Châtelais Maine et Loire par O. HALBERT
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L'une des plus anciennes paroisses du Craonnais, ville forte au Moyen-âge, dont il reste peu de fortifications, car en 1423, pendant la guerre de Cent, l'Anglais William Poole, parti de Normandie, fait une percée jusqu'à Segré, et rase au passage Châtelais.

 
Chatelai2.JPGDans les années 1580, la guerre civile acheva la destruction. Le journal de Jean de Cevillé relate les familles réfugiées au château de Mortiercrolle.
Outre l'enceinte de la ville et celle du château, reliées par de vastes souterrains, il existait la motte fortifiée de Rouge-Ecu. Elle fut possession des barons des seigneurs de Craon, premiers barons de l'Anjou
Le grand chemin d'Angers à Rennes passait par Le Lion, la Jaillette, Louvaines, l'Hôtellerie, Châtelais, suivant probablement une ancienne voie romaine. La paroisse dépendait du doyenné de Craon, des Aides de Château-Gontier, du grenier à sel de Craon. Elle était donc tournée vers la ville de Craon, où les familles partaient travailler, s'installer, s'alliaient.
Le bourg, excentré au SE du territoire, était fortifié (ci-contre la porte Guerchoise, qui menait à La Guerche via Craon)  2 brigades des fermes résidaient dans la paroisse dont une à Marsillé.
Les côteaux (altitude 90 m) étaient plantés de vigne et de jardins de pépinières.
 

seigneuries : sur la paroisse plusieurs seigneuries :

  1. la chatellenie du Chalonge, relevait directement du château d'Angers à foi et hommage lige, et en dépendait la maison noble de la Chapellière en Châtelais - à la famille Cheminard au 16e, elle passe par alliance à la famille de Scépeaux - en 1764 elle est réunie à la Blairie à à la Boissière
  2. la chatellenie de Chatelais dont dépendaient les terres de la Guertaye, Pisserote, les Bourdais, la Girarderie, la Maladerie, la Salle de la Blairie, les Meillerayes, la Loge, les Refoullées, la Perrière, la Jaunaye, les Repenelayes, la Chaufretière (AD49-E361) - relevait autrefois de la baronnie de Pouancé, mais Jean d'Alençon la cèdde pour payer Chatelai1.jpgsa rançon due aux Anglais (selon l’aveu au roi le 26.9.1541 d’Anne d’Alençon Mquise de Montserat Dame de la baronnie de Pouancé (AD49-E1133/f°226). Elle passe à la famile de Rohan, réunie à Mortiercrolle, puis vendue à la famille de Scépeaux et annexée au Chalonge
  3. la seigneurie de la Rivière Coulon alias Carbay dont dépendaient la Gesnière, Bridoreille, Carbay, l’Eguillon, l’Etang, la Grée, les Griollières, la Motte-Mangin, le Plessis, les Rivages, la Tévenière, Vaugrézil (AD49-E11781 aveux de 1567) - vendue avec le Chalonge le 27.10.1534 par Gabriel Baraton et René Furet à Philippe Cheminard
  4.  Saint Julien, ancien prieuré, autrefois dénommé «St Julien l'Ardent », «St Julien Lardeux », et «St Julien la cité les Chastellays », relevait de l'abbaye Saint Aubin d'Angers il fut annexé en juillet 1731 au collège de Château-Gontier et vendu nationalement
  5. la Trourie, s'étendait sur Saint Quentin et Cherancé, relevait du château d’Angers, et en dépendait Cevillé. Jacques Maulevault Sr de la Haière et  Renée Coignard sa femme, la vendent le 29.9.1594 à Jean de Cevillé et Anne Legauffre pour 660 écus 2/3  avec grâce, qu'ils rachètent peu après Dvt Legauffre Nre Angers le 14.1.1600 pour 460 écus sol et 30 écus de pot de vin.
  6. officiers seigneuriaux :     Le 14.2.1571 Marie de Feschal veuve de n.h. Jehan de La Faucille Sr dudit lieu Dt à la Lande à Saint Aubin du Pavoil, confesse que c’est à sa requête que n.h. Pierre de La Faucille Sr de St Aulbin Dt audit lieu s’est obligé avec elle ce jour en la vente du lieu et métairie de la Caradoye sise à StAubin-du-Pavoil à h.h. Guillaume Moreau huissier châtelain de Châtelais et y Dt pour 1 600 L (Dvt Grudé Nre Angers)
  7. impôts

