faits divers

Le 1er avril 1659 D^vt Antoine Charlet Nre Angers, Me Charles Gaultier prêtre curé de la paroisse de St Jean des Mauvrets transige avec Marc Justeau escuyer S^r de la Plaine garde du roy et Pierre Saulleau habitant du canton de la daguenière dépendant de ladite paroisse d St Jean des Mauvrets, ledit Justeau procureur syndic des paroissiens manans et habitants dudit canton de la Daguenière, qui se plaignent de l'absence de prêtre à cause de l'incommodité et difficulté ... particulièrement dans la saison  des grandes eaux qui les sépare du bourg dudit St Jean des Mauvrets, disant que le prieur curé est obligé leur fournir un prêtre pour faire administrer les sacrements et assistance curiale, qu'il leur en aurait cy devant baillé qui n'aurait voulu résider audit canton, et aurait délaissé lesdits habitants, qui auraient été obligés de se pourvoir en justice afin d'obliger ledit prieur à leur bailler un prêtre qui demeure avec eux... Le prieur s'engage à leur fournier un prêtre lequel sera agréé par monseigneur l'illustrissime révérentissime évêque d'Angers pour célébrer la messe en l'église et chapelle dudit canton de la Daguenière, et administrer aux habitants dudit canton de la Daguenière les sacrements et assistance curiale pour et au nom et comme substitut dudit curé et aussi que ledit curé a droit et se doit faire, quoi faisant ledit prêtre aura et prendre tous les droits émoluments curiaux comme de baptême noces et enterrement et autres à la réserve des dîmes et prémices dudit canton qui demeureront audit curé et, pour contribuer à la substitance dudit prêtre, il promet et s'oblige bailler aux habitants dudit canton es maisn du syndic la somme de 35 livres dès la St Jean Baptiste prochaine, et à continuer, et faire bénir les fonds s'il plaît à monseigneur d'Angers, même faire un cimetière... Ledit prêtre sera tenu à Pâques et à la St Jean Baptiste d'assister à la grand messe en l'église de St Jean des Mauvrets, après néanmoins avoir célébré la messe en la chapelle de la Daguenière, et sera tenu avertir les paroissiens du cante de la Daguenière d'assister à la grand messe en l'église de St Jean des Mauvrets. (AD49 Charlet Nre).

lieux

Saint-Alman, anc. bourg, Ce de St-Jean-des-Mauvrets, confondu aujourd'hui au bourg communal, à l'entrée vers l'O. — Sanctus Alemandus 1081-1085 (Liv. BI., f. 51), 1164 (Ronc., Rot. 3, ch. 87), — Sanctus Alemannus 1160 circa (1er Cartul. St-Serge, p. 252). — Parochia Sancti Alemandi 1260 (G 871, f. 57). — La ville de St-Alman 1328 (11 Toussaint, St-Jean-des-M). — Le temporel, fief et seigneurie de la chapelle de St-Alman 1686 (H Oratoire). — La châtellenie, fief et seigneurie de StAlman 1786 (G 230). — St-Alemand (Cass)
—  St-Amant (Et.-M.). — La localité conserve le nom, dit-on, d'un évêque anglais, réfugié en Anjou et qui y aurait fondé dans la paroisse de St-Jean-des-Mauvrets une chapelle, formant une sorte d'enclave avec les priviléges et le titre même dé paroisse. On y vénérait comme reliques une partie de son crâne et un bras, et la paroisse voisine de Quincé l'honorait aussi pour patron et célébrait sa fête le 6 avril. Le saint, qui tenait tous ses biens de la libéralité des comtes d'Anjou, les légua à l'évêché d'Angers dont par 1a suite cette terre formait un des plus riches domaines, qualifié de châtellenie et centre d'une importante mouvance, embrassant la paroisse de St-Maurille d'Esme ou des Ponts-de-Cé. — La mesure du fief comptait au septier 12 boisseaux pour 13 3/4 de la mesure royale. — D'immenses bois, la plupart emportés par la Loire, et de vastes communs en dépendaient, — où les usagers, au nombre de 151 en 1620, avaient le droit de mettre chacun 26 moutons, — avec un moulin banal sur un étang, que détruisit