Bail à ferme des biens de défunts François Lenfant et Gillette de Champagné, 1559

Gillette de Champagné, fille de Gohier de Champagné et Catherine de la Marzelière, avait épousé François L’ENFANT écuyer seigneur de Louzil le 26 octobre 1550. Ils moururent l’un et l’autre avant le 3 septembre 1558, jour auquel Jean Du Boisjourdan, écuyer, seigneur dudit lieu, se disait tuteur et ayant la garde-noble de leurs enfants.
Voyez à la fin de mon billet ce que devint l’un de leurs enfants !

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici la retranscription : Le 5 juing 1559 en la court royale d’Angers (Marc Toublanc notaire royal Angers) personnellement establiz chacun de noble homme Jehan Du Boisjourdan seigneur dudit lieu à présent demeurant en la paroisse monsieur saint Germain en saint Lau en ceste ville d’Angers tant en son nom que comme curateur et au nom et soy faisant fort de noble homme François d’Amour seigneur de Chateauceau son cocurateur désigné par justice aux enfants mineurs de deffunctz nobles personnes François Lenfant et demoiselle Gillette de Champaigné Sr et dame de Louzil en leur vivant ar auquel Damour ledit Du Boisjourdan promet faire ratiffier et avoir ces présentes agréables et en bailler et fournir lettres de ratiffication et obligation bonnes et vallables à Jehan Goujon marchand à ce présent stipulant et acceptant dedans le jour et feste de Toussaint prochainement venant à peine de tous intérestz despends ces présentes néanmoins demeurent d’une part,
et ledit Jehan Goujon demeurant en la paroisse de Bouchemaine au bourg dudit lieu, aussi tant en son nom que pour et au nom stipulant et soy faisant fort de Anne Rabineau sa femme absente et chacun d’eux seul et pour le tout prometant luy faire ratiffier et avoir pareillement ces présentes agréables et la faire obliger au payement et entretenement du contenu en ces présentes et en bailler et fournir pareillement lettres de ratiffication bonnes et vallables audit Du Boisjourdan et Damour ou à l’un d’eux dedans le jour et feste de Toussaint prochainement venant à peine de tous intérestz ces présentes néanmoins demeurent d’aultre part, soubzmettant lesdites parties chacunes d’elles ledit Du Boisjourdan esdits noms et ledit Goujon esdits noms et qualitez cy dessus et chacun d’iceulx seul et pour le tout sans division de personne ne de biens etc renonczant au bénéfice de division d’ordre ou pouvoir etc confessent avoir fait et font le marché de bail et prinse à ferme pactions et conventions touchant les choses héritaulx cy après déclarées comme s’ensuit
c’est à savoir que ledit Du Boisjourdan esdits noms a baillé et baille audit Goujon qui a prins et accepté prend et accepte audit tiltre de ferme et non aultrement du jour et feste de la Toussaint prochainement venant jusques à 7 années et cueillettes lors prochaines entières et consécutives l’une suivant l’autre et finiront à pareil jour lesdites 7 années et cueillettes révolues c’est à savoir ledit lieu terre domaine et seigneurie de Louzil avecques la closerie de la court dudit lieu et leurs appartenances et dépendances tant maisons que terres et autres choses qui en sont dépendant ainsi que ledit lieu terre domaine et seigneurie et closerie de la Court se poursuivant et comportent avecques les garennes moullin à vent vignes terres labourables prez bois pastures estangs et tous autres droicts seigneuriaux estants dépendants desdits choses sans aulcune chose en excepter rétenir ne réserver – Item baille ledit bailleur esdits noms comme dessus audit preneur auxdits noms et audit tiltre de ferme les deux lieux et mestairies l’une appellée Malnoysine et l’aultre le grand Rondain situées paroisse dudit Bouchemaine … (encore 10 pages… pour ceux que cela concernera un jour...)

Louzil, commune de Bouchemaine – Ancienne maison noble relevant de la seigneurie de Linières avec cour, basse-cour, pigeonnier, jardins, enclos de murailles, étang, hautes futaies et garennes – En était sieur en 1574 n. h. Jacques Lenfant, connu populairement sous le nom de capitaine Louzil, quiu tenait les champs avec d’autres bandes et avait « bien faict du mail au paouvre peuple ». Il fut pris le 5 décembre par une compagnie d’habitants d’Angers, et le 24, par sentence du Présidial, décapité au Pilory (C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876)

Quelle époque ! en voici encore un !

