L’importante ardoise à la boulangerie Audineau, Clisson 1851

Introduction

L’ardoise était autrefois le paiement différé, soit à la semaine, soit au mois chez les commerçants. Il était très pratiqué. Les grandes surfaces l’ont supprimé et on y paye comptant. Mais je me souviens de ma jeunesse, aînée de 6, je me levais chaque matin une demie heure avant les autres et j’allais à l’épicerie proche que le laitier et le boulanger livraient chaque matin aux aurores, et je rapportais le bidon de 5 l de lait plein, et le pain de 4 livres. Je ne payais pas, mais l’épicière tenait un cahier où elle notait, et chaque semaine maman allait à l’épicerie régler la semaine. C’était la même chose chez le boucher etc… Cela évitait aussi au commerçant de perdre un temps fou avec les petites pièces à chaque paiement, et cela n’était pas considéré comme du crédit, c’était tout bonnement la façon de faire, bien sûr pour tous les clients habituels. Il paraît qu’elle existe encore un peu… mais certainement devenue extrêmement rare ! Je pense même que la majorité des Français d’aujourd’hui ignorent l’existence de cette pratique d’autrefois.
L’ardoise tient son nom de ce qu’autrefois, c’est sur une ardoise qu’on notait les sommes dues.

l’ardoise à la boulangerie Audineau en 1851

En 1851, au décès de François Audineau, boulanger porte Palzaise à Clisson, l’inventaire après décès est dressé. Le mobilier, linge, et tous les ustenciles de la boulangerie se montent à 6 941,5 F
Et dans les passifs, l’ardoise de la boulangerie se monte à 3 066 F ce qui est énorme, et pourtant il y a dans l’actif des pièces de monnaie de billon pour 74 F, ce qui montre que certains payaient comptant leur pain avec des petites pièces de monnaie. La monnaie de billon a existé jusqu’au milieu du 19ème siècle, précisément donc du temps de la boulangerie Audineau. Le billon était le métal utilisé pour ces pièces de monnaie, et il était composé de cuivre, zinc et argent. On l’a surtout remplacé par un métal moins couteux, car l’argent qui entrait dans ces pièces de monnaie devait être remplacé par autre métal moins onéreux.
Donc, à la boulangerie Audineau, beaucoup de clients avaient une ardoise certainement élevée et plus que celle d’une semaine !

2 réponses sur “L’importante ardoise à la boulangerie Audineau, Clisson 1851”

  1. A cherré li y avait pour régler le pain un système qui s’appelait « les coches » Sur une baguette de bois tendre la boulangère coupait un morceau (d’où la coche) pour signaler que l’on avait acheté un pain et en fonction du nombre de coches l’on réglait la somme du en fin de semaine.

    1. J’ai trouvé sur le Web que le kg de pain valait 40 centimes en 1850, donc la baguette qui ne pèse que 250 g valait 10 centimes. Or, la boulangerie Audineau en 1851 avait une ardoise de 3 066 F donc environ 10 tonnes de pain, il aurait fallu une forêt de bois tendres, bien plus grande que la boulangerie pour noter, et je suppose qu’elle avait des feuilles de papier classées en ordre alpha, c’est plus logeable dans la boulangerie pour autant d’impayés.
      Et pour ma part, enfant dans les années 1940-1950 dont je parle, je n’ai jamais connu la baguette de pain, seulement le pain de 4 livres. La baguette de pain est une évolution de nos consommations vers un immense plaisir et confort, et peu de pain, alors qu’autrefois le pain était pour la base de l’alimentation.
      Odile

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *