Contrat de mariage de Pierre de Champagné et Françoise du Bouchet, Méral 1618

Voici un mariage d’un proche cousin de nos Pelaud. La demoiselle est bien nantie, et pourtant elle a un frère aîné !

J’ai trouvé l’acte qui suit est aux Archives du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici ma retranscription : Le 7 juillet 1618 après midi, par devant nous Julien Deille notaire royal à Angers furent présents establis et deuement soubsmis messire Pierre de Champaigné chevalier sieur de la Mothe Ferchault la Lizière et la Perrine gouverneur pour le roi en la ville de Château-Gontier fils aîné et principal héritier de défunt messire Louis de Champaigné vivant chevalier de l’ordre du roi seigneur desdites places et gouverneur de ladite place, et dame Perrine Du Buat demeurant en leur maison seigneuriale de la Mothe Ferchault paroisse du Lyon d’Angers d’une part
et messire René Du Bouchet chevalier de l’ordre du roi seigneur de la Haye de Tiercé, Méral et Pingenet, et dame Anne Chenu son espouse séparée de bien d’avecq lui et autorisée par justice à la poursuite de ses droits et damoiselle Françoise Du Bouchet leur fille demeurant en leur maison dudit Pingenet paroisse dudit Méral d’autre part
lesquels traitant du mariage futur entre ledit de la Mothe Ferchault et ladite Du Bouchet ont eté d’accord de ce qui s’ensuit c’est à scavoir que ledit sieur de la Mothe Ferchault du vouloir et consentement de sadite mère et ladite du Bouchet desdits sieur et dame de la Haye ses père et mère et autres leurs proches parents et amis soussignés se sont promis et promettent mariage et iceluy solemniser en face de sainte église catholique apostolique et romaine toutefois et quantes que l’un en sera requis par l’autre
demeurera du jour de la bénédiction nuptiale communauté acquise entre eux nonobstant toute disposition de coutume à ce contraire à laquelle ils dérogent en ce retard
en faveur duquel mariage outre ses droits successifs, ladite dame Chenu a donné et donne à sadite fille la somme de 36 000 livres tz qu’elle promet et s’oblige payer en mains dudit de la Mothe Ferchault futur espoux dedans le jour de la bénédiction nuptiale en deniers cédules et contrats appartenant à ladite dame, de laquelle somme demeure la somme de 9 000 livres en don de nopves audit sieur de la Mothe Ferchault et le surplus montant la somme de 27 000 livres tz de propre et de nature immeuble maternel de ladite future en ses estocs et lignées que lesdits sieur et dame de la Mothe Ferchault promettent convertir en acquets d’héritages au nom de ladite future espouse censés de nature de son propre maternel sans que ladite somme immobilisée acquets en provenant ne l’action pour l’avoir et demander puissent tomber en ladite communauté et dès à présent en ont vendu à ladite Du Bouchet future espouse rente au denier vingt qu’ils seront tenu rachepter et amortir dedans un an après la dissolution dudit mariage avec les arrérages jusqu’au jour du rachapt
outre donne ladite dame à sa dite fille la propriété et tous droits à elle appartenant sur lesdites terres de Méral et Pingenet en retenant néanmoins pour elle et sondit mari et au survivant d’eulx l’usufruit conformément à leur contrat de mariage passé par Provost notaire royal en ceste ville le (blanc) … qui demeure comme dessus de nature de propre maternel à ladite future espouse… à la charge de payer à ladite dame sa vie durant la somme de 1 000 livres par an premier paiement commençant au jour et feste de st Jehan Baptiste prochain et à continuer durant la vie de ladite dame
plus ladite dame donne à sa dite fille des habits nuptiaux convenables à sa qualité et outre lesdits dons et advantages ladite future espouse pourra retenir si bon lui semble à la succession future de sadite mère sans qu’elle soit tenus raporter aucune chose …
quant au futur espous, sadite mère déclare le marier comme son fils aîné et principal héritier
convenu que ladite damoiselle future espouse pourra renoncer à ladite communaulté et audit cas elle aura et reprendra ses habits bagues joyault carosse et chevaux déchargés de toutes debtes mesme en cas d’aliénation de leurs propres respectivement en auront récompense nonobstant qu’ils ne l’eussent stipulé par les contrats desdites aliénations
et advenant prédécès de ladite damoiselle future espouse ledit sieur de la Mothe Ferchault aura et reprendra ses habits armes chevaulx et équipages et aura ladite damoiselle le cas advenant douaire suivant la coutume sans que toutefois du vivant de ladite dame de la Mothe Ferchault elle puisse demander ne prétendre aucun douaire
fait en présence de Claude des Humeaulx escuyer seigneur de la Pervenchère et de la Remaudière frère aîné maternel de ladite Du Bouchet future espouse demeurant en sa maison de la Remaudière paroisse de la Poitevinière, lequel aussi étably et soubzmis après avoir vu le contenu en ces présentes a renoncé et renonce à jamais y contrevenir ne faire question demandes ni rachapt desdits dons que dessus …

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir, et admirez les magnifiques signatures de nobles, toutes sans floritures mais en grosse écriture bien large.
Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

2 réponses sur “Contrat de mariage de Pierre de Champagné et Françoise du Bouchet, Méral 1618

  1. E.1923.(carton.)- 4 pièces,parchemin;12 pièces,papier,dont 1 imprimée,de 53 pages in folio.
    1540-1671.-Champagné (de)
    -Généalogie imprimée de la maison de Champagné,seigneur de Champagné, de La Montagne,de Chambellay,de La Motte Ferchauld,de Moiré,de Folville,de La Pommeraye,de Mossé,avec un tableau gravé des alliances (cette généalogie sera comprise,dit le titre,dans le Registre VIIe de la Noblesse de France,tome XI);-sentence du sénéchal de Craon qui adjuge la féodalité de La Morinière à Jean de Champagné,seigneur d’Usure;- présentation par François de Champagné,sieur de La Lizière,de la chapellenie de Sainte Barbe du château de La Roche- Ferchauld;- constitution de 380 livres de rente au profit de Charlotte et Claude de Champagné,sur Symphorien Drouard,marchand épicier d’Angers;-inventaire de la succession mobilière de Charlotte de Quentin,dressé à la requête de René de Champagné et de leurs enfants;- lettres de répit par René de Champagné,seigneur de Moiré,portant suspension de toute action judiciaire à intenter contre lui pour dettes.

  2. C’est vrai que la famille De la Mothe-Ferchaut porte l’armorie: D’argent a six boucles de sable?

      Note d’Odile :
      Je ne connais pas de famille de la Motte Ferchault, je connais seulement la famille de Champagné, seigneur de la Motte-Ferchault, et voici ce que donne Denais, Armorial de l’Anjou :

    de Champagné : de la Motte Ferchault, – de Moiré, – de Follevile, – de la Pommeraie, – de Mossé, – de Comer, – du Rouvre, – de la Motte, – de la Rousisère
    d’hermine à un chef de gueules
    sources : Mss. 703 – Audouys, mss. 994, f°49 – Gencien, mss 996, f°28 – Dumesnil, Armorial mss., f°13 – Mss. 439 et 995, p. 87 – d’Hozier, mss., p. 80 – Roger, mss. 995, p. 5 – Généalogie de 1667 et 1668, mss. 994, p. 136, dit le chef d’un besan d’argent. Il ajoute que le famille a écartelé aux deux et trois de gueules à la croix d’argent cantonnée de quatre épis de blé d’or.


    Les voici sur la litre (reconstituée) de l’église de Gené, où la famille de Champagné avait son enfeu.
    Voir ma page sur Gené

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