne Joubert est cousine germaine de mon ancêtre René Joubert sieur de la Vacherie, et c’est le contrat de mariage qui suit qui m’en donnait autrefois les éléments. Il donne plusieurs parentèles, hélas difficiles à déchiffrer (malgré mes compétences!), dont les CAHY, LIBOREAU outre les CHAUVIGNE, et depuis ces dernières décennies, je n’ai en rien progressé dans ces cousins, pas si lointains de mon René Joubert.

Anne Joubert ne sait pas signer, alors que les filles de René Joubert, dont je descends, apprendront à signer, et j’ai cette information de la plus merveilleuse des manières, car lors de son remariage, René Joubert prévoit l’éducation de ses filles, enfin, je suppose que c’est la seconde épouse qui a prévu ce point exceptionnel dans un contrat de mariage. Je pense souvent, avec une certaine émotions je l’avoue, à ces 2 lignes, à la fin d’un long acte, qui m’ont toujours convaincue qu’il est important de tout déchiffrer et ne jamais se contenter de la diagonale dans un acte.

Je pense que cette branche est restée sur Rochefort et Mozé et environs, tandis que René Joubert montait à Angers pour devenir l’avocat d’une certaine notoriété qu’il fut.

Allez-voir ma page sur Mozé, dont j’ai fait le rôle de taille en 1666. Ce rôle est trop éloigné dans le temps pour que je retrouve des descendants Joubert facilement, car il y a plus de 2 générations de différence. Mais vous, vous vous pouvez sans doute y puiser des infos, comme d’autres l’ont déjà fait en me remerciant gentiement.

Acte des Archives du Maine-et-Loire 5E5 – Ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 5 juin 1596 après midi (Moloré notaire Angers) comme en traitait parlant et accordant le mariage futur espéré estre fait consommé et accompli entre honneste Me René Chauvigné chirurgien, fils de defunts Nicollas Chauvigné et Perrine Cesbron vivans demeurant en la paroisse de Mozé d’une part, et honneste fille Anne Joubert fille de defunts honorable homme Mathurin Joubert et Anne Delespine vivans demeurant en la paroisse de Rochefort ; auparavant aulcunes messes fiances ne bénédiction nuptialle estre faites et célébrées, ont faits les accordz pactions et promesses de mariage qui s’ensuivent : pour ce est il que en la cour royale d’Angers endroit personnellement establis ledit René Chauvigné chirurgien, demeurant à la paroisse de Mozé, avec l’advis et consentement de Jehan Chauvigné son oncle et curateur, Georges Chauvigné aussi son oncle et de Jehan Chauvigné et Jean Dureau ses cousins demeurans scavoir ledit Jehan Chauvigné curateur et ledit Georges chanoine en la paroisse de ? Jehan Chauvigné et Dureau en la paroisse des Ponts-de-Cé d’une part, et ladite Anne Joubert demeurant audit Angers, de l’advis de Me Jehan Cahy son beau-frère et curateur, François Liboreau mari de Anthoinette Joubert son beau-frère, honorable homme Me René Joubert advocat audit Angers son cousin germain, René Lepoytevyn substitut de monsieur le lieutenant général au siège présidial mari de honorable femme Marguerite Joubert, demeurant à Angers, Zaccharie Besnard cousins de ladite Joubert d’autre part, soubzmectant respectivement confent avoir fait et font entre eulx les promesses de mariage cy après, c’est à savoir que ledit René Chauvigné a promis prendre pour épouse ladite Anne Joubert, laquelle a promys prendre ledit Chauvigné à mari et espoux et sollempniser ledit mariage en face de sainte église catholique apostolique et romaine si tost que l’un en sera requis de l’autre cessant tous légitimes empeschements et se prendre respectivement l’un l’autre avec tous et chacuns leurs droits successifs qu’ils ont dès à présent et du consentement de leursdits curateurs et parents cy-dessus denomméz, et néanmoins ledit Cahy aussy soubzmys a promys bailler et payer auxdits futurs espoux en déduction de ce qui peut compéter à lad. Joubert la somme de 66 escuz deux tiers scavoir 33 escuz ung tiers 3 sepmaynes auparavant les épousailles, et le reste le jour de leurs épousailles ; de laquelle somme de 66 escuz deux tiers, ledit Chauvigné a promys employer 33 escuz ung tiers en acquêt d’héritage qui sera censé propre de ladite Joubert sans que ladite somme puisse être mobilisée pour ce qui demeure propre des futurs conjoints, et le reste montant pareille somme demeurera de nature de meubles ; et pour le regard des deniers qui seront à ladite Joubert par partages, héritages et autres deniers, ledit Chauvigné o l’auctorité de sondit curateur employra ce qu’il recepvra desdits deniers de ladite Joubert en acquests qui seront réputéz propre patrymoyne de ladite future espouse, et à faulte de ce faire iceluy Chauvigné futur espoux a dès à présent créé et constitué et par ces présenes crée et constitue rente des deniers qu’il recepvra à la raison du denier quinze, laquelle rente il a assise et assignée sur tous et chacuns ses biens … ; et a ledit Chauvigné assigné et assigne à ladite Joubert sa future espouse douaire sur tous ses biens cas de douaire advenant suivant la coustume du pays et duché d’Anjou ; de tout ce que dessus lesdites parties sont demeurées d’accord et l’ont ainsi stipulé, auxquels accords promesses et tout ce que dessus est dit tenir etc dommages etc obligent lesdites parties respectivement etc renonçant etc foy jugement et condemnation ; fait et passé en la maison dudit Lepoytevyn en présence des dessus dits, ladite Joubert a dit ne savoir signer

