Bail à ferme du Buron, Le Bourg-d’Iré 1520

à François de Villeprouvée qui l’a engagé à Pierre Fournier.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 18 mai 1520 en la cour du roy notre sire à Angers (Nicolas notaire Angers) personnellement estably honorable homme et saige maistre Pierre Fournier licencié en loix sieur de Laucens demourant à Angers d’une part et maistre Jehan de Monteclerc bachelier ès loix au nom et comme procureur de noble et puissant François de Villeprouvée baron de Treves seigneur dudit lieu de Villeprouvé de la Bigeotière et de Courceriers ainsi que ledit de Monteclerc procureur susdit nous a fait apparoir par lettres de procuration passées soubz la cour de la Roche d’Iré par Bellanger en dabte du 16 mai 1520 scellé en queue simple de cire verte d’autre part
soubzmectans etc confessent avoir aujourd’huy fait les marchés pactions et conventions de baille à ferme tels et en la manière qui s’ensuit c’est à savoir que ledit maistre Pierre Fournier a baillé et baille à tiltre de ferme et non autrement audit de Villeprouvé en la personne dudit de Monteclerc sondit procureur qui a prins et accepté audit tiltre de ferme du 27 mai prochainement venant jusques à ung an après ensuivant et finissant audit jour ladite année finie et révolue
le lieu domaine mestairie boys garennes et appartenances du Buron assis en la paroisse du Bourg d’Iré sans aulcune chose en retenir ne réserver tout ainsi et par la manière que ledit seigneur de Villeprouvé l’an auparavant ce jourd’huy vendu audit maistre Pierre Fournier à grâce qui encores dure jusques au 27 de ce présent mois de may pour ideluy lieu tenir exploiter par ledit de Villeprouvé ses hoirs etc ladite année durant et en prendre tous et chacuns les fruits profits revenus et esmoluments qui y proviendront ladite ferme durant et en dispouser comme de sa propre chose
et est faite ceste présente baillée à ferme pour en rendre et paier par ledit seigneur de Villeprouvée ses hoirs etc audit maistre Pierre Fournier ou aians sa cause pour ladite année la somme de 48 livres tournois paiables à 2 termes à la feste de Toussaints et Pasques moitié par moitié le premier paiement commençant à la feste de Toussaints prochainement venant
et sera tenu en oultre ledit seigneur de Villeprouvée paier toutes et chacunes les charges et debvoirs deuz pour raison des choses de ceste présente ferme
et tenir et entretenir à ses propres cousts et despens les maisons et appartenances des choses de ceste dite ferme en bonne et suffisante réparation en manière qu’elles ne puissent dépérir et les y rendre à la fin de ceste présente ferme
et est accordé que si ledit lieu estoit réméré au dedans de la grâce donne par ledit Fournier audit de Villeprouvée que en iceluy cas ledit Fournier ne sera tenu au garantissement d’icelle ferme et néanmoins ledit Fournier sera tenu paier ladite ferme au prorata des fruits qui seront escheuz au temps de ladite rescousse
auxquelles choses dessusdites tenier et accomplir d’une part et d’autre et ladite ferme rendre et paier etc et aux dommages etc obligent lesdits Fournier et procureur susdits scavoir est ledit Fournier soy ses hoirs etc et ledit procureur soy et les biens de sadite procuration présents et à venir etc et iceulx à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement et condemnation etc
présents ad ce discretes personnes maistre Pierre Potet et Guillaume Rousleau prêtres demourans à Angers tesmoings
fait à Angers en la maison dudit Fournier les jour et an susdits

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir

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2 réponses sur “Bail à ferme du Buron, Le Bourg-d’Iré 1520

  1. Bonjour,

    dans votre étude sur les Cormier vous y rapporté que :

    « Le chartrier de Challain, contient entre autres les titres de mouvances, remembrances, aveux de la Bizolière, annexée à la Bigeottière avec les fiefs de Launay, Montecler et les eaux du Frilloux, aussi annexé à la Bigeottière, anciennement la seigneurie de Touche Bureau dont dépend encore le fief de Combrée (AD49-77J39 ex J0989=1E1447) »,

    et que :

