Contrat de mariage de Pierre Cupif et Antoinette Bouvery, Angers 1519

infirmant la filiation donnée par Bernard Mayaud, qu’il donnait sous réserve cependant car lorsqu’on lit sa longue introduction à l’étude des Cupif, il précise bien qu’il doute de Ménage sur plusieurs points, et en particulier il écrit même de Jacques Cupif, premier ancêtre prétenduement connu, qu’il a des doutes sur son existence.
J’ai conscience que bon nombre d’entre vous vont sursauter, et par conséquent je prends sur moi, malgré toutes les interdictions des Archives Départementales du Maine-et-Loire, de mettre ici la preuve, car les liasses sont en mauvais était et ce n’est sincèrement pas utile de les manipuler et remanipuler.


Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.

Vous constatez à la lecture des ces lignes, qu’il faut tout oublier de la première génération des Cupif, telle qu’il figurait dans la publication de Bernard Mayaud, qui avait bien raison d’avoir des doutes, et voici donc, en hommage à son travail, la première génération des Cupif, dont seul la Béraudière reste, alors que le prénom du père devient PIERRE au lieu de Jacques, que la mère se prénomme AMBROISE au lieu de Renée, et malheureusement les notaires ne notaient pas les patronymes des épouses, aussi nous n’avons pas de preuves que ce soit une LEPERVIER.
Mieux, le couple a un fils aîné prénomé ANTOINE qui est en religion, ce qui déjà est plus rare pour un aîné et témoignerait d’une vocation véritable, et mieux ce frère abandonne tel le grand précédent de la Bible, son droit d’aînesse, non contre un plat de lentilles, mais tout bonnement il l’abandonne à son frère Pierre. C’est absolument remarquable, car j’ai déjà vu des aînés nobles et religieux ne rien abandonner de leur droit d’aînesse.

Par contre je lis que ce qu’il abandonne ce sont les biens hommagés, donc j’ignore si ces biens étaient en tierce foi c’est à dire soumis au partage noble même pour les familles roturières, ce qui signifierait qu’à ce stade de la famille Cupif elle n’aurait pas encore été noble. Mais je reconnais que j’ai un doute sur mon interprétation, car la tierce foi que j’ai bien étudiée pour les Cevillé qui sont sur mon site, excluait cette dernière famille des nobles et ce partage noble était uniquement lié aux biens hommagés tombés en tierce foi.

Quant à Jean, le frère de Pierre donné par Mayaud, il n’est pas présent si toutefois on est encore certain qu’il est vraiement un frère de Pierre, mais je laisse ceux qui connaissent les Cupif donner ici leurs preuves de filiation de ce Jean Cupif.

Enfin, j’ajoute que le mariage est bien donné mais sans date, et désormais il faut donc préciser qu’un contrat de mariage a été passé devant Huot notaire à Angers le 23 janvier 1519, sachant que les mois avant Pâques sont classés selon l’ancien calendrier chez les notaires.

