Carnet de guerre d’Edouard Guillouard 84° RIT : décembre 1916-mai 1917


Edouard Guillouard (carnet de guerre) Fernand Leglaive (appareil photo)

BATAILLE de NEIGE dans LES BOIS : décembre 1916 – avril 1917

1er décembre 1916 Retour de Mr Leglaive de permission Han

2.12 samedi Proposition de mon invention lance V.B.
[j’ignorais que mon grand-père avait aussi l’esprit créatif, mais je suppose que son invention ne fut pas rentenue]

3.12 dimanche Permission à Domrémy, départ de Pagny, Vaucouleur, visite de la maison, grand-messe, l’après-midi visite de la basilique, rencontre capitaine Gallan et le capitaine du 81e, tué depuis à Brin

[les 6 photos ci-contre sont prises en février 1917 au cimetière de Han. 3 photos proviennent du fonds Guillouard, 3 du fonds Leglaive]

4.12 lundi Bruit de départ, reconnaissance du train

5.12 mardi Départ à 5 h, arrivée à Fouard, route jusqu’à la maison du garde par le froid et la neige, la pluie, les bottes

6.12.1916 mercredi Installation à la maison du garde

7.12 jeudi Travaux avec Leroux du 85e, pas de cantine, installation rudimentaire

8.12 vendredi Travaux, promenade à Atton (près Pont-à-Mousson, donc ils sont revenus 20 km plus au N.)

9.12 samedi Travaux, ordre de départ en permission en voiture à Fon, retour à Custines, en auto jusqu’à Champigneulles, en train à Nancy, départ à 8 h 30 pour Paris

10.12 dimanche Paris, visite à Luseau, déjeuner seul, visite à Chaussé, diner chez lui, train manqué, couché à Tours

11.12 lundi Tours, visite de la ville, départ pour Nantes à 15 h 30

 

[bataille de neige, à gauche Rdouard Guillouard]

19.12 mardi Départ de Nantes à 11 h
20.12 mercredi Paris, déjeuner chez Luseau, vu Chaussé, Mr et Mme Leglaive

[sans doute les parents de Leglaive, car Guillouard et Leglaive n’avaient certainement pas permission en même temps]

21.12 jeudi Retard de train, nous descendons avec le capitaine Jacob à Champigneulles, en auto à Pompey, puis la voiture nous emmène à Villers et Jeandelaincourt (20 km S.E. de Pont-à-Mousson), nous passons voir le colonel
22-23.12 Travaux de nuit à Jeandelaincourt
24.12 dimanche Messe à Jeandelaincourt, le soir réveillon avec Perin, Hervé, Jaunais, Tremelot, Paradis, Paury, Legard
25.12 Noël, messe à Jeandelaincourt
26.12 mardi Travaux de réseau, mauvais chemin, mais le travail à la tache
28.12 jeudi Commencement de l’instruction du F.M.
29.12 vendredi Projet et théories par escouade
30.12 samedi la Tuilerie de Jeandelaincourt

31.12 dimanche Messe par le curé de Jeandelaincourt, sermons, le 31 au soir la 1ère qui préparait un grand festin reçoit l’ordre de départ

carte IGN 2021

1er janvier 1917 lundi Réception à la Tuilerie de Jeandelaincourt des sous-officiers, visite à Moivrons au chef de bataillon qui s’excuse de ne rien offrir, déjeuner à la 2e, Perrin est très gai, le déjeuner copieux, Lebastard, Bigard, Faineu, Legard, Paradure. Le soir ordre pour les travaux par nuit noire, je prends un fameux bain de pieds près du bois d’Aulnois

 

 

 

[photo : Jeandelaincourt,  la gare, et ses toilettes Dames Messieurs, janvier 1917]

 

[les photos visite de la tuillerie de Jeandelaincourt démolie sont sur la page précédente]

2.1 mardi Reprise des cours de F.M., travaux
5.1 vendredi Bruits de départ qui se confirment, nous attendons les ordres qui arrivent dans la journée du 6
6.1 samedi Préparatifs
7.1 dimanche Départ à 3 h par la neige et le grand vent route par Leyr, Amance, Laître-sous-Amance, Laneuvelotte, Velaine-sous-Amance, Réméréville (25 km S.E. de Moivrons) où nous arrivons à midi. Cantonnement occupé par le 82e mal logé

