Quelques aveux à la seigneurie du Plessis-Macé au XVème siècle

et vous allez voir que parfois un chartrier donne les filiations, puisqu’il donne l’origine du bien, et qu’il s’agit souvent de successions. Certaines assises ont eu la bonté de noter ces détails.
Ici quelques exemples :

  • Chartrier de la Tremoille-843 f°87
  • Phelipe Legentilhomme s’est desadvoué de la nuepce de céans et s’est advoué notre subject par le moyen du seigneur de la Morelière homme de foy de céans à cause et par raison de deux cinquièmes par indivis du lieu et appartenances de la Haulte Chaussée marquée sis en la paroisse de Saint Lambert de la Poterie tant en maison terres vignes pastures que autres choses, et autre chose ne advoue à tenir en la seigneurie de céans, en tesmoing de ce ledit Phelipe a baillé ceste présente déclaration à l’assise dudit lieu du Plessis tenue par nous Jehan Burel licencié en lois sénéchal le 31 janvier 1470, signé à sa requeste des notaires dessoubz signés

    Guillaume Charpentier, André et Jehen les Gaudins frères se sont aujourd’huy advoués subjects de céans en nuepce à cause et par raison de 7 sols de rente qu’ils ont droit d’avoir et prendre par chacun an aux hoirs de feu Estienne Charpentier père dudit Guillaume et des femmes desdits Gaudins sur à cause et par raison d’une maison courtils et appartenances sis au bourc d’Espiré que tiennent de présent Jehan Viredoux de la Tour qui fut feu Ambroys Sanson et Denise Sol.. en la rue conduisant d’un bout du cymetière dudit lieu d’Espiré au grant chemin à aller à Angers, et le courtel qui fut feu messire Jehan de Coesmes chevalier, àboutant d’un bout audit Grant chemin et d’autre bout au cymetière dessus, deuz au jour de la Toussaint et à cause desdites choses les dessus dits ont confessé estre deu par chacun an à la recepte de céans 2 deniers maille de cens poulles …

  • Chartrier de la Tremoille-843 f°99
  • Jehan Leridon le jeune s’est desadvoué denotre nuesse et s’est advoué notre subject par les moyens de messire Franczoys Baraton chevalier à cause de son fye de l’Isle homme de foy de céans à cause de 7 journaux de terre ou environ sis en la paroisse de Saint Aulbin du Pavoil et en confesse devoir audit Baraton tant pour de l’argent la somme de 6 sols 6 deniers, veult et aussi s’est ledit Leridon advoue notre subject par le moyen du sieur des Aulnays homme de foy de céans à cause d’un journau de terre sis en ladite paroisse, et autre chose ne advoue à tenir de céans, dont il a esté … baillé ceste présente déclaration à la seigneurie du Plessis tenue par maistre Jehan Coheu licencié en loix sénéchal le 12 juin 1477

    S’ensuit la déclaration des choses héritaulx que noble et puissant seigneur Christofle de La Tour et de Juigné advoue à tenir par moyen de noble et puissant seigneur monseigneur du Plessis Macé à cause de sa seigneurie dudit lieu desquels moyens ladite déclaration s’ensuit, c’est à savoir par le moyen de messire Gilles de Brye chevalier seigneur de Serrant et de Marcille homme de foy de céans au regart de sa terre de Lesguillonière comme elle se poursuit tant en fié que en domaines avecques sa mestairie de la Chaussée, une petite mote close à douves sise davant la porte de l’église de Juigné. Item la tierce partie de ses marays de Juigné au bout du hault devers Sautré. Item une hommée de pré ou environ sise au bout du hault des prés de Juigné avecques 3 quartiers de vigne ou environ sis ou cloux dudit lieu de Juigné. Item 2 quartiers de vigne et un quartier de gast ou environ sis à Penagoys par raison desquels …

  • Chartrier de la Tremoille-843 f°154
  • Jehan Leridon s’est aujourd’huy desadvoué de notre nuesse et s’est advoué notre subject par le moyen du seigneur de l’Isle homme de foy de Bouillé et Bouillé tient de Roche d’Iré et Roche d’Iré tient de céans à cause de 2 hommées de pré ou environ sise près la chaussée de Court Pyvert et en confesse devoir audit seigneur de l’Isle chacun an au jour du dimanche d’après l’Angevine la somme de 2 sols tz de deniers et autre chose ne advoue à tenir de céans, baillée et présentée ceste présente déclaration à l’assise du Plessis Macé tenue par nous Jehan Coheue seneschal le 1er octobre 1487 – Item s’est advoié notre subject par le moyen du seigneur de la Faucille qui tient de Bouillé, à cause d’un cloteau de vigne sis ou clos appellé la Faucille et en a confessé devoir audit seigneur de la Faucille 5 deniers tz de denier. Item s’est soulidairement advoué notre subject par le moyen dudit seigneur de l’Isle à cause et par raison de 5 journaux de terre ou environ assis en plusieurs pièces par raison desquels 5 journaux et desdites 2 hommées de pré ledit Leridon a confessé devoir audit seigneur de l’Isle 2 sols tz de denier cy davant déclaré, et autre chose ne advoue à tenir et partant envoyé sauf à bailler et présenter ceste présente déclaration que dessus.

