sécurité en Haut-Anjou par Odile Halbert
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  incendie

En ville la lutte contre le feu est difficile. Tout brûle bien et s'entasse : maisons à pans de bois, chandelles. Certains particuliers ont une réserve d'eau à cet effet. A Nantes, il faut attendre Gérard Mellier en 1721 pour voir la réserve d'eau contre le feu obligatoire et quantifiée chez les particuliers. Les seaux, en osier goudronné, seront remplacés par les seaux de cuir plus tard, par le fer galvanisé à l’époque contemporaine.
Voici le plus célèbre incendie de la région, racontée par le recteur de Soudan l'abbé Monnier en 1720 : Le second fléau (le 1er est la célèbre faillite qui a ruiné beaucoup de familles) a frappé, par une incendie des plus affreuses qu'on ait vues de mémoire d’homme, sur la ville de Rennes (à 60 km de Soudan) , capitale de notre pauvre province de Bretagne. Elle commença le 22 décembre dernier et réduisit en cendres plus des deux tiers de cette grande ville. On dit que le feu prit d’abord dans la maison d’un menuisier, qui se communiqua ensuite aux maisons voisines, mais il parut si extraordinaire dans son activité, qu’on n’a pu s’empescher de dire que des personnes mal intentionnées, comme soldats, dont la ville estoit malheureusement ... Haut de page
 

explosion

on stocke la poudre à canon en plein centre ville, où le château sert de caserne et entrepôt militaire. La quantité de poudre entreposée croît avec l'importance de la ville.
Perrine-Anne Chartier vient de fêter ses 35 ans dans la tristesse, car son époux René Lecoq « haut de 5 pieds 1 pouce, cheveux et sourcils noirs, a péri le 4.3.1796 au large de Santander, royaume d'Espagne,  par l'effet de la mer, qui l'a entrainé au moment du naufrage de la flute de la République, la René-Marie, sans que l'on ait pu sauver aucuns de ses effets » (Registe d'Etat-Civil en date du 15 prairial VIII seulement). Depuis 4 ans, elle élève seule leurs 2 jeunes fils. Ce matin du 25.5.1800, elle sor faire une course dans le quartier Sainte-Croix, son quartier. Sur le pont, elle rencontre Magdeleine Lemarié et les 2 femmes évoquent ensemble leurs chers disparus. Pas longtemps, car soudain, dans un fracas épouvantable, le souffle de l'explosion de la Tour des Espagnols du château, a envoyé voler d'énormes blocks de pierre, et même des canons. Perrine-Anne est tuée sur le coup, il n'en sera pas de même de Magdeleine qui va agonir 7 longs jours, malgré la mobilisation des 75 000 Nantais stupéfaits. Plus de 6 tonnes de poudre viennent de tuer 60 personnes, en blesser 108, démolir bon nombre de maisons alentour et amputer le château. Le rapport officiel de l'administration municipale, relate que Perrine-Anne tenait son fils par la main. C'est sans doute vrai. Mais il ajoute aussi quelle portait à diner à son mari, ce qui est faux. Je crois plutôt qu'elle portait ce repas à un autre parent, sans doute son beau-frère Lecoq, qui va recueillir l'enfant traumatisé dont descend l'un de mes beaux-frères. Haut de page
 

