Insinuation du contrat de mariage avec donation mutuelle entre Guy d’Andigné et Charlotte Tillon, Ménil 1601

Ce contrat de mariage ne donne hélas aucun montant des fortunes respectives.

Ménil - Collecitonparticulière, reproduction interdite
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J’ai trouvé l’acte qui suit est aux Archives du Maine-et-Loire, série 1B160 – Voici ma retranscription : Le 31 mars 1601 (date d’insinuation) Sachent tous présents et advenir que le 4 janvier 1601 après midy en faveur du mariage espéré estre faict soubz le vouloir et bon plaisir de Dieu en l’église catholique entre Guy d’Andigné escuyer sieur du Matz d’une part et damoiselle Charlotte Tillon fille et héritière de défunts Jehan Tillon vivant escuyer sieur de Manthelon et damoyselle Claude de Pannard ses père et mère et auparavant toute bénédiction nuptiale avec le vouloir et consentement de leurs amis

    d’habitude il y est écrit « de leurs parents et amis », mais je ne vois pas les parents ! Est-ce une erreur du copiste ? car les insinuations ne sont que des copies !

ont esté présents et personnellement establiz par devant nous Christofle Bernier notaire royal de la court de Saint Laurent des Mortiers résidant à Ménil, ledit Guy d’Andigné sieur du Matz d’une part et ladite Charlotte Tillon d’autre tous demeurant en la paroisse de Ménil, soubzmettant d’une part et d’autre leurs hoirs et ayant cause avec tous et chacuns leurs biens meubles et immeubles présents et advenir quels qu’ils soient au pouvoir de ladite court, lesquels confessent par ces présents de leur bon gré et volonté en faveur dudit mariage qui autrement n’eust esté fait et consenti respectivement promis et accordé ce qui s’ensuit
scavoir est que du jour dudit mariage consommé les futurs conjoints entreront et seront en communauté de tous biens meubles acquets debtes et crédits actifs et passifs, quelle communauté sera suivant la coustume de ce pays aquise par demeure d’an et jour dudit mariage à compter du jour de la célébration et consommation d’iceluy
nonobstant l’acquisition de laquelle communauté coustumière sont d’accord que toutes et chacunes les debtes passives qui sont du jour d’huy et de présent deues par chacun desdits futurs conjoints n’entreront et ne pourront entrer en ladite communauté ains seront et demeureront tenus chacun desdits futurs conjoints en faire acquit et décharge sur ses propres biens sans que l’un pour l’autre ni ses biens en soient aucunement en rien poursuivis tenus ni inquiétés, et au cas qu’il en fust fait acquit et paiement l’un pour l’autre ce qui aura esté payé par l’un desdits conjoints sera récompensé et remplacé particulièrement hors part et communauté sur les biens de celuy qui se trouvera estre du jourd’huy débiteur
et à ce que l’amitié mutuelle desdits futurs conjoints soit récompensée de plus grande libéralité et que heureusement ils puissent soubz la loi divine et conjugale amitié passer leurs jours de leur mariage avec tout heur et bénédiction iceux futurs conjoints par ces présentes se sont fait et font mutuelle et respective donnaison du premier mort au survivant de tous et chacuns leurs meubles droits et actions mobilières acquests et conquests qu’ils auront et pourront avoir lors de ladite solution d’iceluy mariage pour en jouir par ledit survivant en pleine propriété au cas toutefois que la dissolution d’iceluy mariage il n’y ait aulcuns enfants vivants issus de leur chair en iceluy mariage
tout ce que dessus les parties ont promis irrévocablement garder et entretenir et se sont présentement donnés la foy et promesse de mariage et iceluy accomplir toutefois et quantes que l’un par l’autre en sera requis sinon en cas d’empeschement légitime
et pour accomplir l’exécution et entretenir le présent contrat et en tant que bosoin seroit suivant l’ordonnance requérant insignuation davant les juges d’Anjou ont lesdits futurs conjoints rescpectivement nommé et constitué leur procureur René Chalumeau pour estre le présent contrat insignué et en requérir et retirer acte au profit de chacune desdites parties ainsi qu’il appartiendra
tout ce que les parties ont stipulé et accepté dont ils sont tenus et demeurés d’accord et à tout ce que dit est tenir faire garder et accomplir sans jamais faire aller ne venir encontre obligent lesdites parties respectivement eux leurs hoirs et ayant cause avec tous et chacuns leurs biens meubles et immeubles présents et advenir quels qu’ils soient renonczant par devant nous à tous et chacuns les droits et actions qui pourroient estre au présent fait contraire, et en sont demeurés tenus par la foy et serment de leur corps sur ce d’eulx donnés en notre main dont les avons jugés et condempnés pa le jugement et condempnaiton de ladite court
fait et passé au lieu de la Mazure demeure de ladite Tillon en présence de vénérable et discret Me Loys Bernier prêtre demeurant au bourg de Ménil et Me Jehan Richard sergent royal demeurant à la Guyonnière