l'évêque de Rohan en supprimant la chaussée , et un pressoir à ban. Le manoir épiscopal, dit la Salle, tombait en ruine dès le milieu du XVIe s. Y attenait d'un côté et d'un bout l'église ou chapelle, joignant de l'autre bout au presbytère, qui ouvrait sur la grande rue ; — sur la grande rue aussi une aumônerie, attenant à la maison dite de la Fosse, — plus loin, l'école et au-devant, le cimetière. La paroisse comprenait 13 ou 14 maisons délimitées par le ruiss. dit de la Fontaine-St-Alman, et dont il fut fait un relevé contradictoire entre les curés de St-Alman et de St-Jean-des-[pauvrets en 1502. — Du fief de la cure relevaient 520 sujets dans les paroisses de Juigné, St-Jean-des-Mauvrets, StMaurille, Erigné. — On trouve qualifiés du titre de curés : Laurent Chimier, 1495. — Gervais Jaril, 1506. — Thomas Richer, chanoine de St-Maurille, 1567. — Jean Chevallet, chantre et chanoine de la chapelle de musique du roi, 1578. — L'église, avec tous ses droits, fut affectée vers 1620 à la dotation de l'Oratoire d'Angers, dont les religieux s'intitulent dès lors « curés ou chapelains de St-Alman ». Elle fut rebâtie et bénite à nouveau le 10 juin 1727 par le curé de St-Jeandes-Mauvrets, — et vendue nat. le 7 ventôse an II à Louis-Franç. Serreau avec deux boisselées de terre « hors d'état d'être cultivées ». Arch. de M.-et-L. G 194-234 ; H Toussaint et Oratoire d'Angers. — Arch. comm. Et.- C. — D. Chamard, Vie des Saints, t. I, p. 418. — Grandet, Notes Mss. 886.

  Bouvet | Guillot

Célestin Port, Dictionnaire du Maine et Loire, 1876

 
Saint-Jean-des-Mauvrets, canton des Ponts-de-Cé (8 km) , arr. d'Angers (18 km). — De parte Malvereti 1010 circa (Cartul. du Ronc, Rot. 1, ch, 23). — In parochia sancti Johannis super Ligerim... au Mauverei 1225 (Chaloché, 57). — Ecclesia sancti Joannis de Malveretis 1264 (H Toussaint). — Sanctus Johannes des Mauvrez 1292, 1310 (Ronc, Orgigné). — Parochia sancti Joh. des Mauvereiz 1299 (H.-D. B, f. 68). — St Jehan de la Maulverez 1491 (Mss. 858). — St Jean des Mauvraictz 1685 (Pouillé Mss.). — St Jean des Mauvrais 1783 (Pouillé). — Les Mauvrais et les Mauvrets 1793-1802. — St-Jean-des-Mauvrets 1802, 1877 (Alman. et Postes). —Sur les hauts coteaux qui bordent la rive gauche de la Loire avec extension jusqu'aux faubourgs de Brissac, — entre Brissac (5 km), Vauchrétien (8 km) au S., St-Saturnin (700 m) à l'E., Juigné (2,5 km) et St-Melaine (4,5 km) à l'O.
La Loire forme la limite vers N., en rattachant au territoire la grande île presque entière de Belle-I1e. — Une levée syndicale de 2 km, construite en 1856, abrite la rive depuis Saint-Sulpice jusqu'au Bois-d'Angers. — Sous le bourg, passe le ruiss. dit de St-Alman, qui descend de la Rogellière et alimentait autrefois un étang, réservoir du moulin de Pistray.
La route départementale n° 14 traverse sur le coteau du S.-E. au N.-E. (2 800 m), rejointe presque à son entrée vers S. par le chemin d'intérêt commun de Brissac et dans le bourg même, vers N. par le chemin d'intérêt commun de Gennes.
En dépendent les vill. et ham. du Moulin-Neuf (4 mais., 9 hab.), des Rochelles (6 mais., 17 h.), de Pistray (8 mais., 25 hab.), du Bois-d'Angers (11 mais., 31 hab.), du Petit-Pavé (15 niais., 43 hab.), de la Rogelliére (4 mais., 12 hab.), de la Magaudière (4 mais., 17 hab.), de Buchène (16 mais., 49 hab.), de l'Humois (67 mais., 172 hab.), de Beaumont (6 mais., 18 hab.), de Versillé (10 mais., 31 hab.), de Clabeau (5 mais.,14 hab.), de la Cottencière (8 mais., 18 hab ), de Mauny (11 mais., 29 hab.), de la Bâte (3 mais.,15 hab.), du Pavé (9 mais., 23 hab.), les chât. de St-Jean-des-M. près le bourg et d'Avrillé, et 4 ou 5 écarts.
Superficie : 1 243 hect., dont 360 hect en vignes, 150 hect. en prairies, 470 h. en labours.
