Bail à ferme de la cure de Saint Saturnin du Limet, 1522

avec la caution, et la magnfique signature de François Letort. Celui-ci est dit originaire de Renazé mais demeurant à Angers chez un apothicaire, et on remarque par ailleurs aussi un témoin d’Armaillé qui est Macé de la Chaussée, aussi fort belle signature.
Et surtout bien vieilles signatures ! puisqu’elles ont près du demi millénaire !
Nul doute ce François Letort est à mettre avec ceux d’Armaillé et Craon, sans que l’on puisse dire par quel lien !

Cet acte montre encore un curé vivant à Angers et non dans sa cure. C’est fou le nombre élevé de curés dans ce cas, et pour ma part, j’en ai déjà mis beaucoup ici.
et vous allez voir qu’il exige non seulement la caution de François Letort, mais demande encore une seconde caution et il précise bien « solvable ».

collection particulière, reproduction interdite
collection particulière, reproduction interdite

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 5 février 1522 (avant Pâques, dont 5 février 1523 nouveau style) en la cour du roy notre sire à Angers (Nicolas notaire Angers) personnellement establiz vénérable et discret maistre Jehan Martin prêtre curé de St Saturnin en Craonnais d’une part
et missire Jehan Renoul prêtre demourant en la paroisse de Renazé ainsi qu’il dit d’autre part, confessent avoir ce jourd’huy fait les marchés pactions et conventions tels et en la manière qui s’ensuit
c’est à savoir que ledit maistre Jehan Martin susdit a baillé et baille à tiltre de ferme et non autrement audit Renoul qu a prins et accepté dudit Martin audit tiltre de rerme et non autrement du 1er mars prochain venant jusques à 4 ans et 4 cueillettes entières et parfaites ensuivantes l’une l’autre sans intervalle de temps
ladite cure de Saint Saturnin fruits et revenus d’icelle pour d’iceulx jouir et user et les prendre et percevoir par chacune desdites 4 années et en disposer à son plaisir et volonté
et est faite ceste présente baillée prinse et acceptation de ferme pour en rendre et payer par ledit Renoul audit Martin par chacune desdites 4 années la somme de 80 livres tournois payables à 2 termes en l’en savoir est aux festes de Saint Lucas et la notre dame Chanceleur par moitié en ceste ville d’Angers en la maison dudit bailleur et aux cousts et mises dudit preneur le premier paiement commençant au jour et feste de saint Lucas prochainement venant et à continuer
et oultre ledit preneur paiera les cens rentes et debvoirs et autres redevances deuz pour raison de ladite cure et ses appartenances
et le nombre de 50 livres de beurre bon franc et emposté en un pot fourni, aussi à la saint Lucas
et sera tenu ledit preneur acquiter ledit curé du service divin deu pour raison d’icelle cure administrer les sacrements aux paroissiens et accomplir et faire toutes les charges que ung curé doibt faire assister aux services et plus toutes charges anciennes et accoustumées estre payées et en acquiter et faire quite ledit curé
et sera tenu ledit preneur tenir et entretenir à ses coustz et mises les maisons terres vignes et appartenances d’icelle cure en bonne et suffisante réparation en manière qu’ils ne puissent dépérir et les y rendre en la fin de ladite ferme
et sera tenu ledit preneur planter et édiffier par chacun an ès vignes d’icelle cure le nombre d’un millier de plants en temps deu et de saison, iceluy gresser et faire lesdites vignes bien et duement en temps deu et de saison
et sera tenu ledit preneur assister aux plets et assises ou ladite cure seroit concernée et adjournée pour raison des choses d’icelle cure, le tout à ses despens en fournissant de procuration par ledit bailleur
et recepvra ledit preneur toutes et chacunes les meubles d’icelle cure desquels il fera inventaire en présence de tesmoings et enverra la copie d’iceluy inventaire audit bailleur aux despens dudit preneur
et soy gouvernera ledit preneur bien et honnestement en ladite cure et restera au presbitère d’icelle cure comme ung homme de bien doibt faire
et estoit à ce présent François Letort de ladite paroisse de Renazé à présent demourant à Angers en la maison de Gilles Gohier marchand apothicaire demourant à Angers lequel a pleny et cautionné et par ces présentes plainst et cautionne ledit preneur de ladite ferme de faire et accomplir tout le contenu en icelle de point en point et d’article en article selon sa forme et teneur, et d’icelle ferme en a fait son propre fait et debte et s’en est constitué et constitué principal débiteur pour ledit preneur, et à ce faire et tenir s’en est soubzmis et obligé soubz ladite cour luy ses biens présents et avenir
et oultre sera tenu ledit preneur fournir d’un autre plaige homme de bien solvable dedans ladite feste de St Lucas prochainement venant à la peine de 20 escuz d’or de peine commise à appliquer audit curé en car de défaut ces présentes néanmoins demourans en leur force et vertu
auxquelles choses dessus dites tenir et accomplir d’une part et d’autre etc et icelle baillée à ferme garantir par ledit bailleur audit preneur le temps durant par ledit bailleur d’icelle cure et non autrement, et aux dommages l’un de l’autre amendes etc obligent lesdites parties et plaige l’un vers l’autre etc et les biens et choses desdits preneur et plaige à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
présents ad ce vénérable et discret maistre Jehan Guilloteau prêtre chanoine de St Jehan Baptiste d’Angers et de St Lau les Angers et Macé de la Chaussée de la paroisse d’Armaillé à présent demourant à Angers tesmoings
fait et donné à Angers les jour et an susdits

