Bail à ferme de la prée de Briollay à René Chaillou, 1621

Le terme de « marchand » ne nous donne jamais beaucoup d’informations tant il est répandu. Mais, j’ai ici une hypothèse pour René Chaillou, manifestement fermier et non exploitant direct de la prée, et à ce sujet, vous avez remarqué que j’ai séparé les baux aux exploitant direct de ceux aux fermiers uniquement intermédiaires.
Donc, je range René Chaillou parmi les intermédiaires, et ici, il fait du foin, ou plutôt il fait faire du foin, pour le revendre. Et, si vous voulez bien oublier quelques instants la voiture, rappelez vous que durant des siècles les pompes à essence de l’époque en ville étaient les marchands de foin, donc René Chaillou était marchand de foin à Angers, car on amenait le foin de tous les alentours vers les grandes villes.

Maintenant, revenons au secrétaire de messire Hercule de Rohan, et nous retrouvons alors une famille issue de Noëllet, et qui m’est bien connue, même si je n’en descends pas. Ainsi François Eveillard était entré au service de la famille de Rohan, et je peux même vous dire qu’il a toute confiance, car manifestement il arrive chez le notaire Serezin sans procuration justifiant son mandat, et cela souligne l’importance, car normalement Serezin aurait dû avoir vu une preuve.

    Voir mes travaux sur la famille Eveillard.

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E8 – Voici la retranscription de l’acte : Le samedi 6 mars 1621 avant midy, par devant nous René Serezin notaire royal à Angers furent présents et personnellement establis noble homme François Eveillard sieur de Boispillé, secrétaire de monseigneur le prince de Guéméné, au nom et comme soy disant et affirmant avoir charge et mandement de hault et puissant seigneur Messire Hercule de Rohan duc de Monbazon pair et grand venneur de France, chevalier de l’ordre du roy, conseiller en ses conseils, baron de Briollay, promettant en privé nom qu’il ne contreviendra aux présentes à peine de toutes pertes despens dommages et intérests,
lequel a baillé et baille à tiltre de ferme et non autrement à honneste homme René Chaillou marchand demeurant à Briollay à ce présent et acceptant pour le temps et espace de 5 années consécutives qui ont commencé au jour et feste de Nouel dernier passé et finiront au jour de Nouel que l’on dira 1625
scavoir est la prée de la Quinnoraye près Rateau et pré Girard comme ils se pourvuivent et comportent dépendant de la baronnie de Briollay, ainsi que ledit preneur a acoustumé en jouit et jouist à présent audit tiltre sans réservation aulcune
pour en jouir par luy comme ung bon père de famille sans rien y démolir ne détériorer
et faisant la couppe des saules deument
planger du plant ès lieux et endroits où besoing sera
le présent bail fait en outre pour en payer et bailler par ledit preneur audit bailleur audit nom par chacune desdits années la somme de 280 livres aux jours et termes de Nouel et St Jehan Baptiste par moitié le premier paiement commençant à la St Jehan Baptiste prochaine vevant et à continuer etc sans espérance de rabais ne diminution pour quelque cause que ce soit auquel rabais il a renoncé et renonce

    cette clause ne figure pas toujours dans les baux, et je suppose qu’elle est impérative chez ceux qui avaient eu des demandes de rabais pendant les guerres de la Ligue entre autres. En tous cas, le fait qu’elle ne figure pas sur tous les actes atteste ici une fermeté et rigueur dans la gestion des biens, prohablement exigée par Hercule de Rohan lui-même.
    Ceci dit ne plaignez pas le preneur du bail, car il pouvait en 5 ans se rattraper sur les bonnes années, et c’est le principe de la ferme.

et à ce tenir etc et à payer etc et aux dommages etc obligent lesdites parties respectivement etc renonçant etc foy jugement condemnation etc
fait et passé audit Angers à notre tablier présents Me René Jallet sieur de la Daubinière sergent royal de la baronnie de Briollay et Nicolas Jacob praticien demeurant Angers tesmoins lesdits jour et an
baillera ledit preneur à se despens grosse des présentes audit bailleur dedans huitaine prochaine

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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2 réponses sur “Bail à ferme de la prée de Briollay à René Chaillou, 1621

  1. E.3838.(Carton.)- 35 pièces,parchemin; 21 pièces,papier ; 9 sceaux.
    1481- XVIIIe siècle.-ROHAN (de)
    – Présentation par le maréchal Pierre de Rohan,sieur de Baugé et de Gyé,de la chapelle Saint- Thomas de Châtelais;-certificat délivré par Louis de Rohan,sieur de Guémené,au fermier de la Cloison d’Angers,pour attester qu’il lui a laissé passer quittes de tout droit les vins de ses terres d’Anjou par don spécial de la Mairie d’Angers;- présentation par Louis de Rohan du prieuré d’Avrillé;-contrat de mariage d’Henri de Rohan,sieur de Landal,avec Marguerite Du Pont,dame de Pluscalec;-commission royale,donnée à la requête de Pierre de Rohan,sieur de Gilbourg,pour enquérir de la dévastation par le Seigneur des Marchais des bois et pacages sis entre le Layon et les bois Saumuraux,au détriment des droits des usagers de la seigneurie de Gilbourg;-présentation par Louis de Rohan,baron de Briollay,de la chapelle Saint- Nicolas desservie en son château seigneurial;- par Charlotte de Bautru,veuve de Jean- Baptiste-Amand de Rohan,de la chapelle de Saint-Jean- Baptiste
    de l’Hôtellerie-de- Flée,fondée en la châtellenie et métairie de Flée,membre dépendant de la baronnie de Mortiercrolles;- contrat de mariage d’Hercule de Rohan,sieur de Montbazon,et de Madeleine de Lenoncourt;- arrêt du Parlement de Paris,sur requête des paroissiens de Briollay, Cheffes et Tiercé,qui ordonne la distraction des communs dans la vente de la baronnie de Briollay;-testament d’Anne de Rohan,veuve de Louis de Rohan,duc de Montbazon;-notes et extraits généalogiques par le feudiste Audouys.

      Note d’Odile :
      Vous allez voir dans les mois qui suivent beaucoup de baux fait par les de Rohan car je les ai pris, s’agissant de terres du Haut-Anjou.
  2. j’ai rencontré des marchands briffons qui louaient des prés comme ici au bord d’une rivière (présence de saules).

      Note d’Odile :
      Merci pour cette information.
      Le marchand briffon est un terme utilisé en Haut-Anjou, Bas-Maine, avant 1750, pour désigner le marchand de bestiaux : chevaux, boeufs, vaches, moutons et cochons. Il est remplacé ensuite par « marchand forain » (LAURAIN Ernest, Bull. Hist. Mayenne, 1937).
      Il avait donc besoin de foin en quantité, ou même en revendait en ville.
      Je pense que le bord de la rivière était pour le transport du foin par eau, car c’est ainsi que la ville de Nantes par exemple était approvisionnée avant l’arrivée de la voiture.

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