Population : 204 feux, 925 hab. en 1720-1726. — 1 152 hab. en 1790. — 1 157 hab. en 1831. — 1 132 hab. en 1841. — 1 139 hab. en 1851. — 1 199 hab. en 1861. — 1 081 hab. en 1866. — 1 095 h. en 1872. — 1 057 hab. en 1876 — en décroissance lente mais constante, — dont 487 hab. au bourg (159 mais., 173 hab.), peu à peu reporté, avec les bâtiments communaux, le long de la route nouvelle. L'ancien groupe conserve encore plusieurs logis du XVIe s., dont un sur le chemin du cimetière avec grands galbes feuillagés, décorés de choux et d'animaux ; au coin de l'enclos, reste d'une grosse tour avec meurtrières.
Assemblée le dimanche après le 24 juin. — Exploitation de schiste ardoisier pour échalas de vignes ou marches d'escalier.
Bureau de poste de Brissac. — Perception de Juigné.
Mairie avec Ecole de garçons, construite par adjudication du 28 mai 1818 (arch. Launay-Piau). — Ecole publique laïque de filles et Ecole libre (Sœurs de la Salle-de-Vihiers).
L'Eglise, dédiée à St Jean-Baptiste (succursale, 5 nivôse an VIII), a été installée sur la crête du coteau et reconstruite par adjudication du 23 septembre 1859 (arch. Duvêtre), en style du XIIIe s., le choeur décoré de vitraux de Thierry, d'Angers, 1862, représentant le Bon-Pasteur, St Pierre et St Louis ; — près la porte, une Pieta peinte, XVIIe s. ; — un saint Sébastien, signé Barrême, Angers, 1855. — L'édifice primitif situé à l'extrémité N.-E. de l'ancien bourg et à un km à peine de la Loire, n'était qu'une antique petite chapelle XIe s., décorée au XIIe s. d'une façade à pignon et d'un clocher roman avec flèche de pierre, et au XVe s. agrandie d'un chœur à fenêtres d'ogive flamboyante. Au fond, au-dessus de la corniche du maitre-autel, trônait un Père Eternel dans un encadrement de pierre ; — l'aile S. formait la chapelle Ste-Catherine, enfeu des seigneurs de Mécrin. — En déblayant le choeur, a été découvert un caveau, voûté en moellons d'ardoise (XVIe s.) et qui contenait 5 cercueils de plomb, dont deux chargés d'une longue croix, indice de sépultures ecclésiastiques. Un plan de cette trouvaille, déposé par N. Duvêtre au Musée d'archéologie, est reproduit dans le Répert. arch., 1864, p. 293, ainsi que le dessin d'un tuffeau portant sculpté un semis de fleurs de lys sur fonds de gueules, qui est de Châteaubriant. -- Une croix processionnelle du XVIe s. a été aussi recueillie au Musée d'Angers.
Elle abritait tout à côté la chapelle de N.-D. de Lorette, petit oratoire (9,22 m sur 4,5 m), construit en briques par Franç. de Châteaubriant, doyen de la cathédrale d'Angers, à son retour en 1517 d'un voyage d'Italie, pour déposer une tuile, qu'il rapportait de la Santa Casa. — L'autel en bois est orné de peintures médiocres ; derrière, dans une niche à pinacles gothiques, une Vierge en bois, XVIe s., — et un tableau. — Eglise et chapelle ont été vendues par la commune à M. Pasqueraie du Rouzay, propriétaire du château voisin, sous l'obligation seulement de conserver à la chapelle, enfermée dans l'enclos, son affectation religieuse. — L'église a été rasée dès 1862.
Aucune trace celtique n'est signalée sur le territoire. — La grande voie de Tours à Angers par la rive gauche le traversait, longeant le déclin du coteau, — « le grand chemin comme l'on vait par la rivière aux Ponts de Sé, » est-il dit encore au XVe s. (G 201, f. 15), tandis que de l'église un autre grand chemin reliait le bourg par Buchêne à Brissac. — La paroisse, sans titre connu de fondation, date au moins du XIe s. —Elle fut donnée par l'évêque Ulger vers 1149 à l'abbaye de Toussaint d'Angers qui y constitua un prieuré-cure. Le domaine comprenait uniquement l'habitation avec jardin et verger, enclavés entre l'église et la chapelle de Lorette, sur le chemin de Brissac. Le prieur jouissait de plus des revenus du four à ban que lui avaient cédé les seigneurs pour le rachat d'une rente de deux setiers de froment.
