Contrat d’association pour le bail important du moulin de Belaillé, Laval 1691

Le bail annuel de Belaillée est de 1 000 livres en 1691, ce qui atteste un moulin important. D’où la necessité d’y avoir plusieurs meuniers associés. Mais nous découvrons qu’il n’y a qu’un logement, et que 2 des 3 meuniers doivent louer un logement plus loin
Cet acte concerne mon étude de la famille BONHOMMMET x THOMIN, mes ascendants en Mayenne.

Cet acte est aux Archives Départementales de la Mayenne, AD53-3E2/146 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :
Le 13 février 1691 après midy furent présents en leurs personnes Mathurin Lecomte et Julien Thomin meusniers demeurant au moulin du Verger paroisse d’Avenières d’une part ; et Marin Nepveu aussy meulnier demeurant au moulin de Belailée paroisse de la sainte Trinité d’autre part, entre lesquels a esté fait l’acte d’association qui ensuit, c’est à savoir que lesdits Lecomte et Thomin ont associé et par ces présentes associent ledit Nepveu acceptant avec eux pour un tiers au bail à ferme qu’ils ont de monseigneur le duc de la Tremoille des moulins appelés les moulins de Belailée situés dite paroisse de la Trinité, pour le temps de 7 années qu’ils en ont à commencer du premier juillet prochain, et finiront à pareil jour, à la charge par ledit Nepveu et à quoi faire il s’oblige soubs l’hypothèque de tous ses biens et par les mesmes voies qu’ils y sont obligés vers mondit seigneur le duc de la Tremoille de contribuer d’un tiers au paiement de la somme de 1 000 livres qu’ils sont obligés d’en payer de ferme par chacun an et par les demies années entre les mains de Me Hierosme Gaultier sieur de la Ville Audray conseiller de son altesse et receveur de mondit seigneur, et de satisfaire aussi d’un tiers à toutes les autres charges clauses conditions et stipulations raportées audit bail attesté de Me Charles Heaulme notaire royal et de nous notaire en date du jour d’hier duqual avons présentement donné lecture audit Nepveu de mot à autre qu’il a dit bien scavoir et entendre sans qu’il soit besoing d’en faire plus ample explications ;et attendu qu’il n’y a pas auxdits moulins trois logements pour les loger, a esté accordé qu’ils prendront tous trois un logis dans la rue Rivière proche lesdits moulins où ledit Nepveu demeurera ou lesdits Lecomte et Thomin s’ils le souhaitent, et en paieront la ferme tiers à tiers comme aussi que le logis qui sera le plus propre pour avoir de la volaille et pigeons et qu’ils y en mettent elles seront nourries à commun et y auront un tiers chacun ; sera ledit Nepveu tenu de faire ratiffier ces présentes à Marie Vannier dans 8 jours prochains et la faire obliger solidairement avec eux à l’exécution et entretien dudit bail à peine de tous dommages intérests et despens, ces présentes demeurant néanmoins en leur force et vertu ; dont avoins jugé les parties à leur requeste et de leurs consentements – fait et passé audit Laval présents François Chrestien Me boulanger et François Gillot praticien demeurants audit Laval tesmoins qui sont signé avec ledit Lecomte et nous notaire »

Contrat de réparation de l’église d’Angers : 1602

J’ai peu de choses sur les horloges et horlogers mais déjà :
Contrat d’apprentissage d’horloger, Angers 1653

Je pensais que les horlogers ressemblaient à nos horlogers actuels, avec dans l’oeil une loupe pour travailler tous les petits mécanismes des montres portables. Enfin,les horlogers de ma jeunesse car de nos jours les montres mécaniques sont rares.