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11 réponses sur “Insinuation du contrat de mariage avec donation mutuelle entre Guy d’Andigné et Charlotte Tillon, Ménil 1601

  1. Inconnus de la généalogie d’Andigné, qui donne une autre alliance d’Andigné/Tillon, il semble qu’ils n’aient été accompagnés d’aucun parent ?

  2. abbé Angot art. la Masure Ménil – En sont sieurs : […] Jean de Tillon, 1568 ; Guy d’Andigné, mari de Charlotte de Tillon, 1601, dont les enfants : Honorat, 1605 ; Renée, 1607, sont baptisés à Ménil ; – René de Pannard ; […]

      Note d’Odile :
      André Joubert, dans son Histoire de Ménil, 1888, p. 91 article La Masure, donne « La terrre de la Mazure appartenait en 1523 à Maître Jehan Le Mouette, docteur ès médecine. En est sieur Christophe Quesnay, mari de Jacquine Mouette, 1525 ; Michel Fesnard, 1536 ; Jehan Lelièvre, 1568 ; Jehan de Tillon, 1568 »
      Il dit plus loint qu’après Guy d’Andigné et Charlotte de Tillon, « ce domaine passé à René de Pannard »
      Or, selon l’insinuation du mariage ci-dessus, Charlotte de Tillon est fille de Jean de Tillon et Claude de Pannard. Il serait donc possible que Jean de Tillon ait été seigneur de la Masure par son mariage avec Claude de Pannard, et que ce René de Pannard ait opéré un retrait lignager sur les héritiers de Guy d’Andigné et Charlotte de Tillon s’ils en ont eu en ligne directe, ou bien hérité d’eux en ligne collatérale s’ils n’ont pas eu d’héritiers directs.

  3. Serait-il possible que Jean de Tillon soit venu d’ailleurs, car je n’ai pas indentifié Manthefelon dans le Maine ou l’Anjou, mais il existe une commune du nom de Manthefelon dans l’Eure, et un lieu dit Manthefelon dans le Loiret.
    Odile

  4. Merci chère Madame pour ce document. Je connaissais l’union de Guy et de Charlotte, ainsi que leurs trois enfants. Grâce à vous je connais maintenant l’année de leur mariage et vous en remercie.

  5. Village de Matheflon,dans le département de Maine et Loire (49),dépendant aujourd’hui de Seiches S/Loir.
    Le premier document relevant le nom de la cité,date du XIIe siècle.Il s’agit du cartulaire de l’abbaye de St Aubin d’Angers,qui cite le nom de « Villa Cipia »,situé sur les bords de la rivière du Loir.
    En 847,le roi de France, Charles le Chauve,l’offrit aux religieux de l’abbaye de St Aubin d’Angers.
    En 1028,Hildegarde,épouse de Foulque Nerra,en fit don aux religieuses de l’abbaye du Ronceray d’Angers, Foulque Nerra,fera construire un château,dominant le Loir pour « mater les felons »,terme qui donne « Matheflon »
    Au XVe siècle,Pierre de Rohan,fera édifier un grand château,le château du Verger,qui sera par la suite,en partie détruit par le cardinal de Rohan
    ( Wikipédia)

