Dépouillements d’actes de baptêmes, mariages et sépultures : travaux d’intérêt général

Il y a bien longtemps que je fais des travaux d’intérêt général : les dépouillements d’actes de baptêmes, mariages et sépultures. J’étais même l’une des premières en France. Accéder à la page de mes dépouillements gratuits en ligne. D’ailleurs cette page est en lien sur mon blog, dans la colonne de droite, rubrique Mes liens.

Contrairement aux dépouillements des associations, mes relevés sont totalement gratuits : pas de cotisation à payer. D’autres personnes ont le même esprit, certes rares encore, mais certains m’ont rejoint et je vous signalerai les autres sites d’intérêt général offrant des dépouillements totalement gratuits, sans cotisation. Vous pouvez aussi rejoindre toute mise en ligne totalement gratuite c’est à dire sans aucune cotisation en y versant vos dépouillements, si vous en êtes l’auteur, même lorsque vous avez déjà versé par mégarde à une association.
Si c’est votre esprit n’hésitez pas à me signaler tous les travaux d’intérêt général de dépouillement accessibles en ligne totalement gratuits, sans aucune payement d’une quelconque cotisation. D’avance merci.

J’en ai plusieurs à mettre en ligne prochainement, que vous verrez passer au fil des mois qui viennent.

Je préfère la méthode globale à celle du point par point, car je juge cette dernière source d’erreurs, puisqu’en l’absence d’une vue globale, on peut se contenter d’un point isolé, qui peut être un homonyme. Ceci est surtout vrai dans les périodes anciennes, qui sont mon terrain favori.
En outre, comme la plupart des généalogistes ont quelques difficultés à appréhender les actes anciens, je juge préférable de leur faire la retranscription des actes.

Aujourd’hui je vous mets en ligne la retranscription intégrale des BMS du Louroux-Béconnais, juillet 1596-1615, exacte reproduction du fascicule en ligne sur le site des Archives Départementales en deux version

    une version chronologique,
    et une version alphabétique lissée.

Au fil de l’année 2009, les autres fascicules du Louroux-Béconnais vont suivre, du début de registres à 1655 et dans la foulée un grand nombre de familles reconstituées d’après mes retranscriptions, environ une trentaine, car je suis bloquée sur un mariage non filiatif en 1636 que rien ne résoudra sans cette longue année travaux.

Accéder à ma page sur Le Louroux-Béconnais

Retranscription intégrale du registre paroissial du Louroux-Béconnais, collection communale, par Odile Halbert en janvier 2009. Ce travail d’intérêt général relève de la propriété intellectuelle, et par cette publication en ligne, toute reproduction est interdite, que ce soit sur papier ou duplication sur une autre machine, forum, email, site ou logiciel. Seul une copie privée, sur une seule machine est autorisée aux termes de la loi. Après ma mort les droits iront aux Archives Départementales.

Odile Halbert – Reproduction interdite sur autre endroit d’Internet Merci d’en discuter sur ce blog et non aller en discuter dans mon dos sur un forum ou autre blog.

Non encore sorti des entrailles de sa mère

Aujourd’hui je viens vous parler d’un point de religion, et ce, parce qu’avant la Révolution, les actes catholiques de baptême, mariage et sépulture étaient devenus l’état civil des Français depuis Villers-Cotterêts, 1539.

Le prêtre avait un ouvrage religieux destiné à lui indiquer le mode d’emploi de ses actes. Cet ouvrage, nommé un RITUEL, était écrit en latin, donnait avec précision toutes les indications utiles à l’exercice de son ministère, et était publié par diocèse sous la responsabilité de chaque évêque.
Il se trouve que je possède le RITUALE NANNETENSE de 1776, qui est le rituel du diocèse de Nantes. C’est de lui que je tire par exemple les prénoms autorisés qui sont sur mon site.

Parmi les points évoqués par un rituel, il y avait le baptême des foetus ou embryons.
Bref, avant la Révolution, voici la précision pour ce qui est du diocèse de Nantes, et je gage que les autres diocèses lui ressemblaient fort sur ce point de doctrine comme sur la plupart des points, et je pense que les variantes étaient uniquemement au niveau de fêtes locales et des prénoms autorisés.

Ce point de la religion catholique pré-révolutionnaire me vient à l’esprit parce que je viens de lire l’acte suivant au Louroux-Béconnais sur le site des Archives Départementales du Maine-et-Loire :

« Le sixiesme jour de janvier l’an mil six cents quarante furent administrées les cérémonies du saint baptesme à Pierre filz de Mathurin Lepretre et de Saincte Greslet ses père et mère lequel pour le péril de mort de ladite Greslet avoit esté baptizé par Marie veufve feu (blanc) non encore entièrement issu des entrailles de sa mère fut parrain Pierre Landays la marraine Jacquette Greslet femme de Jehan Leportier » v°47-199