Il n’en est rien ici, car il s’agit d’une horloge d’église. Et à vrai dire la description de tout ce qu’il y a à réparer est très déroutante, car cela ressemble plus au travail du métal.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, AD49-5E7 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :


J’ai souligné les termes qui m’ont échappé ! Je vous laisse déchiffrer et m’informer.
Le 14 septembre 1602, en la cour royale d’Angers endroit par davant nour Jehan Bauldry notaire héréditaire d’icelle personnellement establiz nobles vénérables et discrets Me Louis de la Grezille archidiacre d’Oultre Loire, Chrisofle Ogier penterier, René Foucheur, Jacques Moriceau et Pierre Gaignard fabriqueur chanoines en l’église d’Angers demeurant en la cité dudit lieu au nom et comme commis et députés quant à ce de messieurs du chapitre de ladite église d’une part, et Mathurin Maillard orloger demeurant en la paroisse de Feneu d’autre part, soubzmectant respectivement esdits noms eulx leurs hoirs etc au pouvoir etc confessent avoir fait et font entre eulx ce qui s’ensuit, c’est à savoir que ledit Maillard a promis promet et demeure tenu regarnir de canons ? de cuivre tous les trous des montans de la grande orloge de ladite église et mectre des virolets où besoing sera et remectre toutes les roes au juste, refaire le peignon au hault de la lenterne du volant de la souvere ? si besoing est, faire une placque de fer dessoubz la roe de compte par ce que celle qui y est à présent est usée, enfoncer la couche ? de la roe du remontouer dans sa faze (f°2) et y mectre des crampons de fer pour la tenir racoustrer le balancier et limes les palettes, et ou lesdites palettes ne seroient bonnes y en faire et mectre d’aultres avec des plombs sur ledit balancier, faire à neuf ung des cercles de la grande roe des appeaulx et y mectre des fuzeaux pour relever les détentes des dits appeaulx, faire une virole au bout du volant desdits appeaulx pour empescher que ledit volant ne frappe au soliveau qui est au dessus, et remectre du fil de leton auxdites détentes partout où besoing sera, mectre une grosse goupille sur la teste du tros marteau par ce que celle qui y est à présent est trop menue et généralement racommoder ladite orloge et y faire et mectre tout ce qui sera requis et nécessaire de son estat et la rendre bien et deuement réparée et racommodée tournante et virante dans le jour et feste de Toussaincts prochainement venant, et est faict ledit marché pour et moyennant le prix et somme de 50 escuz sol, laquelle somme lesdits sieur commis et députés ont promis et promettent paier ou faire paier et bailler audit Maillard scavoir 10 escuz en demontant ladite orloge et le surplus montant 40 escuz immédiatement après ladite besoigne bien et deuement faicte et parfaicte, et par ces mesmes présentes ledit Maillard a aussy promis et promect entretenir ladite orloge et pareillement l’autre petite orloge (f°3) qui est au chœur de ladite église bien et deuement comme il appartient et faire en sorte qu’elles soient tousjours en bon estat bien jouantes et tournantes et virantes et ce pour ung an à commancer du jour qu’il aura parfaict et livré ladite besoigne, moyennant le prix et somme de 13 escuz ung tiers d’escu sol qui luy sera payée par lesdits sieur du chapitre de 6 mois en 6 mois par égaulx paiements et fournira d’huile d’olive autant qu’il en sera besoing, et à la fin de ladite année rendra lesdites orloges en bon estat et bien jouantes, dont et desquelles choses lesdites parties sont demeurées d’accord, ce qu’elles ont stipulé et accepté et à icelles tenir etc dommages etc obligent lesdits sieurs commis et députés esdits noms eulx les biens et choses dudit chapitre et ledit Maillard soy ses hoirs etc ses biens etc renonçant etc foy jugement et condemnation, fait et passé en ladite cité d’Angers maison dudit sieur Foussier présents discrets Me Victor Crannier chapelain, Catherin Sigoigne secretain et Michel Chartier chapelain deladite église demeurant en ladite cité tesmoins

Jean Fourmont : le premier ferblantier à Laval en 1760

Ma ville, Nantes, vient de perdre sa ferblanterie GUILLOUARD, fabricant d’articles ménagers en ferblanc. Ainsi, toute une partie de l’histoire du ferblanc à Nantes s’en va.