      Note d’Odile :
      Je lis bien Manthelon, et par ailleurs les seigneurs de Mathefelon en Maine-et-Loire, aussi seigneurs de Durtal, ne donnent pas de Tillon.
      Je mets ce jour la ligne extraite de l’original, qui porte la mention de Manthelon, sur le billet ci-dessus


    Propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.
    Cette vue a été prise sur de très gros volumes, d’où les lignes courbes de la vue, et en outre, ceci n’est qu’une partie de la ligne qui est très large.
    Voici le passage, que vous pouvez agrandir en cliquant :
    Guy d’Andigné escuyer sieur du Matz d’une part et
    Tillon vivant escuyer sieur de Manthelon et de

  6. Les 200 habitants de Saint Laurent des Mortiers se demandent si le nom de leur commune viendrait de la Cour Royale de Justice dont le président « portait mortier » …
    D’autre part, l’Abbé Angot dit : « … St Laurent eut alors une cour royale au nom de laquelle exerçaient les notaires d’un vaste territoire . Je ne connais pas son étendue dans le Maine et Loire mais je trouve depuis le XIIIème s des notaires de la cour de St Laurent à Château- Gontier, Bazouges, St Denis d’Anjou, Craon, Pommerieux,St Gault, Quelaines, Villiers, Maisoncelles, Bouère, Préaux, La Bazouge de Chemeré, Parné .
    Après celui de Morannes ( Acte du 15 oct 1657 ) ,voici celui de Ménil .
    Merci .

      Note d’Odile :
      J’en rencontre effectivement souvent dans mes recherches des fonds notariés déposés aux Archives Départementales du Maine-et-Loire. Je n’en ai pas dressé la liste, et n’ai pas le temps ces jours-ci de vous faire la liste de ceux que j’ai trouvé dans mes relevés.
      Vous pouvez vous même commencer en tappant Saint Laurent des Mortiers dans la case de recherche de mon blog, ou même sur un moteur de recherche sur Internet, car certains vous proposent de faire la recherche sur tout mon site.
      Je pense avoir plus de temps d’ici une quinzaine et je moulinerai alors ma propre machine.
  7. le Mantelon des Tillon est à Denée : http://www.loire-layon-tourisme.com/uploads/livret_ballade/Livret—Denee.pdf

      Note d’Odile :
      Mrci infiniement. Voici donc ce que dit C. Port, Dict. du Maine-et-Loire, 1876 :

    Mantelon, village commune de Denée – Menteron 1167 (Cartulaire du Ronceray, Rot. 3, ch 99) – Mentelon 1369 (H Ronceray) – La terre, fief, domaine et seigneurie de Manthelon 1540 (C106, f°52) – Ancien fief et seigneurie relevant de Martigné-Briant, avec manoir noble et chapelle en 1651. Elle appartenait au XVe siècle et jusque vers 1590 à la famille Tillon. – En est sieur n.h. Jean Morineau 1596, sa veuve Guyonne Lefebvre 1603, leur fils n.h. Pierre Morineau 1622, 1629. – etc…

  8. MANTELON à DENEE.
    Mantelon est le dernier château bâti en Anjou avant que n’éclate la Révolution. L’entrepreneur Angevin Victor Mars fut chargé de l’oeuvre par un conseiller maître en la Chambre des Comptes de Nantes,moyennant le prix de 3 850 livres,soit environ 22. ooo de nos francs « lourds »1977.Heureuse époque !…
    Tout y est équilibre,simplicité et grâce. Peu de choses ont changé,sinon la cour d’entrée,autrefois précédée d’un portail en demi-lune,et les vastes jardins à la française,ornés de jets d’eau,qui s’étendaient jadis au pied du grand perron à double rampe,jusqu’au Louet,large bras de la Loire qui longe le parc aux arbres séculaires.
    Les étymologistes font remonter le nom de Mantelon au gaulois grand chemin;et de fait, au XVIIIe siècle encore,on y remarquait,près de la closerie du Pavé,une antique chaussée se dirigeant vers la Loire et qui réapparaissait au delà. Un important domaine gallo- romain occupa le site,puis ,là comme ailleurs,succéda un château au Moyen-Age.
    La famille de Tillon,à l’écu de sable à deux épées croisées d’argent,posséda la terre jusq’à la fin du XVI e siècle,L’un deux fut abbé de Saint- Serge d’Angers de 1485 à 1501; on lisait sur sa tombe;
     » Sous cette lampe est le corps inhumé
    De Jean Tillon,prélat moult estimé,
    Qui cette abbaye droictement gouverna
    Seize ans entiers q’en icelle régna.
    Issu était de dame et chevalier,
    Pouquoi d’église fut un ferme pilier »
    Charles Tillon épousa en 1526,Béatrix de Sainte- Maure,fille du baron Montausier; ils firent reconstruire le manoir et de ce temps date un gros pavillon carré à haute toiture,flanqué d’un tourillon au sommet duquel se voient sculptés leurs armes.
    Mais comme beaucoup de familles féodales,la Renaissance fut fatale aux Tillon; ils durent aliéner leur domaine en 1587.
    (Manoirs et gentilshommes Anjou. André Sarazin)

