Refus du notaire de la vente aux enchères d’une importante maison de délivrer copie à Fourmond : Le Lion d’Angers 1766

Je fais suite à l’acte de vente posté hier sur ce blog.
A la fin de l’acte vu hier, il était bien noté qu’un retrait lignager était toujours possible, en d’autres termes un proche parent avait le droit de racheter la maison vendue sans que l’acquéreur ait son mot à dire. Donc la vente était pour lui annulée dans les faits.

François FOURMOND, qui est l’époux de Madeleine DELAHAYE, couple dont je descends, est un neveu par sa femme de Perrine Delahaye, celle qui était hier étudiée pour avoir laissé une belle maison à ses héritiers.

Il souhaite faire le retrait lignager de cette maison mais se heurte à une difficulté inattendue, à savoir le refus du notaire qui a passé la vente de lui faire une copie de cette vente, ce qu’un notaire n’a pas le droit de refuser à un proche parent, du moins à cette époque, car j’ignore ce qu’il en est de nos jours.

Devant ce refus, il s’adresse donc à la justice pour qu’un notaire ou huissier ait un mandat pour compulser les minutes du notaire récalcitrant.

Donc ce qui suit n’est pas écrit de la main de mon ancêtre, du moins je le suppose, car ce texte est très élaboré sur le plan juridique, donc il l’a écrit ou fait écrire par un autre notaire ou un huissier ou sergent royal.

Les archives concernant cet acte comportent beaucoup de vues, dont aussi l’état des lieux de la maison, qui est un très long document que je m’épargne et vous épargne, tant il y a de pièces et de réparations partout.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E32 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

« Le 19 septembre 1767, à monsieur le lieutenant général de la sénéchaussée d’Anjou à Anjou : Monsieur, supplie humblement François Fourmond fermier demeurant paroisse du Lion d’Angers vous remonte que demoiselle Perrine Delahaye veuve du sieur Nicolas Baillif sa tante possédait unemaison jardin et pré, le tout se tenant, situés au bourg du Lion d’Angers, dont le sieur Garnier de la Marinière jouissait et jouit encore à présent à titre de loyer, qu’elle est décédée il y a quelque temps et a laissé différents héritiers, ceux qui ont en leur lot lam aison jardin et pré dont il s’agit l’ont vendu audit sieur Garnier par acte passé devant René Allard notaire royal résidant à Louvaines, duquel acte le suppliant ayant demandé copie pour aviser s’il exercera l’action (f°2) de retrait lignager qui lui compte afin de conserver en sa famille l’héritage dont il s’agit, ou aviser aux autres droits qui lui appartiennent, on lui a refusé ladite copie, et comme ce refus ne peut être légitime que jusques à ce qu’il vous ait plu l’authoriser à la requérir du notaire dépositaire de la minute dudit acte le suppliant requiert que, ce considéré, Monsieur, il vous plaise authoriser le suppliant à faire compulser en le protocole de Me Allard notaire à Louvaines la minute du contrat de vendition de la maison jardin et pré situé au Lion d’Angers, passé entre les héritiers de ladite demoiselle veuve Baillif et le sieur Garnier de la Marinière, et ce depuis le décès de ladite veuve Baillif, lequel compulsoire sera fait par le premier notaire ou huissier sur ce requis, lors duquel l’officier qui y vaquera pourra prendre copie dudit (f°3) acte si mieux n’aime ledit sieur Allard en délivrer sur le champ copie aux offres de luy payer ses honoraires, en cas de refus permettre au suppliant de faire assigner devant vous en votre audience à jour précis de samedy à labarre nonobstant vacations, ledit Allard pour vois dire qu’il n’aura moyen d’empêcher ledit compulsoire, sera condamné souffrir qu’on prenne copie dudit acte ou de la délivrer aux offres susdites avec dommages intérêts et dépenda, requérant que ce qui sera par vous jugé soit exécuté nonobstant et faire justice. Signé Guerin – Vu la requeste authorisons le suppliant à faire compulser par le premier notaire ou huissier l’acte dont il s’agit en le protocole de Allard notaire à Louvaines, à l’effet de quoi enjoignons audit Allard de représenter (f°4) toutes ses minutes depuis 15 mois, sur la minute duquel acte en sera pris copie si mieux il n’aime la délivrer lui payant ses honoraires, et cas de refus de l’assigner devant nous en notre audience à jours de samedy à la barre nonobstant vacations pour répondre aux autres fins de ladite requeste, le tout ainsi qu’il est requis en mandant, donné à Angers par nous juge soussigné le 19 septembre 1767. Signé Marionnele »

Jean Fourmont : le premier ferblantier à Laval en 1760

Ma ville, Nantes, vient de perdre sa ferblanterie GUILLOUARD, fabricant d’articles ménagers en ferblanc. Ainsi, toute une partie de l’histoire du ferblanc à Nantes s’en va.

