René Vallin, docteur en l’université d’Angers, baille à ferme les Rivettes, 1521

je ne sais pas où sont situées les Rivettes, mais en tous cas le métayer doit faire un très grand nombre de charrois, donc pas très loin, sinon il lui faut beaucoup de jours de l’année à faire les charrois.

J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E1 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 11 mars 1520 (avant Pâques, donc le 11 mars 1521 n.s.) en la cour du roy notre syre à Angers par devant nous personnellement establys vénérable et discrète personne messire René Vallin docteur régent en l’université d’Angers curé de Loupvaines et chapelain de Rivettes d’une part, et Guillaume Gandibert laboureur à présent paroissien de Saint Augustin près Angers d’autre part, soubzmectant eulx leurs hoirs etc o pouvoir etc confessent avoir fait et font entre eulx les marchés et conventions qui s’ensuivent, c’est à savoir que ledit Gandibert a promis audit Vallin qui luy a baillé à tiltre de ferme et non autrement du jour et feste de la Toussaint prochainement venant jusques à 5 années et 5 cueillettes entières et parfaites ensuivant l’une l’autre sans intervalle, la Grant Mestairie dudit lieu des Rivettes ainsi que iceluy Gandibert l’a paravant ce jour tenue et exploictée et encores exploicte à présent c’est à savoir avecques les terres pastures et pretz qui seront ditz et déclarés, et premier (effacé) ledit mestayer les terres labourables qui se montent pour semer par chacun an 11 septiers de bled seigle ; Item les ousches qui sont derrière et à cousté de la maison avecques les jardrins ou l’on sepme chacun an orge febvres poyx froment chanvres et autres choses ; Item 6 arpens de pré pour cueillir faign tout ainsi et en la manière qu’ils eront arpentez si faict n’a esté, c’est à savoir deux arpens ung quartier et demy ès taillis et sourplus au grant pré de la Plannoye ; Item pourra tenir ledit mestayer tant de bestial qu’il voudra c’est à savour beufs vaches moutons brebiz pourceaulx moiennant qu’ils soient à luy et de ladite mestayrie réservé tousjours ès pretz et pastures le bestial du lieu de Rivettes et du Chaumineau qui yront es pastures comme les autres de ladite mestayrie ; Item sera tenu ledit mestayer payer par chacun an audit bailleur la somme de 19 livres tournois pour raison de ladite ferme au terme de Toussaints par chacune desdites années, le premier terme et poyment de ladite ferme commenczant de la Toussaints prochaine en ung an mouis ensuyvant ; Item en oultre ledit mestayer sera tenu poyer et bailler audit bailleur le nombre de 18 septiers de seigle prins sur l’ayre rendu ès greniers de Rivettes par chacune desdites années à la mesure d’Angers ; Item trois chartes de paille en boteaulx rendues à Angers en la maison de monsieur le pénitencier oncle dudit bailleur ; Item sera tenu ledit mestayer poyer bailler et livrer audit bailleur le nomber de 60 livres de beurre en potz bon et net rendu en la maison dudit sieur pointant huyt à quinze jours davant Caresme prenant ; Item sera tenu ledit preneur faire 30 journées de charroiz si besoign est pour amenez le faign et saulles en la saison qu’on les couppe et les mener à la maison de Rivettes et puys menez les vins de Rivettes à la ville et autres choses nécessaires pour la provision de ladite maison dudit sieur le pénitencier ou autrement au plaisir dudit bailleur jusques auxdites 30 journées bonnes et loyalles chacune en sa saison, et sera tenu ledit mestayer les faire à jour et heure qu’il sera fait assavoir audit mestayer preneur et à ses gens et serviteurs, et si ledit bailleur ou ledit sieur le pénitencier n’auront à faire de tant de charroiz sera ledit preneur quite d’en faire seulement ce que sera nécessaire pour l’affaire de la maison dudit sieur le pénitencier, et s’il est nécessaire de bastir ou réparer ladite maison par ledit bailleur ledit preneur sera tenu menez à ladite maison de la mestairie les matières nécessaires pour ne faire comme boys mazeais chaulx sable terre et ardoyse pour les mectre en bonne et convenable réparation lesquelles matières seront délivrées par ledit bailleur audit preneur, et sera tenu ledit mestayer preneur susdit entretenir ladite maison en l’estat qu’elles luy seront baillées et oultre et davantage sera tenu ledit mestayer rendre à la fin de ladite ferme du bestial audit bailleur jusques à l’estimation de 26 livres tournois lequel luy a esté lessé par iceluy bailleur jusques audit prix et estimation, et sera tenu en oultre ledit mestayer mener le nombre de 60 chartes de terre au cloux de vigne dudit lieu de Rivettes par chacune des deux premières années de ladite ferme et par chacune des 3 années de reste le nombre de 40 chartes et pour ce faire ledit bailleur fournira de despens et d’un homme qui aydera à charger sseulement, et a promis ledit mestayer preneur susdit bailler plege et caution solvable de ladite ferme et bestial pour seureté d eladite ferme et bailleur susdit, et est dit et expressément accordé entre lesdites parties que au cas qu’il vienne fortune sur les bledz de ladite mestayrie comme gresle ou autre fortune et qu’il n’y eust de quoy parfaire en ladite mestayrie ledit nombre de blé deu audit sieur en iceluy cas ledit Gaudibert preneur susdit sera tenu poyer audit bailleur par chacun septier la somme de 22 solz 6 deniers tournois, auquel marché de ferme et tout ce que dessus est dit tenir etc et aux dommages amendes de l’une partie à l’autre etc obligent et les biens dudit Gaudibert preneur à prendre vendre etc renonçant etc foy jugement condemnation etc, fait et passé en la cité d’Angers ès présence de maistres Louys Justeau prêtre Lazare Peffier et Jacques Coulon demeurant en ladite cité tesmoings