accidents

†Pouancé 5.12.1640 René Desgrées, meunier, "lequel a été appelé par une femme qui estait au pied de son moulin, alla à la fenêtre dudit moulin pour parler à ladite femme, et, pensant s'appuyer sur le tour du moulin lequel n'était pas sa place, abattit le tour du moulin et tomba du haut en bas, se cassa la barrière, une côte lui creva le coeur, se cassa la cuisse de laquelle après avoir percé deux hauts de chausse qu'il avait, était quatre doigts avant en terre. Ainsi mourut par un accident sinistre et fort lamentable" (R.P.) 
†Nyoiseau 29.7.1656 "fut tué par le tonnerre Pierre Seuré notre vacher et fut enterré le même jour au bas en notre église" (AD49-1Mi132 cartulaire de l'abbaye royale de Nyoiseau p884)
†Daon mai 1666 Nicolas Lemanceau, archer de la Gabelle, se noya par accident au moulin de Formusson
†StJulien-de-Vouvantes 21.12.1670 Jean Lelièvre "la mort fut précipitée par la rupture de la jambe qui lui arriva en allant à Auverné conduisant ses boeufs, il a fallu lui couper la jambe le jour précédent en présence de Julien Lelièvre son frère" (R.P.).
Le 23.9.1694 un accident de la route (la voie fluviale à l'époque) et la manière édifiante dont il est indemnisé, car celui qui est en tort doit payer tous les dégâts aussitôt : François Bureau voiturier par eau est sur le point de poursuite judiciaires de la part de Sébastien Gaudays Dt à Angers StMaurice. Son bateau était au dessus de la porte marinière du moulin de Varannes (Thorigné) sur la rivière de Mayenne et le bateau dudit Gaudays au dessous. Le bateau de Bureau baissant, il serait allé par accident sur celui de Gaudays, l’aurait beaucoup rompu et fracassé, de sorte qu’il serait allé au fond de l’eau. Pour éviter un procès, qui pourrait durer longtemps, ils suivent aussitôt le conseil de leurs amis, et un accord amiable et signé chez le notaire le plus proche. Bureau promet de lever et faire lever ledit bateau du lieu où il se trouve, le mettre et faire tirer sur terre, le faire radober en bon état de sorte qu’il puisse naviguer dans les 8 jours qui viennent. Il sera vu et visité par deux maîtres voituriers de la ville d’Angers, dont ils conviendront respectivement, qui verront si le bateau est en bon état. En outre, il conduira les marchandises qui sont dans le bateau en la ville de Châteaugontier sans salaire ni récompense. Il fera retirer les marchandises qui ont mouillé, qui sont chérée et rouzinne, et les fera sécher. Et ledit Gaudays a assuré que ladite chérée contient 8 pipes qui appartiennent à Mr Dupuy que ledit Bureau fera aussi sécher et mènera à Château-Gontier sans salaire. Ledid Gaudays prendra tout le prix des marchandises qui restent à voiturer et qui seront voiturées par ledit Bureau qui l’en fera quitte. Ledit Gaudays verra les propriétaires pour le déchet de ladite chérée, à prix qu'ils donneront. Et à l’égart du retardement des gens dudit Gaudays ledit Bureau les contera en jour et en sera quitte ledit Gaudays. Et pour les autres dommages et indemnités, ledit Gaudays ledit Bureau au moyen des promesses (AD49-5E12/005 Godillon Nre Lion-d’Angers) Rousine : en Anjou, résine pour la chandelle, ou chandelle elle-même Haut de page
† au pont d'Ingrandes 30.7.1703 René Poisson de Gastines, fils de Pierre et Elisabeth Lefebvre de Chasle, 31 ans «le bateau qu'il montait a chaviré par suite de l'emballement d'un cheval »
†Thorigné 19.7.1704 Jean Mouchet "vivant métayer à la Haute Jannière mort de hyer par accident charroyant du vin au port de Moranne, tomba sous sa charte qui lui creva la tête et mourut ainsi sans aucune connaissance ni jugement" (R.P.) 
†Pouancé 30 floréal II François Lemonnier "a été trouvé ce jour vers les dix heures avant midi gisant mort dans l'étang de Staubin en ceste commune. Ledit deffunct François Lemonnier manquait depuis le 25 de ce mois au soir. Son cheval trouvé le 26 au matin par ledit étang et son chapeau flottant sur l'eau annonçaient que ledit Lemonnier s'était noyé par accident. Laquelle déclaration fait par Hercant beau-frère du défunt, et par Guinchard, surle procès verbal dressé par les addesseurs du juge de paix et le rapport d'un officier de santé, que sa mort ne porte aucune marque ni soupçon de violence" (E.C.) Haut de page
 

vols

le 14.2.1568 René Bertran « Bussonnière », avocat à Angers, convaincu du crime de faux, fit amende honorable tout nu en chemise, la corde au col, ayant une torche allumée. (LOUVET, Récit véritable de tout ce qui est advenu digne de mémoire tant en la ville d’Angers, pays d’Anjou & autres lieux depuis l’an 1560 jusqu’à l’an 1634) 
le 5.7.1752, les frères Belin de la Salmonière en Saint Herblon, convaincus d'avoir exposé des écus de 6 L faux, sont condamnés solidairement aux dépens, aux 7/8e des Epices et Conclusions, et confiscation de leurs biens acquis au profit du roi, et à être pendus et étranglés jusqu'à ce que mort s'ensuive à la potence du Bouffay comme faux monnayeurs, mais comme ils sont contumaces le jugement sera exécuté "par effigie dans 2 tableaux, un pour chacun d'eux, qui seront attachés par l'exécuteur de haute-justice". Voici leur signalement : [l'aîné haut d'environ 5 pieds 3 pouves, ayant dans le devant de la bouche des dents noires, et même 2 cassées, la bouche grande et encavée, le nez camard en rabatant, les narines un peu larges et barbe noire ; la cadet haut d'environ 5 pieds 2 pouces, le nez un peu retiré et pointu, de belles dents, le visage blanc et maigre, les mains maigres et dures] (AM Nantes, HH32)
 

pillages  

« En 1616, l'isolement d'Angrie le protège contre les pillards de l'armée de Vendôme, et offre un refuge aux habitants de Candé » (PERRON, Candé ancien, 1886)
 