J’avais programmé cet acte dans un mois, mais j’ai conscience que depuis que je l’ai annoncé, certains d’entre vous brulent d’impatience, aussi j’ai modifié mon programme.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 23 janvier 1518 (avant Pâques donc le 23 janvier 1519 n.s. – Huot notaire Angers) en traictant parlant et accordant le mariaige estre fait consommé et accomply entre Pierre Cuppif filz de feu Pierre Cuppif luy vivant sieur de la Beraudière et de Ambroyse son espouse, et Anthoinette fille de honorable homme sire Ollivier Bouvery bourgeoys et eschevin d’Angers et de Marye son espouse et tout auparavant que fiances et bénédiction nuptialle fust faicte ne célébrée entre eulx
pour ce est-il que en la cour du roy notre sire à Angers endroit par davant nous personnellement establiz ledit Ollivier Bouvery et Marye sa femme, vénérable et discrete personne maistre Anthoine Cuppif et ledit Pierre Cuppif, et ladite Anthoinette Bouvery, soubzmectant etc confessent que en la faveur dessusdite avoir fait les acccords pactions et conventions tels par et en la manière qui s’ensuit
c’est à savoir que ledit Pierre Cuppif a promys prendre à espouse ladite Anthoinette et elle ledit Cuppif ou cas que Dieu et saincte église s’y accorde
en ce faisant ledit Ollivier Bouvery et par ces présentes baille auxdits futurs à moitié de prouffilt toute et chacune marchandye de sa bouticqe jusques à 7 ans entiers et parfaits à compter du jour des espousailles, laquelle marchandye demourera en la bouticque dudit Bouvery sans ce que ledit Cuppif la puisse transporter ailleurs,
de laquelle marchandye se fera inventaire et en la fin desdits 7 ans ledit Pierre Cuppif aura et prendra sur le total de ladite marchandye la somme de 300 livres tournois oultre la moictié du proffilt
et sera tenu ledit Pierre Cuppif en la fin desdites 7 années rendre compte audit Ollivier Bouvery du fait de ladite marchandye et bouticque selon l’inventaire qui en sera fait
et a ledit maistre Anthoine Cuppif en la faveur dessus dite qui autrement n’eust esté faite ne accomplye renoncé au proffilt desdits futurs espoux au droit d’aisnesse aventaige que eust peu et estoit fondé d’avoir sur les biens et chouses hommaigées des héritaiges de leur père et mère et en tant que besoign seroit en a ledit maistre Anthoine Cuppif dès à présent comme dès lors et dès lors comme à présent quicté ceddé et délaissé auxdits futurs espoux la saisine et propriété desdites chouses et en a vestu et saisi vest et saisist par ces présentes lesdits futurs espoux et a ledit maistre anthoine renoncé et renonce par ces présentes à toutes pactions et conventions qu’il et ledit Pierre Cuppif son frère eussent peu faire auparavant cse présentes pour raison de ladite renonciation
et a promys ledit Ollivier Bouvery passé les nopces vestir et accoustrer ledite Anthoinette de vestements nuptiaux selon l’estat de ladite Anthoinette
et aura et prendra ladite Anthoinette douaire coustumier sur les chouses héritaulx dudit Pierre Cuppif
auxquels accords et conventions et tout ce que dessus est dit tenir et accomplir sans jamais faire ne venir encontre respectivement chacun endroit soy dommaige amendes etc obligent lesdites parties respectivement chacun endroit soy eulx leurs heurs etc renonçant etc foy jugement condampnation
ce fut fait et donné audit Angers en la maison dudit Bouvery les jour et an susdits
sont signé en la minute de ces présentes O. Bouvery, P. Cupif, A. Cupif, J.Bouvery pour présence J. Davoynes

    curieusement Huot, dont les minutes comportent rarement des signatures et alors ce sont de préférence les témoins qu’il fait signer, écrit ici qui a signé mais les signatures sont absentes, ce qui signifie que les minutes de Huot sont les grosses et qu’il donnait les originaux aux familles concernées. D’ailleurs, à y regarder de près, comme vous pouvez le constater sur la vue cy-dessus, le notaire a écrit « copie » en marge, mais d’habitude à cette place en marge le notaire écrivait qu’il avait fait copie à untel, et gardait l’original signé.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog. Tout commentaire ou copie partielle de cet article sur autre blog ou forum ou site va à l’encontre du droit d’auteur.

7 réponses sur “Contrat de mariage de Pierre Cupif et Antoinette Bouvery, Angers 1519

  1. Merci pour tous ces actes.
    Je descend ,comme beaucoup ,des Cupif du Haut Anjou, beaucoup plus modestes socialement ( laboureur)
    *cf l’acte que j’avais trouvé et que vous avez eu l’amabilité de transcrire et mettre sur votre blog
    http://www.odile-halbert.com/wordpress/?p=4805

    et non encore reliée pour ma part ,faute de preuves suffisantes ,à cette branche de notables.

    Menage cite la tradition familiale d’un Jacques Cupif venu d’Edimbourg pour servir Charles VII épousant vers 1466 une Renée de l’Epervière dame de la Beraudière et de la Robinaie.

    Vu les dates ,cet acte en 1519 prouve qu’il y a une génération d’écart pour la cohérence et qu’il faudrait connaitre les parents du père décédé.

