Tugal Hiret sieur de la Hée prête à gages 650 livres à Angers : Villepotz 1555

Le vin d’Anjou est très gouté, même si il y a alors des vignes à Armaillé, qui produisent un vin plutôt clairet. La famille de Louise Eveillard, déjà implantée à Angers, consomme le vin d’Anjou. Thugal Hiret et son épouse Louise Eveillard prêtent à gages 650 livres le 25 avril 1555 pour 12 quartiers de vigne aux Fouassières à Angers. La famille Eveillard assurera la surveillance sur place. Les Fouassières [1] « désignent un canton qui s’étend du faubourg StNicolas, au sortir de la porte StNicolas, le long des côteaux de la rive droite de la Maine, jusqu’aux alentours de Pruniers. Ce territoire avait été mis en valeur et était complètement planté en vignes ». Mais le réméré de ces vignes est fait le 27 octobre suivant.

[1] in C. Port, t2 p183

Vous allez voir aussi un impôt typiquement angevin, le GUIBOUR, qui est un impôt seigneurial sur les vendanges.

Je vous invite à voir  avec attention les signatures car elles sont l’image exacte du patronyme HYREL, HYRET, HIRET, DU HYREL etc… et je vous ferai bientôt une synthèse de toutes ces signatures.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E5 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

«  Le 25 avril 1555 en la cour du roy notre sire à Angers endroit par devant nous Adrian Leconte notaire de ladite cour personnellement establiz honnestes hommes René Travers marchand de draps de soie et Katherine Thibault  sa femme, de luy suffisamment autorisée par devant nous quant à tout ce qui s’ensuit, demeurant paroisse Saint Michel de la Palluz de cette ville d’Angers, et Me Jullien Thibault demeurant paroisse de la Trinité, soubmetans eux et chacun d’eux seul et pour le tout sans division, avecques tous et chacuns leurs biens etc confessent avoir vendu et vendent et par ces présentes quitent cèdent délaissent et transportent à honnorable personne syre Thugal Hyret marchand sieur de la Hée et Louyse Eveillard sa femme absente leurs hoirs etc le lieu et closerie appartenant auxdits establyz sise ès Fouassières au clos du Buron autrement dit le clos de Mollières sur le chemin de la Tranchandière entre les 2 closeries de Thomas Leger apothicaire et de Jacques Mingon sieur de Puysansault, composée icelle closerie vendue de maisons jardins et 7 à 8 quartiers de vignes joignant ladite maison jardins et 6 quartiers de vigne d’un côté la rue de la Tranchandière d’autre côté les vignes dudit Mingon aboutant (f°2) d’un bout les rues issues et jardins dudit Mingon d’autre bout les vignes et jardins dudit Thomas Leger et l’autre quartier de vigne joignant d’un côté les vignes de Jehan Dohin d’autre côté les gatz des caillaux aboutant d’un bout les vignes dudit Mingon, icelles choses du fief de St Aulbin en la seigneurie de Mollieres à 4 livres tz de cens ou devoir dus aux festes de Notre Dame angevyne et de St Aulbin premier jour de mars par moitié et de 3,5 guybours[1] de vendange au cours des vendanges de dixme, et de 6 sols 8 d de rente due audit Mingon pour certaine petite portion de jardin baillée à icelle rente pour toutes charges et devoirs franches et quites de tout le temps passé jusques à huy, oultre ont lesdits Travers et Thebault vendu comme dessus audot Me Hyret 4 quartiers de vigne en ung tenant en 4 planches sises au clos de la Pantierre près la Maison Blanche joignant d’ung côté les vignes de la chapelle St Silmeon d’autre côté les vignes de la closerie de la Maison Blanche aboutant d’un bout le chemin tendant de la Croix Pelet à ladite Maison blanche d’autre bout les vignes des seigneurs de la Paroussaye, tenus du fief et seigneurie de la Panterre Leon à 16 sols de cens rente ou devoirs audit terme d’Angevine, chargées oultre de 80 pintes de vin au cours des vendanges de dixme pour toutes charges et devoirs franches et (f°3) quites de tout le temps passé jusques à huy ; et est faite ladite vente pour le prix et somme de 650 livres tz que ledit Hiret a promys payer et demeure tenu rendre et payer auxdits Travers et Thebault ou à l’un d’eux savoir est dedans dimanche prochain 350 livres et le reste montant 300 livres dedans la Toussaint prochaine ; à laquelle vendition et tout ce que dessus est dit tenir et lesdites choses vendues garantir par chacun desdits Travers et Thibault et ladite somme de 650 livres rendre et payer par ledit Hyret à iceulx Travers et Thibault ou à l’un d’eux etc et ses biens à prendre vendre etc obligent lesdites parties etc avec tous et chacuns leurs biens etc renonçant lesdits establis au bénéfice de division discussion d’ordre et de priorité, et ladite Thibault au droit velleyen et à tous autres droits faits et introduits en faveur des femmes etc foy etc jugement et condemnation etc et en vin de marché pour les despends cousts et prozenetes 12 escuz du consentement desdits vendeurs dont ledit Hiret demeure quite et l’en ont quité lesdits vendeurs ; fait et passé à Angers en présece de honneste personne Me Pierre Eveillard licencié ès loix et advocat ; o condition de grâce retenue par lesdits (f°4) vendeurs donnée par ledit acquéreur de pouvoir recourcer et rémérer lesdites choses vendues d’huy en ung an prochainement venant en payant et refondant le sort principal cousts et mises » – en marge « la recousse a été faite le 27 octobre 1555 »

[1] guibour : en Anjou, grande mesure pour la vendange qui était une unité de prélèvement seigneurial (LACHIVER M., Dictionnaire du monde rural, 1997)

 

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