contrebande

saisie de tabac et des bateaux de contrebande : Le 22.3.1767 au Lyon d'Angers ont comparu Charles Gabriel Auguste d’Andigné de Mayneuf chevalier Sgr de l’Isle Briand, Me Jean Baptiste Auguste de Saincton curé du Lyon d’Angers, Me Pierre Le Motheux vicaire, Me Nicolas Renard vicaire, Me Guy Poulain de la Forestrie chevalier, le Sr Guillaume Grimault Md tanneur, le Sr René Cheuré Md et sindic, le Sr René Bouchet Md et procurur de fabrique, le Sr Jean Pierre Pelletier Md fermier, le Sr Pierre Guillot Md fermier, le Sr Adrien Briday Md hoste, le Sr Jacques Le Lievre garçon, le Sr Etienne Vienne Md tanneur, et delle Marie Chollieux veuve du Sr Paul Bretonneau de la Grillière Dt au Lyon, lesquels certifient que Claude Fremont voiturier par eux, fils de Mathurin Fremont et Anne Meline anciens voituriers par eau, Dt au Lyon, et séparé d’avec ses père et mère depuis environ 6 ans, pendant lequel temps il n’a pas pu faire grande fortune attendu que sesdits père et mère se sont en sa faveur démis d’aucuns immeubles ni même par des meubles, certifient pareillement qu’il n’est pas venu à leur connaissance ni mesme entendu dire que ledit Claude Fremont se soit jamais commercé de marchandises prohibées par l’ordonnance, si ce n’est que dans le mois de septembre dernier que ses deux bateaux vulgairement appelés hannequins ont esté saisis avec quelquse ballots de tabac prohibés par ladite ordonnance, que les suites de ladite faites desdits bateaux l’a mis au plus triste état ayant été obligé de vendre le peu d’effets mobiliers qu’il avait pu amasser, pour vivre sans rien faire et payes les charpentiers des avances qu’ils lui avaient faites sur lesdits bateaux, n’ayant rien plus à cœur que satisfaire aux engagements qu’il avait contracté étant d’honnête famille et de gens de probité et l’étant véritablement lui même également que Louise Lamy son épouse (ils se sont mariés le 12.6.1766, soit 3 mois avant la contrebande) qui non plus que sa famille ni celle dudit Fremont son mari n’ont jamais été accusés d’avoir fait aucune contrebande. (AD49-5E12/18) Généralement, il y une transaction, mais celle ci ne m'est pas encore connue.
 
loups
La peur du loup ne fut jamais aussi forte qu’après les guerres de religion. Les disettes de la dernière décennie du 16e siècle ont eu pour conséquence une véritable invasion des loups. En juin 1598, P. de L’Estoile témoigne « La guerre finie entre les hommes, commence celle des loups entre eux. En Brie, Champagne, Bassigny, on  conte de cruels faits par lesdits loups ». En Bretagne, le chanoine Moreau rapporte à la même date qu’ils envahissent les rues de Quimper, tuant bêtes & gens en pleine rue, les attaquant à la gorge, mais laissant les vêtements auprès des ossements dévorés. D’où la croyance que des loups qui déhabillent leurs victimes sont des loups-garous. Toujours en 1598, Jean Hiret  «En ceste annee les loups mangent grand nombre d’enfans en Aniou vers Craon, Chasteaugontier Segré & Candé, la Noblesse en tua grande partie, procession generale faicte à Angers le mardy 4. jour d’aoust à cause de ce.» (Hiret Jean). « En 1602 le pays est de nouveau dévasté par les loups, qui font rage, surtout en la paroisse d'Angrie ».
Le 27.2.1748 février, jours de mardi-gras de cette année, un loup enragé des plus forts dévora René Trovallet, métaïer au Rocher, et ses bestiaux. Il mourut enragé et presque tous ses bestiaux. Il dévora outre pour plus de 6 à 700 1. d’autres bestiaux à différents particuliers. Il fut tué heureusement le même jour, entre les bras d’un homme qu’il avoit tout déchiré, aussi bien que sa femme, en la forêt de Juigné. Ils enragèrent tous deux. (Monnier recteur de Soudan, Registre proissial) Haut de page
 
diable
Le diable n’est pas en reste, et les « sorciers» sont persécutés! «En l’an 1593 il fut prins grand nombre de sorciers en Aniou. Ils furent jettez en l’eau, à fin de sçavoir s’ils iroyent au fond pour les esprouver, en fin furent envoyez. » (HIRET Jean)
 
comètes
Les phénomènes astrologiques, éclipse, comètes, la dernière date de 1577, engendrent des prophéties apocaliptiques.1577 il apparut au ciel une étoile qui avait une grande queue qui était fort longue, qu’on appelait « l’étoile chevelue », qui présagea beaucoup de maux qui sont advenus. (LOUVET Journal) 1577 apparut en l’air par l’espace de trois mois une comette avec une longue cheveleure» (HIRET Jean) Haut de page
 
monstres
Le terme "monstre" était utilisé autrefois pour les malformations néo-natales, qui sont même jugées comme une probable malédiction divine. «Le 20.7.1570 naquit à Paris un monstre qui était 2 enfants jumeaux joints en un corps, ayant tête, bras, mains, seins, estomacs à l’opposite l’un de l’autre & n’ayant qu’un corps, les pieds de l’un sous les aisselles de l’autre» (journal de LOUVET) - «Le jeudy  10. jour de juillet en l’an 1572, il y eut une femme aux Pontz de Cez qui enfanta de deux enfans qui s’entretenoyent depuis l’estomach jusques au nombril. Ils furent baptisez au logis vescurent demie heure, ils n’avoyent qu’un coeur & un nombril, je les vis à Angers en la maison d’un medecin.» Jean Hiret relate ainsi toutes les naissances anormales. Même le célèbre Ambroise Paré (°Laval 1509 †Paris 1590) dans son livre « Des monstres » montre que les démons habitent les carrières. Haut de page
 