  9. Merci de me remémorer de bons souvenirs : c’est là que j’ai fait du kayak pour la première fois ! Comment n’ai-je pas compris que c’était le Mantelon de Denée … ?

  10. Il doit être assez simple de trouver la filiation de Guy d’Andigné, à la naissance de Honoré d’Andigné le 11/12/1605 à Ménil fils de Guy d’Andigné Sr du Matz et de Charlotte Tillon Sr et Dame de la Mazure, le parrain de l’enfant est le frère Germain de Guy d’Andigné, Charles d’Andigné Sr de Chamust et de Chitré page 262

    Chamust = Champjust car lors d’un baptème à Ménil le 03/08/1603 on voit Charles d’Andigné sr de Chamjust et de Chitré au côté de Guy d’andigné sr du Matz p246

    Dans la noblesse, on parle + de Frère ainé que de frère Germain
    Voir lien suivant, cette terre le rend proche parent de celui ci
    http://roglo.eu/roglo?lang=fr;i=2856142

    Stéphane

      lNote d’Odile :

    Monsieur d’Andigné, qui s’xprimait ci-dessus, a publié son ouvrage et me l’ayant adressé, je peux vous répondre en m’apuyant sur cet ouvrage.

    Guy d’andigné, qui fait la branche du Matz, est le cadet de Charles seigneur de Chanjust et de Chitray paroisse de Ménil, capitaine des ville et château de Pouancé.

    Ils sont fils de Jean d’Andigné † à Ménil avant le 30 juin 1568, écuer, seigneur de Chanjust, de la Sourdière et de Chitray, chevalier de Malte, épouse den 1546 Nicole de Saint-Bonnier, fille de feu Guillaume seigneur de la Cour à Ste Gemmes le Robert, et du Plessis Bouchard à la Pôté, et de feu Françoise de Bouillé, elle-même fille de Jean et de Madeleine de la Marre.

    Guy d’Andigné était fils de Joacim fils de Jean seigneur du Bois de la Cour et de Béatrice de Vengeau

    Odile

  11. Bonjour

    je m’interresse à la famille d’Andigné car je descends de ceux ci, via Charlotte de Hellaud qui descend de la branche d’Andigné « du bois de la cour » ainsi que son mari Charles Gastinel Sr de la feuiltière (Ste Gemmes d’Andigné 49) fils de Pierre Gastinel Seigneur du Pont et de la Feuiltère et de Catherine d’Andigné (dont je ne sais rien). On peut penser que la Feuiltière vient de la famille d’Andigné (mais laquelle). Le couple Gastinel /d’Andigné n’ont pas eut leurs enfants sur SGA. A l’insinuation du mariage de Julienne Gastinel, leur fille, elle résidait au Pont (sans doute Livré 53). Le couple Gastinel /de Hellaud ont eut leurs enfants sur SGA de 1583 à 1591, ils résidaient sans doute à la Feuiltière. La Branche Gastinel s’est éteinte avec Louis Gastinel, leur fils(sa succession aura lieu devant Bertrand Lecourt notaire royal à Angers en 1645 entre Jeanne et Charlotte Gastinel ses soeurs(veuve et épouse Trippier et Laubin))

    Merci pour la référence de l’ouvrage
    Stéphane

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