Réméré du Petit Mongeauger, Combrée 1624 par les demoiselles d’Andigné pour leur frère

en Anjou, les filles nobles s’effacent toujours devant le frère, même si elles sont plus âgées.
Ici, les 2 soeurs, qui ont échappé au couvent, et sont parvenues à se faire une petite vie ensemble dans une maison du bourg de Combrée, loin de la vie de château, vivant sans doute assez modestement, parviennent néanmoins à aider leur frère, qui n’est pas parvenu à rémérer la closerie qu’il avait engagée. Elles ont dû emprunter pour rémérer cette closerie.
Belle exemple de solidarité familiale, d’autant que ces demoiselles n’ont pas les mêmes biens et revenus que leur frère !
Un jour quelqu’un m’a dit qu’on ne pouvait pas faire parler les actes notariés et entrevoir les sentiments du passé. Pourtant, tous les notaires sont bien les dépositaires depuis des siècles de bien des secrets de famille, et ici, il est touchant de voir ces 2 filles, célibataires, et vivant sans faste, venir au secours de leur frère.
Bel exemple de solidarité familiale !

Combrée
Combrée
    Voir ma page sur Combrée

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E6 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 23 novembre 1624 avant midy, par devant nous Louis Coueffe notaire royal Angers fut présente establye et deument soubzmise honorable femme Renée Misaubin espouse d’honorablehomme François Thomas sieur de la Belottaye à présent sa procuratrice, par procuration spéciale qu’elle a fait apparoir passée par Fauveau notaire de la cour de Combrée le 21 de ce mois, la minute de laquelle est demeurée cy attachée pour y avoir recours
laquelle a receu contant en notre présence de Me Bertrand d’Andigné chevalier de l’ordre du roy, seigneur de Mongeauger, par les mains de damoiselle Louise d’Andigné tant pour elle que pour damoiselle Renée d’Andigné ses sœurs la somme de 1 027 livres en pièces de 16 sols et autre monnaye bonne et courante suivant l’édit
à scavoir 1 000 livres pour la recousse et réméré du lieu et closerie du Petit Mongeaulger situé en ladite paroisse de Combrée que ledit sieur de Maugeaulger avoit engagé audit Thomas par contrat passé par Chevalier aussi notaire audit Combrée le 24 novembre 1607, et 27 livres à quoy ils ont accordé et composé pour les frais et loyaux cousts dudit contrat et autres frais faits par ledit Thomas en la défense des interruptions contre luy poursuivis à cause dudit engagement et autres causes
de laquelle somme de 1 027 livres tz ladite Misaubin audit nom se contante et en quite lesdites demoiselles et sieru de Maugeaulgé et au moyen de ce ledit lieu demeure bien et deument recoussé et réméré au profit dudit sieur de Maugeaulgé
et au regard des bestiaux qui sont à préent sur ledit lieu ledit Thomas les en fera enlever toutefois et quantes comme à luy appartenant, sans préjudice d’autres conventions que ladite Misaubin dit son mary avoir contre ledit sieur de Maugeaulgé pour autre cause
à ce que dessus a ladite damoiselle Louise d’Andigné pour elle et sadite sœur déclaré que la dite somme vient de ce qu’elles se sont coobligées avant ce jourd’huy à rente vers Me Claude Foussier sieur de Riche ? et Jehanne Camus par contrat passé par nous notaire partant proteste de son recours et remboursement contre ledit sieur de Maugeaulgé ainsi qu’elle verra estre à faire
afin de quoy ladite Misaubin audit nom luy cèdde ses droits actions et hypothèques et en iceux la subroge sans néanmoins aucun garantage éviction restitution d’aucune chose
et pour tout garantage luy a présentement rendu la copie dudit contrat d’engagement et copie de la prolongation de la grâce y mentionné passée par ledit Fauveau le 7 août 1621 et une missive dudit Thomas en laquelle sont les allocations de ladite somme 27 livres pour lesdits frais et loyaux cousts
fait à notre tabler présents noble homme Pierre Huet sieur de la Rivière conseiller du roy esleu en l’élection de ceste ville et Me Jehan Pouriats sieur de la Hanochaie advocat au siège présidial dudit Angers, et Nicolas Chardon clerc demeurant audit lieu tesmoins

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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2 réponses sur “Réméré du Petit Mongeauger, Combrée 1624 par les demoiselles d’Andigné pour leur frère

  1. Chère Madame,

    J’ai pris connaissance avec grand intérêt, de vos récentes découvertes. Peut-on prnser que les Demoiselles d’Andigné, ont habité notre maison , la Tour des Gueltiers de Combrée ? Suite à de récents travaux, il est apparu que la maison a été surélevée au 17 e siècle, en témoignent les éléments suivants :
    – très bel encadrement en tuffeau, typiquement 17e
    – impossibilité de tirer par la bouche à feu, vers l’ouest, en raison de la toiture, dont la charpente est purement 17e.

    Je me tiens à votre disposition pour en discuter avec vous, de vive voix sur place, lorsque nous serons à Combrée
    Veuillez agréer, chère Madame, mes bien sincères salutations.

    Henri Péchot

      Réponse d’Odile :
      Henri, merci d’avoir repris contact avec moi, et sachez que j’ai eu aussi l’hypothèse que vous évoquez. Cependant, avant de conclure, j’avais regardé en ligne le cadastre Napoléonien, et il y aurait eu d’autres maisons que la vôtre susceptibles d’être celles des demoiselles d’Andigné.
      A votre service pour en discuter de vive voix ce soir, car je mêne depuis plusieurs jours, une lutte inégale contre un mur porteur de béton qui bloque la Wi-fi vers ma chambre, et je dois faire des exploits pour communiquer sur Internet.
      Odile
  2. La base Mérimée des MH donne bien la maison dite « tour des Gueltiers »
    http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=RETROUVER&FIELD_1=INSEE&VALUE_1=49103&NUMBER=30&GRP=0&REQ=%28%2849103%29%20%3aINSEE%20%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=100&MAX3=100&DOM=Tous

    mais elle y donne les époques de construction :
    2e moitié 16e siècle ; 2e quart 18e siècle

    cqui n’est pas l’époque de demoiselles d’Andigné, nées fin du 16e siècle, et vivantes les premières décennies du 17e. Et je trouve Renée, l’une des deux soeurs, inhumée à Combrée dans le chanzeau de l’église du côté de l’êpitre, le 31 mars 1638

    la même fiche des MH porte la mention :
    une poutre de la cave porte à plusieurs reprises l’inscription « ce 30 août 1733 MB »
    dans cette mention MB est Mathurin Bazin mon ancêtre, acquéreur alors de la maison. Voyez mon étude de la famille Bazin sur le lien cy-dessous
    http://www.odile-halbert.com/Famille/Bazin.pdf

    Odile,
    que l’on dira « auteur de ce blog »
    et connue depuis sa jeunesse comme OH car chimiste, ses initiales sont un symbole chimique bien connu.

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