Il faut se rappeler, — V. tII. p. 3, — que jusqu'au XVIIe s. tout le district actuel de la Daguenière, sur la rive droite de la Loire, dépendait exclusivement de la paroisse de St-Jean-des-M ., qui resta même seule en titre et avec ses droits supérieurs incontestés jusqu'à la Révolution. — Par contre un petit canton, tout à côté du bourg, formait comme une enclave, affectée dans le domaine propre de l'évêque, puis de l'Oratoire d'Angers, au ressort de la chapelle de St-Alman, V. ci-dessus, p. 329.
Les Registres de la paroisse remontent à 1578.
Prieurs-curés : Martin, 1325. — Gervais Regnart, 1421, 1433. — Jean Chasteau, 1477, 1486. — Pierre Laisné, docteur régent en l'Université d'Angers, natif de Fougères en Bretagne, chanoine de St-Pierre et de St-Maurille, † le 19 septembre 1491. — Pierre d'Aulnières, 1501, 1507. — Jean de Châteaubriand, 1547. — Jean Henry, 1572, 1610. — Franç. Rigault, 1617, † le 2-7 mars 1646. — Charles Gaultier, 1647, † le 4 septembre 1683, âgé de 74 ans. — Franç. Chapillon, 1685, † le 29 septembre 1724, âgé de 78 ans. — Franç.-Esprit de Berry, originaire de Dinan, installé le 16 janvier 1725, qui résigne en 1746 et est inhumé dans le caveau des seigneurs de Mécrin le 2 juin 1773, âgé de 87 ans. — René Quénion , originaire d'Erigné , 1746 , qui résigne en août 1784, après 56 ans de charge, dont 20 ans comme vicaire, et est inhumé le 5 octobre 1786. — René Gasteceau, anc. vicaire, septembre 1784. 11 est dit paralytique depuis plusieurs années en 1791. — Serreau, vicaire de Fontevraud, élu le 22 mars 1791, qui renonce à toute fonction ecclésiastique le 27 pluviôse an II.
Je constate l'existence tout au moins au XVIIIe s. d'une Ecole de filles dont la maîtresse Marie Thimonier est inhumée le 2 ruai 1754, âgée de 66 ans.
La terre seigneuriale formait une châtellenie, détachée dans les premières années du XIIe s., par des partages de famille, de la baronnie de Briançon, où elle continua à rendre hommage. Le château, autrefois fortifié, s'entourait encore au XVIIIe s., quoique presque en ruines, de larges douves et fossés autrefois à ponts-levis avec un grand enclos de murs, ancien pare alors transformé en jardin. Il en dépendait une mouvance importante sur les paroisses de St-Jean, Juigné, Brissac, StSulpice, St-Saturnin, Blaison. — Le châtelain présentait le prieur-curé et seul avait un enfeu dans l'église même. Il avait droit de haute, moyenne et basse justice « et toutefois et quantes qu'il y a « des maryées », elles lui devaient une chanson, après avoir réçu la bénédiction nuptialle ». — En est seigneur en 1442 Jean de Châteaubriant, veuf de Louise de Longny, Jean d'Ingrandes, mari de Louise de Châteaubriant, 1488, — Suzanne de Montausier, veuve de Jean de Châteaubr., dès 1598 et encore usufruitière en 1641. Dés cette époque les fiefs de Clervaux, Pellouailles, le Pavement et la majeure partie de la seigneurie de Juigné étaient réunis à la châtellenie. — Louise de Châteaubriant, fille de Jean de Ch. et de Suzanne de Montausier, avait épousé le 5 décembre 1601 Jean de Maillé de la Tour-Landry, comte de Châteauroux , marquis de Gilbourg , sieur de Bourmont, principal héritier des princes du Bas-Berry, gentilhomme de la Chambre, qui mourut à Paris le 30 novembre 1635 des suites de blessures reçues au combat de Négrepelisse et fut apporté inhumer dans l'église paroissiale le 25 décembre. — Le 20 mai 1690 lui succède dans l'enfeu seigneurial sous le choeur, le comte André de Maillé de la Tour-Landry, mari de Louise Petit. La terre fut vendue judiciairement sur leur fils Charles-André, marquis de Maillé, et adjugée le 1er février 1716 à Jean-François Lecorvaisier, chevalier, sieur de St-Vallay,- grand maitre enquêteur des Eaux-et-Forêts de France au département de Touraine, Maine et Anjou, qui prit résidence au château. Le partage de sa succession l'attribua vers 1735 à n. h. Pierre Pasqueraie du Rouzay, conseiller du roi en l'Election d'Angers, marié à Renée Bucher du Cerisier ; — après lui son fils, Anselme-Etienne P. du R., marié le 19 juin 1764 avec Marie MadeleineRenée de Mailly de Montjean , mort le 25 janvier 1785, âgé de 56 ans ; — et la famille encore aujourd'hui, — le domaine formant le majorat, créé par lettres-patentes du 6 juillet 1826, au profit de Louis-Anselme-François Pasqueraie du Rouzay, pour l'investiture du titre de comte. Le château actuel a été reconstruit en 1810 et contient notamment deux beaux tableaux de bataille de Michel-Ange Cerquozzi, 1640.