la peste et le choléra
peurs , et il y a de quoi, aussi je les classe à "sécurité". La peste noire arrive d'Asie par les caravanes marchandes, embarque en 1348 à Contantinople pour Marseille. Devenue ensuite quasiement endémique en Europe, elle y ressurgit régulièrement jusqu'en 1720. Citons en Haut-Anjou les années 1584, 1589, 1591-1592, 1600, 1605, 1607, 1616, 1624, 1636-1637. Dans les villes, la mesure la plus terrifiante consiste à enfermer vivants les habitants de chaque maison dès qu'un cas suspect y est apparu. Le choléra concerne surtout le 19e . Le Service éducatif des Archives Départementales de la Mayenne a publié un excellent dossier avec bibliographie et textes de l'époque (en vente chez eux)
« En 1631, la contagion sévit à Angrie, dans la dernière quinzaine de septembre. Elle dure encore en février 1632 Des monstres »
 

Violences, coups, injures

Assassinats  
Proférer des injures est une atteinte à l'honneur et sanctionné. L'amende varie de 20 à 90 livres, en moyenne 30 livres. Les injures ou pouilles, toujours qualifiées d'atroces, figurent en gras ci-après afin d'enrichir votre vocabulaire. Elles font pâle figure à côté du vocabulaire actuellement non sanctionné !
Le 30.9.1702 h. garçon Michel Clouet marchand expose que le 28 courant, s’en revenant du marché de Martigné d’acheter des marchandises pour les conduire en la ville de Nantes, il fit rencontre de Julien Yvon au village nommé le pont de la Tricherie, et étant à boire avec plusieurs marchands, ledit Yvon se mit à boire avec eux, suscita querelle au suppliant, lui dit plusieurs injures, et le traite même de fideputez devant plusieurs personnes à dessein de nuire à son établissement par haine et jalousie qu’il a contre lui de le voir acheter du bien grâce à des marchandises et de qu’il gagne sa vie avec les honnêtes gens à la peine de ses bras et à la sueur de son visage, et comme cela ferait tort à son établissement qu’il sur le point de faire s’il n’avait par une réparation publique (AD44-B11291 Vicomté de Fercé) Haut de page
Le 21.8.1704 Mathurin Bagusseau hôte au bourg d’Eancé, dit que samedi dernier étant allé en ville de Châteaubriant acheter du blé en compagnie du nommé Mathurin Ferriere dt à Eancé, et que celui ci l’emmena chez le nommé Jan Moison au village de la Forgetière à Villepôt, sous prétexte de lui trouver du blé chez Moison, mais au fond bien plus tôt pour mettre à exécution les mauvais desseins qu’il avait contre lui comme on le lui a dit depuis, disant que ledit Moison et ledit Ferrière lui voulaient du mal quoiqu’il ne leur en ait jamais fait aucun sans prétexte légitime, il fit ses efforts pour se dispenser de passer chez ledit Moison, mais Ferrière sut si bien le prendre et la nécessité où il était d’amener du blé, non seulement pour le besoin de sa femille mais encore parce qu’il fait métier de boulanger et de débitant, lui parut si indispensable qu’il s’y laissa engager, sachant bien par ailleurs qu’il n’avait jamais fait aucun tort audit Ferrière il espéra que son innocence le tirerait d’affaire. Ils arrivèrent donc chez Moison environ midi ou une heure apèrs, ils le trouvèrent dans son aire à battre du blé avec sa servante, et aussitôt qu’il aperçut le suppliant, il parut tout ému et comme hors de lui même, l’aire battue, Ferrière de concert apparemment avec Moison lui demandèrent de l’eau bonne à boire, Moison répondit d’une manière assez déconcertée, et en homme qui a quelque mauvais dessein, qu’il avait une bonne fontaine dans son cellier, et ils engagèrent le suppliant à entrer chez Moison sous prétexte de boir du cidre, mais il n’y fut pas plus tôt entré que Moison commença par lui chercher querelle lui disant qu’il lui devait de l’argent, et le menaça de la battre s’il ne lui en donnait sur le champ. Bagusseau qui voyait que Ferrière appuyait Moison, et ne doutant plus qu’il en fussent en disposition de mettre leur mauvais dessein à exécution lui répondit fort doucement qu’il ne se souvenait pas lui rien devoir, qu’il n’avait pas d’argent sur lui et que s’il lui edvait quelque chose, il le priait de lui donner quelque peu de temps et qu’il le satisferait entièrement le plus tôt qu’il pourrait. Bagusseau n’avait répondu de la sorte que pour oter tout prétexte à ces scélérats de l’assassiner comme il voyait bien qu’ils le méditaient, sachant fort bien qu’il ne devait rien à Moison, qui effectivement sembla se pacifier un peu, et se mit en devoir de tirer à boire. Le suppliant qui voyait bien qu’il n’était pas en sureté de sa vie, et se repentant d’être entré si facilement dans cette maison, prit ce moment pour s’échapper, et voulut aller prendre son cheval, mais Moison averti par Ferrière le poursuivit et l’atteignit bientôt après dans un petit patiys tout proche du village de la Forgetière, le jetta par terre, lui donna