Registre paroissial de Béhuard 1601-1607 perdu dans les actes notariés en 5E52

dans le compulsoire de la chapelle de Béhuard, dans les notaires, il y a 21 vues intéressantes, pleines de Cady, et même encore plus curieux de Cahy, qui sont copies des baptêmes de Béhuard pour les années 1601-1607, certes en partie en ligne sur le site des AD en une autre version, mais celle-ci est meilleure. D’ailleurs, je m’étonne que les fervents descendants CADY n’aient jamais fait tous ces baptêmes !!!
QUAND ON FAIT UNE GENEALOGIE, IL FAUT FAIRE TOUTES LES FRATRIES. JAMAIS NE SE CONTENTER QUE DE SON ASCENDANT DIRECT ! les frères et soeurs, les tontons et tantes sont très souvent parlants.

Jacques Sarazin vend à Marie Cady la closerie de la Fourerie : La Pouëze 1652

Marie Cady, ma grand-mère Cady, est alors veuve, et elle gère fort bien ses biens, bien formée par son père et son époux. Elle gérait par bail à ferme la closerie située à La Pouëze, où elle demeure. Et ici elle va jusqu’à racheter la closerie.

Voir ma page sur La Pouëze

J’attire votre attention sur la signature de son gendre Belot, qui signe comme un notable. Car Belot est cordonnier, et cela n’est pas la première fois que je vous montre un cordonnier de belle signature, car ce sont des artisans relevant souvent du métier d’art, avec les magnifiques chaussures à boucle d’argent qu’ils sont capables de faire. Eh oui, la boucle d’argent figure dans de nombreux inventaires après décès de mon site.

Et j’attire votre attention sur la signature de Sarazin, qui est bien celle d’un noble, tout comme il est qualifié d’écuyer. Pour mémoire, la signature d’un noble est dans l’immense majorité des cas, sans fioriture, et souvent penchée comme en italique.

J’ignore si ce Sarazin est un ascendant d’André Sarazin, auteur des ouvrages sur les manoirs et gentilshommes d’Anjou, et qui aurait étudié une famille Cady de Behuard, qui voisinait les miens sans que je puisse les relier, et nul doute qu’André Sarazin oeuvrait aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, il a laissé quelque part des dossiers sur ses recherches CADY, dont nous n’avons pas trace.

Ceci m’anmène à aborder avec vous un sujet qui m’est cher et sur lequel je reviendrai, à savoir comment transmettre mes travaux.