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog

16 réponses sur “René Vallin, docteur en l’université d’Angers, baille à ferme les Rivettes, 1521

  1. Dans mes recherches sur René VALLIN, je découvre dans ce document qu’il était chapelain des Rivettes. Je vais essayer d’identifier ces Rivettes qui ne font pas partie de ses pocessions de Cherré , peut être voir sur la paroisse de St Denis de Doué ou il possédait le fief des Basses Minières. Ou sur Louvaines dont il a été Curé ?

    Affaire à suivre et merci pour cette reanscription.

  2. Bonjour
    Célestin Port donne les Rivettes aux Ponts de Cé, à Angrie et à Champtocé, mais c’est sans doute le nom d’une chapelle ailleurs
    En tout cas, pas loin d’Angers,
    Odile

  3. -« Le bestial du lieu de Rivettes et du Chaumineau »

    -LE MANOIR DES RIVETTES.
    -Aux abords immédiats d’Angers subsistent plusieurs des charmantes demeures de plaisance que se plut à faire construire le populaire roi René.Aux Ponts- de- Cé,mais sur l’ancienne paroisse Saint-Augustin lès Angers,dont la vieille église désaffectée existe encore,se voit le manoir des Rivettes,où le prince venait de temps en temps mener la vie de simple gentilhomme des champs.
    Le »manoir,métairie et domaine des Rivettes » appartenait,au début du XVe siècle,à vénérable et discet messire Robert Boutevilain,chanoine du chapitre de la cathédrale et ancien serviteur de la duchesse Marie d’Anjou,grand-mère du Roi René,en l’honneur de laquelle il fonda en 1423 un service à la cathédrale.A la mort du chanoine,les Rivettes appartenaient quelque temps à Guillemine Blanchet,puis à Jean Breslay,licencié ès lois,conseiller du roi et juge ordinaire d’Anjou,qui revendait le domaine et la maison attenante du Chemineau au roi René,le 8 juin 1455,pour 1216 écus d’or.La Cour- des- Rivettes,située tout auprès,avait été également acquise par le prince quelques jours auparavant.
    Voici donc René d’Anjou propriétaire d’un nouveau petit domaine.Il est alors agé de 46 ans; en 1453,il a perdu sa première épouse,Isabelle de Lorraine,et, désemparé,vêtu de noir,on l’a pu croire inconsolable…Mais,le 10 septembre 1454,il se remarie,éperdument amoureux de Jeanne,fille du comte Guy XIV de Laval,vingt ans,belle entre toutes,douce de coeur et affectueuse:il mettra cet amour en vers dans son petit poème Régnault et Janneton !Deux années se passeront en courses et fêtes,divertissements champêtres,aménagements des manoirs angevins…
    Dès l’achat des Rivettes,on fait appel aux maîtres d’oeuvre Guillaume Robin et Robert du Pont pour transformer le logis et bâtir une chapelle:certes des transformations ont été opérées depuis,mais voici encore les deux corps de logis en équerre,leurs pignons aigus à rampants de pierre,le grand portail construit en schiste,surmonté de créneaux,et la jolie tourelle de pierre blanche en encorbellement,avec sa poivrière.Les fenêtres à meneaux sont garnies de grilles débordantes;à l’intérieur,les vastes salles conservent encore leurs cheminées du XVe aux hottes immenses.La chapelle,sans doute pourtant très restaurée au siècle dernier,est un ravissant édifice sur plan carré,avec abside à trois pans et contreforts;la porte,plein cintre,est du style renaissance; à l’intérieur,la voûte aux gracieuses nervures porte à la clef l’écu carré(en bannière) du roi René et de Jeanne de Laval.