plusieurs coups de pied en différents endroits et entre autre à la gorge, et lui p rit environ 10 écus qu’il avait en argent blanc dans ses poches, et l’aurait tué sur place sans sa servante et quelques autres personnes qui l’en empêchèrent et il ne le quitta cependant qu’après l’avoir fort maltraité pris à la gorge, pressé si fort qu’il en perdit connaissance et demeura longtemps évanoui et non content de cela Moison fut dans l’endroit où était son cheval, et prit environ 10 L avec le sac et ne poche et la bride le licol et la baffoue dudit cheval, de tout quoi il se sait saisit. Ensuite Ferrière toucha le cheval devant lui comme pour le faire entrer dans la forêt d’Araise, apparamment il voulait le depaïder et l’aurait fait si le suppliant, à qui la connaissance était un peu revenu, n’eut fait plusieurs cris de force qui attirèrent quelques personnes de considération ce qui fit fuir Ferrière et l’obligea de quitter le cheval. Et comme le suppliant est en danger de sa vie des coups qu’il a reçu dudit Moison, et par conséquent hors d’état de faire subsister sa femille, et que d’ailleurs il a été averti que ces malheureux se sont vantés de le tuer s’il en réchappait, il se trouve obligé de recourir à la justice (AD44-B11291 Vicomté de Fercé) Haut de page
Le 4.4.1705 René Ravet, laboureur à la Geraudaye à Villepôtz, dit ne pas comprendre la haine que Jullien Lasseron du lieu de la Giraudaye a contre lui, il se trouvait il y a quelque temps chez Jan Chauvin fermier de Pierre Ravet fils du suppliant, et lorsqu’il y fut entré, il saisit ledit Ravet aux cheveux, et sa tête heurta la table dudit Chauvin, disant en ces termes « est-ce que je ne tuerai pas ce bougre là », et sans le secours dudit Chauvin qui était dans la maison, il l’eut tué sur le champ. Encore récemment, le jour d’hier vers 2 heures et demi le dit Lasseron entra chez ledit Chauvin, ou ledit Ravet ne faisait que d’arriver, qui envoya une des filles dudit Chauvin lui tirer un plein pichet de cidre, en même temps ledit Lasseron qui n’était venu qu’à dessein de le maltraiter prit prétexte de demander ledit Chauvin à lui aider à faire son gueret, et ensuite il dit « est qu’il ne faut pas demander la permission à ce vieux bougre de chien, bougre de sot, et à son bougre de gueu et sot de fils » et en même temps il se jetta sur lui et lui donna plusieurs coups de pied dans les cuisses et dans les hanches, et plusieurs coups de bâton avec une massue par la tête, et disant « est ce que je ne tuerai pas ce bougre là et son bougre de gueu et sot de fils », et sans le secours dudit Chauvin et femme qui se levèrent de leur lit, il eut tué sur le champ (AD44-B11291 Vicomté de Fercé)
Le 8.8.1707 Jan Martin et Jan Fangeul dt au village de la Brosse disent que Pierre Dion et Perrine Noury sa femme empoisonnent une fontaine publique située dans le pré nommé le pré de la fontaine, y mettant leurs excréments et autres poisons (AD44-B11291 Vicomté de Fercé) Haut de page
Le 27.10.1708 h.h. René Pillorge et Jeanne Bodier sa femme, ont eu le malheur d’affermer une métairie au village de la Thourière à Villepôt à Guillaume Erbette père et garde naturel de ses enfants d’avec Renée Renault, aux conditions fixées au bail à ferme du 1.10.1700, il est expressément porté que ledit Erbette leur devait donner en entrant pour 5 écus de bétail et leur mettre le lieu en dû état de réparations, quoique le lieu soit en très grande indigence, lequel Erbette a fait manger par son cheval le foin en herbe du pré du cloteau, et ledit Pillorge ayant vendu 2 bœufs pour 57 L il en laissa l’argent entre les mains de Laurens hôte à la Torche et alla en racheter d’autres, et pendant qu’il fut en racheter, ledit Erbette alla et à fausse enseigne prit l’argent dudit Laurans, et ledit Pillorge ayant amené à la porte dudit Laurens son marchand de bœufs, pensant aller prendre son argent, il ne fut jamais plus étonné quand ledit Laurans lui dit l’avoir donné à Erbette… pendant que Pillorge était à vaquer à ses affaires, et qu’il n’y avait que sa femme à la maison, lui prit de force la clef de la maison, la maltraita de plusieurs coups ce qui l’obligea de crier à la force… le lundi marin 22 du présent mois, s’empara de leurs meubles qui valent plus de 200 L, plus de 30 boisseaux de charée, de la charrette, charues, et ustenciles de harnois, de 4 chevaux, 3 cochons, ce qui fait encore plus de 250 L, et le lendemain ladite Bodier sa femme fut maltraitée par ledit Erbette, qui lui chanta mille pouilles et injures atroces et scandaleuses, contre son honneur et sa réputation, et ne voulut point souffrir rentrer, et menaça même ledit Pillorge d’un coup de fusil chargé de 3 balles (AD44-B11291 Vicomté de Fercé) Haut de page