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie >partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

3 réponses sur “Bail à ferme de la cure de Saint Saturnin du Limet, 1522

  1. Ne pourrait-on pas dire que ce François Letort, natif de Renazé, mais vivant déjà à Angers en 1522 est probablement l’auteur des Letort d’Angers ?
    Odile

  2. C’est tout-à-fait possible, du moins la parenté est très probable. Mais comment, alors expliquer la passage à Armaillé, où est né François Letort avocat au présidial fin XVIe-début XVIIe. ? Car il ne fait aucun doute qu’il y est né et que son père y habitait donc vers les années 1560, voire un peu avant.
    Ne peut-on y voir plutôt une branche cousine qui, relations aidant, a fait venir un autre membre de la famille à Angers par la suite (mais cela peut simplement être par héritage ou achat de la charge d’avocat au présidial) ? D’ailleurs, y a-t-il des Letort au présidial avant ce François ?

    Les éléments les plus anciens que l’on a sur François Letort à Angers est qu’il est précepteur des enfants de François Grimaudet, certainement dans les années 1570.

      Note d’Odile :

    Je pense, et j’avais en tous cas observé entre autres chez mes Hiret, que celui qui était monté travailler à Angers se gardait bien de tout vendre ses biens sur place, et aimait y passer volontiers l’été, fuyant ainsi la ville, et estivant bien avant les congès payés de 1945. En quelque sorte, nous n’avons rien inventé, si ce n’est que dans les cas de ces familles montées à Angers, il s’agit de respirer hors des villes.
    J’ai aussi observé que ceux qui ont des offices, même les conseillers au Parlement de Bretagne, passaient en fait 6 mois au travail, 6 mois à la campagne.
    Je pense donc que quand on était monté à Angers pour avoir un meilleur poste, entre autres les offices et les charges de la judicature, et même le commerce, on revenait souvent à « sa » campagne.
    Odile
    PS Je n’ai hélas rien d’autre significatif pour boucher les trous. J’ai mis en ligne une nouvelle version de la famille LETORT mais qui n’est que des tronçons non rattachés à ce jour.

  3. Cette maison de campagne dont vous parlez pour les Hiret est un peu la même chose avec les biens à Tiercé-Briollay que François Letort achète à la fin du XVIe-début du XVIIe siècle. Il y en a d’ailleurs un sur votre blog, posté il y a quelques temps déjà :

    http://www.odile-halbert.com/wordpress/?p=9108

  4. Note d’Odile :
  5. Sans doute une épouse du côté de Briollay.
    Suis occupée « mamie intérimaire » ce jour.
    Mais ai trouvé un aveu de 1666 à Armaillé, qui est presque entièrement retranscrit
    à bientôt pour voir l’aveu
    Odile

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