Vente aux enchères des immeubles de défunts Michel Delahaie et Marie Fleury : Le Lion d’Angers 1842

Je suis toujours dans la même succession, car même si elle ne me concerne que très collatéralement, je n’ai rien pour les miens, et comme cela est tout à fait comparable, cela donne une bonne idée des modes de vie.

La vente aux enchères a été ordonné par justice car l’un des héritiers a des dettes impayées. Curieusement, il est dit « gendarme », ce qui me surprend beaucoup !!!! Car à moins d’avoir joué aux courses alors très à la mode, ou mis de l’argent dans les mines de la Pouëze qui se sont effondrées ruinant ceux qui y avaient cru.

J’ai pour la première fois dans l’acte qui suit, une description précise de la vente aux enchères, et j’ai découvert avec une immense surprise, que l’histoire de la bougie ne concernait pas une bougie, comme je le croyais naïvement, mais successivement 4 bougies. Comme il y a 5 lots à vendre ainsi, cela fait 20 bougies à allumer et à attendre. Cela n’est pas possible que ces bougies aient été comme nos bougies ordinaires actuelles, qui durent tout de même longtemps. Avez-vous une idée du temps que mettaient ces bougies ?

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Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E12 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

« Devant Me Roussier notaire au Lion d’Angers commis à l’effet des présentes par le jugement ci-après énoncé, sont comparus : 1°M. Nicolas Druault, aubergiste, et dame Marie Delahaie son épouse, demeurant au Lion d’Angers rue du Cimetière, le sieur Druault agissant tant pour autoriser son épouse que comme subrogé tuteur de la mineure Gannes ci-après nommée – 2° M. François Delahaie, gendarme, demeurant aussi au Lion d’Angers – 3° et M. René Gannes, limonadier, demeurant à Laval, rue Napoléon. Ce dernier agissant en qualité de tuteur légal de Jenny Gannes sa fille mineure, issue d elui et de dame Jenny Delahaye feue son épouse – 4° M. Pierre Omer Aperée avoué près le tribunal de première instance de Segré, y demeurant, agissant tant en sa qualité d’avoué poursuivant que comme représentant le sieur Alexandre Guillaux boucher et propriétaire, demeurant à Chambellay, ci-dernier excerçant les droit du sieur Delahaye ci après son débiteur. Lesquels ont dit que sur les poursuites faites à la requste dudit sieur Guilleux, comme créancier du sieur François Napoléon Delahaie, le tribunal de première instance de Segré, par son jugement du 14 janvier 1840, ordonne la liquidation de la communauté de biens d’entre Michel Delahaye et Marie Fleury son épouse, père, mère et aieule de la demme Druault et du sieur François Napoléon Delahaie, et de la mineure Gannes, afin de connaître les droits dudit (f°2) Delahaie dans la succession de son père et nomma 3 experts à l’effet d’estimer les biens immeubles dépendant de ladite communauté. Que les experts procédant à ladite opération et reconnaissant que les biens étaient impartageables, ainsi qu’il est compté par le procès verbal énoncé au cahier des charges ci-après référé. Que sur ces entrefaites, la veuve Delahaie étant décédée, un nouveau jugement du tribunal de Segré, intervenu entre les mêmes parties le 28 décembre 1841, a ordonné, sans liquidation préamable de la communauté, la vente par licitation des immeubles en dépendant par le ministère de Me Roussier notaire commis à cet effet. Que le cahier des charges sur lequel vont être ouvertes les enchêres pour la vente des biens dont il s’agit, a été dressée par ledit Roussier le 15 mars dernier… Qu’il a été apposé, à chacun des endroits désignés par la loi des placards indiquant qu’il serait procédé aujourd’hui heure de midi, en l’étude et par le ministère de Me Roussier, notaire commis, à l’adjudication de ces immeubles, ce qui est constaté par les procès verbaux de Lebrebvre et Deslandes, huissiers à Segré et au Lion d’Angers, en date des 26 mars et 4 avril dernier … Que les mêmes placards ont été insérés dans le journal de Maine et Loire le 2 avril dernier, ainsi que le constate la feuille du même jour portant la signature de (f°3) l’imprimeur, légalisée par le maire, et enregistré à Segré le 19 de ce mois. Pour constater l’accomplissement de ces formalités les PV d’apposition de placards et la feuille dudit journal sont demeurés ci-jointe. Enfin que les jugements sus-énoncés ont été signifiés à la requête du sieur Guilleux, aux époux Druault, audit sieur Delahaie et audit sieur Gannes, par acte du ministère de Deslandes huissier au Lion d’Angers le 22 avril dernier … avec sommation de se trouver au jour d’hier à misi en l’étude de Me Roussier pour être présents à la vente par licitation des immeubles dont il s’agit. Cet exposé terminé les comparants ont requis Me Roussier de donner défaut contre le sieur François Napoléon Delahaie qui ne comparait pas, de procéder ensuite à l’adjudication desdits biens. Le sieur Druault a déclaré ne savoir signer de ce requis. – Déférant à la réquisition ci-dessus Me Roussier a donne défaut