Relisant ces temps ci l’ouvrage de Frédérique Pitou, Laval au XVIIIème siècle, Marchands, artisans, ouvriers dans une ville textile, Société d’Archéologie et d’histoire de la Mayenne, Laval, 1995, p. 210

Je découvre un patronyme qui m’est bien connu FOURMONT, dont Jean, au parcours bien incroyable en 1760, lisez plutôt :

Rôle des communautés dans la réception de nouveaux maîtres : … Julien Fourmont, qui a exercé en de nombreuses villes, Angers, Lyon, Paris, son métier de ferblantier, « qui s’est même transporté dans le royaume d’Angleterre et dans la ville de Londres où se fait beaucoup de ces sortes d’ouvrage » souhaite s’installer à Laval dont il est originaire ; comme il n’y a pas de maître de ce métier, il a prié plusieurs bourgeois qui l’ont fait travailler de certifier sa capacité. Comparaissent un marchand-tanneur, un marchand de draps, un notaire, qui témoignent en sa faveur et ajoutent « qu’il est intéressans pour le bien public d’avoir des ouvriers dudit métier dans cette ville »

Réception de J. Fourmont comme ferblantier, 22 février 1760, AD53 B 865

Sur mon site, vous trouvez beaucoup de pages relatives aux métiers du fer :
Histoire de la quincaillerie
Forges de la Sauvagère
La route du clou
Les métiers de la forge
Histoire de la famille GUILLOUARD
Histoire de la famille FOURMONT

le nouveau site de GUILLOUARD qui n’est plus à Nantes, et a conservé la référence à Nantes non contant de garder le nom

Jacques Bourdais, tanneur, achète les peaux de Jean Benesteau, boucher : Saint Georges sur Loire 1617



J’ai trouvé cet acte aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E36 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 18 mai 1617 avant midy, devant nous Jehan Baudriller notaire royal à Angers ont esté présents et establiz honneste homme Jacques Bourdais marchand tanneur demeurant à Savennières soubzmectant confesse debvoir et par ces présentes promet payer et bailler dedans 4 sepmaines prochainement venant à honneste homme Jehan Benesteau aussi marchand boucher demeurant en la paroisse de Saint Georges sur Loire à ce présent stipulant et acceptant la somme de 75 livres à cause et pour raison de la vendition de peaux de boeufs vaches bouvards veaulx et autres peaulx de la saison dudit Benesteau vendues par ledit Benesteau audit estably en l’année dernière finie au jour et feste de Caresme prenant dernier passé ainsi qu’il a recogneu et confessé par devant nous et l’en acquite, et par ces mesmes présentes demeure ledit Besnesteau quicte vers ledit esably de labillage d’une peau de vache habillée par ledit estably de son estat de tanneur et pour cuir qu’il luy auroit ci davant vendu et demeure le procès intenté entre les parties par devant messieurs les juges consuls des marchands de ceste ville pour raison de ce que dessus nul et assoupy sans autre despens dommages et intérests ; à payer ladite somme audit terme dommage amandes oblige ledit estably luy ses hoirs biens et choses à prendre vendre mesme son corps à tenir prison comme … renonczant etc foy jugement condemnation etc fait à angers en nostre tabler en présence de honneste homme René Chaudet sieur de Lanaige ? et Mathurin Metairye praticiens demeurant audit Angers

Le cheval aveugle de la tannerie Jallot x Lemonnier : Noëllet 1724

Il y a exactement 10 jours, le 10 novembre, lancée dans l’étude des tanneurs et leur tannerie, je vous mettais mon grand étonnement de trouver :
La jument aveugle de la tannerie Jallot x Crespin : Ampoigné (53) 1714

Ces dépouillements me réservent beaucoup de surprises, et ce jour, la santé revenant (mais la loi de l’em… maximum sévissant chez moi : malade pendant une semaine sans eau, suivie d’une semaine sans ascenseur et celui-ci pas encore réparé, et Orange en travaux dans le quartier prévoyant perturbations des téléphones portables toute cette semaine) j’ai commencé un autre inventaire de tannerie, celui de Julien Jallot à Noëllet, qui était le neveu du précédent, si ce n’est que le père de Julien Jallot était un frère aîné, d’une génération plus âgé que l’époux de Marie Crespin.