    -Cet écusson est bien le seul insigne royal qui se rencontre dans cette demeure à la simplicité si rustique. »Regnault et Jeanneton »y firent planter des vergers et des vignes-dont on tira jusqu’à 49 pipes d’excellent vin(1)-mirent dans les prairies 69 têtes de bétail,des porcs,des chevaux;la basse-cour surtout fut l’orgueil des Rivettes;les poules, »de grand’orine » excitèrent tant l’envie de la reine de France,soeur de René d’Anjou,qu’elle voulut elle aussi posséder…
    -« J’ai un roi de Sicile vu devenir berger »,dit la chanson…Cette bonhomie souriante fera sa longue popularité;il aimait »planter et enter arbres,édifier tonnelles,pavillons,vergiers,galleries et jardins,faire bescher,approfondir fossés,viviers et piscines pour nourir poissons et les voir nager et esbattre par l’eau clère,avoir oiseaux de diverses manières en buissons et arbresseaux pour en leur chant se délecter… » « Oncques prince,écrit Bourdigné,n’aima tant ses sujets qu’il aimait les siens et ne fut pareillement mieux aimé et bien voulu qu’il était d’eux… ».
    « Pleurez petits et grands pleurez,car perdu avez un bon prince ».
    René d’Anjou ne put finir sa vie en Anjou;ce fut en Provence qu’il passa ses dernières années.Il abandonna les Rivettes,à son intendant Jaquemin Polus.Après sa mort,Jeanne de Laval devait racheter le petit domaine,qu’elle léguait en 1495 aux chanoines de Saint-Maurice,à charge de dire chaque jour une messe pour René.
    Deux visites royales devaient encore marquer l’histoire des Rivettes:le 6 juin 1518,François 1er et sa mère Louise de Savoie,qui devaient faire le lendemain leur entrée solennelle à Angers,étaient reçus à dîner et couchaient aux Rivettes.
    -Le 6 août 1620,la reine-mère Marie de Médicis soutenait aux Ponts-de-Cé bataille contre les troupes de son fils:c’était la ridicule « drôlerie des Ponts-de-Cé »:14 hommes à porter une ardoise, »où le duc de Retz,bon politique,tourna bride dès l’assaut en criant Vive le Roi »;au soir de ce peu brillant combat,la grosse reine-mère trop martiale venait chercher asile aux Rivettes avant de se réconcilier à Brissac avec son fils…
    (1) La pipe contenait environ 400 litres.
    (Evocation du vieil Angers A Sarazin.)

  4. Sachant que le fermier habite Saint-Augustin des Bois, on pourrait penser qu’il s’agit de la ferme située à Camptocé, commune limitrophe.

      Note d’Odile :

    oui, merci, je me range à votre avis
    Odile

  5. Je remarque qu’en 1521 il est curé de Louvaines et qu’en 1536 il est curé de Chanzeau.!!

      Note d’Odile :

    Curés, tout comme vicaires d’ailleurs, n’étaient pas à vie dans une cure, et c’est l’évêque qui gère les mouvements et nominations.
    A notre époque, on a même des cas de mouvenents excessifs et « orientés » selon les « bonnes ou mauvaises orientations » des prêtres, ainsi dans le diocède de Bayonne.
    J’ai ouvert mes dictionnaires Célestin Port, puisqu’il donne la liste des curés, hélais pour Louvaines, il n’a que

    Pierre Richer 1419 – Pierre de La Panouze 1569 – Jean Mauviel 1601 etc…

    Donc beaucoup de lacunes pour le 16ème siècle.
    Pour Chanzeaux, Célestin Port est plus complet pour le 16ème siècle, et donne feffectivement René Vallin en 1536.
    Odile

  6. Bonjour,

    J’ai en chantier un petit travail sur le René VALLIN, chanoine de Nantes, dont j’ai retrouvé une quinzaine de manuscrits, la plupart provenant de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
    Y a-t-il une généalogie des VALLIN ? entre oncle et neveu je m’y perd un peu.

    L’inscription de la
    Merci de votre aide.