contre le sieur François Napoléon Delahaie qui ne comparait pas ni personne pour lui, quoique sommé régulièrement. Ensuite a sonné lecture du cachier des charges et des autres pièces ci-dessus énoncées (f°4) et a procédé à l’adjudicaiton des biens immeubles dépendant des successions des époux Delahaie, situés commune du Lion d’Angers, à l’estimation des feux et de la manière suivante, après avois préalablement annoncé aux enchérisseurs que les frais dont est mentionné à l’article 6 du cahier des charges sont liquidé à la somme de 645,42 F, non compris les honoraires de l’avoué poursuivant pour droit d’assistance à l’adjudication, lesquels seront aussi acquités par les adjudicataires en sus du prix. – Adjudication : Les biens faisant l’objet de la présente licitation ont été divisés [alors que ci-dessus ils ont été dits indivisibles] en 5 lots comme suit : 1er lot : une maison située au Lion d’Angers Grande Rue et rue du Port, et la partie de jardin en dépendant … mis à prix 2 500 F. Les enchères ouvertes et la bougie allumée, plusieurs enchères successives dont la dernière par le sieur François Fleury demeurant au Lion d’Angers pour 2 900 F ; une seconde bougie allumée … la dernière enchère par dame Marie Delahaie assistée du sieur Nicolas Druault pour 3 020 F ; et 2 nouvelles bougies se sont éteintes sans qu’aucune offre nouvelle ait eu lieu. En conséquence Me Roussier a prononcé (f°5) l’adjudication à titre de licitationde la maison et jardin dont il s’agit, au profit de la dame Druault colicitante moyennant 3 020 F outre les charges imposées par l’adjudication auxquelles se soumettent les époux Druault qui s’obligent à l’exécution pleine et entière du cahier des charges qu’ils déclarent bien connaître. Ledit Druault a déclaré ne savoir signer. – 2ème lot : Une maison sise au Lion d’Angers rue Chamaillard, désignée à l’article 2 du cahier des charges. Une bougie allumée … dernière enchère à 500 F par le sieur Doreau boucher au Lion d’Angers ; une seconde bougie allumée … plusieurs enchères dont la dernière de 560 F par René Rivron marchand au Lion d’Angers Grande Rue ; et 2 nouvelles bougies se sont éteintes sans nouvelle offre, en conséquence Me Roussier a prononcé l’adjudication de la maison dont il s’agit au profit de M. Rivron sus nommé moyennant (f°6) 560 F … – 3ème lot : Une chambre basse sans cheminée servant de cave, grenier carrelé au dessus, située rue du Carneau, sur laquelle elle ouvre, et une portion de cour derrière ayant une longueur égale à celle de ladite chambre, cet appartement se trouvé situé au milieu de la maison désignée à l’article premier du cahier des charges, et joint au levant et couchant les lots ci-après, vers midi la rue du Cormier. La cour faisant partie de ce lot sera close à frais communs par l’adjudicataire du présent lot et ceux du 4ème et du 5ème lot. Les enchères ouvertes … (f°7) …Me Roussier a prononcé … au profit de Perrine Bouvet journalière demeurant au Lion d’Angers pour 800 F … qui ne sait signer – 4ème lot : La partie vers couchant de la maison située au Lion d’Angers rue du Carneau et désignée à l’article premier du cahier des charges, cette partie de maison est composée d’une chambre basse à cheminée occupée par la veuve Cherbonneau, chambre à côté sans cheminée, grenier carrelée sur le tout, une cour derrière d’une longueur égale à la maison comprise en ce lot, une autre cour au bout vers couchant dans laquelle se trouve un hangard couvert d’ardoises, ce lot joint vers levant maison et cour du 3ème lot vers nord jardin de M. Marais, vers midi la rue du Corneau. Le nombre de clôture nécessaire pour séparer (f°8) la cour du présent lot de celle du 3ème lot sera fait à frais communs par les adjudicataires de ces deux lots et la pierre du mur de séparation qui existe en ce moment mais qui sera démoli sera employée à cet usage.. ; Les enchères ouvertes … dernière enchère à M. Pierre Prezelin cafetier et dame Marie Beillaud son épouse, demeurant au Lion d’Angers, pour 1 015 F … le sieur Prezelin a déclaré ne savoir signer … (f°9) – 5ème lot : la partie vers levant de la maison située rue du Corneau et désignée à l’article premier du cahier des charges, composée d’une chambre basse à cheminée, occupée par les époux Rousseau, grenier carrelé au dessus, un hangard derrière construit en appentis, et une portion de cour à prendre dans l’alignement du mur qui sépare la maison de ce lot de celle du 4ème lot ; pour séparer la cour, dans la ligne sus-indiquée, il sera fait un mur à frais communs … ; les enchères ouvertes … dernière enchère à René Peltier (s), homme de confiance, demeurant à Lille commune du Lion d’Angers, pour 1 015 F … (f°10) de tout ce que dessus il a été délivra le présent procès verbal. Clos et arrêté au Lion d’Angers en l’étude, le 24 avril 1842 en présence de M.M. Joseph Fautras instituteur et Joseph François Lami, bottier, demeurant au Lion d’Angers témoins instrumentaires. Montant des adjudications 7 095,10 F »

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