Or, ce soir, stupéfaite, je lis :


Un moulin à tan, un cheval poil noir et aveugle, et 2 malles de sercle de cuves à coudrir 100 livres

Je suis très étonnée, car le cheval en question, d’ailleurs comme le précédent, est bien listé et inventorié dans la tannerie, donc à l’usage de la tannerie. Alors je me demande si d’autres tanneries ont aussi un cheval aveugle, et par contre je pense qu’il faut éliminier un accident de travail car les tanneurs avaient certes un métier peu ragoutant mais pas dangereux chimiquement.

Avez-vous de vôtre côté des inventaires de tannerie ? Cela m’intéresse.
Odile

La fin tragique de la tannerie de la Grihoulière : Ampoigné 1714

La tannerie était une industrie malodorante et si vous avez bien remarqué mon texte d’hier, elle était au bord d’une rivière car elle nécessitait de l’eau, beaucoup d’eau pour le lavage des peaux : elle polluait donc les rivières.

De leur côté, les tanneurs, ou du moins les lignées que j’ai étudiées, étaient probablement un des rares métiers à pouvoir transmettre à plusieurs enfants, alors que l’immense majorité des artisans ne pouvaient transmettre leur activité qu’à un descendant, et les puinés étaient priés de prendre leur baluchon sur leur dos et aller voir ailleurs trouver un emploi, souvent très loin, en fait de l’immigration.

Mais Guillaume Jallot avait très fort : non seulement il avait fait 13 enfants à 2 épouses, mais 9 d’entre eux atteignent l’âge adulte. Tous casés, et tous dans le même milieu.
Jean Jallot, son 10ème enfant, perd son père à 10 ans, mais sa mère et ses frères aînés veillent sur lui. Et, arrivé à l’âge adulte c’est tout naturellement qu’il épouse la soeur de la femme de son frère aîné, toutes deux filles de Pierre Crespin et Louise Chesneau, qui n’avaient laissé que 3 filles pour héritières, bien sûr toutes 3 mariées à des tanneurs.

On ne saura sans doute jamais pourquoi Jean Jallot et Marie Crespin installent à la Grihoullière à Ampoigné une tannerie importante par le nombre de peaux (que nous verrons plus tard). Certes ses frères aînés avaient eu une meilleure installation, donc celle de leur père.

Mais ce que je peux vous dire, c’est que les rivières doivent déjà être assez monopolisées et disputées entre tanneurs de Château-Gontier et tanneurs de Noëllet et de Craon, qui luttent entre concurrents.
Certes, les parents de Marie, Pierre Crespin et Louise Chesneau ont déjà tannerie à Ampoigné, à la Sablonnière, et Louise Chesneau descend de son côté des tanneurs de Saint Quentin.

Mais je vous demande maintenant d’examiner attentivement les 2 vues qui suivent :

Carte de Cassini


Carte IGN actuelle

Aucune rivière, juste un petit ruisseau, qui me fait penser au petit filet d’eau que je franchis chaque jour en direction de mon bourg, où l’on devine à peine un cm d’eau sur les pierres et encore, en été, plus rien.
Certes, sur la carte de Cassini on voit 2 étangs, qui ont disparu aujourd’hui, mais les étangs ne sont pas eau courante, et sont donc vite polluables. Et j’ajoute que l’abbé Angot, dans son Dictionnaire de la Mayenne, donne bien un ruisseau, et pas de rivière.

Alors, souvenez-vous de mon billet d’hier, et des odeurs nauséabondes qui entouraient une tannerie. Les 2 étangs de la Grihoullière n’étaient pas capables de supporter une telle pollution, et ce qui arriver arriva : le couple disparaît jeune, laissant 3 orphelins.
La pollution a eu raison d’eux, et d’ailleurs la pollution des eaux par d’autres voies de pollution (le fumier par exemple…) a eu raison de bon nombre de nos ayeux.

Nous disposons aux archives de mieux qu’un inventaire des meubles après décès, car nous avons aussi la vente des meubles, le tout en 1714, et comme ils sont jeunes, le trousseau est en bon état, et contrairement à ce que lis dans la majorité des inventaires, rien n’est méchant, mauvais, usé etc…

Demain, je vous mets le nombre de chemises, car les tanneurs sont aisés, donc tentez de découvrir combien de chemises ?

Odile