Le 9.9.1709 Olivier Augault et Louise Galopin sa femme hôtes au bourg de Fercé, exposent que le nuit du 1er de ce mois, ils furent volés par des particuliers qui savaient parfaitement bien les tours et les endroits de la maisson, effectivement ils entrèrent par la fenêtre du grenier ouvrant sur la rue, descendirent dans les embas prirent la clef d’une paire de presse qui était dans la poche d’une de ses jupes, ouvrirent les presses, prirent 52 à 53 L en argent blanc, 40 s dans ladite poche de la jupe de ladite Galopin, et un sac de cuir de 20 L en liards, ouvrirent les portes du cellier, et de l’écurie, jettèrent les habits des suppliants à terre pour marcher dessus afin de ne pas mener de bruit, craint d’être entendus, emportèrent dans une poche pleine de blé avec le proux qu’ils jettèrent à terre 12 draps delié, 22 pièces de beuf et une langue et une poctée d’avoine avec la poche, un pain de seigle de 12 à 15 livres, et une peau de veau en courion et emportèrent le tout par les portes du cellier et de l’écurie qu’ils laissèrent ouvertes (AD44-B11291 Vicomté de Fercé) Haut de page
Le 19.9.1712 François Esnault marchand à Soudan accuse Pierre Legros et Julienne Poullain sa femme de l’avoir insulté dans la demeure de la veuve Martin hôtesse au bourg de Villepôt, l’avoir traité de bougre, de gueu, et de fripon (AD44-B11291 Vicomté de Fercé)
Le 10.12.1711, Louis Gaignard, Md pereieur d’ardoise, dangereusement malade en sa maison à la Tourière dit que mercredi dernier étant allé à  Châteaubriant pour parler à des marchands qui lui devaient de l’argent, il s’en retourna environ les 4 h de l’après midi et fut attaqué sur le grand chemin entre le pont de la Tricherie et la Jouinnière par les nommés François Marchand, Julien Domanche, Jan Bardoul et Perrine Martin et son fils Julien, lesquels se jettèrent à la bride du cheval et le maltraitèrent avec telle force qu’il le laissèrent comme mort sur la place, où il eut effectivement péri sans le secours de deux de ses ouvriers qui vinrent au bruit des coups qu’on lui donna et l’emmenèrent chez lui sans connaissance, et que de plus le suppliant a perdu près de 300 L d’argent qu’il avait sur lui, sur quoi ayant envoyé cherché le sieur de la Duransais chirurgien royal pour procès verbal. Ils sont condamnés à 91 L (AD44-B11291 Vicomté de Fercé) Haut de page
Le 22.2.1714 Joseph Letort et Anne Galopin sa femme, René Dion et Louise Galopin sa femme, Pierre Fortin et Françoise Galopin sa femme déposent qu’il y a environ 1 an que le sieur René Gerard sieur de la Garenne et Marguerite Jousselin son épouse leur chantèrent et vomirent plusieurs pouilles et injures et même ledit Gerard maltraite ledit Letort en sorte qu’il lui fit plusieurs plaies et lui cassa le bras gauche, de quoi ayant voulu mettre leur plainte, lesdits Gerard et femme, les connaissant gens doux et paisibles, vinrent les trouver et les prièrent de ne faire aucune suite contre eux, leur firent excuses et leur promirent de ne retomber jamais en pareille faute, cependant tous les jours ils récidivent disent tous les jours plusieurs injures aux suppliants et leurs femmes, et même hors leur présence et plusieurs calomnies contre eux, contre leur honneur et réputation, menaçant les assassiner à coup de fusil, effectivement le sieur de la Garenne porte toujours le fusil à la main, en sorte que les suppliants ne sont pas en sureté de leur vie … (AD44-B11291 Vicomté de Fercé)
Le 12.6.1714 écuyer François de la Gallinière sieur de la Monnerie et Louise de la Marqueraye son épouse portent plainte contre Mathurin Roüesné meunier, son fils Jan Roüesné et Mathurine Lambert femme dudit Rouesné. Alors que ledit de la Gallinière faisait travailler un Lamballais à la réparation de la chaussée du moulin à eau de la Huonnière à Soudan, le meunier et son fils le traitèrent de grand voleur, grand laron, même de coquin, et de grand bougre, disant qu’il lui ferait manger son bonnet qu’il avait à la main, et lui porta plusieurs fois le poing sous le menton et se retirant avec violence et emportement comme s’il eut voulut frapper, ce qui obligea le demandeur et ses ouvriers de se retirer dans un autre endroit sous la chaussée, et le lendemain la femme du meunier Mathurine Lambert, lui répeta les mêmes injures fors celle de bougre (AD44-B11291 Vicomté de Fercé) Haut de page