 

familles

notaires

vignes

Il y avait plusieurs clos de vignes à Châtelais, qui produisaient un vin clairet

 

Célestin Port, Dictionnaire du Maine et Loire, 1876  

    Châtelais, canton et arrond. de Segré (12 km), à 48 km d'Angers. — Castelesium 1102-1124 (Cart. de Nyoiseau, dans D. Houss , 1554). — Castellicium 1127-1149 (Cart. St-Aubin, f. 57). — Ecclesia de Castelliis 1149 circa (G 352). — Muri de Chastellays, — inter Chastellays et sanctum Julianum 1259 ( Arch. de la Mayenne, H. 180, f. 21). — La ville de Chastellays 1535 (St-Aubin). — Le villaige de Ch. 1585 (E 361). — Dans une région accidentée, formée d'étroits plateaux escarpés au-dessus de profondes et sinueuses vallées, que sillonnent les contours de forts cours d'eau. — Entre l'Hôtellerie de Fiée (3 km à l'E.), Bouillé-Ménard (3,25 km) au S. et au S.-0., Nyoiseau ( 5 km) au S., et le département de la Mayenne au N. et au N.-0.
    Le bourg, assis sur la crête avancée d'un promontoire, est traversé par les chemins entrecroisés de Châtea.ugontier à la Potherie, qui franchit l'Oudon à un km du bourg vers l'E., et de Bouchamps à Nyoiseau, qui coupe à 100 m vers S. le ruiss. de la Queille, tout auprès d'un moulin et au débouché du pont qui donne passage sur l'Oudon au chemin de l'Hôtellerie.
    Y passent, outre l'Oudon aux rives pittoresques et boisées, les ruiss. de la Queille et de l'Achéron.
    Superficie : 2,368 hect. , dont 37 hect. 81 en bois.
    En dépendent les villages ou hameaux. de Bourgneuf (4 mais., 15 hab.), la Savariaie (6 mais., 25 h.), Marsillé (6 mais., 24 hab.), Carbay (3 mais., 19 hab.), la Vieillère (3 mais., 17 hab.), la Hongrière (6 mais., 20 hab.), la Promenade (4 mais., 10 h.), les Génières (3 mais., 12 hab.), Sévillé (3 mais., 12 hab.), les Carrières (4 mais., 17 hab), les châteaux de St-Julien et du Chalonge, 4 moulins sur l'Oudon, quatre ou cinq moulins à vent et 80 grosses fermes ou écarts.
    Population : 185 feux, 880 hab. en 1120. — 1 030 hab. en 1790. — 925 hab. en 1826. — 900 hab. en 1831. —1 010 hab. en 1841. —1 085 hab. en 1851. — 1 119 hab. en 1861. — 1 214 hab. en 1866. — 1 128 hab. en 1872, dont 383 hab. au bourg (74 mais., 117 mén.).
    Foire le jour de la St-Pierre (30 juin). — L'ancienne mesure locale comptait 12 boisseaux pour 16 et demi des Ponts-de-Cé.
    Mairie avec Ecole de garçons construite en 1838. Ecole libre de filles (Soeurs de St-Gildas).
    L'Eglise, dédiée à St Pierre (succursale, 5 nivôse an XIII), fut incendiée par les chouans le 29 thermidor an II et ruinée, sauf les murs et la masse du clocher. En 1800 les souscriptions des habitants la rétablirent et l'office y fut célébré dès 1803. La nef unique, éclairée seulement vers Sud, de trois fenêtres dont une paraît romane, aboutit à un transept, dont le côté droit seulement est antique, ouvrant par une travée ogivale portée sur d'énormes colonnes rondes, dans lesquelles se perd sans chapiteaux la retombée de l'arceau. Le choeur est de façon récente , le fond peint d'une draperie sur laquelle planent deux coeurs enflammés, la voûte en bleu de ciel, la chaire en couleur de marbre. Le clocher carré , avec toit à double étage en ardoise, s'élève soutenu par d'énormes contreforts sur une masse de 14 mètres de hauteur. — Au pied est déposé un cercueil de pierre en forme d'auge. La maison en face a conservé un grenier en partie dallé de carreaux émaillés du XVe siècle.
    Le Cimetière, transféré vers 1830 à la sortie du bourg vers l'O., renferme une chapelle, construite vers 1851, sous le vocable de St Jacques, patron du curé Rouelle.
