Jean Gallichon rend un grand service à une voisine en faisant pour elle un retrait lignager, Angers 1532

Jean Gallichon rend service à une voisine ou une proche, on ne sait quel lien il peut avoir avec elle, mais une chose est certaine, elle a vendu une maison, probablement en ruines, qu’elle veut ravoir, et ne pouvant sans doute l’obtenir directement elle-même, elle fait intervenir Gallichon, qui va opérer un retrait sur les acquéreurs en question, mais auparavant on va lui prêter la somme, afin qu’il n’ait rien à avancer de ses deniers.
Autrefois on savait rendre service aux autres et se créer ainsi des liens car on pouvait aussi attendre d’eux la reconnaissance, et le cas échéant aussi des services en affaires.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 12 février 1521 (avant Pâques, donc le 12 février 1532 n.s.) en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous (Cousturier notaire) personnellement estably Jehan Galiczon

    écrit « Gallichon » en marge et il signe « Gallichon » comme vous le verrez ci-dessous

marchand pelletier demeurant paroisse de St Maurice dudit lieu

    réjouissez vous de la mention du métier, car tous les autres actes donnaient seulement « marchand » et on se demandait bien de quelle sorte de marchandise, tant le terme « marchand » recouvre toutes sortes de métier, y compris parmi les artisans et les fermiers.
    Bref, autrefois, il existait à Angers plusieurs pelletiers, que nous dirions de nos jours « marchands de fourrure », et il en existait plusieurs à Nantes lorsque j’étais jeune. Ils ont disparu, et on ne rencontre plus de manteaux de fourrure. Il est vrai qu’on ne rencontre même plus de manteaux, et qu’il est très difficile d’en acheter. J’ai même eu sur moteur de recherche sur Internet, des manteaux qui s’arrêtaient aux fesses, que j’aurais appelés « veste ». Il est vrai que de nos jours on a cet endroit si réchauffé, qu’on l’exhibe en plein hiver, et en novembre dernier, je me souviens avoir attendu 90 minures sur un quai très venté d’un vent au dessous de zéro, et je grelotais emmitouflée dans mon très vieux manteau, tandis qu’une jeune se promenait en short si court qu’on avait aussi le début de la partie charnue, le tout bien à l’air, et à l’air bien froid !

confesse avoir vendu et octroyé et encore vend etc
à honneste femme Michelle La Bucheresse veufve de feu Franczois Grohier demeurant en ladite ville qui a achacté pour elle ses hoirs etc

    je me demande bien quel est le patronyme ici mis au féminin ? Comme je descends d’une famille Buscher, je me suis demandée si c’était ce patronyme, mais à vrai dire je n’en suis par convaincue du tout !

la somme de 9 livres tz de rente annuelle et perpétuelle que ledit vendeur promet rendre payer servir et continuer par chacun an à l’advenir au terme de Nouel et St Jean Baptiste par moitié le premier terme commenczant à Nouel prochainement venant
laquelle rente ledit vendeur a assise et assigné assiet et assigne sur tous et chacuns ses biens etc o puissance d’en faire assiette etc
et est faite ceste vendition pour le prix et somme de 170 livres 13 sols tz payées comptées et nombrées par ladite achacteresse auduit vendeur qui ladite somme a eue et receue en présence et veue de nous en 36 escuz d’or au mer du solleil et monnaie de testons d’argent et dozains etc dont etc et l’en a quicté
o grâce et faculté donnée par ladite achacteresse audit vendeur de pouvoir rescourser et rémérer jusques du jour et feste Sainct Mathie en ung an prochainement venant en luy rendant ladite somme avec les loyaulx cousts et mises
et promet ledit vendeur faire ratiffier ces présentes à Jehanne Leblay sa femme et la faire obliger etc dedans 15 jours prochainement venant à la peine de tous intérests de peine commise et applicable etc ces présentes néanmoins demeurant en leur vertu
à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir etc et à payer etc garantir etc obligent etc renonçant etc foy jugement etc
présents à ce honorable homme et saige Me Robert Gousse licencié en loix et Pierre Hamelin tissier en toiles tesmoins

  • l’arrangement véritable entre eux
  • PS (écrit au pied du précédent acte) : Le dit 12 février 1531 ledit Galiczon d’une part et ladite Michelle Bucheresse d’autre part ont promis et par ces présents promettent l’un à l’autre que toutefois et quantes que eulx ou l’un d’eulx dedans la feste de st Mathie prochainement venant sera requis à l’autre de faire eschange de ladite rente de 9 livres tz contre les corps de maisons et appentilz que ledit Galliczon promet retirer sur Jehan Lucas auquel ladite Michelle les a venduz par cy devant, lequel retrait ledit Galliczon promet faire contre ladite somme si tant est requis
    ledit Galiczon sera tenu faire ledit eschange à la peine de 10 livres de tous intérests de peine commise et applicable etc
    est dit que au cas que par fortune ladite maison soit desmolye ou croulée, que ce néanmoins ladite Michelle sera tenue la prendre pour ladite somme de 9 livres de rente …
    Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

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