Rente d’une busse de vin d’Avrillé due par les Castille, 1518

Je suis très indirectement liée aux Castille d’Avrillé à cette époque, à travers le premier mariage de mon ancêtre DELAHAYE, qui donne ensuite les hôteliers du Lion d’Angers.

collection particulière, reproduction interdite
collection particulière, reproduction interdite

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E121 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 2 avril 1518 avant Pasques (donc le 2 avril 1519 n.s. – Huot notaire Angers) sachent tous présents et avenir que comme ainsi soit que le 22 septembre 1515 Thomin Castille demourant en la paroisse d’Avrillé fist vendition et transport à Jehan Regner barbier demourant Angers d’une buce de vin de rente bon vin franc et marchand enfusté en ung bon fust et du creu des vignes dudit vendeur paiables par chacun an au jour et feste de Toussains ladite rente ledit vendeur assist et assigna sur tous et chacuns ses biens meubles et choses héritaulx o pouvoir d’en faire assiette o grâce donnée par ledit Regner audit vendeur de 3 ans lesquels se passèrent le 21 septembre l’an 1518

busse : en anjou, tonneau de 237,8 litres, encore appelé barrique. Il y a 2 busses dans une pipe de vin. (M. Lachiver, Dictionnaire du monde rural, 1997)

pendant lequel temps de la grâce et auparavant icelle ledit vendeur soy transporta en la maison dudit achacteur et luy pria et requist que son plaisir fust luy prolonger et ralonger sa grâce jusques à dimanche d’après la mi Karesme que nous dirons 1518, ce que ledit Regner achacteur voulut et consentit moyennant et par ce que ledit vendeur avanceroit audit Regner ung bon pleige et solvable dedans ledit jour de dimanche d’après la Mi Karesme, lequel pleige s’obligeroit au paiement et continuation d’icelle buce de vin de rente comme ledit vendeur,
ce que lesdites parties furent d’accord et ainsi le consentirent ainsi que lesdites parties nous ont dit et déclaré congneu et confessé par davant nous
pour ce est-il que en notre cour à Angers personnellement establiz lesdites parties et Jehan Castille de la paroisse d’Avrillé ainsi qu’il dit soubzmectant lesdites parties scavoir est ledit Regner soy ses hoirs etc et lesdits Thomin et Jehan les Castilles eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de parties ne de biens leurs hoirs etc confessent etc mesmement lesdits Rener et Thomin les choses dessus dites estre vrayes et que à la prière et requeste dudit Thomyn ledit Regner a bien voulu prendre et accepter avecques ledit Thomin ledit Jehan Castille au paiement et continuation de ladite buce de vin de rente mentionnée cy dessus, à la continuation d’icelle buce de vin de rente ledit Jehan Castille s’oblige et oblige tous et chacuns ses biens meubles et immeubles présents et avenir o pouvoir d’en faire faire assiette par ledit Regner ses hoirs etc tout ainsi qu’il eust peu faire sur les biens et choses dudit Thomin
o grâce donnée par ledit Regner auxdits Thomin et Jehan les Castilles de rescourcer rémérer et avoir icelle buce de vin de rente du jourd’huy en 5 ans prochainement venant en reffondant et paiant par lesdits Thomin et Jehan les Castilles la somme de 20 livres tournois laquelle somme ledit Rocher (sic) bailla dès lors de ladite vendition audit Thomin, pour l’achapt d’icelle buce de vin de rente ainsi que ledit Thomin a confessé par davant nous et que contenu est esdites lettres de vendition sur ce faites et passées, et paier en oultre les loyaulx cousts et mises ce que ledit Jehan Castille a voulu et consenty,
auxquelles choses dessus dites tenir et accomplir etc et ladite buce de vin de rente rendre et paier etc et les choses héritaulx qui pour et assiette de ladite rente seroient baillés garantir etc et aux dommages etc obligent lesdites parties l’une vers l’autre etc et lesdits Thomyn et Jehan les Castilles eulx et chacun d’eulx seul et pour le tout sans division de personnes ne de biens leurs hoirs etc à prendre vendre etc renonçant par davant nous lesdits Thomin et Jehan les Castilles au bénéfice de division etc foy jugement et condemnation etc
présents ad ce maistre Jehan Audefray bachelier en droit Jehan Vandour et Charles Huot clercs demourans à Angers tesmoings
fait à Angers en la rue st Jehan Baptiste les jour et an susdits

Cette vue est la propriété des Archives Départementales du Maine-et-Loire. Cliquez pour agrandir.
Et merci de vous souvenir ici que Huot le notaire avait la curieuse manie de ne pas faire signer ou bien de faire signer seulement les témoins, donc on ne sait pas si les Castille savent ou non signer.