Relisant ces temps ci l’ouvrage de Frédérique Pitou, Laval au XVIIIème siècle, Marchands, artisans, ouvriers dans une ville textile, Société d’Archéologie et d’histoire de la Mayenne, Laval, 1995, p. 210

Je découvre un patronyme qui m’est bien connu FOURMONT, dont Jean, au parcours bien incroyable en 1760, lisez plutôt :

Rôle des communautés dans la réception de nouveaux maîtres : … Julien Fourmont, qui a exercé en de nombreuses villes, Angers, Lyon, Paris, son métier de ferblantier, « qui s’est même transporté dans le royaume d’Angleterre et dans la ville de Londres où se fait beaucoup de ces sortes d’ouvrage » souhaite s’installer à Laval dont il est originaire ; comme il n’y a pas de maître de ce métier, il a prié plusieurs bourgeois qui l’ont fait travailler de certifier sa capacité. Comparaissent un marchand-tanneur, un marchand de draps, un notaire, qui témoignent en sa faveur et ajoutent « qu’il est intéressans pour le bien public d’avoir des ouvriers dudit métier dans cette ville »

Réception de J. Fourmont comme ferblantier, 22 février 1760, AD53 B 865

Sur mon site, vous trouvez beaucoup de pages relatives aux métiers du fer :
Histoire de la quincaillerie
Forges de la Sauvagère
La route du clou
Les métiers de la forge
Histoire de la famille GUILLOUARD
Histoire de la famille FOURMONT

le nouveau site de GUILLOUARD qui n’est plus à Nantes, et a conservé la référence à Nantes non contant de garder le nom

Le plus beau des inventaires de meubles après décès : celui de feu Jacques Richard Montreuil sur Maine 1686

OUI, OUI, OUI
J’ai vu beaucoup d’inventaires après décès, mais celui-ci est de loin le plus beau.
Beau, parce que Jacques Richard, métayer, laisse 5 enfants héritiers, mais il avait eu 2 lits, dont 2 fils du premier lit, et 2 fils et une fille du second lit.
Hors, l’expérience montre qu’il est plus difficile de s’entendre et de partager quand il y a 2 lits, d’ailleurs c’est déjà difficile de s’entendre quand il n’y a qu’un lit.
Eh bien, rien n’est plus beau que de lire qu’ils se sont tellement entendus que lorsque Me Bodere (le notaire sans orthographe) arrive pour dresser l’inventaire des meubles, il n’y a plus de meubles à inventorier, les 5 enfants se sont entendus et les ont déjà partagés entre eux dans la bonne entente.

Merveilleux n’est-ce pas !

Bon, d’accord, vous me direz que c’était tout leur intérêt que d’économiser les frais de l’inventaire des meubles !
Je suis d’accord, mais tout de même, j’ai déjà vu tant d’inventaires très humbles pour lesquels ont a payé un inventaire après décès des meubles.
Alors, je suis en admiration devant cet inventaire.
Et je reviendrai sur ce Jacques Richard, car l’inventaire des titres mérite un long commentaire.
Donc à demain.

Voir ma famille FOURMONT
Voir ma famille RICHARD
Voir ma page sur MONTREUIL SUR MAINE

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E12 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 16 mars 1686 inventaire fait au lieu de la Chicotterie paroisse de Montreuil-sur-Maine, maison où est déssédé h. h. Jacques Richard lesné, des meubles, tiltres et effaits restés de sa succession, ce fait à la requête présence et consentement de chascuns de Jean Richard métayer à la Grande Roche paroisse de Chambellay, René Richard métayer à l’Esfrère paroisse de Thorigné, enfants dudit deffunt Richard et de Jeanne Menard sa 1ère femme, et encore de h.h. Jacques Richard métayer au Port, François Menard et Jeanne Richard sa femme, de luy authorisée devant nous quant à ce, demeurant à la Chicotterie paroisse de Montreuil, et Mathurin Richard aussy demeurant audit lieu, aussy enfans et héritiers dudit deffunt et de Perrine Fourmond sa 2e femme, iceux susdits fondés en ladite succession, scavoir Jean et René chacun pour 1/5e d’une moitié qui est 1/10e au total, et lesdits Jacques et Mathurin Menard et femme pour l’autre moitié au total à cause de ladite deffunte Fourmond leur mère, à chacuns pour une 1/5ème partie avecq lesdits Jean et René Richard également, auquel inventaire procédant y a esté vaqué en présence et du consentement de tous iceux susdits par nous Pierre Bodere notaire de la baronnie de Montreuil et y demeurant, assisté de Nicolas Roullois marchand audit lieu, avecq nous pris pour adjoint :
(f°2) Pour ce qui est des meubles tous iceux susdits les ont partagés par égales portions en ce que chacuns d’eux y est fondé, s’en sont tenus contant chacun à son esgard..