    « La famille CORMIER est déjà possessionnée au Bourg-d‛Iré en 1430, avec Jamet et Michel : « Le 14.2.1430 Guillaume Froté, Jamet Cormier, Jamet Le Bourgeays … (AD49-77J39/f°14 chartrier de la Bigeotière au Bourg-d’Iré, classé à Challain) – Le 14.2.1430 Jehannot Hallopé de Bouillé, Jean Bregevin …, le prieur de StBlaise, Jamet Letenoux, René Mettaret métayer du Houx, Guillaume Frotté métayer, Jamet Cormier, Jean Quatrebarbes (AD49-77J39/f°16) – Le 14.2.1430 Jamet Cormier, … Jehan Quatrebarbes, Jehan Ensubert, Guillaume Audecent … (AD49-77J39/f°20v) – Le 15.2.1458 Guillete la Frotée, héritiers de †Michel Cormier, Jamet Froté de Breslon, Jamet Froté » (AD49-77J39/f°42v) ».

    J’ai du mal à concevoir précisément ce que cela nous apprend, au-delà effectivement de leur présence à cette période : est-ce que cela nous apprendrait que les Cormier rendent des hommages à la Bigottière pour des terres dont ils sont propriétaires ou bailleurs ou toute autre chose ?

    Cordialement,

    Luc

      Réponse d’Odile :

    Merci de votre question.

    1 – Mes documents donnent toutes mes notes, car je les considère comme des instruments de travail, pistes ou mêmes hypothèses sérieuses. C’est ma façon de travailler, et je dois dire qu’elles m’ont souvent été utiles, car parfois des années après le lien se fait grâce à une autre document.

    2 – les documents fonciers et fiscaux sont source filiative, car autrefois les biens étaient beaucoup plus rarement vendus que de nos jours, mais transmis et conservés par les héritiers. Les chartriers relèvent de ce type de document, comme d’ailleurs de nos jours l’enregistrement et les hypothèques, mal connus des chercheurs, mais source infinie de filiations.

    3 – les chartriers contiennent des noms de propriétaires (pas de bailleurs intermédiaires), et lorsqu’on trouve le même bien plus tard avec un même patronyme, tout laisse à penser que c’est la même famille, même si cela peut être un héritage direct et indirect par un oncle ou cousin.

    4 – dans le cas présent, compte-tenu de la rareté relative du patronyme Cormier, il existe une forte présomption de filiation à Jamet Cormier.

    5 – pour vous aider à comprendre l’intérêt des documents fonciers et fiscaux, je vous suggère la lecture de l’ouvrage indispensable publié par feu Gildas Bernard « Guide des recherches sur l’histoire des familles », qui est numérisé sur internet. Voyez le chapitre 8 en particulier. Ce grand archiviste, qui travaillait aux Archives Nationales, précise :

    Ces actes permettent de remonter le possesseur de fief en possesseur de fief, de possesseur de terre en possesseur de terre, en constatant qu’à telle date c’est un tel qui tient un fief ou une terre et que, antérieurement, c’était lui-même, son mère, son beau-père, ou quelqu’un d’autre, dont il l’a acquis

    6 – de nos jours, cet attachement aux biens fonciers se transmet encore, même si les pratiques évoluent surtout du fait de la mobilité. Remonter un bien permet toujours de comprendre une famille.

  2. Merci de votre réponse, j’irai bien volontier consulter l’ouvrage que vous conseillez. Savons-nous quelle est la terre pour laquelle sont cités Jamet et Michel Cormier (peut-être que c’est écrit noir sur blanc mais que je ne sais pas le voir) ?

    Cordialement,

    Luc

      Réponse d’Odile :

    Hélas non, car ces notes datent du temps où je n’avais qu’un ordinateur portable, avant la photo numérique, et je prenais des notes rapides

    SI vous y allez, méfiez vous des cotes, et demandez à voir les dernières, car les Archives ont la fâcheuse manie de modifier les cotes, et il y a de mémoire plusieurs dizaines de cartons pour ce chartrier

    Tout à l’heure je ne vous ai pas mis le lien vers l’ouvrage de Gildas Bernard
    http://www.francegenweb.org/~archives/guide/index.php

    et sur le bas de ce lien vous avez accès à la version numérisée, ceci dit j’ai la version papier très confortable

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