  • Voici donc ce que dit sur ce point mon RITUALE NANNETENSE, 1771 :
  • Sur le baptême des foetus, ou embryons, on lira utilement un livre intitulé : Embriologie Sacrée, ouvrage composé en latin par M. Cangiamila, docteur en théologie, chanoine théologal de l’église de Palerme, et inquisiteur de la Foi dans tout le royaume de Sicile ; abrégé et traduit en françois par M. l’abbé Dinouart, chanoine de l’église collégiale de St Benoit à Paris.
    Le but que s’est proposé l’auteur, dans cet ouvrage, c’a été d’intruire les prêtres, les médecins, les chirurgiens et les sages-femmes, des devoirs qu’ils ont à remplir à l’égard des foetus, embryons, ou enfants qui sont encore dans le sein de leur mère, ou qui en sont sortis. Dans cette vue il traite 1° du Baptême desdits foetus ou embryons – 2° de l’opération césarienne, dont il prouve la nécessité, quand on ne peut tirer l’enfant du sein de sa mère par les voies plus naturelles.

    Quant au premier objet, c’est-à-dire, quant à la nécessité de baptiser les foetus et embryons, il établit des maximes entièrement négligées dans la pratique, quoiqu’elles soient de la dernière importance, puisqu’elles regardent le salut éternel d’un grand nombre d’enfants. Il enseigne que, dans les avortements ou fausses couches des femmes, on doit baptiser (avec de l’eau tière) sous consition les foetur, quelques petits qu’ils puissent être, et quelque peu avancée que soit la grossesse, du moins quant on y aperçoit les premiers traits de la forme humaine, et que d’ailleurs on n’a pas des preuves certaines de leur mort. Sur quoi il est bon d’observer avec lui, que le défaut de mouvement ne constate point la mort d’un embryon, attendu qu’il peut être plein de vie et paroître néanmoins sans mouvement, à cause de la foiblesse extrême où le réduit quelquefois la violence de l’avortement. Il n’y a, selon notre auteur, que la putréfaction universelle, ou le déchirement des parties, qu’on puisse prendre pour des marques assurées de la mort du foetus ; toutes les autres lui paraissent équivoques ; et il en conclut qu’il faut le baptiser conditionnellement, de peur de risquer le salut éternel d’une créature raisonnable.

    Pour la même raison, il dit que si le foetus sort du sein de sa mère enveloppé de sa membrane, il faut le baptiser tout de suite dans l’état où il se trouve avec cette condition : Si tu es capax. Le moindre délai l’exposerait à perdre la vie sans avoir reçule baptême, soità cause de sa grande foiblesse, soit à cause de l’impression de l’air extérieur. Après cette première opération, il faut, continue-t-il, ouvrir la membrane, et le baptiser une seconde fois avec cette double condition : Si tu es capax, et si non es baptizatus ; parce que les théologiens ne conviennent pas de la validité du baptême donné dans le premier cas. Il ajoute qu’on doit toujours examiner avec attention, s’il n’y a pas plusieurs foetus, comme il arrive souvent, afin de les baptiser tous.

    Quant au second objet, c’est-à-dire, à la nécessité de l’opération césarienne… (ce point important fera l’objet d’un article la semaine prochaine, aussi avec un cas extrait de l’état civil) A bientôt.
    De nos jours, l’état civil français reconnait depuis peu l’existence civile d’un foetus mort-né, mais pas de celui des avortements, et sur ce point, mon QI ne m’a permis de comprendre.

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    Le baptême au temps où il était devenu aussi état-civil des Français, et la règle des trois jours après la naissance

      Contrairement à une opinion communément répandue, l’obligation de tenir des registres pour y consigner les principaux événements de la vie des individus (naissance, baptême, mariage, décès) n’a pas été imposée par l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539.

    Villers-Cotterêts est un acte de pouvoir royal venant officialiser un acte religieux pour l’état-civil des Français. C’est donc un acte qui dit que le baptême est considéré comme un état civil reconnu dans les affaires publiques du royaume.

  • Dès le 14e siècle
  • des curés tenaient des registres, qui, à l’époque n’étaient guère que de simples livres de comptes où ils notaient les dons qu’ils percevaient à l’occasion des mariages et des sépultures…

  • Au 15e siècle
  • les registres paroissiaux se multiplient. Ils sont alors tenus en vertu de prescriptions ecclésiastiques édictées par certains évêques pour pemettre de constater notamment les liens de parenté naturelle ou spirituelle qui pouvaient faire obstacle aux mariages. Ces registres sont apparus d’abord dans les principautés et les Etats situés à la périphérie du royaume de France, et plus spécialement dans l’Ouest. Le plus ancien texte règlementaire de ce genre est l’ordonnaice de Henri le Barbu, évêque de Nantes (3 juin 1406) qui prescrivait la tenue d’un registre où seraient inscrits les actes de baptême. Cette initiative fut imitée en Bretagne… (Lucien Bély, Dictionnaire de l’Ancien Régime, PUF, 1996)

  • 1532
  • la Bretagne, qui possède des registres, est rattachée à la France.
    août 1539, l’Ordonnance de Villers-Cotterêts ne fait que généraliser les registres des baptêmes et leur donner un caractère d’état civil. Si cet état civil utilise les curés, c’est qu’ils sont seuls capables d’écrire un acte dans chaque paroisse de France. Certes, il existe bien parfois un notaire ou un sergent royal, mais dans une minorité de paroisses. Article 51 :

    « Aussi sera faict registre en forme de preuve des baptêmes, qui contiendront le temps et l’heure de la nativité, et par l’extrait dudit Registre, se pourra trouver le temps de la majorité ou minorité et sera pleine foy à cette fin.»