Nicolas Vallin, receveur à Château-Gontier, acquiert des biens à Savennières : 1557

Il y avait beaucoup de Fourmont au Lion d’Angers, mais aussi ailleurs, et en voici un avocat à Angers, qui traite avec Nicolas Vallin de Château-Gontier.
Mais il est intéressant ici de constater que ce Nicolas Vallin, de Château-Gontier, acquiert à Savennières, de qui signifierait qu’il y aurait des liens ? Et mes VALLIN qui sont à Saint Quentin des Angers, sont en fait sur la route entre les 2 villes.

Voir ma famille FOURMONT
Voir ma famille VALLIN

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E2 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 26 octobre 1557 En la cour royale d’Angers par devant nous (Marc Toublanc) personnellement estably Me Jehan Fourmond licencié ès droits advocat à Angers soubzmetant etc confesse avoir aujourd’huy céddé et transporté et par ces présentes cèdde etc à honorable homme Nicolas Vallin recepveur des tailles à Château-Gontier et y demeurant, les droits et actions qu’il a et qui peuvent lui appartenir au lieu et appartenances de Vaution sis en la paroisse de Savenières selon et ainsi qu’il lui a été vendu par deffuncte honorable femme Pheline Pinczoneau vivante veufve de deffunct Jehan Vallin et par ledit Nicolas Vallin comme apert par contrat passé par deffunct Mathurin Roger vivant notaire royal à Angers le 6 juin 1550, pour en jouir par ledit Vallin tout ainsi que ledit Formond eust peu ou pourroyt faire sans autre garentage, fors en ce qui seroyt du fait dudit Fromont, transportant etc et est faite la présente cession et transport pour le prix et somme de 300 livres tournois que ledit Vallin a présentement solvée et payée qu’il a eue et receue et dont ledit Formond s’est tenu à content et en a quicté et quicte ledit Vallin ses hoirs …

Jean Fourmont possédait 2 chevaux : Le Lion d’Angers 1706

Je poursuis l’inventaire après décès d’Anne Bonneau, épouse de Jean Fourmont, au Lion d’Angers en 1706. Il est alors marchand fermier du Mas et y demeure.
En tant que marchand qui se déplace pour acheter et vendre il a pistolets et cheval.
Non seulement il a un cheval entier mais aussi une jument, et compte-tenu du prix des 2 bêtes, elles sont en bon état ! Je précise ce point car nous avions vu il y a quelque temps ici que les marchands tanneurs avaient aussi un cheval aveugle, mais manifestement pour un travail dans la tannerie.
A ce sujet, j’ai commencé une page pour récapituler qui a et qui n’a pas de cheval (elle est en début de construction)

Mais je ne suis pas parvenue à tout déchiffrer ce qui suit, donc je viens vous demander assistance, si vous avez une idée.
Ci-dessous la ligne que je ne comprends pas et que je vous ai surgraissée.
Une ??? roullante 2 ??? à bras, une … et corde à puits 2 livres

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E12 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :


Un cheval antier et une jument avecq 2 selles et un bas 300 livres
Une ??? roullante 2 ??? à bras, une … et corde à puits 2 livres
7 mères vaches et une thore de 2 ans estimés 13 livres piesse, avecq 2 autres pettites thores venant à 2 ans 156 livres

Louis Fourmont engage une maison dont il a hérité un an auparavant de ses grands parents : Champteussé sur Baconne 1647

Je repasse sur cet acte, que je n’avais pas encore mis en ligne, car il est l’acte qui m’avait autrefois permis de trouver le lien, faute de mariage filiatif, de mes Fourmont avec Etiennette Lemanceau, le tout à Champteussé sur Baconne.

L’acte en fait m’apprend bien plus que la filiation, car il illustre aussi le milieu social, car mon Louis Fourmont est dit « marchand sarger » et sait signer, donc je suppose qu’il ne travaille pas de ses doits sur une machine quelconque à tisser et qu’il est plus un intermédiaire qui va ensuite acheminer les tissus sur les foires et voire même jusqu’à Laval.