Le 24.8.1714 Louise Gemin femme de Jan Guerin dit qu'étant ce jour à ramasser le blé qu’ils avaient battu, les cochons de Mathurine Duchesne femme de Mathurin Saubet étant venus pour manger leur blé, la suppliante les en chassa, pourquoi ladite Duchesne lui fit querelle en la traitant de damnée, quaronne (=charogne), quelle estropirait ses cochons, et la suppliante lui ayant demandé au moment un banc qu’elle lui avait prêté, ladite Duchesne la frappa a grands coups de poing par le visage et par la tête, et en grand nombre, tant que le sang est paru par le bouche et par le nez de la suppliante, non contente, elle prit un gros baton et en donna beaucoup de coups de toute sa force par tout le coprs et particulièrement par la tête et tout cela n’étant pas capable d’assomer la rage de ladite Duchesne, elle se jette sur la suppliante après l’avoir décoiffée et jettée par terre elle la traine par les cheveux, lui donnant plusieurs coups de pied disant « damnée, caronne, je vais t’en donner et te couper les bras » avec une hache qu’elle avait à la main ce qu’elle aurait effectivement fait si plusieurs voisines ne fussent accourures au secours… (AD44-B11291 Vicomté de Fercé) Haut de page
Le 4.11.1714 Marguerite Jousselin femme de René Gerard sieur de la Garenne dit que les nommés Fortin et Françoise Galopin sa femme, Louise Galopin femme du nommé La Chapelle hôte à Fercé, Anne Galopin femme de Joseph Letort et Perrine Duru femme de François Massé, tous du bourg de Fercé, lui portent une haine mortelle sans qu’elle leur ait jamais donné lieu, et lui profèrent journellement plusieurs injures atroces comme tête vilaine à bête, savate, bougre de noire, cramaillère, andouille, jalouse et autres (AD44-B11291 Vicomté de Fercé) Ce couple fait l'objet de nombreuses plaintes et tente de retourner la situation. Mais regardez bien ci-dessous, la plainte finale de cet énorme dossier !
Le 3.4.1715 René Behours, vicaire de Noyal sur Bruz, expose que par un esprit de haine et d’animosité le sieur René Gerard et Marguerite Jousselin son épouse, depuis 2 ans, se sont journellement porté à dire plusieurs injures atroces et calomnieuses contre l’honneur et la réputation du suppliant, et même contre son ministère, et les fonctions de sa charge, lequelles injures ils continuent tous les jours parce qu’ils ont vu que par tolérance il ne s’était point pourvu contre eux, et comme le suppliant en les souffrant encore n’empêcherait pas lesdits Gerard et femme de continuer, et que cela cause un trop grand préjudice, il est obligé d’avoir recours à la justice (AD44-B11291 Vicomté de Fercé). Haut de page
Le 2.9.1715 René Guillard/Hilard mena ses bestiaux boire au ruissseau du Radoue qui longe les prés de la Fontaine près du village du Boisrichard, lesdits prés appartenant à plusieurs particuliers, après que les bestiaux eurent bu, voulant les faire repasser par un endroit où il y a une claye, le nommé Jullien Guerchais s’y opposé, se jetta au devant des bestiaux avec un gros baton à la main, se mit en devoir de frapper les bestiaux et l’aurait fait s’il ne s’était écarté dudit Guerchais qui dit audit Hilard qu’il était un bougre de sot et fils de putain, que s’il avançait il lui casserait la tête et au moment Pierre Guerchais, frère de Jullien, arriva et il lui dit tu es bien hardi d’amener les bestiaux boire, sur quoi il répondit doucement qu’il ne leur avait point fait de tort et à l’instant ledit Pierre Guerchais se saisit d’un gros pal avec lequel il frappa ledit Hilard sur la tête, lequel tombé de ce coup de son cheval ou il était monté, non content de cela, lesdits Guerchais l’auraient maltraité davantage s’ils n’avaient été empêché par plusieurs particuliers qui eurent bien de la peine à les arrêter d’assommer ledit Hilard… qui doit ensuite dépenser 3 L de médicaments pour soigner la contusion sur sa tempe gauche. Condamnation (AD44-B11291 Vicomté de Fercé)
Le 22.1.1721 lundi dernier environ les 3 h après midi, André Langlé sieur des Chevrolais, dans le champ des Chesnais joignant la chesnais du Boispéan, avec 2 ouvriers et 1 chartier avec son harnois pour faire charoier du gros bois, le nommé Bertrand Duru, demeurant au bourg de Fercé, homme fort violent et emporté, vint armé d’un broc, fort en colère, grinçant des dents, trouver ledit Langlé qui était avec lesdits harnois et ouvriers et en arrivant lui a proféré plusieurs injures atroces comme bougre de Jan touche, et plusieurs autres contre son honneur et sa réputation sans savoir, qui le reprit doucement et lui dit que s’il continuait de lui proférer davantage d’injures, il serait obligé de porter plainte en justice, à quoi il répondit qu’il se foutait de lui comme de la justice, et en même temps voulut lui lancer par 2 ou 3 fois son broc contre son estomac, et lui disait qui me tient bougre que je ne t’embroche et voulut en faire autant à un des ouvriers, et en s’en allait menaçant, disant qu’ils se reveraient de sorte que ledit sieur des Cheuvrolais n’est pas en sureté de la vie. (tout un dossier, avec témoins). Ledit Duru est condamné à 50 L d’aumones aux pauvres de la paroisse de Fercé (AD44-B11291 Vicomté de Fercé) Haut de page