La paroisse dépendait de l'Archiprêtre de Saumur, de l'Election et du Présidial d'Angers, du District en 1788 de Brissac, en 1790 d'Angers. De son immense vallée commune, bouleversée depuis des siècles et en partie emportée par la Loire, il lui restait encore à la fin du dernier siècle 80 arpents, dont le tiers ensablé. — Son Cahier se plaint particulièrement de l'engouement qui portait à planter outre mesure de la vigne.
Maires : Pierre-Jacques Rottier, , né au Grand-Lucé (Sarthe) en 1767, médecin avant 1789 et prévôt de la Faculté d'Angers jusqu'en l'an III, maire le 10 messidor an VIII. — Louis-Anselme - François Pasqueraie du Rouzay, 2 janvier 1808. — Rottier, 7 avril 1815. — P. du Rouzay, 15 juillet 1816, démissionnaire le 12 septembre 1830. — Lemercier, 15 septembre 1830. - Urb. Urseau, 1832. — Jean Rozé-Vétault, 24 mars 1834. — Lebreton, 1840. — Toussaint Voisin, 4 septembre 1841, installé le 19, démissionnaire le 3 janvier 1856. - Pierre-Eugène Lebreton, 10 février 1857, installé le 15 février. — Dioneau, 1870, en fonctions, 1877.
 
Arch. de M.-et-L. B Cahiers ; C 192 ; E 1225-1254,1953, 3067; H Toussaint. — Arch. comm. de St-Jean-des-M. et de St-Saturnin, Et -C. — Note Aug. Michel. — Grandet, Notre-Dame Angevine, Mss. 620, f. 214. — Roger, Hist. d'Anjou, p. 391. — Bourdigné, t. 11, p. 317. — Revue d'Anjou, 1858, p. 80. — Répert. arch., 1863, p. 309; 1864, p. 293; 1868, p. 253. — Nouvelles arch., 1,p. 10. — Hiret, Antiq. d'Anjou, p. 235. — Pour les localités, voir, à leur article, l'Humois, Beaumont, Pistray, Mécrin, Versillé, St-Alman, Buchêne, la Marinière, Cour-l'Abbé, Chaloché, etc.
 
 
Juigné-sur-Loire canton des Ponts-de-Cé (5 km), arrt d'Angers (12 km). — Goviniacus villa in paga [Brasgacensi] 872 (Gall. christ., II, 119). — Potestas quœ vocatur Joviniacus 996.1010 (1er Cart., St-Serge, p. 13). — Juvinniacus 1052-1082 (Ib., p. 247). — Juigni 1082-1102 (Ib., p. 222). — Juviniacus super Ligerim 1153-1159 (Ib., p. 16 et 100). — Juigneyum super Ligerim 1279 (G 717). — Villa de Juigne 1315 (G 323). — La ville de Juigné 1433 (G 201). — L'hotel de Juigné-sur-Loire 1453 (Ibid.). — Sur le plateau et sur la pente de la rive gauche de la Loire, entre Murs (6 km) et les Ponts-de-Cé (6 km) à l'O., St-Jean des Mauvrets (2,5 km) à l'E., St-Melaine (5 km) au S, la Loire au N.
La route n° 14 de Montsoreau à la Varenne, traverse le territoire (3,5 km), ralliant tout du long de nombreux et importants villages.
En dépendent les vill. et ham. de Niort (25 mais., 59 hab.) et des Places (31 mais., 86 hab.), qui se confondent à peu près avec le bourg, de Chasles (31 mais., 95 hab.), de Martigneau (40 mais., 110 hab ), du Plessis (20 mais., 53 hab.), de la Bourlière (15 mais., 48 hab.), de la Naubert (9 mais., 34 hab ), de Montgilet (9 mais., 35 hab.), de Bourque (7 mais., 16 hab.), de la Claie-Brunette (6 mais., 13 hab.), de Champbretault (3 mais., 11 hab. ), de Pellouailles (3 mais., 8 hab.), du Port (3 mais., 8 hab.), du Brulon (3 mais., 9 hab.), du Boisguilleu (3 mais., 8 hab.), de la Masse (3 mais., 12 hab.), et 8 écarts.