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2 réponses sur “Bail à ferme des biens de défunts François Lenfant et Gillette de Champagné, 1559

  1. Extrait des « angevins au temps des guerres de religion »Ph Tourault »Localement les guerres de religion se sont aussi nourries de haines sociales : en décembre 1574 , un capitaine de compagnie séditieux est condamné à être décapité sur la place du Pilori, la sentence est lue devant les nombreux badauds venus assister à l’exécution ,un laquais vint abreuver son cheval près de la place ,celui-ci est pris de hennissements, de ruades et de fureur, à tel point que les spectateurs croient que les soldats du capitaine condamné accourent en force pour le délivrer ,s’en suit un véritable mouvement de panique provoquant la mort par étouffement d’une douzaine de personnes et des blessures graves chez bcp d’autres, les femmes pour certaines enceintes sont malmenées, à la faveur de la bousculade on leur vole leurs manteaux et leurs chaperons, on leur arrache les bagues des doigts ,bcp d’enfants sont tués et blessés ;citation de Louvet : »tumultes et émotions si grands que chacun allait chercher et reconnaitre les siens ,comme on fait en champ de bataille »

  2. Le Manoir de Louzil à Bouchemaine.
    Le manoir de Louzil- fait pour braver l’houzée ? ( en vieux français l’averse, la tempête)-est demeuré sur son plateau de bois et de prairies,à l’écart des routes principales, fidèle à sa vocation premiére de maison seigneuriale et de domaine agricole.Des chiens en liberté montent, comme autrefois, la garde près du vieux porche qui s’ouvre dans l’ancien mur d’enceinte en partie cnservé.Une grosse fuie ronde, d’un magnifique effet, couronnée d’un dôme en lanternon, se reflète dans une pièce d’eau, vestige des anciennes douves.
    Tout cet ensemble conserve un très grand charme, une sorte de sérénité, et l’on s’étonne de retouver presque aux portes d’Angers cette « qualité de la vie » des siècles d’autrefois…
    La paisible demeure n’échappa pas, pourtant, aux grandes commotions, aux « houzées » de l’histoire que furent les guerres de religion et la révolution française;il est vrai que ces évènements laissent entre eux deux bons siècles de tranquillité ! Les premiers possesseurs de Louzil furent les Lenfant,un vieux nom angevin q’on rencontre souvent dans les archives régionales: à Nicolas Lenfant, seigneur de Louzil, avait succédé, dans la première moitié du XVe, son fils, François, époux de Gillette de Champagne, qui en 1549, alliéna à Denée les fiefs de la Jartière ( ou de la Motte- Denée), de la Gillière et de la Bérurie;est-ce le produit de cette vente qui lui permit de reconstruire son manoir, qu’on situerait volontiers dans les mêmes années ?
    Ce seigneur de Louzil donna un fils, Jacques,qui n’allait pas hélas ! laisser le meilleur souvenir: connu sous le nom de capitaine Louzil, au beau temps( si j’ose dire ) des guerres de religion, il se fera capitaine de brigands et battra la campagne en pillant et en assassinant;c’était l’année sombre de l’accession d’Henri III au trône de France, où se déchaînaient passions et haines religieuses et, dans leur sillage, toutes les cupidités.Le « capitaine Louzil » finira par être pris, le 5 décembre 1574, déféré devant le Présidial d’Angers et dès le 24 du même mois, décapité sur la place du Pilori.
    Ses successeurs, Christophe Lenfant, époux d’Esther de Marguerie,puis Jean Lenfant, mèneront une existence plus calme.Une vente judiciaire privera cependant ,en 1629, Jean de sa seigneurie de Louzil; c’est un riche orfèvre d’Angers qui achète,honorable homme Jean Avril, dont le fils Abel, conseiller au Présidial,parviendra à la noblesse comme échevin d’Angers.
    (Manoirs et Gentilhommes d’Anjou. André Sarazin)

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