    Jehan Lemercier s’est aujourd’huy advouénotre subject par les moyens de messire Francoys Baraton homme de foy de Bouillé et Bouillé tient de céans, et aussi par le moyen de Jehan Lecouvreux homme de foy dudit seigneur de la Mote Brillet qui tient de céans à cause de 2 hommées de vigne et d’un journau de terre et d’un quart d’hommée de jardrin ou environ, et autre chose ne advour à tenir de céans, baillé et présenté ceste présente déclaration à l’assise du Plessis Macé tenue par Jehan Coheue sénechal le 1er octobre 1487

  • Chartrier de la Tremoille-843 f°158
  • Jehan Bodin s’est aujourd’huy desadvoué de notre nuesse et s’est advoué notre subjet par le moyen de la dame de Bouillé qui tient de céans par raison d’un petit lieu appelé le Barot ainsi qu’il se poursuit et comporte contenant tant en terres labourables 9 journaux de terre ou environ et 2 hommées de pré ou environ et en confesse devoir à ladite dame de Bouillé 11 sols tz de devoir et 6 boisseaux d’avoine menue mesure de Bouillé et autre chose ne advoue à tenir de céans et partant nous a baillé et présenté ceste présente déclaration a l’assise du Plessis Macé tenue par nous Jehan Cereu seneschal le 26 février 1482

    Jehan de Chazé escuier seigneur de Chazé s’est au jourd’huy desadvoué … et s’est advoué notre subjet par les moyens de Pierre d’Orvaulx seigneur de Champiré homme de foy de céans par raison de son lieu et appartenances de la Blanchaye, sa closerye dudit lieu avecques ses appartenances, Item son lieu et appartenances du Boys Garnier toutes lesdites choses sises en la paroisse de Saincte Jame près Segré, le tout tant en fye que en domaine, Item s’st seulement advoue notre subjet par le moyen de la dame de Bouillé femme de foy de céans à cause et par raison de son moullin et appartenances appellé le Moullin de la Visseulle avecques toutes ses appartenances pour raison desquelles choses ledit de Chazé confesse devoir audit seigneur de Champiré foy hommage simple quand le cas ycshiet et à ladite dame de Bouillé 6 deniers tz de devoir et autre chose ne advoue à tenir de céans dont a esté jugé et partant envoyé bailler et présenter ceste présente déclaration à l’assise du Plessis Macé tenue par nous Jehan Loheue seneschal le 26 février 1482

    Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog.

    6 réponses sur “Quelques aveux à la seigneurie du Plessis-Macé au XVème siècle

    1. Bonsoir,
      Cela fait longtemps que je me demande ce que signifie l’expression « s’est aujourd’huy desadvoué de notre nuesse » : auriez-vous la réponse à cela s’il vous plaît ?

        Note d’Odile :

      Bonjour Monsieur
      Je suis comme vous, et je me le suis demandé.
      Je dois aussi avouer que pour les 3 premiers feuillets que j’avais entrepris de retranscrire, le terme « nuesse » était si mal écrit qu’on lisait n’importe quoi du genre « messe » etc… et ce n’est que le 4ème feuillet, le plus ancien d’ailleurs, dans lequel on vovait clairement le P en forme de X dans le milieu, donc c’était NUEPCE.
      Mon blog étant honoré par au moins 2 médiévistes, je vais les joindre et le leur demander, car ils seront sans doute mieux à même d’apporter une réponse.
      Bonne journée
      Odile

    2. -« Nuesse »-Terme de féodalité-

      -Qualité de ce qui est immédiat.
      « Tenir un fief en nuesse de tel seigneur »
      (Dict Littré)

        Note d’Odile :

      Oui, merci.
      Cela nous est bien connu.
      Par contre ce que nous ne comprenons pas c’est la phrase entière qui consiste à « se désavouer de la nuepce et s’avouer sujbect »
      Ces aveux ont une particuliraté qui expliquent sans doute cette phrase de désaveu avant l’aveu. En effet, si vous lisez attentivement ces aveux il sont curieurement rendus à un seigneur supérieur en rang au seigneur direct, et même dans un cas il y a plusieur seigneurs entre les deux.
      Odile

    3. Bonjour,
      Source: Répertoire universel et raisonné de jurisprudence civile, criminelle … t 14e, 1786, p.446
      Pierre Jean J.G. Guyot
      NUESSE ou NUEPCE. Dans les coutumes d’Anjou & du Maine, c’est l’étendue de la justice , mouvance féodale- ou directe immédiate .d’un seigneur, & ce qui est tenu de lui nuement & sans moyen.
      La coutume d’Anjou , au lieu du mot Nuesse, -se sert de celui de Nuepce , qui signifie la même chose.

      Le texte se trouve sur Google.books Bonne journée à tous, R.-Yves Gagné

        Note d’Odile :

      Oui, merci.
      Voir ma réponse à Marie.
      Je connais le terme NUEPCE et l’ai souvent rencontré, mais c’est la phrase entière que nous ne comprenons pas. Pourquoi cette curieuse tournure de phrase.
      Odile

    4. Merci bien pour ces précisions. Effectivement, je lisais souvent « en messe » en me disant toutefois qu’il devait y avoir quelque chose qui n’allait pas dans ma transcription. Voilà l’affaire entendu, par conséquent !

    5. Bonjour, demandez et vous recevrez dit quelqu’un de très connu.
      On était sujet à la nuesse d’un fief, lorsqu’on relevait directement de ce fief sans intermédiaire. On peut donc se désavouer de la nuesse tout en avouant être sujet d’un même fief par un fief intermédiaire. Ce n’est pas cela? Je viens de lire : Notes sur l’ancien Laval, Bulletin de la commission historique et archéologique de la Mayenne, 1888-1889, page 336 et 337.
      Cordialement, R.-Yves Gagné

        Note d’Odile :

      Donc, mon hypothèse était la bonne : on oubliait l’aveu au seigneur direct pour s’avouer sujet d’un seigneur un ou plusieurs échelons au dessus.
      Maintenant, pratiquement, quels soucis et quelles difficultés pour les malheureux sujets, car de telles assises étaient loin de chez eux, enfin à la distance de l’époque.
      et je me demande bien comment ils s’y retrouvaient dans tous cela.
      Odile

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