Superficie : 1 249 hect. dont 218 hect. en vignes, 8 hect. en bois, 90 en prairies.
Population  : 220 feux, 994 hab. en 1720-1726. — 2.53 feux en 1189. — 1 100 hab. en 1793. — 928 hab. en 1805. — 1 086 bah. en 1851. — 1 041 hab. en 1861. — 1 004 hab. en1866. — 956 hab. en 1872, dont 317 hab. au bourg (111 mais., 112 mén.), longue agglomération en double alignement, le long de la route, que va transformer sans doute la construction prochaine d'une gare et d'un pont sur la Loire pour la voie ferrée d'Angers à Montreuil-Bellay.
Assemblée le 1er dimanche d'août ou le 31 juillet, si c'est un dimanche.
Chanvres renommés dans la vallée ; froments, choux, luzernes sur le coteau ; vignes blanches en abondance dans la partie S., le long de la route de Brissac ; — 10 moulins à vent. — Le port a été longtemps l'embarcadère principal des vins de la rive gauche. — Des maisons servaient d'entrepôt, qu'on appelle encore les Grands et les Petits-Magasins, et où l'on abordait par un cours d'eau débouchant à la Touchetterie.
Dés les dernières maisons du bourg, vers l'E., la route qui traverse une garenne à moitié en taillis rabougris , est bordée, à droite et à gauche et principalement vers S. de hauts talus inégaux, formés des débris d'anciennes exploitations du schiste ardoisier, qui se prolonge sous la Loire. Elles y existaient en pleine activité au XVe s.. et envahissaient le bourg. Elles fournirent en 1474-1475 à toutes les réparations des Ponts-de-Cé. Le seigneur en 1574 dut interdire une perrière qui avoisinait les derrières de l'église —et le grand cimetière, supprimé en 1749, fut transformé en ardoisière exploitée jusqu'à la fin du siècle et vendue natt le 6 messidor an IV. — Cette industrie est complétement abandonnée. — Les larges espaces, où le schiste affleure le sol inculte, forment « des cadis, » où s'assèchent les chanvres, où vaguent les bestiaux. On en tire d'excellentes pierres pour bâtir, et des pans d'ardoise pour remplacer les haies envahissantes.
Bureau de Poste de Brissac.
Chef-lieu de Perception pour les communes de Mozé, St-Jean-des-M., St Melaine et Soulaines.
Mairie avec Ecole de garçons dans une maison acquise par acte autorisé le 5 août 1839, agrandie en 1860, par adjudication du 14 juin. — Ecole de filles libre (Ursulines d'Angers), fondée en 1843 par Mme Gaudin du Plessis, dans un bel enclos attenant à la cure.
L'Eglise, dédiée à St Germain (succursale, 5 nivôse an XIII), est un édifice du XIIe s. avec parties du XIie s., dont tout le mur vers N. encore en 1831 était formé de petit appareil en moellons, sans briques, noyé dans le blocage, avec étroites baies plein cintre. V. un dessin dans Berthe, Mss. 896, t. I Elle avait été vendue nat. le 27 prairial an IV pour la somme de 900 livres, à Jean Loir-Mongazon. L'ancien clocher carré avec deux hautes baies ogivales sur chaque face, encombrait la nef et le sanctuaire de ses lourds piliers massifs. Il s'écroula les 10-11 juin 1853, pendant les premiers travaux d'une restauration, qui projetait de le conserver et qui se transforma par suite en une reconstruction complète de l'oeuvre, à laquelle a été ajouté un bas-côté. Le choeur seul a été conservé avec sa voûte remarquable par ses clés historiées. Les travaux étaient terminés en décembre 1854. L'ancien presbytère vendu nat. au même acquéreur, avec une boisselée de terre autrefois en cimetière, attient à l'église. Construit au XVe s., il le fut de nouveau au milieu du XVIIIe s. Une inscription sur un tuffeau, au-dessous d'une fenêtre, porte : Insignia r^ssi de Chateaubriand - archypresbyteri 1493 — reposita a D. de la Plouze - hujusce domus — oedificatore 1747-1761. Les armoiries indiquées ont disparu. - La cure actuelle a été construite en 1857 à quelque distance, sur un terrain communal, dans la grande rue.