    Mais cette tradition « écossaise » se heurte déjà à la présence à Candé en 1426 du curé Jean Cupif ( cf C Port)

    Dans
    « Inventaire analytique des archives anciennes de la Mairie d’Angers »
    (France). Mairie,Célestin Port
    P 184 _1488 -1494_
    la mairie paye des frais de route à P Cupif de Candé « envoyé jusqu’ à Moulins en Bourbonnois pour advertir le roi de la cruauté et enormes exces fait par les Bretons au château de Segré »

    Par rapport aux dates, nous serions donc là en présence du père du marié
    Sa profession n’est pas renseignée , mais par analogie sur des missions semblables ,on constate qu’ on confie ces missions à des sergents ,des gens d’armes.

    1. Merci pour ces informations précises et précieuses !
      Concernant les frais de route de P. Cupif de Candé, je les situerais en 1490. C’est l’année de la destruction de la ville de Segré et de l’ordonnance de Moulins prise par le roi Charles VIII.
      Nous serions effectivement bien en présence du père du contrat de mariage de 1519.
      Amicalement.

  2. LE MANOIR DE POIZIEUX à Lasse.
    Cette vieille demeure appartenait à une ancienne famille angevine,nommée Guérin,dont un ancêtre,Jean,aurait été tué à la bataille d’Azincourt,en 1415.La tradition militaire,se continuait un siècle plus tard,où nous voyons François Guérin,seigneur de Poizieux et de la Roche-Gâtevin,participer,en 1512,en Italie,à la bataille de Ravenne contre les Espagnols,derrière Gaston de Foix(qui d’ailleurs,y trouva la mort).
    Léonard Guérin,qui paraît être le fils de François,sera seigneur de Poizieux en 1550 et,par son mariage avec Anne de Fontenaille,aussi seigneur de Chappe,à Fontaine-Guérin,que son fils,Ambroise,vendra,en 1586,à Jean Cupif de la Robinaie…Cette vente l’amènera d’ailleurs, en 1591,à ester devant le prévôt des maréchaux d’Anjou,aux côtés de son acquéreur,contre  » René de Pigousse,seigneur du Plessis,et ses complices,pour le troube fait par eux à noble homme Jean Cupif dans la jouissance de la terre et seigneurie de Chappes et Martreu,et soutenir contre ledit de Pigousse qu’il n’y a aucun droit ny sa femme,et que lui (Guérin) et ledit Cupif ont joui de ladite terre et sont en bonne possession… »
    (Vieux logis en Anjou.André Sarazin.)

  3. Rebonjour
    En relisant mon analyse du contrat de mariage, je constate la mention à oublier d’une LEPERVIER.
    Il se trouve que j’ai récemment trouvé quelque chose qui étonnera tous les généalogistes attentifs à ces CUPIF
    et je vais donc tenter de décoler mes yeux des JO pour vour faire un nouveau billet sur les Cupif
    à très bientôt
    Odile

  4. Bonjour Odile,

    Je vous remercie de votre réponse. Je vais m’employer à rétablir les faits prouvés par cet acte en mentionnant vos travaux, lien compris, de manière à ce que votre travail soit reconnu, une fois de plus, permettez moi de l’écrire !

    Je ne m’explique pas comment j’ai pu échouer dans ma recherche initiale de ce contrat…un jour sans doute, une série « OH » sera créée qui recensera la totalité de vos travaux…

    Pour ce qui concerne la date de ce contrat que souhaitez vous voir figurer ? La date en calendrier Julien ou celle en nouveau style ?

    Par ailleurs, j’ai relevé dans le message de Marie la présence d’un Pigousse, famille qui me donne « du fil à retordre » dans les fonds des notaires d’Eure-et-Loir, tant à Chartres qu’à Bonneval.

    En espérant que les JO vous apportent toutes les satisfactions possibles en cette belle journée.

    Dominique

  5. Bonjour Dominique
    Lorsque vous cherchez sur mon site et blog, je vous conseille d’utiliser sous le moteur de recherche

    contrat de mariage cupif sur le site odile-halbert.com

    et le moteur de recherche vous donne les mariages Cupif que j’ai mis.
    Je peux même vous avouer que j’utilise moi-même la méthode car cela va plus vite que sur ma machine, même si celle-ci est récente et possède Windows 10

    Je retourne aux JO et je vous réponds pour la suite avant demain
    Odile

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *