Anceau de Chazé prend en location une chambre de maison au bourg de Noëllet, 1568

Aujourd’hui, l’acte illustre le sort réservé aux nobles puînés.

En droit coutumier angevin, les puînés se partagent la tierce partie, mais seulement en viager. A leur décès, ces biens reviennent à la branche aînée, et seuls leurs acquets sont transmissibles à leurs héritiers directs.
Anceau, époux de Louise Reverdy, a partagé cette tierce partie au moins avec Louis, Joachim et Jeanne, ce qui faisait à chacun le 1/4 du 1/3 donc chacun 1/12, et ce seulement en viager ! Voici sa fratrie :

Ambrois de CHAZÉ x Mathurine HATON

    1-Mandé de CHAZÉ x Louise de CHAMPAGNÉ
    2-Louis de CHAZÉ † après 1564
    3-Anceau de CHAZÉ † après juillet 1575 x Louise REVERDY
    4-Joachim de CHAZÉ † avant 1564 Prêtre
    5-Jeanne de CHAZÉ †avant 1564 Ses biens sont partagés en 1564 aux 2/3 pour Perrine de Chazé épouse de René Pelaud, et le tiers restant entre Louis et Anceau de Chazé (AD49 1E86 titres de la Bataille relevant du Bois-Bernier, f°28)
    Voir mon étude en cours sur la famille de Chazé dont je descends

La seigneurie du Bois-Bernier n’étant pas très grande, c’était donc peu de biens en réalité dont les puînés jouissaient leur vie durant, tout juste quelques terres labourables … et ici, Anceau est locataire d’une chambre de maison ! Le loyer est si peu élevé qu’on a une idée des maigres revenus ! Même pas une maison entière !

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 2E681 parchemin – Voici la retranscription : Le 11 août 1568 en notre court de Pouancé endroit personnellement establie Margarite Marconnault femme séparée de biens d’avecques Martin Lepelletier son mary ledit Martin Lepelletier non présent, lequel a autorisé ladite Marconnault sa femme par devant nous quant à ce, demeurans au lieu du Boyvillain paroisse de Nouellet, soubzmettant etc confesse avoir aujourd’huy vendu quicté cedé etc et encores vend quicte etc perpétuellement par héritaige à messire Jehan Gohier prêtre demeurant au lieu de la Pannetyère paroisse de Nouellet qui prend et achapte pour luy la somme de douze deniers tournois de rente annuelle perpétuelle quelle somme noble homme Anceau de Chazé Sr de la Bataille doibt et est tenu payer par chacuns ans au terme d’Angevyne à ladite Marconault pour raison de la tierce partie par indivis d’une chambre de maison sise au bourg de Nouellet laquelle ladite Marconault auroyt ce jourd’huy audit tiltre de rente annuelle audit de Chazé ainsy que appert par le bail de rente fait entre eulx passé par nous notaire soubz signé transportant etc et est faicte ceste présente vendition pour le prix et somme de 10 livres tournois payée et comptée en notre présence par ledit achapteur à ladite venderesse dont elle s’en est tenue pour comptant et en a quicté et quite etc dont etc à laquelle vendition et tout ce que dessus est dict etc garantir etc obligent etc renonczant etc ladite venderesse au droit velleyen etc foy jugement condempnation etc fait au bourg de Combrée ès présence de Jehan Lepelletier fils de ladite venderesse, François Boullay demeurant en la paroisse de Nouellet et Jullien Landays cordonnier demeurant au bourg de Combrée tesmoins

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

    Signé : Lepelletier (Jean, le fils de Marguerite Marconnault vendeuse), Gohier (le prêtre acheteur), et Chevalier le notaire de Combrée, qui m’a tout l’air d’être dans mon ascendance, et il faudra que je regarde cela de plus près.

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Une réponse sur “Anceau de Chazé prend en location une chambre de maison au bourg de Noëllet, 1568

  1. Je me suis intéressée à la valeur de l’argent et des biens de cette époque ,sur votre site nous avons une idée par les successions des biens de différentes catégories sociales angevines. Il est assez délicat d’établir une correspondance entre le numéraire d’autrefois et la monnaie de nos jours,il faut se baser sur le pouvoir d’achat, de quoi ?cela est très difficile ds « le President Barnabé Brisson ligueur » ,l’auteur P Gambier a pris comme réference le salaire moyen d’un ouvrier à Paris.Le livre date de 1957( anciens francs)donc je suis allée sur le site de l’INSEE pour avoir les tables mais en conséquence je perds de vue la référence : salaire de l’ouvrier .Je cite« Le XVI s est une époque de moindre fortune ,celles des nobles ayant diminué celle des magistrats et des financiers est en voie de constitution ,on est riche à cette époque si l’on est milsoudier (50 livres par jour ,18250livres par an).La fortune du President est de 300000livres =3 millions de francs de 1913( x3.12 pour l’équivalent en Euros)ou 500millions de francs de 1957 (x 0.020 pour L’Euro ) donc entre 9 et 10M d’Euros sachant que ses biens immobiliers sont de faible valeur(comme tout l’immobilier au XVIs) :15 hôtels châteaux seigneurerie s=50 à 100000 livres ….. ! Il ya encore plus haut :Dans d’Avenel « La Fortune Privée » entre autre,à sa mort le Chancelier Duprat (bien sur il s’agit de Paris ,mais nous sommes déjà dans un Etat) laisse en1535 36 millions de Francs 1913 ..
    Note d’Odile :
    à l’époque, on n’avait pas les mêmes dépenses. On avait un vêtement, pas plusieurs dizaines. On mangeait sa récolte ou comme vous allez le voir ces jour-ci les échanges de travaux et récoltes. On n’avait pas tous nos frais modernes à commencer par la télé, le téléphone, l’ordinateur, la voiture, les voyages etc… (j’en passe et des meilleurs !) et les maisons nous coûtent bien plus cher parce qu’elles ont l’eau courante, l’électricité, la salle de bains, les toilettes, qui n’existaient pas autrefois…
    On ne peut donc pas comparer une fortune de l’époque et une fortune de maintenant, car les dépenses sont incomparables.
    J’ai par contre à vous proposer un chiffre qui est de 20 à 30 livres par an, pour survivre pour un cadet de famille noble, qui a un tout petit peu de terre cultivée, et vit modestement.
    Par contre, lorsque je suis devant la télé de nos jours, je ne regarde pas les émissions stupides qui étales les WC en or et autres dépenses hors normes, car cela me donne la nausée pas l »envie ni le gôut de comparer ! Je veux dire que les diffférences sont de tous temps… hier comme aujourd’hui…
    Les fortunes citées par votre auteur concernent Paris, et elles sont incomparables avec l’Anjou. Mr d’Ambrières que j’ai rencontré récemment aux Archives Départementales à Angers, et qui maîtrise parfaitement cette question, m’a confirmé l’écart, parfois vertigineux avec Paris à cette époque !
    Je cite dans mon ouvrage l’Allée de la Hée des Hiret des chiffres de fortune :
    10 à 20 000 livres pour un patrimoine d’avocat ou notaire
    60 000 livres constitue une fortune à Angers, et à Nantes, on rencontre plus, mais les fortunes s’y font et s’y défont.
    enfin vous avez surtout ma page sur les contrats de mariage qui est le meilleur indicateur chiffré des fortunes, puisque la dot est liée au patrimoine parental, et les parents donnaient une grande part de leur patrimoine, voire certains se sacrifiaient pour ces mariages…

    Table des contrats de mariage retranscrits et analysés sur ce blog.

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