Dans le cimetière gisent à l'écart deux belles statues couchées sur leur pierre tombale du XVe s. : un archiprêtre, Chateaubriand peut-être, en costume religieux avec ceinturon, le capuce rabattu; la tête est enlevée ; — une dame, les pieds posés sur un lion ; — et les épitaphes sur ardoise de Jean-Marie de Castel, V. ci-après, et de l'abbé René-Mathurin Guyonneau, 10 janvier 1777. Le seuil même de la petite porte est formé d'une dalle d'ardoise engagée dans le mur et dont n'apparaissent que quelques lignes et la date : mai 1707.
Aucune trace n'est signalée des temps celtiques, mais dès l'époque romaine le territoire se trouve placé au débouché du pont de la Loire, qui ne fut détruit que par l'inondation de 1575. V. les Aireaux et Ponts-de-Cé. Dans le bourg même, au Pâtis, sur le chemin des Ponts-de-Cé, à quelques pas des Grands-Magasins , un reste d'arche existe encore, le mur épais d'un mètre ; dans les terres du Hardas, un autre bloc de maçonnerie de 5 m de longueur sur 3 de largeur ; un autre plus considérable a récemment disparu. A la Touchetterie, une arche entière s'élevait il y a 60 ans, et les habitants, au sortir de la Révolution, demandaient qu'on remit en état le passage. Voir dans Berthe, le dessin des ruines en 1831 , Mss. 896 , t. I. — De ce débouché central partaient de nombreuses voies, l'une remontant la rive gauche de la Loire, « le grand chemin angevin de St-Maurille d'Esme à Juigné » si souvent mentionné dans les textes des XV-XVIe s., l'autre contournant la butte par la Tremblaie sur Erigné et les Mauges, une autre par Martigneau sur Brissac et le Poitou. — La villa faisait partie du domaine royal et fut donnée par Charles-le-Chauve le 13 avril 872 à la cathédrale St-Maurice d'Angers. C'est du moins ainsi que je crois devoir interpréter un diplôme, plusieurs fois publiaé mais avec des leçons incertaines et restées sans détermination, où je rectifie la donnée reçue, Gominiacus in pago Bagaunensi ou Bagasmenci, par celle-ci : Goviniacus in pago Bagascensi ou Bragascenci, qui place Juigné en toute vraisemblance dans le pays de Brissac. Il est certain qu'au Xe s. le terroir, potestas, de Juigné appartenait à St-Maurice, quand l'évêque Rainaud fit don d'une pat tie du domaine aux moines de St-Serge, qui durent payer un cens annuel de 2 s. au Chapitre (975-980). Il n'est pas fait mention avant le XIIe s. de l'église dont les moines de St-Maur contestaient alors la propriété à ceux de St-Serge,mais que ceux-ei conservèrent par justice et se virent confirmer par bulles du pape dès 1159. Une bulle épiscopale de 1224 en fit le siége de l'archiprêtré de Saumur.
Archiprêtres-curés : Jean Le Maire, frère de l'évêque, 1294. — Nic. de la Roche, 1372. — Jean Cresteau, 1419. — Julien Savine, inhumé le 29 août 1616, près le grand autel. —Christophe Lemercier, inhumé de même la 20 novembre 1687, âgé de 67 ans. — Jean Tessé, † le 20 janvier 1702, âgé de 55 ans. — Vigné, installé le 22 juin 1703. — Jean-Marie de Castel, 1715, † le 13 août 1747, âgé de 60 ans, « après 32 ans de cure, » comme le dit l'épitaphe de sa tombe encore visible dans le cimetière, « illustre par son origine, étant d'une des meilleures noblesses de Bretagne. Le zèle et l'amour, qu'il a eu pour son cher troupeau, méritent bien qu'il ne l'oublie jamais. » Au-dessus, son écusson, sommé d'une couronne de comte ; — Eustache-Fleury Carrefour de la Pelouze prend possession le 23 août 1747 , après s'être démis de la cure de St-Maurillc de Chalonnes -sur-Loire. Dès le 1er décembre, il pose la première pierre d'une nouvelle cure, qui est bénite le 7 juillet 1749. Le 23 mai 1750 il inaugure un nouveau cimetière le 31 juillet 1767 il bénit un nouveau tabernacle — et meurt le 23 mars 1774, âgé de 68 ans. — Leau, 1774, qui fit restaurer l'église et le clocher en 1179, non sans grand émoi parmi ses paroissiens. — Thom.-Mic. Mabille, 178., jusqu'au 17 mars 1791, déporté en Espagne en septembre 1792, avec son vicaire Nicolle. et qui avait repris ses fonctions dès le 15 avril 1801. — Un des précédents vicaires, J. Renault, V. ce nom, s'était fait un renom comme peintre et sculpteur. — Mongazon aîné, élu le 22 mars 1791. — Les chasubles et autres ornements de l'église St-Martin d'Angers furent attribués cette année à sa paroisse.