Cet acte est aux Archives Départementales du Maine-et-Loire, série 5E12 – Voici sa retranscription (voir ci-contre propriété intellectuelle) :

Le 25 mai 1647 avant midy, Louis Fourmont marchand sarger demeurant en la paroisse de Thorigné sur Maine, tant en son nom que soy faisant fort de Helaine Gannes sa femme, à laquelle il promet faire ratifier ces présantes et faire obliger avec luy au garantage effet et entretien du présant contrat, et en fournir ratification bonne et valable à l’acquereur cy après nommé dedans ung mois prochain à peine etc ces présantes néanlmoings demeurent en leur effet force et vertu, lequel deuement soubzmis esdits noms et en chacun d’iceulx etc confesse avoir vendu quitté cédé délaissé et transporté, et par ces présantes vend quitte cède délaisse et transporte, et promet garantir de tous troubles et hypothèques et en faire cesser les causes à honneste femme Barbe Manceau femme de honneste homme Jean Gohard marchand aussi à ce présant, qui l’a autorisée deumant par devant nous pour l’effet des présantes sans pouvoir rien prétendre au présant acquest, au moyen de ce qu’il demeure deschargé de pareille somme que le prix du présent contrat sur les deniers que ledit Gohard est obligé par leur contrat de mariage mettre en acquest, au moyen de quoy ladite Lemanseau a achapté dudit Fromont pour elle ses hoirs etc la moitié par indivis de 2 maisons (f°2) en apentis l’une à cheminée l’autre sans avec les issues en dépendant, 2 planches de jardin joignant lesdites maisons au lieu de la Binardière paroisse de Chanteussé, et la moitié de 5 pièces de terre ès environs dudit lieu contenant ensemble 7 journaux de terre plus ou moings, une portion de pré en la pièce de Mondain, une autre portion de pré au pré du Boys et au pré des Ganches, et la moitié par indivis de 3 quartiers de vigne ou environ au cloux de Tessecourt et généralement ledit Fourmont vend à ladite Lemanseau tous les héritages maisons et jardins et terres audit lieu de la Binardière et ès environs en ladite paroisse de Chanteussé à lui échues de la succession de feux Pierre Manceau et Jehanne Rigault ses ayeux par partages fait davant Me Jehan Boureau notaire à Chanteussé il y a environ 1 an, sans réservation ; au fief et seigneurie dont lesdites choses sont tenues et aux debvoirs seigneuriaux et féodaux antiens et acoustumés que les partyes par nous advisées de l’ordonnance du roy ont vérifié ne pouvoir déclarer, que l’acquereure payera à l’advenir (f°3) et les vend ledit vendeur franches et quittes du passé jusques à ce jour, pour par ladite Lemanseau jouir et disposer à l’advenir à perpétuiré et en plaine propriété pour elle ses hoirs et ayans cause ; et est faite ladite vendition cession et transport pour le prix et somme de 300 livres tz, de laquelle demeure desduit la somme de 125 livres que ladite Lemanceau a payé en son acquit à Simon Godes sieur de la Blaye marchand demeurant à Chambellay qu’il luy debvoit par sentence donnée au siège présidial d’Angers le 20 mai 1645 et 60 livres que ledit Fourmont luy doibt par obligation passée par nous notaire le 20 juillet dernier, les hypothèques desquelles sentence et obligations ladite Lemanseau réserve pour plus sur garantage des choses du présent contrat, et pour les 120 livres restant ladite Lemanseau en a payé contant audit Fourmont la somme de 60 livres et les 60 livres restant luy promet payer lors du fournissement de la ratificaiton de sadite femme ; au grâce faculté donnée (f°4) par ladite Lemanseau audit Fourmont et par ledit Fourmont retenue de pouvoir rachapter et rémérer lesdites choses vendues du jourd’huy en 9 ans prochains en rendant et payant la dite somme de 300 livres tz avec les loyaux cousts frais et mises du présent contrat, et pour ce qu’il est nécessaire faire des réparations de couverture et terrasses portes et fenestres auxdites maisons, est accordé que ladite Lemanseau les pourra faire quand bon luy semblera, le coust d’icelles en cas de rescousse ledit Fourmont promet rendre à ladite Lemanseau suivant les acquits qu’elle en représentera, et pour ce que lesdites choses sont à présent ensepmancées ledit Fourmont réserve le droit de collon pour celuy qui a ensepmancé lesdites choses … à laquelle vendition tenir et garder garantir etc dommages obligent les parties elles leurs hoirs etc renonçant etc dont etc fait et passé Angers en présence de Jacques Viseau et Urbain Bigot praticiens tesmoings » – « Le 4 mars 1651 Helaine Gannes veufve dudit Fourmont, tutrice naturelle des enfants dudit defunt et d’elle… fait le rachat des choses vendues … »