    Cet article est si peu appliqué que 22 départements seulement possèdent des registres entre 1539 et 1579, dont la Bretagne, dans laquelle les évêques avaient devancé le roi… En effet, les curés dépendent de leur évêque, pas du roi…

  • 1563
  • le concile de Trente entend éviter la célébration des mariages entres personnes liées par des parentés spirituelles. Pour ce faire, il a besoin que soient notés les noms des parains et maraines, aussi il renforce la règlementation civile en faisant obligation aux curés de les inscrire dans un registre. Cette fois l’ordre vient de la hiérarchie catholique, et il est un peu mieux suivi, mais souvent sans double. Or, certains curés (j’en connais, ainsi à Châtelais, etc…) n’hésitent pas à prêter les registres hors de la cure… sans qu’il existe une quelconque copie du registre… Il faut attendre 1667 pour que le double soit obligatoire.

  • Par la Déclaration de 1698
  • le Roi enjoint à tous ses sujets de faire baptiser leurs enfants à l’église de leurs paroisses, dans les 24 heures après leur naissance, s’ils n’ont obtenu permission de l’évêque de différer les cérémonies du baptême.

  • Code Napoléon, 1807 Article 55
  • Les déclarations de naissance seront faites, dans les trois jours de l’accouchement, à l’officier de l’état civil du lieu : l’enfant lui sera présenté.

  • Code Civil actuel, Article 55
  • Les déclarations de naissance seront faires dans les trois jours de l’accouchement, à l’officier de l’état civil du lieu.

  • Comment est apparue la règle : dans les 3 jours ?
  • Le baptême est le premier sacrement de l’église. Au fil des siècles, l’église a réfléchi et évolué sur les questions de l’âge au baptême, parfois préférant que le baptisé soit en âge de comprendre ce qu’il fait. Voyez l’histoire du baptême
    La règle dans les 3 jours, était en vigueur au temps de nos bons vieux registres paroissiaux. Elle m’a toujours terrifiée à l’idée que quelques heures après sa naissance l’enfant était porté par le père, bien souvent à pied, par tous les temps, même grand froid ou autre, et même à 8 km de l’église, soit 16 km aller-retour (c’est le cas de certains villages que je connais…). On ne connaissait pas le parapluie, mais la toile cirée et les langes (j’ai le grand honneur d’appartenir à la dernière génération de Français élevés avec des langes).

    Il est vrai que dans le même temps les gens des villes ou les hobereaux, se séparaient de l’enfant pour le mettre en nourrice, et j’ai trouvé déjà à plus de 150 km de Paris en Normandie… Bref, on n’hésitait pas ! pas étonnant que quelques uns en aient souffert !

    Mais, parfois, comme dans toute règle, il y eut quelques exceptions. Ainsi à la Cour, puis une partie de la noblesse, voire de la bourgeoisie aisée… et ce, impunément…
    C’est là qu’intervient l’ondoiement, c’est à dire le baptême où l’on n’observe que l’essentiel du Sacrement ; les cérémonies se suppléent ensuite. Bien sûr, il était à l’origine strictement réservé au danger de mort de l’enfant. Une personne présente (nourrice, oncle, et même prêtre) ondoyait, puis le lendemain on allait à l’église pour les cérémonies. Mais, il fut toléré chez certains, qui pratiquaient chaudement au château l’ondoiement, puis lancaient les invitations à travers la France afin de réunir les lointains parents pour une grande réception le jour du baptême… bref, on prenait son temps… C’est ainsi que certains actes ressemblent à celui qui suit, pris à Juvigné (Mayenne) :

    Cliquez l’image pour l’agrandir. Cette image est la propriété des Archives Départementales de la Mayenne

      Le vingt et troiziesme de juillet mil six centz
      soixante et dix fut né et baptizé Jean Marie
      de Labroise filz de messire Jean de la Broise
      chevalier seigneur du Chalange et de damoyselle
      Renée Le Clerc sa companne et luy a esté administré
      les serémonnies de l’églize le vingt neufviesme
      octobre audit an que desus par moy prêtre soubsigné
      et ont esté parain et mareine Jean Baptiste
      Bouestin seigneur de la Brunelays gentilhomme servant
      chez le Roy et dame Marie du Pourpry dame douairière
      de Juvigné

    On trouve ce type d’actes dans de nombreuses paroisses, et parfois l’enfant a déjà plus de 12 mois, voire plus encore…

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