L'antique chapelle St-Gatien, sise dans le bourg, entre la grande rue et les rochers exploités en carrière, était détruite dès le XVIe s., et son emplacement au XVIIe transformé en prés. Un jardin dépendait encore du titre du bénéfice et fut aliéné nat. le 7 septembre 1791.
Il existait tout au moins, sur la fin du XVIIe s. une école de filles dont est maitresse Julienne Tiret, morte le 12 janvier 1700, âgée de 60 ans. Je n'en ai trouvé nulle autre trace.
La seigneurie se divisait en deux. mouvances. La partie du fief, comprenant l'église, le cimetière y attenant et la principale partie du bourg, traversée par le grand chemin pavé, relevait du Vau-en-Denée et s'appelle d'ordinaire dans les titres le Pavement de Juigné, dont le manoir, ruiné dès le XVe s. n'était séparé de l'église que par une allée. — Le reste rendait aveu à StAlman, domaine de l'Evêché. Le seigneur prélevait sur tout détaillant de vin 6 pintes par pipe et sur tous les perra.yeurs, « qui portaient l'alignoir de leurs ardoises au-dedans de son fief, » 4 deniers par millier d'ardoise. Les nouveaux mariés de l'année étaient tenus de tirer la quintaine le jour de la Trinité, tant par terre que par eau ; los femmes devaient un chapeau de fleurs et une chanson.
Le logis seigneurial, sis dans la mouvance de St-Alman, fut transféré au milieu du XVe s. dans la maison du fief de Clervaux et devint au XVIIe celle de Tigné, vieux logis encore debout, au milieu du bourg, avec fenêtres sculptées à meneaux de pierre et belle cheminée intérieure. — En est seigneur Jean de Maillé en 1300, Jehanne Lesveillée 1367, Jean de la Haie 1392, Louise de Louigné ou de Lougny 1433, Jean de Chateaubriand 1442, Guyon de la Jaille 1449, pour une partie du Pavement, Théaude de Chateaubriand 1453, René de Chateaubriand, t avant 1524, Léonard de Castille, mari de Françoise de Chateaubriand, 1527, René de Rancé, mari d'Alienor de Castille, 1555, Louis de Rancé, son petit-fils, 1575, qui cède la terre au Chapitre de Saint-Laud d'Angers, par acte d'échange annulé sans doute féodalement ; Jean de Chateaubriand 1595, Jean de Maillé de la Tour-Landry, mari de Louise de Chat., 1609, Charles-André de Maillé, mari d'Antoinette Raricurelle de St-Martin, 1732. —  La terre, acquise vers ce temps par Le Corvaisier, échut dans sa succession à Esprit-Franç. de Berry. 1734, 1763, et après lui à Hyacinthe-Louis Hingant 1778.
La paroisse formait le centre de l'Archiprêtre de Saumur qui comprenait 60 paroisses, 3 chapitres et 3 abbayes. — Elle relevait de l'Etection d'Angers. ll en dépendait 300 arpents de prés dont 150 devenaient communs après la première herbe, mais le tout gâté par les bêtes à laine et les oies. — Cent pauvres y vivaient de mendicité en 1788.
Maires : Boutin, 19 floréal au VIII, installé le 10 thermidor, † en l'an XI. — Jean-André Loir-Mongazon, 1er germinal an XI. — Ant.- Julien-Franç. Gourand, 23 août 1815, nommé juge de paix en 1824. — Pierre Lévêque, 27 septembre 1824. — Jean Lauriou, 13 septembre 1830, démissionnaire en 1835. — Jean Oger, 10 décembre 1835. — Pierre Richard, 31 octobre 1816, t démissionnaire en 1849. — Pierre Aigrereuille , 9 décembre 1849. — René-Martin Breau 15 février 1855. — Jaunault, 1865. — Lemonnier, 1870, en fonctions, 1875.
 
Arch. de M.-et-L. C 24 ; E 715 ; G 198, 201. — Arch. comm. Et.-C — Gallia Christiana Vet., II, 449. — D. Bouq., VIII, 636.- 1er Cart. St-Serge, p. 13. — Mss. 624, t. f. 640. — Berthe, Mss. 896, t. I, p. 12.— Rev. d'Anj. 1854. t.I  p. 197. — Répert. arch., 1869, p. 41, 28 et 50. —  Tresvaux, Hist. du Dioc., t. I, p. 464. — Pour les localités, voir Vaugelé, Clervaux, Martineau, Pellouailles, les Places, le Plessis, Chasles, etc.