Vente de terres à Noëllet par Gilles Robert à Pierre Eveillard, 1573

Ceci est un exercice de paléographie, qui vient s’ajouter aux nombreux exercices disponibles sur mon site.

    Voir ma page qui recense tous les textes disponibles sur mon site pour s’exercer à la paléographie.


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    ATTENTION, IMMENSE MOMENT D’ÉMOTION
    cet acte contient 4 lignes de René Pelaud :
    il donne en tant que seigneur du fief, la quittance des ventes et issues

    Cet acte est issu d’archives privées aimablement communiquées – Voici ma retranscription :(1573) Le jeudy vingt septiesme jour (effacé) cinq cens soixante et treze en la court de Pouencé endroit par devant nous Jacques Amice Gilles Robert prêtre demeurant au villaige de la Maison paroisse de Noellet soubzmetant etc confesse etc avoyr aujourd’huy vendu quité ceddé et transporté et lequel encores par ses présentes vend etc à Me Pierre Eveillard procureur de Candé demeurant audit lieu de Noellet qui a prins et achatté pour luy ses hoirs etc la somme de quinze soulz tz de rente que maistre René Eveillard doibt et est tenu payer servir et continuer audit Robert sur et à cause et pour raison de deux bouesselées treze cordes de terre labourable sises et situées en une piecze de terre nommée les Bigaudyères paroisse de Noellet au terme d’Angevyne par chacun an comme apert par le contract de baillée et prise à rente fait et passé entre le dit Robert et René Eveillard le neufviesme jour de juing dernier par Jehan Gastelyer notayre de la baronnye de Pouencé
    et est faite la présente vendition dudit contrat d’achapt de ladite somme de quinze soubz tz de rente pour le prix et somme de cinquante et troys livres tz que ledit Pierre Eveillard a solvée et payée contend audit Robert qui l’a eue prise et receue en or et monnaye présentement et à veu de nous et d’icelle somme de cinquante troys livres tz ledit Robert s’en est tenu et tien à content et en a quité et qite ledit achapteur ses hoirs etc pour s’en fayre payer par ledit Pierre Eveillard sur ledit René Eveillard tout ainsi que eust peu fayre ledit Robert par chacun an audit terme d’Angevyne auparavant ses présentes, renonçant etc dommages etc oblige etc dont l’avons jugé de sa foy et serment par le jugement et condemnation de ladite court
    fait et passé audit lieu de Pouencé maison de monsieur Pierre Chereau greffyer dudit lieu le jour et an que dessus par nous notayre susdit ès présences de Pierre Robideau seigneur de la Goupillière paroisse d’Armaillé, Léonard Houssay demeurant à Carbay et Guillaume Poilievre demeurant en ladite paroisse d’Armaillé lesquelz tesmoings ont déclaré de savoir signer
    ce fait a esté payé par ledit Me Pierre Eveillard achapteur la somme de soixante soubz tz en dons comitions et vin de marché pour les médiateurs de ses présentes du consentement dudit Robert vendeur sont signé en la mynutte G. Robert et nous notaire soubzsigné
    PS : Je René Pelault sieur du Bois-Bernier sous siné confesse avoir eu et resu les ventes du présent contrat et pour tant que luy an a an mon fié dont jan ay quité et quite ledit achapteur et tous aultres, fait le vingt et deuzieme jour de juillet 1580. Signé : René Pelault

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

2 réponses sur “Vente de terres à Noëllet par Gilles Robert à Pierre Eveillard, 1573

  1. Les ventes et issues sont-ils les droits seigneuries dus lors d’une mutation d’un bien sous sa directe ? Si c’est le cas, on les appelle aussi « lods et ventes ».

      Note d’Odile :
      Oui, et vous avez les termes équivalents, selon Lucien Bély, dans le billet :
      Ventes et issues payées au seigneur de Challain par Clément Garande, 1623
      avec le TAG (mot-clef)
      ventes et issues, qui comporte déjà quelques billets, mais j’avoue que ce TAG devrait sans doute être ajouté dans d’autres billets.
      En Anjou, le terme ventes et issues est le plus fréquent si ce n’est le seul.
      Par ailleurs, si vous tappez ventes et issues dans la fenêtre de recherches de mon blog, même sans guillemets, vous avez les billets pertinents.
      Bonne journée
    1. Note d’Odile :
      Concernant la quittance des ventes et issues écrite par René Pelaud, j’ai oublié de préciser 2 points remarquables :
      1 – les ventes et issues et autres impôts féodaux tels que devoirs, cens etc… sont encaissés dans l’immense majorité des seigneuries par les officiers de la seigneurie. Le fait que René Pelaud ait écrit lui-même atteste donc qu’il possède peu de biens, en tout cas pas assez pour faire les frais du salaire des officiers. Et, en ce point, cette quittance est encore plus touchante, d’autant qu’elle concerne un petit seigneur qui est mon ancêtre, et l’ancêtre de bien d’autres en Anjou.
      2 – l’orthographe de René Pelaud, que je viens donc de décrire comme un petit seigneur, est très approximative, et s’il sait écrire, ses études sont nettement inférieures à celles de n’importe quel sergent royal, avocat, même avocat de la baronnie de Pouancé, greffier etc… En fait, j’interprête la meilleure orthographe de tous ces officiers de justice par le fait qu’ils étaient quelques années praticiens, c’est à dire faisaient leur pratique chez un autre. Sur ce point, si vous êtes observateurs lors de la lecture de mes retranscriptions, vous aurez remarqué que le plus souvent les deux témoins qui apparaissent à la fin de l’acte sont 2 praticiens, qui sont en fait en train de faire leur pratique, c’est à dire en quelque sorte leur apprentissage, chez le notaire en question. C’est donc bien cette pratique qui mettait le niveau de l’orthographe généralement assez correct chez les officiers de justice, et c’est ce qui fait défaut à ce petit seigneur.

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