Acte des Archives du Maine-et-Loire 5E6 – Ma retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 17 décembre 1652 par davant nous Claude Garnier notaire royal à Angers fut présent estably et duement soubzmis Jacques Sarazin écuyer sieur de la Saullaye demeurant à la Possonnière paroisse de Sapvenières, lequel a recognu et confessé avoir vendu quité cédé delaissé et transporté et par ces présentes vend cède délaisse et transporte perpétuellement et promet garantir de tous troubles et hypothèques et en faire cesser les causes à honneste femme Marie Cady veufve de defunt honneste homme Jacques Bouet vivant marchand demeurant au bourg de La Pouëze absente à ces présentes, honneste homme Jehan Belot son gendre Me cordonnier demeurant audit Angers à ce présent stipulant et acceptant pour elle ou autre qu’elle nommera au bas des présentes toutefois et quantes dedans ung an prochain leurs hoirs etc scavoir est le lieu et closerie de la Petite Fourerye située en la paroisse de La Pouëze, où à présent demeure Pierre Nantois composé de maison grange ayreaux jardins terre pré pastures en landes d’ajoncs en payant le droit de frouage

Vous avez le frouage sur d’autres actes du blog, d’ailleurs vous pouvez trouver vous même ces actes en tappant frouage dans la fenêtre RECHERCHE de mon blog.

et rente coustumière payée par ledit Nantois, que ledit Belot a dit bien cognoistre, sans réservation ; lesdites choses au fief et seigneurie dont lesdites choses sont tenues et aux debvoirs seigneuriaux et féodaux anciens et accoustumés qu’elles peuvent f°2/ debvoir en fresche ou hors, que les parties sur ce enquises et adverties de l’ordonnance du roy ont vérifié ny déclarées, que ladite Cady ou aultre qu’elle nommera, payera à l’advenir franche et quitte du passé jusques à ce jour ; transportant etc et est faite ladite vendition cession et transport pour le prix et somme de 850 livres tz, en déduction de laquelle somme demeure desduit la somme de 200 livres tz que ledit sieur vendeur confesse avoir receu de ladite Cady dès le 14 mai dernier ainsi qu’il a confessé dont il s’en contente, et pour les 650 livres restantes ledit Belot soy faisant fort de ladite Cady et en privé nom promet payer audit sieur de la Saullaye dedans 2 mois prochains, pendant lequel temps ledit Belot audit nom en promet payer rente au denier dix huit jusques au réel payement ; promet ledit sieur vendeur faire ratifier ces présentes à damoiselles Gabrielle et Françoise les Sarazins ses sœurs, et les f°3/ faire obliger solidairement avec luy au garantage et entretenement du présent contrat et en fournir ratiffication bonne et valable audit Belot dedans ledit terme de 2 mois prochain ; et ne pourra ladite Cady ny Belot estre contraint payer lesdites 650 livres tz avant le fournissement de ladite ratiffication qui sera dedans ledit terme de 2 mois ; à laquelle vendition tenir garder et garantir et payer etc et founir ladite ratiffication dommages obligent lesdites parties leurs hoirs etc et les biens dudit Belot etc renonçant etc dont etc fait et passé Angers en notre tabler en présence de Urbain Bigot et Mathurin Leblanc demeurant Angers tesmoins ; en vin de marché dons proxenettes et médiateurs des présentes payé par ledit Belot du consentement dudit vendeur la somme de 20 livres tz dont ledit Belot audit nom demeure quite ; et en faveur des présentes ledit sieur vendeur demeure quite vers ladite Cady de 29 livres qu’icelle Cady luy auroit advancées pour l’advance de l’année prochaine de la ferme dudit lieu de la Petite Fournerye pour ce que ladite somme de 29 livres est comprinse en la somme de 250 livres cy dessus

Depuis quand les femmes portent-elles des bagues ?

En effet, je lis hier dans Le Figaro dans un article sur les bagues d’homme :

Depuis quatre siècles, les bagues ont été le domaine des femmes, mais ce n’était pas du tout le cas avant: elles étaient réservées aux hommes de pouvoir.

Mon blog contient 392 contrats de mariage, dont une partie date du début du 16ème siècle, donc plus de 4 siècles, et la majorité des contrats de mariage précise la clause de renonciation à la communauté par laquelle la future remportera ses bagues et joyaux.

De même j’ai mis un partage entre mère et fille des bagues :

Perrine Richer veuve de Nicolas Ganches, et épouse de Denis Delestang, partage avec sa fille Claude Ganches, mineure : Angers 1530
Cet acte atteste que dans la bourgeoisie angevine, les femmes avaient des bagues en 1500 puisque Perrine Richer vivait en 1500.
Et on peut supposer qu’elles n’étaient pas les premières femmes.

J’ai donc voulu chercher sur internet et ailleurs, en vain, je ne comprends pas pourquoi l’article en question dit que les bagues étaient réservées aux hommes.
Avez-vous une idée ?
Odile

samedi 14 juillet 1917 : Edouard Guillouard tente de mitrailler les avions


Edouard Guillouard, mon grand-père, est à droite.