8.1 lundi Baraques en planches, pays en ruines, visite des travaux
9.1 mardi Travaux à Erbéviller sous Amezule, champ de bataille des combats de 1914, tombes innombrables
10.1 mercredi Bruits de départ, cessation des travaux
11.1 jeudi Réméréville, attendons ordres de départ
12.1 vendredi Départ de jour pour Velaine, Amance, en vue de l’ennemi en arrivant à Leyr, cantonnement à Villers-lès-Moivrons
13.1 samedi Villers, très froid, neige
14.1 dimanche Grand-messe, le froid continue
15.1 lundi Mr Leglaive va reconnaître le nouveau secteur à Létricourt (10 km N. de Villers-lès-Moivrons)
16.1 mardi Installation à Létricourt, je déjeune avec les officiers du 26e capitaine 2 lieutenants et 1 sous-lieutenant
17.1 mercredi Létricourt dans la neige, poste de commandement dans une villa qui n’a pas souffert, le secteur est calme

18.1 jeudi Des obus sur le village

19.1 vendredi Bombardement du village, toujours la neige, le Ruisseau, le Parc, le Calvaire

21.1 dimanche La section du Parc prise à parti, 60 obus sur les abris, l’un s’effondre, deux obus malheureusement sur le Calvaire vers 10 h 30, résultat 2 tués et 15 blessés, dont un bras enlevé. Triste spectacle, les morts dans le poste avec les agents de liaison.

[En 2018, j’apprends qu’Auguste Henri LUCAS est l’un des 2 tués à Letricourt au 84E RI. et je mets au bas de cette page son dossier militaire, extrait de la base Mémoire des Hommes.]

Le soir j’apprends par dépêche qu’Odette est opérée de l’appendicite, je vais passer la nuit au Kiosque section du Ruisseau

22.1 lundi Permission accordée, je pars par Jeandelaincourt, obus sur la Tuilerie, passage à Oivrons, vu le colonel, voyage vers Nancy avec l’adjudant Penclier par Leyr, Faulx, Pompey, Fouard, Nancy

23.1 mardi Arrivé à Paris à 7 h, départ à 8 h, arrivé à Nantes à 15 h 30, clinique, diner avec Aimée

24 janvier 1917
[photo prise alors que Guillouard est en permission, et pourtant il avait conservé dans son fonds cette photo.

Leglaive avait écrit pour légende dans son albuml  « 24 janvier 1917 Létricourt, la Courtisane PC ». Je suppose que le PC était dans cette maison qui avait pour nom la Courtisane]

 

[photo prise le même jour « 24 janvier 1917  Létricourt. Je lis sur la borne « frontière 1 km », et je ne comprends pas car Létricourt n’est pas à la frontière ?]


[ce même jour 24 janvier encore 3 photos, dont l’une de l’église de Létricourt bombardée et détruite]

 

 

 

 

 

 

 

 

30.1 mardi Départ de Nantes à 23 h 30
31.1 mercredi Arrivé à Paris à 7 h, départ à 12 h, couché à Nancy

 

 

1.2.1917 jeudi Nancy, dévotion, Retrouvé la compagnie à Villers-lès-Moivrons, après une succession de déplacements, le froid continue

 

[photo ci-contre : en février 1917 au Bois Rappont, Edouard , à gauche, coiffé d’un béret chaud

 

 

 

 

2.2 vendredi Cantonnement, les sections vont reconnaître

 

 

« février 1917 Bois Rappont commandant Lochereau »

3-6.2 Départ pour Chambille, en réserve au Bois Rappont, le capitaine Tardieux commande le bataillon, nous remplaçons le commandant Blanchet et Glorion dans l’abri

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

7-9.2 Séjour au bois Rappont, génie, dans la neige, par grand froid, la baraque mal chauffée, nous l’aménageons, mais le matin nous avons la barbe gelée

 

photo Leglaive « février 1917, Bois Rappont PC du bataillon » à gauche Vetter et avant dernier à droite Guillouard »

10-11.2 Promenade à Chambille et à Arraye-et-Han (4 km E. de Moivrons) tout petit village, petit cimetière, grande mine du château

(photo prise en février 1917 à Arraye et Han – Edouard Guillouard à gauche, puis le docteur Couronné et un infirmier)

12.2.1917 lundi Photos à Armaucourt, moulin de Chambille, la Seille

13.2 mardi Le feu au cantonnement de la 1ère, visite du général

14.2. mercredi Gallet, chasse au pigeon, canards en grande quantité

15.2 jeudi Reconnaissance des emplacements d’alerte, visite au Bois Ajoncourt

16.2 vendredi Construction de l’abri, la messe le dimanche dans cet abri

[photo ci-contre « février 1917, moulin de Chambille »]

17.2 samedi Travaux de génie, le client de Guenauvry

18.2 dimanche Vau du Luyl pris par capitaine Henri, sergent Goron

19.2 lundi Partie de bridge avec le commandant, nous faisons popote au C.R.