Le 25.3.1767 Sur ce que Julienne Letord, métayère, veuve de Jacques Harel du village de la Marzelle à Saint Sulpice des Landes, mère et tutrice de Anne Harel leur fille minaure, aurait présenté sa plainte en crime en la chatelenie de La Chapelle Glain le 18 de ce mois contre Jan Collin fils de Jean, du village de la Pellerie à St Sulpice des Landes, au sujet d’un coup de boule de bois qu’il aurait dimanche dernier 17 de ce mois, après midi, jettée sur ladite Anne Harel qui en reçut le coup au dessous de sa poitrine, dont elle serait tombée au coup, et ayant été emportée en sa demeure elle serait resté malade et alitée, pourquoi ladite Letord sa mère aurait demandé justice, permission d’informer des faits, et par provision de faire visiter, traiter et médicamenter sa fille par des chirurgiens jurés et d’en faire procès verfbal, ce qui lui ayant été octroyé elle aurait fait visiter et médicamenter sa fille par les sieurs Marie François Guerin, et René Marie De Gournay chirurgiens jurés qui auraient suivant leur procès verbal du 20 de ce mois estimé les pansements et traitements de la malade à 23 livres en ce qui regarde le chirurgien seulement, sauf les accidents qui pourraient en résulter, et que pour en informer elle aurait fait assigner par exploit de Loyen sergent 6 témoins pour dépose samedi prochain 23, et aux chirurgiens pour venir se répéter sur leur procès verbal, ce que Jean Collin père voulant empêcher pour le bien de son fils et les parties voulant traiter à l’amiable pour éviter procès et nourrir paix et amitié entre elles, en considération de la proximité de leur parenté, elle ont traité à l’amiable devant nous notaires de la chatelenie de La Chapelle-Glain, l’accord irrévocable qui suit. Jean Collin père s’oblige de payer à ladite Letord pour sa fille Anne, 174 livres en 2 termes l’un le 1er aout le 2e à la Saint Clément, en outre de faire traiter et médicamenter à ses frais ladite Anne Harel pendant sa maladie résultant du procès verbal des chirurgiens et de payer celui qui la traitera tant pour ses pansements que voyages et remèdes articulés par ledit procès verbal à 23 livres, même les bouillons, viandes et autres aliments qui seront nécessaires à la malade jusqu’à sa parfaite guérison de sa maladie actuelle (AD44-4E47/71) Haut de page
Le 5.9.1774 nous soussigné Ducrest de Lorgerie et André Lermite sieur du Tertre, chirurgiens à Villepôt et Martigné Ferchaud, certifions avoir visité le nommé Louis Caris marchand de cette ville, qui nous a requis pour lui raporter état et procès verbal des excès commis sur sa personne le jour d'hier au bourg de Villepôt. Visitant ledit Caris avons remarqué une plaie sanglante située sur la partie inférieure des os pariétaux de la longueur du travers de la main, pénétrant au péricranne? avec contusion et excoriation au dessus ; une contusion avec excoriation située sur la première vertèbre dorsale, de la grandeur de 3 livres ; une contusion avec échimose (équimoze) sur la partie externe du globe de l'oeil droit ; une autre plaie avec contusion de la grandeur d'un travers de doigt sur la partie inférieure du coronat côté gauche ; une contusion avec excoriation sur la partie moyenne et antérieure du nez ; une plaie pénétrant les téguments à la partie supérieure du carpe de la main gauche de la longueur de 2 travers de doigt ; une autre à la partie inférieure du cubital du bras droit, pénétrant les téguments de la longueur de 2 travers de doigt ; lesdites contusions et echimoses nous ont paru avoir été faites par coup de baton pierre et coup de poing et autres ce pareille espèce, et pour parvenir à une cure radicale nous lui avons ordonné les saignées révulsif et les cicatrisants et autres remèdes convenables our lesquels adjugeons la somme de 24 livres non compris le présent P.V.
La note s'allonge bientôt à 90 L dont frais de timbre 1 L 12 s 6 d, le P.V. et vacation des chirurgiens 7 L 3 s 6 d, et le reste en frais de timbres assignations et procédures Haut de page
 
 

Viol

†St Jean de Linières 6.3.1662 Madeleine Martin femme Flipot « décédée en la maison du Petit Mont, pour avoir été batue et outragée par les soldatz appellés les dragons, qui étaient logés en la paroisse de Bouchemaine »

disparitions :

Le 25.11.1772, moi recteur soussigné ai reçu les promesses de mariage dans notre église paroissiale entre Jean Dupré, garçon, fils majeur de feu René et de Marie Gerard, originaire et domicilié de fait de la paroisse de Noëllet, évêché d'Angers, et domicilié de la notre de droit, et Françoise Pelé fille mineure de 25 ans, née du légitime mariage de feux Pierre Pelé métayer et de Perrine Goupil, de Belligné, la cérémonie faite sans opposition, en présence de 2 frères du fiancé, de la veuve Cadault soeur de la fiancée, de la femme de Pelé, curateur. En marge : fiancailles écrite à raison du fiancé qui a disparu et dont on n'entend plus parler depuis les fiançailles (R.P. Freigné)
 
en savoir plus : HIRET Jean, Des antiquités d’Aniou Anthoine Hernault imprimeur du roy, 1609. p.251 /  DELUMEAU Jean, La Peur en Occident, Paris 1978