Comme vous le savez j’ai mis son carnet de guerre et ses photos sur mon site.

Voici ce qu’il écrivait il y a juste 100 ans :

9.7 lundi On parle d’une relève prochaine
10.7 mardi Le 20e corps remplace le 33e, le 146e arrive à notre gauche, remplace le 515 de la 88e DI
12.7 jeudi Morville, les officiers du 155e viennent visiter le secteur, départ du capitaine Massé, le capitaine Tardieux intrigue, tous les soirs grande activité d’aviation direction Nancy, Pompey, Fouard
13.7 vendredi Nous quittons sans regret Morville malgré la tranquilité, la relève arrive à 23 h 30, dans cette soirée les avions font rage avec leurs fusées
ci-contre : la partie de cartes, à gauche Edouard
14.7 samedi Partis à 0 h 30, nous traversons la Forêt de Facq, avions nous survolent, en passant à Loisy un bombardement à Limey, nous arrivons à Marbache (18 km au S. de Morville) vers 6 h, mauvais cantonnement, petit déjeuné sur les cantines, après-midi malgré la fatigue remise de décoration au capitaine Leglaive
15.7 dimanche Messe à Marbache petit pays très agréable sur le bord de la Moselle, les permisions sont parties à 60 %, départ en masse mais on attend au 17 pour le train
19-24.7 Mr Leglaive part ainsi que Glorion, je reste seul à la Cie avec quelques sous-officiers et une trentaine d’hommes dont une partie employée aux travaux agricoles, nous allons chaque jour faire un peu d’exercice
25.7 mercredi C’est un peu monotone, je fais popote avec le commandant et le jeune Carré, quelques parties de bridge avec le 2e

Combien de filles Corgnet Denis Pavillon a-t-il épousé ? Saint Sébastien sur Loire 1616

Le patronyme PAVILLON est rare en Loire-Atlantique.
Le prénom Denis est rare à Saint Sébastien.

J’ai sa mention dans une succession Corgnet vue ici ces jours-ci :

Le 27 décembre 1655, devant Delacroix notaire à Nantes, sont trois lotties des héritages escheus et advenus à André Moreau et à Gervoise Corgnet sa femme, Pierre Jallays et Marye Corgnet sa femme et aux enfants mineurs de defunts Jacques Corgnet et Françoise Moreau, desquels est tuteur et garde Pierre Collet, lesdites Gervaise et Marye Corgnet et iceluy feu Corgnet frère et sœurs germains par le décès de defunt Jacques Corgnet, et Marie Corgnet, par le décès de defunt autre Jacques Corgnet et de †Jean Pavillon vivants cousins germains, et desdits Corgnet et d’iceluy feu Corgnet, et leurs héritiers en portion, lesdites lotties composées par ledit Collet tuteur suivant le jugement rendu en la juridiction de la cour de la Savarière le 9 novembre dernier, sur le grand cordelage et gaulage desdits héritages et sur les choisies cy devant faites avec leurs cousins

Je vous ai mis en rouge les personnes décédées dont je n’ai pas encore compris les liens, dont Jean Pavillon.

Je me suis donc attelée à la retranscription intégrale des quelques années disponibles encore dans les registres des sépultures de Saint Sébastien avant 1655.
Et là, je rencontre effectivement un Denis PAVILLON époux d’une CORGNET

1616.07.25 « fut inhumé en le cimetière le corps de defuncte Janne Corgnet femme de Denys Pavillon » (vue 17/32)

Toute contente d’avoir l’ombre d’une piste, je poursuis, mais soudain :

1623.05.28 « a esté ensépulturé en l’église de Saint Sébastien le corps de defunte Jacquette Corgnet en son vivant femme de Denis Pavillon » (vue 29/32)

OUILLE !!!
Peut-on en conclure que Denis Pavillon, veuf en 1616 de Jeanne Corgnet, aurait épousé Jacquette Corgnet elle-même décédée en 1623 ? et ce sans présumer d’un quelconque lien, possible il est vrai, entre ces 2 Corgnet, car le patronyme Corgnet donne plusieurs familles contemporaines.

Je ne vois pas d’autre explication. Qu’en pensez-vous ?
Merci
Odile