    L'escarpement qu'occupe le bourg au confluent de deux rivières est. un des sites désignés de toutes les localités antiques. Il ne parait pas pourtant qu'on y ait rencontré, non plus que sur aucun point du territoire, de traces importantes antérieures à la domination romaine, sauf peut-être, comme à la Faucille, V. ce nom, quelques médailles celtiques et de ces rondelles de bronze en forme d'anneaux dont l'âge et l'usage sont encore indéterminés. Mais les vestiges romains ou gallo-romains y abondent, médailles et briques à rebord, non-seulement dans le bourg mais en nombre de points sur le parcours d'une voie ro maine bien constatée , qui traversait le centre actuel et dont on peut suivre encore et reconnaître les traces au sortir de la porte antique vers VO. dans la coupe latérale du chemin nouveau, avec ses assises superposées de cailloux, de sable noir, de sable fossile rouge, de schiste brisé sous une épaisse couche de larges dalles de grès que recouvre actuellement le sol surexhaussé. Elle se bifurquait, croit-on, à la Branchuère sur Pouancé, et avant de monter la côte, s'était dédoublée sur Craon le long des deux rives de l'Oudon. A 1 200 m vers N.-E., dans un autre promontoire de l'Oudon, se trouve l'enceinte, villa ou camp retranché de St-Julien, V. ce nom. D'après ces indications certaines et l'approximation plus douteuse des distances, M. Boreau, M. Michel Ramé et en dernier lieu la Commission de la Carte des Gaules placent à Châtelais, dont le nom antique est évidemment inconnu, la station Combaristum, V. ce mot, que Walckenaer et surtout Danville indiquent , comme la linguistique et quelque vraisemblance, à Combrée.
    Les origines ecclésiastiques en sont ignorées, bien que dans les données connues la fondation de la paroisse doive remonter aux temps les plus antiques. L'église appartenait au XIIe s. à l'évêque Ulger qui la légua au Chapitre de St-Maurice vers 1149. La prébende de St-Laurent en conserva la présentation jusqu'en 1790. — Mais tout à côté y avait été constitué, vers le même temps sans doute, un prieuré bénédictin de l'abbaye de St-Aubin, sous le même vocable de St Pierre, qui dans les derniers temps seulement fut réuni aux mêmes mains que la cure :
    Prieurs de St-Pierre : Théaude de Jonchères, 1535. — Pierre-Jos.-Aug. Yvelin, conseiller du roi en ses conseils et commandeur de son ordre, 1681, 1688, prieur aussi de St-Julien-l'Ardent. — C. Grandval, 1759-1788.
    Curés : Jean Georget , 1606. — Mathurin Picquet, 1612, 1632. — Gilles Poirier, 1642 jusqu'en 1675, t le 15 mars 1679, âgé de 73 ans. — Ant. Adron, installé le 17 juillet 1675, t le 11 décembre 1677. — Jacq. Varye, 1678, t le 22 novembre 1721, âgé de 70 ans. — L. Royné, qui dessert jusqu'en 1723. .— Jacq. Bernard, 5 janvier 1723, t le 4 avril 1740, âgé de 43 ans. — Th. .Joubin, docteur en théologie, août 1740, février 1741. — Aubin Pigeon, novembre 1741, t le 26 juin 1752, âgé de 55 ans. — Louis Delaporte, 30 juin 1752, t le 10 novembre 1753, âgé de 32 ans. Il était fils de Franç. de la Porte, conseiller au présidial d'Angers ; mais c'est à peine s'il savait écrire.— Jacq.-Clément Arnoul, docteur en théologie, anc. vicaire de St-Maurille d'Angers , 10 novembre 1733, octobre 1756. —L. Grandval, originaire de Loigné , curé et prieur, février 1759, jusqu'en janvier 1788, t le 3 septembre 1788, âgé de 59 ans. Il avait fait poser en 1762 les trois autels de l'église et béni le 19 janvier 1777 un nouveau cimetière en dehors de la porte St-Michel, sur un terrain acquis par échange contre un terrain de la cure le 28 décembre 1776. — P. Gislard, curé à partir du 30 janvier 1788, curé-prieur depuis la mort de Grandval , jusqu'au 23 janvier 1793 qu'il signe : officier public.
    Outre le prieuré de St-Pierre dans le bourg, St-Aubin possédait dans la paroisse le prieuré de St-Julien-l'Ardent, V. ce nom.
    Dans le bourg môme, et dans la rue qui porte le nom de St Sauveur, une chapelle de ce vocable fut bénie solennellement le 24 mai 1786 et a depuis été complétement rasée. Un petit édifice moderne l'a récemment remplacée.
