Rente viagère pour Michel Dubois, sans hoirs, 1658, Avénières

La rente viagère est une chose qui me surprendra toujours ! Question de chance !

Celle-ci me surprend encore plus, car Michel Dubois n’a plus grand bien à donner à ses frères, soeurs, et neveux, mais par contre de grands besoins pour subvenir à son entretien. Est-il impotent ? on peut le supposer.
En tout cas, la somme qu’il demande et obtient est élevée par rapport au montant de ses biens, alors on peut supposer que ses héritiers colllatéraux ont compris qu’il n’en avait plus pour longtemps à vivre ?

L’acte qui suit est extrait des Archives Départementales de la Mayenne, série 3E2 – Voici la retranscription de l’acte : Le 22 novembre 1658 après midi devant nous Jean Barais notaire du comté de Laval y demeurant ont esté présents et duement establys Michel Dubois Sr de la Rousselière d’une part

et Ollivier Dubois Sr de la Flecherie faisant tant pour luy que François Dubois Sr du Boullay son frère auquel il a promis faire agréer et ratiffier ces présentes et en fournir acte de ratiffication vallable toutefois et quantes ces présentes demeurant néanlmoins en leur force et vertu, Jean Dubois Sr de Barbe Jacques Dubois Sr de Maugere Me Jean Heaulme prêtre et Guillaume Davazé Me apothicaire mary de Guillemine Heaulme lesdits les Heaulmes enfants issus du mariage de Jean Heaulme et de défunte Guillemine Dubois, et Michel Quehery Sr du Pressoir mari de Perrine Dubois
tous lesdits Dubois frères et sœurs demeurant tous paroisse d’Avenyères fors lesdits Ollivier Dubois et Davazé demeurant paroisse de St Vénérant d’autre part

entre lesquels parties a esté fait ce qui ensuit, c’est à scavoir que ledit Michel Dubois considérant l’estat et indisposiiton de sa personne et que son revenu n’estoit pas suffisant pour le nourrir entretenir et subvenir aux incommoditez et maladies dont il est affligé a prié et requis lesdits les Dubois et Heaulmé ses frères et sœurs et nepveux et présomptifs héritiers de vouloir accepter dès à présent la démission de la propriété de ses biens consistant en 105 L de rente foncière à luy deue sur la mestairie du Hault Boullay pour le fond baillé à ladite rente par contrat reçu devant nous notaire audit Jean Dubois Barbe, en 55 L 11 sols de rente constituée à son profit par ledit Dubois Flecherie et pareille rente de 55 L 11 sols par ledit François Dubois ses frères par deux contrats reçus aussy par nous et la somme de 100 L restant de 300 L à luy due par ledit François Dubois pour retour de partage
pour en disposer par sesdits frères sœurs et nepveux ainsi qu’ils verront bon et tout ainsi que de leurs autres biens et effets et luy vouloir faire et continuer à l’advenir une pension honneste laquelle excédat le revenu et intérets de ses deniers et rentes constituées,
à quoy lesdits les Dubois Quehery et Heaulmé et Davazé frères et nepveux d’iceluy Michel inclinant, lesdites parties par l’advis de leurs parents et amis ont fait le contrat et traité tel qui ensuit

c’est à scavoir que ledit Michel Dubois a délaissé ceddé et transporté à perpétuité et à toujours mais irrévocablement auxdits Olivier, François, Jean et Jacques les Dubois, Quehery et Perrine Dubois sa femme, audit Me Jean Heaulmé, Davazé et Heaulmé sa femme, qui ont accepté pour eulx leurs hoirs et ayant cause tous et chacuns ses biens consistant en dites rentes foncières constituées cy-dessus mentionnées et en ladite somme de 100 L pour en jouir et disposer dès à présent et à commencer du jour de Toussaint en pleine propriété comme de leurs autres biens et héritages