20.2 mardi Chasse au lièvre, installations de fil pour pièges (braconnage)

21.2 mercredi Instruction au F.M. devant les abris des hommes, les petits ânes

22.2 jeudi Exercice de fusées à Moivrons chez le colonel, photos avec les ânes

23.2 vendredi Relève par la 7e Cie

24.2 samedi Moivrons chez une petite veuve, popote avec le commandant, bridge, travaux des boyaux chaque soir

25.2 dimanche Remise de décorations, je commande le peloton, défilé dans les rues

26-28.2 Tir au F.M., travaux chaque soir

1-2.1917 Cantonnement à Moivrons, travaux tous les soirs, instruction au F.M., popote avec le commandant chez le capitaine Tardieux, le capitaine Kéler dégommé

3.3 samedi Rémulot retrouvé à Chénicourt (5 km au N. de Moivrons), Bardeau part en permission
4.3 dimanche Grand-messe à Moivrons, excursion au Mont-StJean
5.3 lundi Relève à Chénicourt où nous relevons Glorion et Rousselot, secteur tranquille

7-9.3.1917 Séjour à Chénicourt, chasse, froid, sur la route de Létricourt porte Nord avec les mitrailleurs, Bigard et le docteur de Marseille, popote au P.C.

(3 photos ci-contre : mars 1917 à Chénicourt, à gauche le bourg, à droite le clocher détruit, à gauche l’arbre dans le bourg)

10.3 samedi Chasse avec le fusil lance-fusées avec bouts de fil de fer
11-12.3 Bandes d’étourneaux pris aux filets, promenade sur le bord de la Seille, le commandant est décoré avec Perrin à Ajoncourt
13.3 mardi La 4e étant dissoute nous recevons des hommes

14.3 mercredi Sacré et Glorion, incident pour Michel

25.3 jeudi Le 83e RIT part sans avertir, promenade Létricourt
16.3 vendredi Relève par le 569, départ de la Cie à 11 h
17.3 samedi Route pénible par mauvais temps jusqu’à Pompey. Etant resté aux consignes, je pars avec Bigard, c’est en auto que nous arrivons à 16 h
18.3 dimanche Ordre de départ à 6 h par pluie, hommes fatigués, nous cantonnons à Manoncourt-en-Woëvre

19.3 lundi Départ pour Mandres-aux-Quatre-Tours (38 km O. de Moivrons) par Royaumeix. Par beau temps nous arrivons à Mandres, Glorion a préparé le cantonnement, village en ruine, il ne reste que le garde champêtre chez qui nous logeons

20-24.3 Reconnaissance des travaux qui commancent le soir de bonne heure à minuit, mais au bout de quelques jours le travail à la tache, ce qui permet de rentrer de bonne heure, les officiers y vont tous les 3 jours
25.3 dimanche Repos, grand-messe militaire, promenade avec Sacré
28.3 Reprise du travail le soir, on est bien logé mais très mauvais temps, pluie, on s’habitue à ce pays en ruines
29.3 jeudi Cessation du travail, bruit de départ
30.3 vendredi Mr Leglaive part en permission, Glorion aux cours, la voiture les mènent à Domèvre-en-Haye où se trouve le colonel
31.3 samedi Départ retardé au lieu de Manoncourt, nous partons à Tremblecourt (20 km E. de Mandres, par leur détour) en passant par Royaumeix, Manoncourt

« avril 1917 PC Morville »

1er avril 1917 dimanche Arrivons à 9 h, grand-messe des Rameaux à 11 h avec Sacré et Carré

2.4 lundi Tremblecourt, départ à 18 h pour Jezainville (près de Pont-à-Mousson à 25 km N.O. de Tremblecourt), hommes ayant bu, arrivons assez tard, route fatiguante

3.4 mardi Jezainville, attendons les ordres, les punitions Hucteau et Baly m’attirent les foudres du général Jaquet commandant la brigade

4.4 mercredi Une voiture nous emmêne reconnaître le secteur à la Forêt de Facq par Dieulouard, Atton. Rentré à Jezainville à 1 h 30, départ de la colonne à 6 h pour Morville-sur-Seille (13 km E. de Jezainville), route pénible par la montagne, Dieulouard, Loizy, Atton (soit un crochet par le sud qui a rallongé la route de plus de 12 km)

 

 

 

[Dieulouard :  le château sur les bords de la Bouillante, 1917 (photo formellement identifiée) Dieulouard est situé à 21 km N.N.O. de Nancy, aujourd’hui le château et l’église existent toujours, mais la Bouillante est un parking]

 

 

 

5.4 jeudi Nous arrivons à 1 h à Morville où nous remplaçons le 2e tirailleur Algérien du capitaine Forestier, inquiétude, hommes fatigués, la journée se passe bien, et nous nous installons. Ce n’est pas brillant, la popote est bien dans l’ancienne cure, c’est le PH isolé du C.R. de Dombasle à 3 km (près de Nancy)

6.4 vendredi saint 0n a pu se procurer du maigre, tout est calme, quelques rares 77 sur la ferme isolée. Un soldat de la 2e tué accidentellement à Fichan

7.4 samedi Visite du commandant Patigeau

8.4 dimanche Paulet à 14 h à Dieulouard, Bigard et Carré font popote avec la 3e, la journée de Pâques se passe sans incidents, on apprend que la relève se fera le lendemain lundi

 

9.4 lundi Visite de Locail de la 6e Cie, on prépare les consignes, visite du général Gallet et nouvelle organisation, Morville était composé de deux ilôts formant chacun point de résistance plus deux sections de mitrailleuses et un section d’infanterie détaché à Fichon ouvrage situé entre Morville et Port-sur-Seille. Après la nouvelle organisation plus rien à Fichon, le nuit une patrouille

[ci-contre : « la Seille à Ajoncourt, secteur de la 2e Cie, début 1917 »]

 

10-14.4 Nous retrouvons à la Forêt de Facq le capitaine Leglaive et Glorion, le camp … n’est pas mal, les hommes bien logés. Nous avons de bonnes baraques au bataillon la popote est très bien, avec un tableau des chasseurs

 

15.4 dimanche On célèbre la messe dans cette salle à manger, malgré qu’il y ait une chapelle en plein air, c’est le commandant qui répond la messe

[voici 5 photos du château de Dombasle, juin 1917]

 

16.4 mardi Le printemps commence à se faire sentir, quelques feuilles, une partie de la Cie est logé à .

 

17.4 mercredi Départ pour Morville, on reprend les mêmes emplacements. Glorion part en permission

 

19-21.4 Nous remplaçons le 6e, le système de patrouille à Fichon est assez dangereux et la Seille n’est plus aussi large

23-24.4 Les tranchées deviennent meilleures, quelques obus sur la ferme isolée, mais c’est peu de chose

 

25-26.4 Les travaux d’encerclement se font, une corvée vient chaque jour

27.4 vendredi Visite du colonel et du commandant L’Abbé Chanvelle vient dire sa messe le vendredi

 

 

28-30.4 Le bridge marche à la popote bien installée à la cure. Mr Sacré est à l’ilôt Nord Orangerie, maison brulée, Mr Glorion ne s’occupe de rien depuis son retour de permission

Plus de photos

J 973 (le 2.4.1717, soit 2 ans, 7 mois 29 jours) : tandis qu’Edouard se montre trop sévère avec les hommes ivres, il dit qu’il s’habitue à voir ce pays en ruines – Les États-Unis déclarent la guerre à l’Allemagne, et, 14 jours plus tard, Lénine arrive clandestinement à Petrograd,… pour faire la Révolution

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Télécharger l’original du carnet de guerre d’Edouard Guillouard

Je ne vous mets pas les vues directement car ce serait trop lourd pour visionner ma page, donc je mets seulement les liens, et cliquez pour télécharger :  début décembre  1916  –  fin décembre 1916  –   début janvier  1917  – mi janvier  1917  – fin janvier  1917  – février  1917  – début mars  1917  –   fin mars 1917  –   début avril 1917  –  mi avril  1917   – fin avril   1917

Auguste Henri LUCAS

84° RI mort pour la France à Létricourt le 21 janvier 1917

selon Patricia Thiery : Bonjour, J’ai découvert récemment qu’un membre de ma famille maternelle avait été soldat dans le 84ème RIT. Il est mort le 21 janvier 1917 à Létricourt. La lecture du carnet de guerre de votre grand-père est très intéressante et m’a permis de comprendre le déroulement des événements. Dans son carnet de guerre, Edouard GUILLOUARD écrit à cette date : « résultat 2 tués et 15 blessés ». Pourriez-vous indiquer le nom d’Auguste Henri LUCAS comme l’un des tués ? Il avait 38 ans. Je vous en remercie.
Il semblerait qu’il ne se soit pas marié : aucune indication dans les actes d’état civil de la commune Les Epesses (Vendée). Son père décède en 1901 et Auguste devient soutien de famille auprès de sa mère, aîné de 10 enfants dont 4 décèdent en bas âge et 1 est morte née.
Son registre matricule mentionne la dispense accordée par le conseil de révision pour « soutien de famille ». Dispense annulée puis rétablie pour motif d’être « aîné de veuve ».
Les recensements de 1901, 1906 et 1911 l’enregistrent au domicile de sa mère, en qualité d’ouvrier agricole. Aucune femme n’est inscrite comme étant son épouse. Aucun jeune enfant qui pourrait être le sien.
Son frère cadet Joseph (né en 1888, 10 ans après lui) se mariera après la fin de la guerre. Auguste n’en aura pas la possibilité.
J’ignore où il a été inhumé. Aucune information à son sujet sur les sites Grand Mémorial et Mémoires des Hommes. Pour l’instant, je n’ai pas pris contact avec le Pôle des sépultures de guerre pour savoir s’il est dans un cimetière militaire de la région.

 

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