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5 réponses sur “Rente d’une busse de vin d’Avrillé due par les Castille, 1518

  1. Madame,

    Bravo pour vos recherches très instructives.
    Je souhaiterai savoir si vous avez identifié l’entrelacs qui suit (ou précède) les signatures anciennes ? Sur votre photos, on en voit très bien deux au milieu de la page.
    Je cherche à identifier ce signe dans le cadre de mes recherches sur la Bête du Gévaudan. Je pensais initialement qu’il s’agissait d’un signe purement religieux, mais il semble qu’il englobe en fait un plus large spectre de statuts (curés, notaires, avocats, mais aussi quelques « gens du peuple »).
    Je ne suis pas là pour dénigrer un travail comme le vôtre qui, comme le montre vote site, mérite le respect, et je vous prie de croire en l’authenticité de ma demande.
    J’espère que vous pourrez m’aider ou, à défaut, m’indiquer quelqu’un qui pourrait me renseigner ?

    Enfin recevez, madame, mes sincères salutations, et encore bravo pour votre travail.

    Phil Barnson

      note d’Odile :

    Les floritures qui accompagnent les signatures qui sont sur mon blog, qui concernent surtout des Angevins des 16 et 17ème siècles, concernent des hommes de la judicature (tous offices) mais aussi des marchands que pour ma part, je classerais non comme des « gens du peuple », mais comme des bourgeois.
    Je n’y ai jamais vu de lien religieux. Je dirais même que sur mon blog, vous avez un très grand nombre de religieux compte tenu de leur activité très importante comme prêteurs ou comme simple témoins dans les obligations et autres. Les religieux ont peu de floritures excessives. J’ai de mémoire plusieurs évêques eux-mêmes sur mon blog, entre autres Cohon, Fouquet, etc…
    Les floritures sont fréquentes et même parfois m’intriguent car elles comportent ce qui ressemble à des chiffres, en particulier le 3, qui aurait pu cacher des « trois points », mais je ne le pense pas.
    Je suis désolée de ne pouvoir plus vous interpréter les signatures, mais sachez cependant qu’il y quelques constantes, concernant le noblesse et les femmes.
    Les nobles signent toujours sans floritures et le plus souvent en italique
    Les femmes signent toujours ou presque toujours avec leur prénom, et sans floritures.

  2. Une histoire de la signature ici avec des planches à la fin du livre:
    http://archive.org/stream/deloriginedelasi00guig#page/n5/mode/2up

    Dans le haut moyen age ,le seing était le plus souvent un motif ou le monogramme du nom.
    C’est au milieu du XII siecle que commence l’usage de marquer le nom dans le seing

    Donc les dessins (ruches) autour du nom ont une tradition antérieure ,le but est de trouver une authentification difficile à contrefaire notamment pour les chanceliers et les notaires.
    C’est sans doute pour cela que leurs signatures sont plus compliquées .
    Mais de là à y trouver une signification ésotérique …je n’en suis pas persuadée..

  3. merci à mes 2 lecteurs assidus pour leur explication.
    Ils m’ont encouragée à aller plus loin, et je suis allée sur le site
    http://www.atilf.fr/dmf/
    Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

    et j’ai alors lu une longue définition du SEING dès le moyen-âge, que je ne peux recopier ici in extenso, mais qui explique des exemples comme :

    « Signe de validation, marque, signe qu’on met à un écrit pour en attester l’authenticité »
    Seing de notaire. « Signe de validation professionnel (croix, entrelacs, rinceau…) apposé à la fin des actes par les notaires publics »
    Seing manuel. « Figure faite à la main, monogramme plus ou moins compliqué constituant (en même temps que la souscription) un signe de validation apposé à un acte »

    et effectivement, il faut bien voir dans les fioritures une authentification et rien d’autre

  4. Madame,

    Je vous écris avec un grand retard, mais pour vous remercier le plus sincèrement du monde. Si mes recherches m’ont un temps éloigné de l’étude des signatures (pour des raisons indépendantes de ma volonté), je m’y replonge depuis peu et peut ainsi profiter de vos informations.
    Je tiens également à remercier les deux intervenants, dont j’ai noté tous les renseignements.
    Je ne manquerai pas de citer chacun sur ma page de remerciements !

    Cordialement

    Phil Barnson

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