à condition de luy faire, payer et continuer à l’advenir chacuns ans la somme de 300 L de rente et pension viagère payable à la fin de chacune année le premier payement commençant au jour de Toussaint prochain et ainsy continuer d’année en année et de tenir entretenir ainsi qu’elles écheront pendant la vie dudit Michel Dubois, laquelle demeurera esteinte et admorty par la mort d’iceluy Michel Dubois
moyennant quoi ledit Michel Dubois a renoncé et renonce à la propriété de tous et chacuns ses biens et à rien prétendre en plus avant que sadite pension n’y de venir à l’encontre des présentes pour quelque cause et soubz quelque prétexte qu’il puisse estre
au payement et continuation de laquelle rente et pension viagère se sont lesdits Dubois Quehery Heaulmé et Davazé obligez chacun d’eulx en droit foy etc personnellement etc chacuns leurs biens présents et advenir généralement quelconques et pour faire le payement de laquelle rente viagère ledit Olivier contribura de la somme de 68 L 12 S, ledit François Dubois de 74 L 3 S, ledit Jean Dubois 118 L 1 S, Jacques Dubois 13 L 1 S, ledit Quhery pareille somme de 13 L 1 S, et lesdits Heaulmé et Davazé de pareille somme de 13 L 1 S
faisant lesdites sommes celle de 299 L 19 S au moyen de quoi iceulx Ollivier François et Jean les Dubois demeurent deschargés de la continuation de la rente par eulx due mesme ledit François Dubois de l’intérest des 100 L qu’il doibt audit Michel pendant la vie d’iceluy Michel comme faisant partie des sommes cy-dessus, dont ils contribuent à ladite rente de 300 L jusqu’au décès d’iceluy Michel, auquel temps ils feront raison aux dessusdits leurs cohéritiers
desquelles rentes ils demeurent quites vers ledit Michel Dubois jusques à cejour, ledit Michel ayant recogneu en avoir esté satisfait et payé,
et à l’entretien des présentes lesdites parties se sont respectivement soubmises et obligées dont à leur requeste et de leur consentement les avons jugées
fait et passé audit Laval en présence de Me Jacques Leclerc et Jean Jourdan demeurant audit Laval
Ils signent tous.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

Une réponse sur “Rente viagère pour Michel Dubois, sans hoirs, 1658, Avénières

  1. Merci Madame,
    Grace à votre texte sur ces Dubois, je retrouve un épisode d’une histoire de famille, que je cherche depuis les années 70. Je n’ai pas eu la possibilité d’aller aux archives. J’ai commencé avec les bibliothèques de proximité puis les textes de Gallica, puis les livres en ligne et heureusement l’état civil en ligne; tout ce qui paraît sur internet donne des pistes mais doit être revérifié.
    Plus de 2000 pages, que je ne publierai nulle part, qui sont pour mes enfants.
    La recherche apprend l’humilité et l’humanité.
    Votre site est immense, dans tous les sens.

      Note d’Odile :

    Bonjour
    Vous faîtes bien de dire que tout ce qui est sur internet doit être vérifié, c’est aussi mon vécu.
    Mais je tiens à préciser cependant que mon blog et mon site sont des retranscriptions de documents originaux, en majeure partie des minutes notariales, que j’ai dénichées dans des fonds d’archives, et que j’ai retranscrits, car mes connaissances paléographiques sont utiles aux autres tant la barrière de lecture des manuscrits du 16ème et du 17ème siècles est le plus souvent infranchissable à la majorité des lecteurs.
    Vous pouvez consédérer que mes retranscriptions sont preuves.
    Lorsque je pense, et c’est rare, mais cela peut arriver, que le notaire a fait sans doute une erreur, je le mets en commentaire dans mes billets, qui sont très souvent analysés en détail.
    Merci de m’avoir lu
    Merci de faire connaître l’intérêt historique de mon blog et de mon site
    Bien à vous
    Odile

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