    On voit figurer dans les actes du XVIIe s, un régent et des écoliers, qui attestent l'existence d'un Collége, dont la trace ne se rencontre plus au XVIIIe s.
    Dès les premiers temps du moyen âge, la place devint un poste de guerre, sur les confins de la Bretagne et de l'Anjou, et au XIIIe s. une ville forte dont les puissants débris attestent l'importance féodale. La porte Guerchoise vers l'O. s'ouvre encore entre deux énormes massifs de pierre de 10 à 11 m de largeur sur trois d'épaisseur, épaulés par deux hauts et épais pilastres, restes de l'enceinte, couverte de ce côté par une profonde douve plus qu'à demi comblée. La porte Craonnaise, qui menaçait ruine, a été abattue, sauf un pan de mur chargé de lierre. Tout près vers l'E. se dressait le château, avec son enceinte propre en forme de trapèze irrégulier, reliée à celle de la ville par de gigantesques courtines qui dominaient l'Oudon. Il ne reste plus de l'édifice antique qu'un pan de mur qu'on dit être de la prison. Le marché aux chevaux se tient sur l'emplacement. Une chapelle y existait tout à l'extrémité vers l'E. dont il a été recueilli quelques carreaux vernissés. L'habitation seigneuriale reconstruite au xvie s. est un logis avec tour pentagonale sur la façade, dont la porte en anse de panier est surmontée d'une accolade entre deux montants fleuronnés et aussi d'une fenêtre à triple arcature ogivale, encadrée de pilastres décorés de rinceaux en hélice, qui se prolongeaient autour d'une lucarne détruite.
    La terre faisait partie, avec titre de châtellenie, de la baronnie de Pouancé et fut transportée à Louis de Rohan par Jean d'Alençon, pour le prix de sa rançon due aux Anglais. Il en retint seulement la foi et l'hommage. Réunie ainsi à la baronnie de Mortiercrolle, elle ressortissait de la juridiction de Châteaugontier. Ferdinand-Maximilien Mériadec de Rohan la vendit en 1764 à René-Paul de Scépeaux, qui l'annexa à sa seigneurie du Chalonge, V. ce mot, et qui la revendit en 1789 avec elle. Le domaine comprenait, outre le château en ruine dès le XVe s., un étang avec deux moulins bannaux, les moulins bannaux de Marcillé, les mét. de la Guerraie et de la Jarillaie, les grande et petite Bénardières, la Rivière-Coulon, la Blairie, avec la seigneurie de l'église et de la paroisse.
    L'histoire fait peu de compte d'ailleurs de la ville et du châtea.u, quoique placés au milieu des tristes mêlées des guerres bretonnes et anglaises. Il fut pris et détruit en 1423 par les Anglais. La ruine est complète après un second assaut des guerres civiles en 1580. Dès lors la ville n'est plus que village.
    Deux brigades des fermes résidaient dans la paroisse, dont une à Marcillé.
    La paroisse dépendait du Doyenné de Craon, de l'Election d'Angers , des Aides de Châteaugontier, du Grenier à sel de Craon, du District en 1788-1790 de Segré.
    Maires : Jean-Baptiste Aubert, 24 vendémiaire an XII. — Franç. David, 17 novembre 1815. — Jean Bellier, 17 mars 1819. — Martial Bource , 3 septembre 1830. — Guyard, 1834. — Logeais, 1841. — Poilièvre, 1846. —Claude Besnard, docteur médecin, ami dévoué des pauvres, patriote convaincu, 18 août 1848-1870, t le 28 janvier 1873. — Aubert, 1870, en fonctions, 1874.
    Arch. de M.-et-L. C 188, 494, 499, 202; E 361, 4133 et Scépeaux ; Il St-Aubin. — Arch. comm. Et.-G. — Léop. Delisle, Phil.-Aug.—Bodard-Jacopière, Chron. Craonn., p. 66-67. — Repert. archéol., 1863, p. 397. — Godard-F., l'Anjou, t. H, p. 137. — Pour les localités, voir à leur article, Pontlevoy, Saint-Julien, Marcillé, la Blairie, le Chalonge, le Buron, etc.

Chatelais, vue prise du moulin

Châtelais, château de Saint-Julien Passez sur cette image, une autre apparaît

Châtelais, château de Saint-Julien

Châtelais, château du Chalet

Châtelais, château du Chalonge