      Note d’Odile :

    Bonjour Monsieur
    Heureuse d’avoir de vos nouvelles.
    Par ma part, je n’ai qu’une généalogie VALLIN remontant à un chirurgien au nord de l’Anjou, un peu au sud de Château-Gontier, sans lien à ce jour établi avec les VALLIN de Château-Gontier, bien que le milieu sociel puisse permettre un tel lien.
    Et je ne connais pas la généalogie des prêtres qui concernent l’acte ci-dessus.
    Bonne journée
    Odile

  7. Ce que je connais de René Vallin sujet du document ci dessus transcris c’est qu’il achète le fief de la Fessarduère et ses dépendances en juillet 1519 mais le contrat n’est signé qu’en 1538.Il dépend du seigneur du Plessis Macé pour son fief de Cherpy.
    Comme des lettrés de son temps il signe Re Vallinus dans un aveu de 1555.
    Il décède le 26 juin 1564.

  8. En réponse complémentaire à M. Deuffic, je trouve dans le dictionnaire de la Maenne de l’abbé Angot, tome 3 p. 837 :

    Vallin, famille anvefine en charge à Château-Gontier – Jean Vallin, grenetier, épous de Philippe Pinçonneau, avant 1561 – Jean Vallin, conseiller en l’élection, 1578 – Nicolas Vallin, receveur pour le rou, 1591, – A la même époque, deux membres de cette famille étaient dans les dignités ecclésiastiques à Angers.

    Odile

  9. René Vallin, docteur régent, inquisiteur, est le fils de Jacques Vallin, marchand ( entendez fermier) à Marcé, sieur de la Brideraie, sieur de la Singerie à Mazé, de la fessardière à Cherré, et de bien d’autres lieux à Doué la fontaine, dans le segreen. Il est sénéchal de Cheviré le Rouge. Jacques demeurait à Angers au dessus de la porte chapelière. Jean, le frère de René, pénitentier à la cathedrale, offrit les petites orgues. leur enfeu (tartifume ) est dans la cathedrale. René Vallin est seigneur de Saint Lambert la Potherie. Il aida Mathieu Orry à poursuivre les Hérétiques. Un article entier pourrait etre ecrit ici. Je m’y suis interesse, parce que sa seoeur aussi Renée, épousera René QUENTIN, qui figure d’ailleurs en signature dans un article d’Odile sur la paléographie. Bonne lecture à tous

  10. Bonjour,

    Mr Quentin, dans votre passionnant ouvrage « Racines d’Anjou » Renée Vallin femme de René Quentin, est dite fille de René Quentin Docteur en droit. Il semblerait que depuis vos recherches vous ont amené à d’autres conclusions. Elle serait donc en fait sa soeur, et avec Jean leur frère, tout trois enfants d’un Jacques Vallin marchand-fermier à Marcé, sieur de la Brideraie, sieur de la Singerie à Mazé, de la fessardière à Cherré, et de bien d’autres lieux à Doué la fontaine, dans le segreen, sénéchal de Cheviré le Rouge et demeurant à Angers au dessus de la porte chapelière. C’est bien cela ? Je suis personnelement trés interessé par ces générations de Vallin et Quentin, proches parents des Harangot, donc par toute évolution de vos travaux les concernant.

    Cordialement,
    Luc

  11. Dans « Les 1 494 avocats d’Angers 1250-1789 selon l’ouvrage de Gontard de Launay » par Odile Halbert, sur ce blog donc, on peut lire :

    1510 – VALLIN Jacques, Sr de la Brideraye, fils de Jean Vallin, marchant à Mascé, et de Françoise N…

    Cordialement,
    Luc

  12. Bonjour Luc
    J’ai effectivement mis en ligne une table de l’ouvrage LES AVOCATS d’ANGERS de GONTARD DELAUNEY.
    Cependant, je n’ai sans doute pas mis assez en garde sur cette table sur la nécéssité de tout vérifier car GONTARD DELAUNAY, dans tous ses ouvrages, a fait des erreurs de généalogie, dues à sa méthode plus qu’approximative, et cet auteur fait partie de ceux qui sont à redouter.
    Je rapelle ici ma page .HTML sur mon site, qui est une page très ancienne, dans laquelle je mettais en garde contre beaucoup de sources angevines, qui contiennent des erreurs.
    http://www.odile-halbert.com/Genea/gout/fantsie.htm
    Bonne journée
    Odile

  13. en effet c était une coquille Renée vallin ne pouvant être la fille de rene vallin prêtre à la cathédrale et official
    Mille excuses pour la coquille

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